Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Après plusieurs mois difficiles, KTM semble commencer à sortir la tête de l’eau. Au Qatar, la marque sera représentée sur la deuxième ligne de la grille de départ, comme il y a deux semaines à Austin, et on a même entendu un Pedro Acosta très positif à l’issue de la première journée sur place, où il dit avoir retrouvé de meilleures sensations.
Si la concrétisation manque pour le moment, des signaux encourageants semblent donc enfin parvenir, comme pour mieux permettre au groupe autrichien de tourner la page après un hiver gâché par la crise financière traversée. Il y a comme le sentiment que la situation tend à se stabiliser, ce que Pit Beirer accueille avec un certain soulagement.
“Parfois, ça m’a mis en colère”, explique le directeur de KTM Motorsports auprès du site officiel du MotoGP, “parce qu’on dirait que tout le monde a tout mis dans le même sac : la crise de KTM, les résultats qui n’arrivent pas, ils n’ont pas d’argent pour acheter des pièces… Au final, tout ça, ce sont des conneries parce que nous étions préparés pour la saison, nous avons apporté beaucoup de nouvelles pièces, mais ensuite nous n’avons tout simplement pas pu tout mettre ensemble.”
“Après, il y a eu des rumeurs disant que nous ne pouvions pas faire de tests : non, nous n’avons pas pu en faire car la piste de Jerez a été endommagée alors que nous avions prévu d’y aller”, rappelle l’Allemand, en référence aux essais privés ayant dû être reprogrammés après les intempéries qui ont touché l’Andalousie en mars.
“La semaine dernière, nous avons fait un test à Misano, même s’il n’a pas été formidable du fait des conditions météo. La semaine d’avant, nous sommes allés en soufflerie, donc nous donnons tout. Nous avons une équipe très solide à la maison qui travaille pour les pilotes qui sont ici.”
“Quand tout cela est mis ensemble et qu’il n’y a pas de résultats, c’est facile de pointer la crise. Non, je dirais que nous sommes préparés pour le futur de KTM et nous recevons un gros soutien au sein de l’entreprise pour continuer à courir à un niveau très élevé. Il suffit de regarder les autres disciplines : le Dakar, le motocross, le supercross, le Moto3… Nous gagnons partout, mais le MotoGP est tout bonnement très dur.”

Maverick Viñales représentera KTM en deuxième ligne au GP du Qatar.
Photo de: Mirco Lazzari GP – Getty Images
Lucide quant au manque de réussite de KTM en ce début de championnat, Pit Beirer veut tout simplement dissocier les difficultés du groupe de ces résultats sportifs inférieurs aux attentes. Il se dit même persuadé que le travail mené sur la RC16 va permettre de renouer avec la victoire cette saison.
“C’est ce que je souligne auprès de tous ceux qui me parlent : nous ne voulons pas l’attribuer à la crise. Nous avons tout ce qu’il faut pour performer et c’est aussi la raison pour laquelle nous devons nous ressaisir et mettre en place une base solide”, souligne le patron du programme, réaliste malgré tout sur les étapes à franchir.
“Il ne s’agit pas de rêver de gagner ici, nous ne devons pas être déçus si nous ne gagnons pas. J’ai le sentiment que là où nous devrions stabiliser notre projet, c’est autour de la cinquième place, puis avancer à partir de là et nous allons aussi gagner des courses cette année.”
“Les résultats viennent si les pilotes se sentent en confiance. Tant qu’ils ne sont pas en confiance, nous ne pouvons pas attendre de résultats. C’est assez simple !”, constate également Pit Beirer en réaction aux propos positifs tenus hier par Acosta.
Un retour en arrière pour mieux se relancer à Jerez
L’Espagnol a cependant expliqué également qu’il revenait à du matériel de l’an dernier afin de se remettre sur de bons rails avec le tournant espéré pour le test post-course de Jerez, en fin de mois.
“L’année dernière, la moto était super sympa, super naturelle, et puis je ne sais pas comment, mais entre novembre et février, ça a été chamboulé et je n’ai plus réussi à être rapide”, justifie le pilote. “Donc quitte à être en difficulté, pour ces courses qui précèdent le test de Jerez, autant recontrôler ce qu’on a, même si c’est plus vieux, et ensuite commencer à bâtir.”

Brad Binder, 11e, est le pilote KTM le mieux classé au championnat actuellement.
Photo de: KTM Images
N’est-ce pas un aveu d’échec pour les développements menés par KTM en vue de cette saison ? “Nous avons apporté énormément de nouvelles pièces. Ça n’était pas un problème d’avoir de nouvelles pièces mais tout ce que l’on apporte n’est pas forcément meilleur”, constate Pit Beirer. “Sur certaines pièces, nous avons donc dû faire un pas en arrière pour que Pedro retrouve sa confiance. Ça aussi, c’est normal en course donc tout va bien. Nous avons juste besoin de le prouver.”
Le patron du programme attend aussi que la roue tourne pour ses troupes, car il faut encore concrétiser les signaux positifs perçus çà et là. “Je crois que nous n’avons pas eu beaucoup de chance, comme en Amérique où Brad [Binder] a transformé une très mauvaise position de départ et que sa moto s’est arrêtée à deux ou trois tours de l’arrivée alors qu’il avait grimpé à la cinquième place.”
“Cette cinquième place aurait été vraiment très importante pour nous, tout simplement pour tout stabiliser et pour montrer notre potentiel. En Amérique aussi, Pedro était quatrième en qualifications et il est tombé. Je pense qu’entre une chose et l’autre, nous n’avons pas concrétisé ce qui était notre potentiel. Ça aussi, c’est la course, il faut faire des résultats.”
Ce week-end, c’est Maverick Viñales, nouveau venu dans le groupe et de plus en plus à l’aise , présent qui a placé sa KTM le plus haut sur la grille, en sixième position. Pedro Acosta, rapide vendredi, a dû se contenter de la dernière place en Q2. Brad Binder et Enea Bastianini sont quant à eux empêtrés dans un week-end bien plus compliqué.
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Maverick Viñales
Brad Binder
Enea Bastianini
Pedro Acosta
Tech 3
Red Bull KTM Factory Racing
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