Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
En n’ayant disputé qu’un tiers du championnat, et souvent en étant diminué physiquement, Jorge Martín aura sans cesse été en décalage avec ce que doit être le déroulement classique d’une saison.
Depuis un an, sa relation avec l’Aprilia est faussée, émaillée de rendez-vous inaccomplis. Un premier test timide en novembre dernier, alors qu’il était encore chamboulé par son titre, fêté deux jours plus tôt, puis des essais d’avant-saison réduits à une seule matinée marquée par deux chutes violentes. Plus de deux mois plus tard, il disputait un premier Grand Prix avec la RS-GP, là aussi avec une très grosse chute sur son chemin, après quoi on n’allait le revoir qu’en été, d’ores et déjà hors jeu au championnat.
N’ayant pu participer au développement de la moto comme il aurait dû le faire, le pilote espagnol s’est donc appuyé sur le travail mené par son coéquipier. Il a également adopté ses réglages, en dépit du fait que leur pilotage diffère. “Ce sont les réglages qu’on a utilisés pendant la majeure partie de la saison. De mon côté du stand, j’aurais peut-être changé un peu plus cette base pour les courses”, suggérait-il le week-end dernier, en marge du GP de Valence, ne cachant pas son impatience d’enfin faire sienne la RS-GP.
“Cette moto convient à Marco mais pas à moi”, a en effet expliqué Jorge Martín. “Je sens que la moto est géniale sur l’avant, elle est vraiment très bonne. J’arrive à freiner vraiment bien, à emmener beaucoup de vitesse de passage, à tourner très vite, mais ensuite je sens que mon plus gros problème est sur l’arrière. Normalement, mon plus gros point fort, c’est la sortie des virages, or là je sens que je suis vraiment limité par la moto. Il faut qu’on progresse sur ce point, pour avoir plus d’appui à l’arrière et essayer de comprendre comment je peux être plus constant et avoir plus de sensations sur l’arrière.”
Jorge Martín relance son adaptation à l’Aprilia.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Je suis un pilote qui gagne beaucoup de temps en sortie de virage, or j’ai le sentiment que, sur ce point-là, je n’arrive pas à exploiter tout mon potentiel. Je m’habitue à l’Aprilia mais j’ai aussi besoin de soutien de la part de la moto. C’est la chose principale qu’il nous faut comprendre, comment je peux exploiter mon potentiel avec la moto.”
“Je pense aussi que mon plus gros souci, c’est le freinage”, a-t-il encore décrit. “Par exemple, je ne peux pas freiner fort et je dois n’utiliser qu’un doigt ou bien être très doux, sans quoi la moto se met à secouer. C’est le problème qu’a eu Marco quand il a commencé et je l’ai moi aussi à présent.”
Un test qui relance l’adaptation de Martín
Malgré les huit week-ends de Grand Prix sur lesquels il a été engagé, l’Espagnol estime encore qu’il “modifie trop [son] style de pilotage” pour convenir à l’Aprilia. Un an après leur rencontre, il a désormais besoin que la moto vienne à lui, et cela passe par un set-up de base qui serait plus en adéquation avec ses goûts et non ceux de son coéquipier. “Je commence à sentir la limite à présent alors il faut qu’on recommence à faire des modifications”, a-t-il prévenu.
Le test de ce mardi doit lui donner l’opportunité de travailler en ce sens. Il pourra également essayer un cadre différent, déjà adopté par Marco Bezzecchi et Raúl Fernández. “Je vais l’utiliser mardi”, a-t-il annoncé. “Je pense qu’il y a une différence, c’est pour ça qu’ils l’utilisent. Je n’ai pas pu le tester parce que je suis tombé au Japon et qu’il y avait encore des évaluations à faire. Je pense que ce sera bien de le tester, en plus des autres éléments.”
Blessé pour la quatrième fois de l’année en septembre, Jorge Martín a repris la piste le week-end dernier mais pour un Grand Prix qui n’en était pas vraiment un. Il a malicieusement suggéré que son intersaison avait déjà commencé, puisqu’il a fait de cette épreuve un test grandeur nature. Ayant insisté sur la nécessité pour lui de limiter sa prise de risque, il a volontairement abandonné dimanche à mi-course, après avoir déjà cherché à calmer son esprit de compétition la veille.
Dès aujourd’hui, cependant, Martín entre dans ce qui est un véritable test. “On sait tous que la journée de mardi sera très importante”, a-t-il annoncé. “Je sais qu’il y a de nouvelles pièces. Ce sera intéressant parce que ça va permettre de préparer la pré-saison de février.” Et d’ajouter, dans un sourire : “Pour moi, elle a commencé dès vendredi. On a fait un bon test pendant ce week-end !” À l’heure de conclure une année complètement gâchée, Jorge Martín veut, cette fois-ci, avoir un temps d’avance.
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |
