Moto GP

Tout juste de retour de blessure, Álex Márquez a étonné vendredi, au Sachsenring. Le pilote espagnol, qui s’est cassé un doigt à Assen, a été opéré dans la foulée et porte une protection à la main gauche sous son gant, n’a rien laissé paraître de ses difficultés physiques lorsqu’il est allé chercher le deuxième chrono du jour derrière le record signé Fabio Di Giannantonio.
Lui qui devait encore être examiné par le médecin du championnat après les premiers essais pour être autorisé à disputer le reste du Grand Prix, il n’a pas caché être surpris d’être à pareille fête au classement.
“C’est bien mieux que ce à quoi je m’attendais !”, admet le pilote Gresini au micro du site officiel du MotoGP. “J’ai passé une semaine et demie à la maison, un peu bloqué à cause de ma fracture. J’ai passé de nombreuses heures chaque jour à faire des soins pour aider l’os à se consolider.”
“Ce matin, j’ai pris les choses assez tranquillement, juste pour essayer de voir si j’arrivais à avoir de bonnes sensations, et j’ai pu me sentir vraiment bien. Cet après-midi, je me suis dit que c’était important d’être en Q2. J’ai vu les prévisions météo pour demain et elles ne sont pas terribles, et être en Q1 sur le mouillé, sachant que beaucoup de pilotes sont rapides dans ces conditions, ça peut confronter à beaucoup de problèmes, donc il valait mieux être en Q2.”
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Álex Márquez a, certes, été performant, mais il admet ne pas être en pleine possession de ses moyens et se sait limité dans certaines phases du pilotage : “À certains endroits, je ne pilote vraiment pas bien, je suis vraiment très rigide. Demain, il faudra que je sois un peu plus fluide. J’utilise beaucoup d’énergie en étant aussi rigide, il faut donc que je sois un peu plus libre sur la moto.”
“Je n’ai pas ressenti beaucoup de douleur parce que je n’ai pas sollicité ce doigt”, explique-t-il. “Si je l’utilise, j’ai mal, mais pas sur la fracture, plus au niveau du tendon car il est très rigide après l’opération. Ça n’était pas une fracture simple. Quand j’ai vu ma main à Assen, j’étais plutôt inquiet. Donc le fait d’être ici et d’être compétitif, c’est plutôt une surprise pour moi et j’en suis très heureux.”

Luca Marini (Honda HRC)
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Luca Marini témoigne lui aussi de certaines limitations, alors qu’il sort d’une convalescence bien plus longue ayant fait suite à un grave accident dont il a été victime fin mai. Après avoir réalisé un test privé la semaine dernière pour évaluer sa capacité à piloter la Honda, l’Italien s’estimait être à 80% de ses capacités.
“La stratégie aujourd’hui était de ne pas trop stresser mon corps, de plutôt comprendre la situation”, explique-t-il. “Il est vrai que je manque de forces dans le bras gauche, et dans tous les virages à gauche ça n’est pas très facile pour moi d’aller sur l’angle maximal et de maintenir ma position. Ça ne l’est déjà pas quand on est à 100% de sa condition physique, alors j’ai beaucoup de mal et j’essaye de compenser avec les autres parties du corps. Après, il me manque un peu de vitesse, de sensations quand je mets des pneus neufs.”
Entre son test de Brno et cette première journée au Sachsenring, Marini n’a pour le moment pas enchaîné plus de sept tours, mais il devra monter en puissance samedi avec la course sprint. “C’est différent quand on roule seul dans un test, comme je l’ai fait à Brno. Là, tout va bien, mais une fois qu’on arrive ici, c’est une situation différente. Je sens bien que ça fait longtemps que je n’ai pas poussé à ce point sur une moto, donc je vais prendre un peu plus de temps pour revenir en bonne forme mais je suis néanmoins plutôt satisfait après cette première journée.”
Forfait confirmé pour Bastianini
Alors que Jorge Martín doit revenir de blessure la semaine prochaine et que Somkiat Chantra est à son tour absent pour soigner une lésion du genou, on a également eu la confirmation qu’Enea Bastianini ne reviendrait pas ce week-end. Le pilote Tech3 est hospitalisé pour une crise d’appendicite et son état ne lui permet pas de rejoindre l’Allemagne.
“Le traitement qu’il a reçu depuis son hospitalisation a permis à Enea de se sentir un peu mieux”, indique Tech3, “cependant il est actuellement trop faible après plusieurs jours à être malade. Il a été décidé d’un commun accord par l’équipe et le pilote qu’Enea devrait se focaliser sur le fait de bien se remettre, et nous espérons le revoir la semaine prochaine au GP de République tchèque.”
Les plus belles photos du jour au GP d’Allemagne MotoGP

