Moto GP

Depuis sa blessure le 23 mai pendant les premiers essais du GP de Grande-Bretagne, Ai Ogura doit faire preuve de patience. Victime d’une fracture sur le haut du tibia, le Japonais a été opéré par laparoscopie et espérait reprendre la course dès la manche d’Aragón, deux semaines plus tard. Il a cependant dû y renoncer, ses médecins ne l’ayant pas déclaré apte à faire le déplacement.
Le pilote Trackhouse Racing a de nouveau espoir d’obtenir le feu vert cette semaine, alors que le championnat prend la direction de l’Italie. Il doit revoir mardi le Dr Ángel Charte, le médecin du championnat, ainsi que le Dr Joan Carlez Montllau, le chirurgien qui l’a opéré, lors d’une visite à la clinique Dexeus de Barcelone.
S’il est jugé suffisamment remis pour reprendre le guidon de son Aprilia, Ogura se rendra au Mugello, où l’attendra la visite de contrôle obligatoire à tout retour de blessure, jeudi. Dans le cas contraire, l’équipe Trackhouse sera dans l’obligation de le remplacer.
Sachant que le pilote essayeur d’Aprilia, Lorenzo Savadori, est déjà sollicité pour assurer l’intérim de Jorge Martín dans l’équipe officielle, il faudrait faire appel à un autre pilote compatible. Et c’est donc vers Danilo Petrucci que s’est tourné le directeur de l’équipe, Davide Brivio.
Aujourd’hui engagé en WorldSBK, l’Italien pilote la Ducati du team Barni. Il a obtenu l’accord de son équipe et une combinaison lui a été préparée, afin qu’il soit prêt à sauter sur la moto si Ogura ne peut pas rouler vendredi. Le fait est que la nature de sa blessure oblige le Japonais à une récupération complète avant de pouvoir revenir, car toute nouvelle fracture pourrait avoir de lourdes conséquences en termes d’absence et entraîner des séquelles physiques durables.

Ai Ogura est 12e du championnat après avoir disputé six Grands Prix.
Photo de: Marc Fleury

Danilo Petrucci, 34 ans, court en WorldSBK depuis deux ans et y compte trois victoires. Le week-end dernier, à Misano, il a obtenu un podium et deux autres entrées dans le top 5 au guidon de sa Ducati privée, alors qu’il occupe le troisième rang du championnat. Son expérience en MotoGP s’est étendue sur plus de dix ans et il a notamment remporté le GP d’Italie il y a six ans, au Mugello.
Il a quitté les Grands Prix fin 2021 et a multiplié les expériences entre le Dakar et le championnat américain, avant de trouver sa place en WorldSBK. Il a aussi fait deux apparitions en MotoGP, en 2022 avec Suzuki et en 2023 avec Ducati. S’il a couru avec ces deux marques ainsi qu’avec KTM, il n’a encore jamais piloté l’Aprilia RS-GP. Son expérience avec la marque de Noale se limite au modèle ART aligné par le team IodaRacing en 2014, dérivé de la RSV4 et répondant au règlement CRT de l’époque.
Un rapprochement entre Trackhouse et Petrucci avait eu lieu dans l’espoir de le faire rouler au guidon de l’Aprilia lors du test post-course d’Aragón, ce qui n’avait finalement pas été possible pour des questions logistiques et avait permis au pilote Moto2 Manuel Gonzalez de s’offrir une première expérience inespérée.
Pour le Grand Prix à venir, au Mugello, on sait d’ores et déjà que Luca Marini manquera à l’appel. Lourdement accident dans un test à Suzuka, le pilote officiel Honda doit céder sa place à Takaaki Nakagami pour cette épreuve, alors qu’il est rentré depuis peu en Italie. Jorge Martín est lui aussi absent, devant toujours soigner ses blessures du mois d’avril.
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Germán Garcia Casanova

