Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Le clan KTM a dédié le premier test de l’intersaison, mardi à Valence, à deux grands chantiers : d’une part, l’aérodynamique, domaine que tous les constructeurs exploitent à fond cet hiver, et d’autre part, une selle dont le but est d’améliorer l’ergonomie de l’ensemble pilote-moto.
Cette selle était très attendue en particulier par Enea Bastianini, qui termine une première année irrégulière et globalement compliquée avec la moto autrichienne. “J’ai enfin essayé la nouvelle selle et ça n’était pas mal, mais il faut encore qu’on y travaille. Quoi qu’il en soit, mes premières sensations avec elle ont été positives”, a-t-il réagi.
“Je n’ai pas encore gommé tous mes doutes sur certaines choses. On a essayé deux motos assez différentes l’une de l’autre – celle qui avait la nouvelle selle avait un châssis différent – mais je n’ai pas encore très bien compris les pours et les contres de chacune.”
“La seule chose que j’ai comprise, c’est que la selle est beaucoup plus ergonomique. Par contre, elle n’était pas tout à fait à ma taille, alors il va falloir qu’on revoie ça”, a précisé le pilote Tech3. “Je ne l’ai utilisée que pour deux relais, parce qu’elle allait avec un châssis différent. Je pense qu’elle peut être bonne mais l’équilibre n’est pas bon pour le moment et j’ai préféré revenir à ma moto normale.”

Enea Bastianini (Red Bull KTM Tech3)
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Brad Binder a lui aussi découvert cette pièce, avec enthousiasme car il dit s’être “senti plus à l’aise”, avec cette selle. “L’ergonomie était plutôt sympa, donc ça m’a plu”, a expliqué le Sud-Africain, lui aussi pourtant incertain de sa portée exacte sur la performance. “Je ne suis pas très sûr de toute la fonction qu’elle a, mais elle est un petit peu plus étroite et elle permet de bouger un peu plus librement sur la moto.”
Peu de temps mais des signaux positifs malgré tout
Au-delà de cette pièce et d’un travail sur l’électronique, l’essentiel de l’attention des techniciens s’est portée sur le carénage de la RC16 au cours d’un test jugé “très productif et très intense” par le directeur technique, Sebastian Risse. En l’absence de développement moteur possible pour la saison prochaine en dehors des concessions, c’est bien dans le domaine de l’aérodynamique que va se faire la recherche de performance.

Pedro Acosta avec l’un des nouveaux carénages essayés sur la KTM.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Pedro Acosta, qui avait notamment demandé à obtenir une moto générant plus de grip à l’arrière, s’est dit globalement satisfait de ce qu’il a perçu, malgré le temps perdu à cause de la météo et aussi les doutes restant logiquement à lever après une journée de la sorte.
“On a passé la journée à essayer des choses, et c’était plutôt pas mal. Il y a des choses qui rendent la moto légèrement plus complète. On sait que nos points forts sont assez forts, mais aussi que nos points faibles sont vraiment faibles, donc je pense qu’ils ont fait du bon boulot”, a-t-il analysé.
“Ce qui était important, c’était l’aéro. J’ai passé la journée à faire des comparaisons avec la version standard. Je pense donc que ça a été une bonne journée après tout”, a ajouté Acosta. “Avec l’aéro, ça n’est jamais noir ou blanc quand on fait des tests, donc c’est assez difficile de prendre une décision dès aujourd’hui. Il est vrai que j’ai essayé des choses avec lesquelles j’étais très content, mais maintenant il faut que l’équipe analyse tout dans les données.”

Maverick Viñales (Red Bull KTM Tech3)
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Maverick Viñales a quant à lui jugé la journée “vraiment compliquée” compte tenu du peu de temps à disposition, “mais positive malgré tout”. L’Espagnol, qui se remet de sa blessure de l’épaule et envisage à présent de se faire coacher par Jorge Lorenzo pour mieux aborder 2026, a réussi à passer en revue des éléments qui lui ont plu, à défaut de tout avoir assemblé pour le moment.
“On a testé différentes solutions aéro afin de définir la direction pour l’année prochaine”, a expliqué le pilote Tech3. “J’ai essayé le châssis que Pedro et Brad utilisent, ainsi que le bras oscillant, et je pense que tout représente une petite amélioration. Malheureusement, je n’ai pas pu assembler toutes les pièces pour faire un bon chrono à la fin de la journée, mais c’était positif.”
Binder salue l’équilibre de la moto
Parmi les quatre pilotes KTM, Brad Binder est certainement celui qui s’est montré le plus enthousiaste, mardi soir. Il a commencé à travailler avec un nouveau chef mécanicien, et ce “sans accroc”, a pu aller au bout de son programme malgré le manque de roulage en matinée, et il a même retrouvé un équilibre qu’il n’avait plus ressenti depuis des mois sur la KTM.
Ça m’a fait sentir que j’étais un peu plus entre les deux roues, au lieu d’être sur le nez de la moto. Depuis longtemps, j’avais le sentiment qu’on roulait sur une roue.
“On a essayé quelques solutions aéro, et j’ai eu la sensation que la moto était un peu mieux équilibrée entre les deux roues, ce qui m’a plu”, a décrit le pilote sud-africain, étrangement dépassé cette saison mais qui a semblé renaître mardi. “Ça m’a fait sentir que j’étais un peu plus entre les deux roues, au lieu d’être sur le nez de la moto. J’ai aimé les sensations que ça m’a procuré.”
“Depuis longtemps, j’avais le sentiment qu’on roulait sur une roue, donc j’ai trouvé ça vraiment bien de me sentir ancré entre les deux roues. On n’a pas eu tellement de temps de trop jouer avec, on a juste littéralement vissé les trucs, alors j’ai le sentiment qu’il y a un gain à ce niveau-là et que ce sera bien une fois qu’on aura plus de temps à y dédier.”
Également en quête de gain sur les freinages, Binder a reçu le retour qu’il attendait de la part de sa moto lorsqu’il a testé les nouveaux carénages : “Entre les deux solutions aéro, il y en a une avec laquelle j’ai clairement pu freiner beaucoup plus fort et mieux m’arrêter. Avec l’autre, j’arrivais aussi à m’arrêter un peu mieux, mais pas autant, et ensuite elle tournait un peu mieux aussi. Donc je pense qu’une fois qu’ils vont pouvoir à combiner les deux, ça pourrait devenir vraiment très cool.”
“Un test positif” donc pour Binder, déjà impatient de voir la suite : “Maintenant l’équipe va pouvoir tout contrôler, regarder les chiffres et voir comment avancer à partir de là.” Le travail se transfère désormais à l’usine, et les pilotes reprendront la piste début février.
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |