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Johann Zarco n’a pas vécu une journée facile au Sachsenring, avec deux chutes, une dans chaque séance, et surtout des Essais conclus hors du top 10, ce qui signifie qu’il devra passer par la Q1 pour tenter d’accrocher les quatre premières lignes. Pourtant, il en faut plus pour entacher son optimisme. Arrivé au Sachsenring avec la conviction qu’un bon résultat était possible, les premiers essais ont confirmé son espoir malgré un dénouement défavorable.
Certes, Zarco n’est que 12e, certes, il a atteint un total de 13 chutes cette année qu’il ne partage qu’avec Joan Mir, mais l’essentiel est ailleurs : il a trouvé une constance qui lui manquait sur la Honda lors des dernières courses.
“On a fait un bon travail cet après-midi parce qu’on a fait des progrès clairs, qu’on a mieux contrôlé la moto”, a souligné Zarco. “Je pense qu’on faisait plutôt bien les choses. On a juste échoué à faire encore mieux dans le time attack. J’ai fait un bon tour derrière Jack [Miller] mais je n’ai pas pu le suivre et j’ai atteint une certaine limite sur la moto. Je ne pouvais pas rouler plus vite donc j’étais un peu en colère pour ça, pas pour la chute, juste d’avoir manqué d’un peu de vitesse et d’être passé à côté de la Q2 aujourd’hui.”
Zarco maintient donc des objectifs élevés : “Lors de la course longue dimanche et peut-être demain, selon la météo, je suis curieux de voir ce que je peux faire avec cette constance que j’ai trouvée. La seule chose difficile, c’est qu’on ne peut pas faire de gros progrès en pneu neuf et avoir de bonnes qualifications, comme le fait la Yamaha. Quand on ne peut pas bien se qualifier, c’est dur pour la course.”

Johann Zarco
Photo de: Alexander Trienitz

Le risque de pluie reste présent pour samedi, surtout dans l’après-midi, et Zarco pense que cela pourrait jouer en sa faveur : “S’il pleut demain, c’est sûr que ce sera bien pour moi. Je l’espère, je ne peux pas en être certain. Je suis dans un moment où je sens que je peux être rapide. Même sur le sec, j’essaie vraiment de tout contrôler et je comprends très bien les choses sur la moto. Je suppose que s’il pleut demain, je pourrai très bien m’adapter.”
Une Honda plus à son aise au Sachsenring
Cet enthousiasme trouve sa source dans de meilleurs réglages, après un GP des Pays-Bas pendant lequel LCR s’était perdu dans une mauvaise direction, mais aussi dans un tracé du Sachsenring comportant peu de gros freinages. Zarco reste conscient des limites de sa moto mais ressent moins les difficultés en entrée de courbe.
“Pour moi, on avait de plus gros problèmes au Mugello et à Assen, quand il faut freiner puis entrer dans le virage. La transition de la ligne droite à l’inclinaison est très difficile. Mais ici, on est tout le temps sur l’angle. C’est pour ça que je pense que la moto est très sensible et que si on la règle encore mieux pour demain, sur le sec je suis certain que je gagnerai quelques dixièmes et que je serai super performant.”
“La seconde sur Di Giannantonio, ça, ne je peux rien y faire. Peut-être qu’avec le tendre à l’avant et un tour parfait, j’aurais pu être à six dixièmes de lui et me qualifier [en Q2], mais pour faire plus que ça, c’est sûr qu’il faut une meilleure moto. Mais quand le pneu se dégrade, je pense qu’on peut trouver des choses positives sur notre moto.”