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Depuis l’annonce, au mois de mars, de sa prise de contrôle de la fourniture des pneus en MotoGP à l’horizon 2027, Pirelli a intensifié son développement. Une étape importante sera franchie lorsque les prototypes des produits destinés aux motos de la catégorie reine pourront être évalués en piste et recevoir les premiers commentaires des pilotes. Un premier test était initialement prévu dans la semaine qui suivait le GP d’Aragón, sur le MotorLand, mais des problèmes de diverse nature ont mené à son report.
D’après les informations de Motorsport.com, de nouvelles discussions entre les équipes et le manufacturier italien ont permis de fixer une nouvelle date. Nos sources nous ont confirmé que Pirelli pourra donc étrenner ses pneus MotoGP en piste le 16 septembre prochain, sur le circuit de Misano.
Cette date signifie que cette journée sera programmée deux jours après le GP de Saint-Marin, 16e manche de la saison, et au lendemain du troisième et dernier test post-course prévu au calendrier cette année. Un enchaînement d’événements qui favorise l’optimisation logistique des équipes, avant qu’elles embarquent pour l’Asie où se tiendront les quatre Grands Prix suivants.
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Pour ce premier test, les cinq constructeurs engagés en MotoGP mettront à disposition de Pirelli leurs pilotes essayeurs – en principe, un par marque – avec une moto laboratoire dont l’intention est qu’elle soit aussi proche que possible des prototypes de 2027, date à laquelle le règlement technique changera de façon notable. Cela signifie que les constructeurs pourraient utiliser les actuelles motos de 1000cc mais en abaissant leur puissance de 40 à 50 chevaux, en réduisant au maximum leur package aérodynamique et en n’utilisant pas de variateur de hauteur.
Accord avec les équipes
Les coûts générés par ce premier test de Pirelli sur des motos MotoGP constituaient le principal point de friction entre le manufacturier et les équipes. Il s’avère désormais que les frais seront pris en charge par le fabricant milanais pour cette première séance, en revanche celui-ci souhaite que les équipes financent les essais en 2026, lorsqu’ils vont se diversifier et impliquer de plus en plus les pilotes. Un accord semble avoir été trouvé mais les termes n’en ont pas été dévoilés.

Pirelli équipe aujourd’hui le WorldSBK, entre autres.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Avant de prendre la suite de Michelin dans la catégorie MotoGP, Pirelli a déjà multiplié les programmes sur la scène internationale, fournissant le Moto2, le Moto3 et le WorldSBK pour ne citer que les compétitions moto. Ces premiers essais qui auront lieu dans trois mois ont pour but d’évaluer différents composés conçus spécifiquement pour le MotoGP et de recueillir autant d’informations que possible pour orienter le développement par la suite.
L’étape suivante consistera à organiser plusieurs journées de test en 2026, sur différents circuits, afin d’affiner de plus en plus les produits. Pirelli compte alors impliquer les pilotes de course afin de graduellement renforcer le développement de pneus qui seront ensuite utilisés exclusivement en 2027 – et donc dès le premier test de l’intersaison, vraisemblablement en novembre 2026.
Certains constructeurs s’organisent déjà pour s’assurer les services de pilotes ayant une connaissance des produits Pirelli. Yamaha a ainsi engagé Toprak Razgatlioglu chez Pramac, avec de toute évidence l’intention de l’impliquer dans la préparation de 2027. Ducati a opté pour une solution intermédiaire puisque la marque a prolongé Nicolò Bulega pour un an en WorldSBK tout en le nommant pilote essayeur en MotoGP dès la saison prochaine.
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Germán Garcia Casanova

