Nom de l’auteur/autrice :Lena Buffa

Moto GP

Bagnaia a-t-il enfin entamé sa remontée après avoir “touché le fond” ?

Pecco Bagnaia a sans doute vécu en Hongrie le week-end le plus compliqué de sa saison, mais aussi celui qui pourrait bien représenter la première marche vers son retour. Alors que Marc Márquez raflait tout à nouveau, l’Italien était concentré sur un changement radical apporté à sa moto et qui a été à l’origine de sensations progressivement meilleures. Bien que modeste neuvième sous le drapeau à damier dimanche, il avait le sourire de celui qui sait au fond de lui qu’un cap a été passé.
Très enthousiaste après la course, il expliquait : “De toute ma vie, je n’ai jamais été content pour une neuvième place. Aujourd’hui, je ne suis évidemment pas satisfait du résultat, par contre mes sensations étaient bonnes, j’arrivais à pousser, à forcer les freinages et c’était bien de réussir à décider quelles trajectoires prendre. C’est quelque chose que je n’ai jamais réussi à faire depuis le début de l’année.”
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Ce qui a enfin provoqué ce déclic, c’est un gros changement apporté à la moto de l’Italien samedi. “Les modifications ont été globales, sur toute la moto. On parle de centimètres, donc c’est important”, a-t-il expliqué. “Au sprint, où l’on venait de faire le gros changement, j’avais déjà senti que ça pouvait être la bonne voie. Aujourd’hui, je suis convaincu que c’était la bonne chose à faire. En travaillant, on arrivera à être toujours plus forts.”
“À partir du moment où j’ai compris le potentiel, j’ai commencé à être plus rapide, donc c’est la bonne voie”, a ajouté Bagnaia, avouant que c’est pour lui un “énorme” soulagement. Lointain 14e vendredi, 18e samedi matin en EL2, puis qualifié 15e, l’Italien était hors des points au sprint mais le travail des ingénieurs a fini par lui faire entrevoir la lumière au bout du tunnel. Il l’a finalement résumé de manière très directe : “Je dois dire qu’après avoir touché le fond ce week-end, c’est le premier signe d’une remontée.”
Dall’Igna : “Nous croyons en Pecco, et il le sait”
Alors, peut-on désormais dire que la saison de Bagnaia enfin connu le tournant tant attendu ? Comme son pilote, Gigi Dall’Igna s’est montré confiant dans la voie empruntée avec ce changement réalisé sur la moto #63. “À mon avis, il a fait une belle course. C’est dommage pour sa pénalité long-lap, sans quoi il aurait pu finir plus haut. Il est clair que ça n’est pas sa position, mais par rapport aux essais, il a fait un pas en avant important en course”, a déclaré le directeur général de Ducati Corse pour Sky Sport MotoGP.
Sa neuvième place tient en effet en partie de cette confiance arrivée progressivement pour le pilote, qui a admis avoir cherché à forcer car il se sentait “tellement bien”, avec pour conséquence une chicane coupée et un long-lap à effectuer. Mais l’essentiel est ailleurs, et Gigi Dall’Igna en est aussi conscient que son pilote, jusqu’ici en manque cruel de confiance.
“Ce qui est important, ce sont ses sensations. Nous avons effectué une modification sur les réglages qui est assez importante. Ensuite, nous en avions une autre que nous n’avons malheureusement pas réussi à essayer au warm-up [à cause d’un souci technique, ndlr] mais nous espérons avoir trouvé la bonne voie. Il s’agit seulement de lui permettre de trouver un peu de confiance avec cette moto pour qu’il arrive à faire ce qu’il sait fait, car nous savons qu’il est un grand champion et nous avons confiance en lui.”

