Pedro Acosta : “Le moment le plus frustrant de ma vie”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

2 mai, 2025 10:23

Pedro Acosta a inscrit 33 points depuis le début de la saison, moins de la moitié de son total de 73 unités il y a un an, alors qu’il découvrait le MotoGP. La promotion dans l’équipe KTM officielle n’a pas été synonyme de progrès en raison d’une machine difficile à exploiter quel que soit le circuit, et quelques limites physiques qui ont mené à une opération pour un arm-pump cette semaine. L’intéressé ne cache pas avoir du mal à vivre sa situation actuelle, et surtout la sensation de ne pas avoir de piste de progrès.

“C’est le moment le plus frustrant de ma vie, pas juste de mes cinq ans en championnat du monde”, reconnaissait Acosta pendant le week-end au GP d’Espagne. “Ce n’est pas facile d’être à ce point limité, ou de se sentir bloqué. Il faut continuer à travailler. Le fait que Maverick [Viñales] ait de bonnes courses est bien, il faut comprendre comment le faire.”

“Ce n’est pas facile quand les choses ne se passent pas comme prévu”, a-t-il ajouté. “La seule chose à faire, c’est de continuer à pousser, de continuer à travail. C’est la seule chose qui nous sortira du trou dans lequel on est.”

Acosta a insisté sur le fait que cette frustration ne vient pas du fait d’être devancé par Maverick Viñales, mais surtout de l’impression de n’avoir aucune solution : “Peu importe qui est la référence chez KTM, tant qu’on a une moto qui fonctionne, ça me va. Le problème est qu’on arrive sur un circuit avec un objectif clair et que pour une raison ou une autre, on ne peut l’atteindre d’aucune façon. Peu importe la difficulté, il y a toujours un chemin A ou un chemin B pour gravir une montagne, mais quand il n’y a pas de chemin, la frustration s’installe.”

Pedro Acosta

Photo de: KTM Images

“Il est évident que c’est un bon signe que qui que ce soit soit rapide sur notre moto, il faut l’accepter”, a-t-il ajouté. “En fait, les problèmes de Maverick sont très similaires aux nôtres. C’est un pilote très expérimenté, il a développé la Suzuki, il était rapide sur la Yamaha, et il était devant sur l’Aprilia. Il a beaucoup d’expérience, plus que quiconque au sein de la marque. Quand on l’écoute, il dit des choses qui ont beaucoup de sens grâce à sa riche expérience. C’est positif qu’il ait de bons résultats.”

Une KTM trop sensible aux températures

Invité à expliquer la nature de ses problèmes, Pedro Acosta a évoqué des difficultés à trouver l’adhérence et des vibrations récurrentes : “En ce moment, il semble que tous les constructeurs ont plus de grip pour nous. Le premier tour de la course sprint [à Jerez] a été un désastre complet au niveau du grip ou de la motricité. La motricité est un gros souci, également certaines vibrations que l’on doit corriger.”

L’Espagnol a notamment décrit une KTM très sensible aux évolutions de températures, avec une perte d’adhérence dès que la température grimpe : “Au moment où les conditions ont changé, beaucoup de choses ont changé. Parfois, c’est vraiment inattendu. En tout cas, il faut qu’on fasse des analyses. C’est la seule à faire. Pleurer n’améliorera pas la situation.”

“C’était la même chose au Qatar”, a-t-il rappelé. “Si vous vous souvenez, mes EL2 étaient plutôt bons puis d’un moment à l’autre, je n’arrivais même plus à finir un tour. On doit le comprendre. Il faut trouver une direction.”

Pedro Acosta

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Trouer cette direction est d’autant plus difficile que KTM et Acosta ont du mal à anticiper les situations qui se présentent, et qu’il a de son côté la certitude de n’avoir rien modifié dans son pilotage en un an : “Au final, on a l’impression que chaque séance est une surprise, parce qu’on ne sait pas à quoi s’attendre. C’est le plus dur à comprendre.”

“Je pilote la moto exactement comme l’an dernier”, a-t-il insisté. “Je n’ai rien vraiment changé pour être plus doux ou agressif. L’an dernier, peut-être que vous étiez plus surpris parce que c’était ma première saison, mais mon pilotage n’a pas beaucoup changé.”

Avec Germán Garcia Casanova