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Deux semaines et demie après les faits, Luca Marini continue de se remettre du grave accident dont il a été victime à Suzuka. Il a pu quitter le Japon et rejoindre son domicile depuis plusieurs jours déjà, il a aussi fait une visite de courtoisie dans le paddock WorldSBK de Misano ce week-end, mais n’est pas encore apte à reprendre la compétition.
Le pilote Honda se souviendra longtemps de ce test réalisé après le GP de Grande-Bretagne et ayant eu pour but de contrôler si sa grande taille lui permettrait ou non de piloter convenablement la moto d’endurance engagée sur les 8 Heures de Suzuka. Le verdict a été négatif, mais le pire était à venir, au second jour de ce roulage.
Marini a alors été victime d’une très grosse chute dans le premier virage de la piste, laquelle ne figure plus au calendrier MotoGP depuis plus de 20 ans. Souffrant d’un pneumothorax, d’une luxation de la hanche, de lésions ligamentaires au genou, ainsi que de fractures au sternum et à la clavicule, l’Italien a dû rester hospitalisé 11 jours.
Malgré la sévérité du bilan médical, son état a semblé s’arranger rapidement. Vite rejoint au Japon par sa femme, leur jeune fille et sa mère, il a finalement été autorisé à prendre un vol pour rejoindre l’Europe pendant qu’au GP d’Aragón son stand restait vide.
Marini doit néanmoins poursuivre les soins maintenant qu’il est de retour en Italie et, bien qu’il envisage de se rendre au Mugello si son état le lui permet, il n’y sera que spectateur, remplacé par Takaaki Nakagami, et ignore pour le moment quelle pourra être la date de son retour à la compétition.
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Dans une interview sur la chaîne de TV italienne Sky, Luca Marini a expliqué avoir pris “le premier vol possible pour rentrer en Italie” lorsque les contrôles médicaux ont enfin apporté les résultats attendus. Soulignant son impatience à l’idée de quitter le Japon, il savait aussi que cette étape apporterait une clarification quant à la suite : “En passant d’autres examens à la maison et en voyant les médecins italiens, je pourrai comprendre quelle est réellement la situation et quand je pourrai revenir.”
Mais le pilote de 27 ans a surtout expliqué à quel point cet accident restera marquant dans sa vie. “C’est dur”, expliquait-il. “J’ai mal un peu partout, j’ai pris un très gros choc, le pire accident de toute ma carrière, sans aucun doute un accident que je n’oublierai pas.”
Et d’expliquer la dynamique de cette chute : “Suzuka n’a pas de voie de dégagement adaptée aux motos modernes. Au freinage pour le virage 1, la troisième vitesse n’est pas passée et je suis resté dans un entre-deux entre la quatrième et la troisième. Je n’ai pas eu le temps de me saisir de l’embrayage, la vitesse est passée d’un coup, l’arrière s’est bloqué et je me suis retrouvé projeté très fort contre les protections.”

Luca Marini avec sa femme Marta et leur fille Angelina, née au mois d’octobre.
Photo de: Honda Racing

“Dès le début, je suis resté calme. J’ai toujours été conscient et lucide quant à ce qui se passait. Initialement, je n’arrivais pas à comprendre la gravité de la situation, mais j’ai toujours eu pour objectif de revenir le plus vite possible, dès que mon corps me le permettra.”
Comme l’ont pudiquement expliqué ses collègues de la VR46 Riders Academy en marge du GP d’Aragón, Luca Marini a vu son état rapidement s’améliorer dans les jours qui ont suivi. “En une semaine, j’ai connue une amélioration incroyable, et j’ai la chance d’avoir eu avec moi Marta, Angelina et ma mère qui m’ont aidé à être plus tranquille et à vivre ces jours de la meilleure manière possible pour reprendre de l’énergie et guérir.”
“J’ai toujours gardé le contact avec mon équipe et mes ingénieurs”, a ajouté Luca Marini, qui devrait pouvoir apporter plus de précisions sur l’évolution de son état cette semaine, s’il parvient à se rendre au Mugello. Après ce GP d’Italie, l’épreuve suivante aura lieu dès la semaine prochaine, aux Pays-Bas, après quoi le calendrier va observer deux semaines de pause avant l’enchaînement des GP d’Allemagne et de République tchèque menant ensuite à la trêve estivale.

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Germán Garcia Casanova

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