Gigi Dall’lgna croit dans la voie empruntée.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Dans sa chronique sur LinkedIn, ce mercredi, Gigi Dall’Igna reprend : “Ce fut un week-end vraiment compliqué pour Bagnaia, depuis les essais jusqu’aux qualifications, puis au Grand Prix. Il n’y a eu qu’une seule note positive, mais elle était importante : ses sensations pendant la course grâce aux changements de réglages significatifs effectués après les qualifications.”
“Ce qui importe pour le moment, ce n’est pas le résultat de la course en lui-même, mais le feeling qu’il a retrouvé sur la moto. Les résultats ne viendront qu’après qu’il aura pleinement retrouvé la confiance nécessaire, ce qui implique également de s’habituer à faire des choses qui devraient être normales, mais que la configuration précédente ne lui permettait pas de faire. La prochaine étape sera donc importante pour confirmer la voie choisie : nous sommes impatients d’y être. Nous croyons en Pecco, et il le sait.”
C’est donc dans un état d’esprit radicalement différent que s’est conclu ce Grand Prix de Hongrie pour Pecco Bagnaia, avec l’espoir qu’il ne subisse pas de douche froide au moment de passer à la piste très différente de Barcelone. “C’est une piste sur laquelle j’ai toujours été compétitif, mais on verra car cette année, en général, les pistes offrant peu de grip m’ont plutôt mis en difficulté. Mais je suis convaincu qu’avec ces réglages j’arriverai à obtenir quelque chose de mieux”, veut croire le pilote.
Et à ceux qui s’étonnent qu’un tel changement n’intervienne que maintenant, pendant le 14e Grand Prix d’une saison si éprouvante pour lui, le double champion du monde MotoGP argumente : “Il faut être dans les conditions de ce week-end pour faire un changement drastique. Au final, les week-ends précédents, j’étais toujours troisième ou quatrième, on parlait de dixièmes [d’écart]. Quand les difficultés commencent à être [plus importantes] et qu’on parle de sept ou huit dixièmes… Ce week-end, je n’ai jamais été parmi les dix premiers. C’était important de le faire et c’était le bon moment pour le faire.”
Avec Matteo Nugnes
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Le Balaton, une opportunité pour Honda et une réussite pour Marini

Le GP de Hongrie a vu les Honda d’usine briller comme rarement. Luca Marini a décroché ses deux meilleurs résultats avec la marque, tant en sprint (quatrième) qu’en course principale. Joan Mir, quant à lui, a permis un double top 6 inédit pour son équipe dans le format sprint, avant cependant de partir à la faute le dimanche. Malgré tout, les 21 points totalisés représentent le meilleur score du team d’usine du HRC depuis que les deux hommes sont associés.
“Ça a été un week-end très solide”, se réjouit Marini au micro du site officiel du MotoGP. “Je me suis senti à l’aise dès les premiers essais sur ce qui était une nouvelle piste. Je savais que ça pourrait être une bonne opportunité pour nous, alors j’ai essayé de travailler très dur dès le début et d’améliorer mon pilotage sur la moto.”
“On a beaucoup progressé tous ensemble ce week-end, on a fait les bons changements sur les réglages et je me suis senti très à l’aise sur la moto. Avec de bonnes qualifications et un bon départ, tout est plus facile, donc ça a vraiment été un bon week-end.”
Aux yeux de Luca Marini, les spécificités du Balaton Park ont joué en faveur de la RC213V, notamment le fait que la piste offre une très bonne adhérence. “Notre moto fonctionne bien ici, et étant donné que c’est une nouvelle piste, personne n’a de données et il est donc un peu plus facile d’être compétitif. À Barcelone, ce sera dur”, anticipe-t-il déjà.

Luca Marini a saisi sa chance lors des deux départs.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

