Pourquoi Razgatlioglu n’est pas venu plus tôt ? “Ça n’était pas le bon moment”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

20 juin, 2025 08:51

Le transfert annoncé de Toprak Razgatlioglu du WorldSBK vers le MotoGP la saison prochaine a eu l’effet espéré par Yamaha, celui d’une grande nouvelle qui a entraîné bon nombre de commentaires enthousiastes. Le statut de star que s’est taillé le Turc en Superbike y est pour beaucoup, mais c’est aussi pour la marque d’Iwata un accomplissement pour lequel les efforts fournis n’ont échappé à personne.

Yamaha a en effet déjà tenté d’attirer Razgatlioglu en MotoGP. Un test avait été organisé dans ce but, en avril 2023 à Jerez, à une période où le constructeur s’interrogeait sur la suite à donner avec Franco Morbidelli. Le pilote turc avait déjà roulé au guidon de la M1 deux ans plus tôt, alors comme simple récompense pour son premier titre, mais ce second test organisé dans des conditions réelles s’accompagnait d’arrière-pensées évidentes.

Finalement, et malgré de premiers commentaires poliment positifs, il s’était avéré que le “match” n’avait pas eu lieu entre Razgatlioglu et la M1, l’un comprenant qu’il devrait sans doute beaucoup changer son pilotage et l’autre n’étant alors pas suffisamment performante pour lui donner quelque espoir de réussite. Un mois plus tard, il quittait Yamaha pour BMW en WorldSBK.

La séparation s’est pourtant faite en bons termes, au point que Paolo Pavesio, ancien du WorldSBK et désormais à la tête de tout le programme course de Yamaha, a réussi à convaincre Toprak Razgatlioglu d’enfin faire ce grand saut. Fini les hésitations auxquelles le Turc nous a habitués depuis des années : cette fois, il va bel et bien se frotter à ce championnat qui l’a toujours fait rêver et dans lequel il a longtemps eu peur de ne pas avoir les moyens de faire mieux que de la figuration.

Une Yamaha plus attirante qu’il y a deux ans

“J’ai beaucoup entendu parler de ce test”, admet le directeur exécutif de Yamaha Motor Racing, interrogé par le site officiel du MotoGP, jeudi au Mugello. “Avant toute chose, Toprak a fait non pas un, mais deux tests avec nous avant d’en arriver à cette signature. Le premier était tout simplement un cadeau après son titre de champion du monde”, rappelle-t-il en évoquant un premier roulage sans véritable enjeu, organisé en 2021 au MotorLand Aragón.

“Le second était vraiment plus destiné à ce que l’on se comprenne mutuellement ; que nous comprenions Toprak sur une MotoGP et qu’il se comprenne lui-même dans une approche un peu plus structurée, lors d’un test de deux jours, etc.”

Pourquoi cela n’avait-il pas fonctionné ? “Je dirais que, très probablement, ça n’était pas le bon moment”, juge le responsable italien. “Je ne pense pas qu’il était aussi motivé qu’il l’est aujourd’hui pour faire ce transfert. Il est certain aussi que nous n’étions pas prêts comme nous le sommes aujourd’hui en termes d’opérations globales et de performances du package.”

“Ça, tout le monde peut le voir, ça n’est pas un secret que nous vivions à l’époque un moment qui n’était pas facile. Ce parcours est toujours en cours, nous n’y sommes pas encore, mais nous sommes sur la voie du retour. C’est assurément un meilleur moment et c’était peut-être maintenant le bon moment pour le faire.”

Paolo Pavesio a désormais réussi à attirer Toprak Razgatlioglu en MotoGP.

Lancée sur la voie de gros progrès depuis que les concessions sont venues soutenir son développement, Yamaha met de gros moyens. La marque n’a pas franchement le choix, Fabio Quartararo ayant notamment été très clair quant à ce qu’il veut percevoir pour envisager de rester au-delà de 2026. Désormais, il faudra aussi compter sur les attentes non moins élevées de Toprak Razgatlioglu.

Le Turc débutera l’aventure chez Pramac l’an prochain, mais il est déjà certain qu’il vivra aussi le passage au nouveau règlement. “Je veux être super clair : c’est un accord fixe de deux ans”, clarifie en effet Paolo Pavesio. Le test de Valence, en novembre, prochain, représente “un objectif réaliste” pour voir le Turc débuter dans son futur rôle, et “si nous avons la possibilité de lui faire piloter la moto avant, nous essaierons de le faire, c’est certain”, promet le responsable.

En attendant, Paolo Pavesio savoure l’accueil qui a été réservé à cette nouvelle : “Je suis content de voir l’excitation que cela génère. Je pense que c’est un bon recrutement pour le paddock en général, car c’est un pilote que beaucoup de fans voulaient voir en MotoGP. Nous sommes heureux parce qu’il est vraiment motivé et parce que nous avons pu lui donner cette opportunité après avoir déjà essayé une fois. Je pense que c’est bien aussi pour le Superbike parce que ça démontre que cela peut aussi être un chemin menant au sommet.”