Moto GP

L’enthousiasme revient chez Aprilia, à quelques jours du retour à la compétition de Jorge Martín. Le champion du monde en titre s’apprête à réintégrer le paddock la semaine prochaine, à Brno, dans la foulée d’un test qu’il a réalisé mercredi et qui avait pour objectif de confirmer qu’il était suffisamment remis pour sortir de sa convalescence. Une journée de piste placée sous le signe de la prudence mais qui a généré des commentaires très positifs.
“Il était très heureux et nous le sommes également parce que sa condition physique ne cesse de s’améliorer”, explique le team manager Paolo Bonora au site officiel du MotoGP. “Ça n’était rien de spécial, le plan était de le laisser vraiment prendre confiance avec la moto et qu’il travaille en particulier sur les mouvements, pour se souvenir comment on utilise une MotoGP”, poursuit le responsable. “Nous n’avions pas d’attentes pour ce test. Le seul objectif était de comprendre sa condition physique, et nous avons été assez impressionnés par les résultats.”
Massimo Rivola, PDG d’Aprilia Racing, dit être lui-même resté très attentif à ce que son pilote n’en fasse pas trop lors de sa journée de test : “On lui donnera le temps dont il a besoin. À Misano, il était prêt à faire un dernier relais, mais j’ai dit qu’à mon avis c’était bien comme ça, et il s’est arrêté. Je suis positif.”
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La suite se passera désormais à Brno, où un contrôle médical attend Jorge Martín jeudi pour acter sa participation au Grand Prix. “Il sera à Brno, c’est sûr à 100%”, confirme Paolo Bonora. “Les Dr Charte et Di Filippo l’évalueront et il sera déclaré fit ou unit. Nous sommes préparés aux deux options et nous espérons qu’il sera déclaré apte parce que nous l’attendons pour rejoindre l’équipe.”

Jorge Martin lors de son test à Misano.
Photo de : Aprilia Racing

Aprilia a souhaité que Martín évite le Sachsenring et privilégie Brno pour son retour, un tracé jugé “plus doux” et sur lequel les pilotes vont tous devoir retrouver des repères après cinq ans d’absence et un resurfaçage. L’approche est néanmoins très prudente, avec l’idée que ce Grand Prix, qui sera suivi par la pause estivale, fasse office de “pré-saison” pour un pilote qui n’a que très peu roulé depuis le début de l’année.
“Malheureusement, il n’a pas fait beaucoup de tours [depuis le début de l’année]”, regrette Paolo Bonora. “Je ne sais pas combien, mais pas assez. Et quoi qu’il en soit, quand il montera sur la moto, il va se battre face à 20 autres pilotes qui ont fait des tonnes de tours et qui ont engrangé énormément de kilomètres avec leur moto. Ça ne sera donc pas facile pour lui et chaque tour est utile pour se mettre dans le rythme.”
“C’est comme une pré-saison pour lui. Quand on enfourche une moto avec autour de soi 20 pilotes qui ont probablement 6000 km d’expérience en plus, les premiers tours sont un test. […] Nous prenons les choses très calmement et nous suivons sa récupération de façon très intelligente et très calme, afin d’être sûrs qu’il va entrer dans le rythme au bon moment.”

VIDÉO – Jorge Martín a roulé sur une RSV4 à Barcelone avant son test avec la MotoGP à Misano.

Des progrès tout de suite perçus par Martín
Paolo Bonora souligne également que les commentaires de Jorge Martín en retrouvant la RS-GP ont été “particulièrement bons”, confirmant en cela la progression perçue au cours de la première moitié de championnat. En son absence, Aprilia a remporté une victoire et un podium et permis à Marco Bezzecchi se se hisser au sixième rang du classement général, malgré une situation globale qui reste fragile car un recul à la catégorie D des concessions après le prochain Grand Prix n’est pas exclu.
“C’était sa première approche avec la dernière version de la moto, avec le nouveau carénage et tout le nouveau package qu’ont actuellement Lorenzo Savadori et Marco Bezzecchi”, rappelle le team manager. “Il a notamment dit que la moto a progressé par rapport à la dernière fois où il était avec nous au Qatar. Il était positif et heureux parce que tous les commentaires qu’il avait faits nous ont permis de travailler, en particulier sur la stabilité, et il a immédiatement senti que la moto avait progressé.”
“Par rapport au GP du Qatar, il a immédiatement senti qu’il y avait du mieux, en particulier au niveau de la stabilité. Nous y avons beaucoup travaillé. Nous devons beaucoup remercier Marco Bezzecchi et Lorenzo Savadori, car ils ont fait du très bon travail durant ces six premiers mois. Et malgré le peu de tours bouclés, Jorge a confirmé exactement leurs commentaires. Nous avons travaillé sur ses commentaires car ils étaient exactement les mêmes que ceux de Marco et Lorenzo. L’usine Aprilia travaille dur et il ressent qu’il y a une amélioration sur la moto.”
L’atmosphère semble donc beaucoup plus sereine à présent chez Aprilia. Et toute cette positivité est corroborée par l’évolution de la situation contractuelle de Jorge Martín. En ayant joué la montre, le constructeur semble avoir réussi à éviter le départ de son pilote, qui paraît ne plus avoir d’autre choix désormais que de courir sur la RS-GP en 2026, sans pouvoir profiter de la clause qu’il espérait activer pour s’en aller. En dépit de toute annonce officielle en ce sens, c’est bien cette tendance qui domine désormais et on s’oriente vers un retour du champion en titre qui ne devrait pas être pollué par les questions extra-sportives.
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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Au printemps 2024, Fabio Quartararo a décidé de maintenir sa confiance en Yamaha, convaincu par les investissements et l’implication de la marque japonaise pour retrouver le sommet du MotoGP. Il s’est ainsi réengagé jusqu’en 2026 mais pour qu’il continue l’aventure, il faudra que ces promesses se concrétisent en résultats.
Quartararo a ainsi récemment mis la pression sur Yamaha en évoquant le “besoin d’un projet victorieux”. Il est cependant prêt à attendre la moto de l’année prochaine, probablement équipée d’un V4 actuellement en développement pour remplacer le quatre cylindres en ligne.
“Je n’ai pas vraiment de deadline”, a confié Quartararo au Sachsenring, en précisant néanmoins qu’il se donnera le temps d’évaluer la moto 2026 avant de faire un choix : “D’abord, je veux voir un petit peu la situation avec la nouvelle moto. Je n’ai pas une deadline vraiment précise. Je verrai comment se déroulent les choses en début d’année et ensuite, prendre une décision.”
Interrogé sur la possibilité de se lancer dans un pari comme l’a fait Marc Márquez, en intégrant une équipe satellite de Ducati, Gresini, pour se propulser ensuite vers le team officiel, Quartararo a écarté cette possibilité. Le Français visera une structure officielle, sachant qu’elles ont à ce jour toutes des places libres pour 2027.
“Je pense que les autres marques connaissent un petit peu mon potentiel. On vise plus quelque chose dans une équipe officielle que satellite. La situation de Marc, c’était entre deux années. Avec la situation dans laquelle on est, le potentiel que l’on a, je pense qu’on est plus pour viser une équipe officielle.”
Une situation “compliquée à gérer mentalement”

Des fans de Fabio Quartararo.
Photo de: Alexander Trienitz

Et pour que cette équipe officielle reste Yamaha, il faudra des performances supérieures à celles réalisées actuellement. Quartararo a certes empoché quatre poles cette année mais il a eu beaucoup de mal à les convertir en bons résultats dans les courses, la faute à un manque d’adhérence chronique qui accélère l’usure du pneu arrière.
“C’est dur, très dur. Il y a des moments où… Quand j’ai commencé à faire des poles, j’avais toujours ce petit espoir de me battre devant, d’être toujours là en course. Mais sur un tour et le rythme [de course], ce sont deux choses totalement différentes. Il y a un peu eu cette joie de retrouver cette première ligne, d’être rapide sur un tour, mais on est toujours aussi lents sur le rythme de course. C’est peut-être un petit peu mieux, bien sûr, mais c’est vrai que c’est compliqué à gérer mentalement.”
Ces difficultés devraient perdurer puisque Yamaha concentre maintenant ses efforts sur l’an prochain. “La moto actuelle est celle avec laquelle on va finir la saison”, assurait Álex Rins avant l’entame du week-end. Une approche qui ne convainc pas Quartararo, qui estime nécessaire de continuer à faire évoluer la machine actuelle.
“Évidemment, il faut se concentrer sur la moto de l’an prochain mais il faut encore se concentrer sur cette année. Je pense que ce que l’on pourra trouver cette année pourra aussi aider l’an prochain. J’espère qu’ils vont continuer aussi avec cette moto. La priorité va naturellement à l’an prochain mais on est encore super loin, surtout au niveau du rythme de course, quand les conditions sont difficiles. On n’arrive pas à être constants, sauf sur les pistes où le grip est super, super élevé.”

Fabio Quartararo
Photo de: Alexander Trienitz

Quartararo sait en revanche qu’il conservera le quatre cylindres en ligne cette année. Une apparition du V4 sur une course est toujours sérieusement envisagée mais elle devrait se faire avec une wild-card puisque selon le champion du monde 2021, il sera “impossible” de le faire sur la moto d’un titulaire.
“Je pousse au maximum pour l’utiliser cette année mais je crois qu’il y a des problèmes d’homologation, avec des boîtes de vitesses. Je ne sais plus, quelque chose comme ça. Je pense qu’il y aura quelques wild-cards mais moi, je ne pourrai pas rouler avec.”
Quant au potentiel de ce V4, Quartararo reste pour le moment réservé : “C’est positif mais c’est encore à deux secondes des chronos, donc quand on me dit positif…”
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