En attendant, l’Italien s’est qualifié neuvième, puis il s’est illustré dans ses départs avant de faire preuve d’une belle résistance, en partie aidée par l’étroitesse d’une piste offrant peu d’opportunités de dépassements, mais pas seulement.
“Évidemment, on a eu un peu de chance dans le premier virage”, admettait-il après sa quatrième place samedi, “mais j’ai vu que Fabio [Quartararo] freinait trop tard alors j’ai essayé de trouver le bon endroit où passer pour tenter de dépasser beaucoup de pilotes. Ça a été positif. Je voulais vraiment monter sur le podium, alors j’ai essayé de dépasser Franky [Morbidelli], de lui mettre un peu la pression, mais il n’a fait aucune erreur et sur cette piste, si le pilote de devant pilote bien, c’est super difficile de dépasser.”
Dimanche, Marini était à nouveau aux portes du podium avant de se faire rattraper par un Jorge Martín très efficace en fin d’épreuve. Son top 5 reste une grande réussite à ses yeux, mais dans la lignée d’un week-end rondement mené.
“J’ai le sentiment que ce type de résultat aurait aussi pu intervenir par le passé, sur d’autres circuits, or je n’avais malheureusement pas pu aller directement en Q2. En passer par la Q1 fait que c’est toujours très difficile et quand on part derrière, il y a toujours moins d’opportunités d’obtenir de bons résultats. Cependant, ce week-end, tout a bien fonctionné. On a eu un peu de chance [samedi], puis [dimanche] j’ai simplement pris un bon départ et fait de bons dépassements sur une piste qui était pourtant difficile.”
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Moins de réussite pour Joan Mir
Joan Mir avait bien conscience lui aussi de l’opportunité qui s’offrait en Hongrie, néanmoins il est à la fois apparu moins chanceux que son coéquipier et a commis quelques erreurs coûteuses.
Après la course sprint, l’Espagnol se disait heureux de sa sixième place quoiqu’un peu sur sa faim : “Mon objectif ce week-end était d’essayer d’obtenir une certaine constance en termes de résultats, de toujours me maintenir autour de la cinquième, sixième ou septième place et je crois qu’on obtient désormais ces résultats de manière constante. Pour autant, je ne suis pas satisfait à 100% parce que j’ai fait une erreur dans le deuxième virage, j’ai élargi et ça m’a fait perdre deux places. Et puis, je n’ai pas pu dépasser Fermín [Aldeguer], c’était très dur.”
Mir a notamment expliqué s’être senti mal à l’aise avec le nouveau châssis qu’il a adopté ce week-end et que son coéquipier avait déjà adopté précédemment. “Luca a pris un très bon départ et ensuite il a gardé sa position. J’avais quelque chose de plus en réserve dans les premiers tours, mais quand j’ai vu que j’avais ce problème de châssis et en étant derrière lui, alors que j’avais freiné au même endroit, j’ai failli le percuter par derrière.”
“Alors, je me suis dit ‘OK, Joan, relax et essaye de finir la course !’. On était en bonne position et, quand j’ai élargi, j’ai vu aussi qu’on s’était détaché des autres alors je me suis dit qu’il valait peut-être mieux se satisfaire de cette sixième place ou bien essayer quelque chose de plus à la fin.”

Joan Mir repart avec une sixième place au sprint, avant une chute en course.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Dimanche, loin du bond fait par Marini à l’extinction des feux, Mir a fortement reculé dans le cœur du peloton, en proie à un souci d’embrayage. Après deux premiers tours qu’il a décrits comme ayant été “un véritable cauchemar”, il a fini par tomber.
“Au départ, j’ai perdu beaucoup de positions à cause d’un problème étrange avec l’embrayage, je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé. Et en étant ainsi à l’arrière, à cause de ce mauvais départ, je n’arrivais pas à bien stopper la moto et à faire monter le pneu arrière en température, j’avais beaucoup de mal. Ensuite, j’ai juste fait une erreur et perdu l’avant”, raconte-t-il.
“Je suis très déçu parce qu’on a gâché une opportunité”, regrette Joan Mir. “Aujourd’hui, on avait l’opportunité de faire quelque chose de plus. On est actuellement dans un bon moment, je me sens très bien avec la moto, je trouve qu’on progresse bien mais ça n’est évidemment pas la bonne manière de terminer une course. J’espère qu’on aura une autre chance à Barcelone.”
“Le potentiel de cette moto est de faire sixième ou septième en conditions normales. Et s’il se passe quelque chose devant on peut faire quelque chose de plus. Luca a fait un très bon week-end dans l’ensemble, alors c’est encourageant. Je suis déçu, évidemment, parce que d’un côté je me dis que je pouvais obtenir quelque chose de plus mais, de nos jours, il faut que tout soit à 100%, sans quoi on est complètement fichu. En tout cas, je suis content pour Luca.”
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Deux revenants et deux wild-cards sur la liste des inscrits pour Barcelone

La liste des inscrits au prochain Grand Prix MotoGP, qui aura lieu la semaine prochaine à Barcelone, contient plusieurs noms qui attirent l’œil.
D’une part, elle préfigure le retour à la compétition de deux pilotes blessés, Maverick Viñales (Tech3 KTM) et Somkiat Chantra (LCR Honda). L’Espagnol est touché à l’épaule gauche depuis une lourde chute survenue pendant les qualifications du Sachsenring, il y a un mois et demi. Il a tenté un premier retour en Autriche, avant de jeter l’éponge dans le courant du week-end. Remplacé à deux reprises par Pol Espargaró, il espère cette fois être suffisamment remis pour relancer son championnat en commençant donc par son épreuve à domicile.
Somkiat Chantra a quant à lui manqué quatre Grands Prix complets depuis qu’il s’est blessé à l’entraînement, début juillet. Touché au genou droit, il doit subir un contrôle médical lundi visant à entériner sa capacité à reprendre la piste. Un retour sur lequel compte son équipe, le team LCR, sachant qu’un seul remplacement du Thaïlandais a jusqu’ici été assuré, en l’occurrence par Takaaki Nakagami à Brno.
Enfin, deux pilotes ont été inscrits en tant que wild-card pour cette 15e manche de la saison : Aleix Espargaró (Honda) et Lorenzo Savadori (Aprilia). L’Espagnol s’est pourtant lui aussi blessé très récemment, victime d’une lourde chute à vélo alors qu’il partage aujourd’hui son temps entre une carrière de cycliste professionnel et le rôle de pilote essayeur pour le HRC.
Espargaró a déjà été aligné sur trois Grands Prix cette saison et il aurait justement dû remplacer Chantra pendant les courses du mois d’août, mais a finalement dû garder le repos pour soigner deux vertèbres fracturées et de multiples abrasions notamment au niveau de la jambe droite.
La situation de Lorenzo Savadori est bien plus simple, pour le plus grand soulagement d’Aprilia. Le pilote italien a assuré le remplacement de Jorge Martín durant la majeure partie de la première moitié du championnat et il est aujourd’hui en capacité de disputer un Grand Prix plus axé sur le développement de la RS-GP, en profitant des concessions qui permettent au constructeur d’engager une wild-card.
Ces quatre noms portent à 24 le nombre de pilotes sur la liste provisoire des inscrits au GP de Catalogne, ce qui en fait le maximum observé cette saison. Rendez-vous est pris du 5 au 7 septembre à Barcelone, avec à la veille des premiers essais les visites médicales officielles auxquelles les blessés devront se soumettre afin d’obtenir le feu vert final pour reprendre la piste.
Avec Germán Garcia Casanova
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Aldeguer juge que sa précipitation lui a coûté le podium en Hongrie

Après son podium en Autriche, Fermín Aldeguer estime avoir manqué une nouvelle récompense lors du Grand Prix de Hongrie. Le jeune Espagnol avait déjà rivalisé avec le rythme de Marc Márquez en pneus usés au Red Bull Ring, s’attirant les louanges du champion, et dimanche il s’est une nouvelle fois fait remarquer, en signant le deuxième meilleur temps de la course dans les tout derniers tours. Sauf qu’une chute à mi-course l’avait relégué en fond de peloton.
Avant cette erreur, le pilote Gresini occupait une solide cinquième place dans la roue de Franco Morbidelli et sa capacité à bien exploiter ses pneus dans la seconde partie d’une course lui laissait espérer de belles choses. Il a beau être remonté en selle après sa chute, il a finalement dû se contenter de la 16e position sous le drapeau à damier, à près de 30 secondes des points et très loin du podium auquel il pensait pouvoir prétendre.
“Un goût doux-amer”, a résumé Fermín Aldeguer à l’heure du bilan. “Au final, cela ne reflète pas tout le travail accompli pendant le week-end, car on a été très forts dès le début. En qualifications, on a fait huitième… On savait que ça n’était pas une très bonne position, mais malgré tout, les astres se sont pas mal alignés en ma faveur dans les deux courses et j’étais quatrième ou cinquième.”
Le rookie est tombé dans le virage 1 du Balaton Park, là où avait déjà chuté précédemment son coéquipier, Álex Márquez. “J’essayais de dépasser Morbidelli mais, alors que j’étais derrière lui, la température et la pression ont beaucoup grimpé et j’ai perdu l’avant”, a-t-il expliqué. “C’est un virage lent, on peut facilement y perdre le pneu avant sans même faire de grosse erreur. J’ai peut-être eu un petit peu de chattering, je ne sais pas, c’était difficile à comprendre sur le moment.”