Johann Zarco
Photo de: Alexander Trienitz

“Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas eu un bon travail, constant, dans l’après-midi, en faisant plus de tours avec de bonnes réponses de la moto”, a insisté Zarco. “Je pense que notre moto est très sensible. C’est sûr qu’on a peut-être quelques limites au niveau du matériel mais je reste certain que l’on peut encore progresser dans les réglages de la moto, pour mieux la contrôler.”
“Après Assen, où on a pris une direction qui nous a posé trop de limites, c’est bien d’avoir trouvé un autre équilibre sur la moto et je pense que je peux mieux travailler dessus.”
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Tandis que le paddock MotoGP est installé en Allemagne pour y disputer ce week-end la 11e manche de la saison, les organisateurs du GP d’Argentine ont annoncé que leur épreuve ne conserverait pas sa place au calendrier l’année prochaine.
L’information est venue du groupe OSD, en charge de l’organisation de la course sud-américaine, dans un communiqué qui cite également Dorna Sports. “C’est avec un profond regret que nous sommes contraints de confirmer qu’en 2026, le championnat du monde MotoGP ne comptera pas de Grand Prix en Argentine, plus précisément sur le circuit de Termas de Río Hondo”, indique le communiqué publié.
“Cette décision a été prise après le succès de l’édition 2025 et de nombreuses discussions ces derniers mois avec Dorna Sports et la province de Santiago del Estero, durant lesquelles nous avons analysé toutes les alternatives possibles.”
“Nous tenons à exprimer notre gratitude à Dorna Sports pour le temps consacré et leur disponibilité à étudier différentes possibilités, ainsi qu’à la province de Santiago del Estero, qui a travaillé chaque année avec le plus grand professionnalisme pour offrir la meilleure épreuve possible. Nous remercions également les responsables du magnifique et incomparable Autódromo Termas de Río Hondo pour leur engagement et leurs efforts incessants, qui ont permis de faire du MotoGP une réalité en Argentine pendant toutes ces années.”
 
Le GP d’Argentine avait déjà été écarté du calendrier MotoGP durant les années Covid, puis en 2024 cette fois en raison de la politique de rigueur budgétaire imposée par le président Javier Milei. “Nous espérons pouvoir revenir en 2027”, ajoutent les organisateurs en annonçant leur absence pour la saison prochaine. Plusieurs options sont à l’étude pour cela, notamment Termas de Río Hondo mais aussi le nouvel autodrome de Buenos Aires, récemment inspecté par Carlos Ezpeleta, directeur sportif du MotoGP.
Encore faudra-t-il qu’il reste de la place au calendrier pour que l’Argentine y soit à nouveau intégrée. Car ce coup dur pour la course de Termas intervient alors qu’un autre pays de la région, le Brésil, doit faire son grand retour au championnat à partir de la saison 2026, sur le circuit de Goiânia.
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“Nous voulons remercier la province de Santiago del Estero pour son soutien au MotoGP et sa grande hospitalité au fil des années”, ajoute la Dorna dans ce communiqué. “Non seulement envers la famille du MotoGP, mais aussi envers les nombreux fans qui se sont rendus chaque année avec passion à Termas de Río Hondo. Ce fut un honneur de faire partie de ce projet et de constater non seulement la croissance de l’épreuve, mais aussi l’effet positif du MotoGP sur la région et le pays.”
“Merci à tous les fans d’avoir rendu ce Grand Prix inoubliable année après année. En plus du gouvernement de la province de Santiago del Estero, nous remercions également le promoteur de l’événement, le Groupe OSD, pour tout le travail accompli durant ce chapitre mémorable du Grand Prix de la République argentine.”
À ce stade, aucune annonce n’a encore été faite par le MotoGP quant au calendrier complet de la saison prochaine, celui de 2025 ayant été annoncé au mois de septembre l’an dernier. Ces derniers jours, cependant, Assen a dévoilé la date de son épreuve, révélant qu’elle aurait lieu du 26 au 28 juin 2026.

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