Fermín Aldeguer a des regrets après le GP de Hongrie.
Photo de : Attila Kisbenedek / AFP via Getty Images

“J’ai continué, pour essayer de recueillir des informations et d’évaluer quels étaient mon rythme et ma vitesse, et ils étaient bons. C’est quand je suis tombé que le pneu arrière medium commençait à mieux fonctionner”, a poursuivi le pilote Gresini, qui s’est montré très performant malgré un repose-pied cassé.
“J’ai roulé en 1’37″7-1’37″8, j’étais très rapide mais j’ai perdu toute chance de ne serait-ce que de marquer des points. Rouler à ce rythme-là après une chute et voir qu’il n’y a que le vainqueur qui ait roulé comme moi, c’est quelque chose de positif. Il faut continuer comme ça et en être satisfait.”
S’il avait pu mener sa course normalement, Aldeguer est persuadé qu’il aurait pu monter à nouveau sur le podium : “Une deuxième ou troisième place était tout à fait envisageable. Mais bon, les chutes font partie des courses. Il faut apprendre de ses erreurs. Je me suis un peu précipité. Je n’ai pas forcé, mais la température des pneus était élevée, le virage 1 était très lent… Et je suis tombé.”
La Honda de Marini, un rempart infranchissable au sprint
La veille, l’Espagnol avait obtenu un top 5 au sprint, alors qu’il s’élançait de la huitième position à la suite d’une erreur qu’il regrettait en qualifications. Là aussi, il estimait que le podium aurait pu être envisageable, sauf qu’il n’a pas réussi à franchir le barrage formé par Luca Marini.
“J’ai eu de la chance au départ avec l’erreur de Quartararo, j’ai gagné quelques places”, expliquait-il samedi. “Mais j’ai passé le premier virage très calmement, je n’ai pas désenclenché le holeshot device à l’avant, il est resté actif jusqu’au cinquième virage, et alors j’ai perdu des places au profit de Marini et de Mir.”
“Ensuite, j’ai essayé de m’améliorer tour après tour et de rejoindre le podium, mais le style des Honda est complètement différent, ils sont rapides à d’autres endroits que nous. L’électronique et les réglages n’étaient peut-être pas parfaits pour se battre contre eux.”
Les cinq points sauvés samedi permettent à Fermín Aldeguer de se maintenir au huitième rang du championnat en profitant du score vierge de Johann Zarco, sur qui il a pris l’avantage durant ce mois d’août.
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Pol Espargaró réfléchit à son avenir mais exclut un retour permanent en MotoGP

Après son apparition à Brno, Pol Espargaró a repris du service en Hongrie, le week-end dernier, afin de remplacer Maverick Viñales, toujours convalescent. L’Espagnol a beau insister sur le fait qu’il n’apprécie pas ces circonstances malheureuses pour un titulaire, il n’a pu masquer le plaisir pris tout au long du Grand Prix et sa fierté de rivaliser avec les chronos de pilotes bien plus rodés que lui dans cette saison.
À 34 ans, Espargaró a retrouvé son sourire, malgré l’épreuve traversée il y a deux ans à la suite d’un grave accident subi en ouverture de la saison, au Portugal. Alors absent pendant plusieurs mois, il a fini par perdre son guidon au profit de Pedro Acosta et a quitté sa place dans le stand Tech3 pour intégrer l’équipe de test de KTM. Depuis, il est investi dans le développement de la RC16 et a disputé quelques Grands Prix en tant que wild-card, mais moins que ce qui lui avait été initialement promis.
Face au manque d’engagement de KTM, qui ne lui a pas encore fait d’offre pour prolonger son contrat de pilote essayeur la saison prochaine, et alors qu’il se sent en forme physiquement malgré certaines légères séquelles conservées de son accident, Pol Espargaró a souhaité revenir sur le marché des pilotes. Ainsi, selon les informations de Motorsport.com, il a confié ses intérêts à Albert Valera, manager notamment de son frère et de Jorge Martín, qui a déjà reçu plusieurs offres en provenance du WorldSBK. Des marques comme BMW, Ducati, Honda et Yamaha y ont encore des places à prendre.
Le pilote, lui, affirme sa soif de compétition. Aussi, pendant le week-end hongrois, il a expliqué à la presse espagnole : “On me demande parfois si je regrette d’avoir pris ma retraite. Non, je ne le regrette pas, car je n’ai jamais pris ma retraite.”
“Je veux continuer à me battre et je le fais”, a-t-il poursuivi, interrogé ensuite par les journalistes internationaux sur les doutes que ses propos ont soulevés. “La question qu’on m’a posée, c’est est-ce que j’étais heureux de m’être retiré et j’ai dit que je ne me suis pas retiré. J’ai pris une sorte de second rôle dans ce film parce qu’il le fallait, parce que je n’étais pas bon. J’avais eu une grosse blessure et je n’étais pas performant, je ne me sentais pas assez bon pour être pilote MotoGP.”

Pol Espargaró juge la marche trop haute pour revenir à temps plein en MotoGP.
Photo de : Tech 3

“Je pense que pour être pilote MotoGP, il faut avoir certaines choses et, si on ne les a pas, on ne peut pas enfourcher ces motos-là. Or, à ce moment-là, je ne me sentais pas assez bon pour être pilote MotoGP et c’est pour ça que j’ai fait un pas en arrière, mais je n’ai pas pris ma retraite contrairement à ce que me demandait ce journaliste. Alors j’ai dit que je veux continuer à courir, comme je le fais actuellement.”
Un pilote ouvert à ce que l’avenir lui réservera
“La situation actuelle veut que je remplace un pilote comme Maverick, or ça n’est pas comme ça que j’aimerais courir. Être inscrit en tant que wild-card serait peut-être une meilleure situation, mais bon. En tout cas, je n’ai pas dit que je voulais courir à temps plein”, a précisé Pol Espargaró.
Pour autant, il a très clairement affirmé avoir tiré un trait sur sa carrière de pilote MotoGP : “C’est trop stressant, je suis trop vieux pour ça ! [rires] Franchement, c’est très stressant et quand on est sur la grille, on ressent toute la pression. Être pilote MotoGP à temps plein, c’est beaucoup trop pour moi actuellement. Ça n’est pas ce que je veux faire, ni ce que je peux faire.”
“Comme on peut le voir, j’arrive à me montrer performant sur une MotoGP en n’ayant pas beaucoup roulé, juste fait quelques tests, mais ça ne veut pas dire que je serais capable de le faire week-end après week-end. Ça n’est pas ce que je veux, ni pour moi ni pour ma famille.”

Être pilote MotoGP à temps plein, c’est beaucoup trop pour moi actuellement. Ça n’est pas ce que je veux faire, ni ce que je peux faire.

En revanche, lorsqu’il lui a été demandé si le WorldSBK pouvait l’intéresser, Pol Espargaró a contourné la question : “Pour le moment, je suis simplement dans ce rôle de pilote essayeur pour KTM. Je peux vous dire que j’aime courir, je pense être assez rapide pour cela comme je l’ai démontré, mais je ne veux pas penser à ça.”
“[On verra à] l’avenir… La vie nous réserve beaucoup de choses auxquelles on ne s’attend pas forcément, comme le fait que je sois journaliste pour DAZN en Espagne. Je ne suis pas vraiment journaliste mais un consultant qui aide DAZN, et c’est quelque chose que je ne me serais jamais attendu de faire. Je n’aurais jamais imaginé avoir la vie que je mène actuellement. Mon avenir est donc totalement ouvert et je pense que je prendrai ce avec quoi je suis le plus à l’aise.”

Pol Espargaró n’a pas boudé son plaisir au GP de Hongrie.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Une chose est certaine : Pol Espargaró a terminé le GP de Hongrie avec un large sourire, pas peu fier de sa huitième place en course. “Je me suis beaucoup amusé”, a-t-il expliqué dimanche, aprs l’arrivée. “Hier, j’ai eu du mal parce que je n’avais pas mon rythme, j’ai trop stressé et surpiloté, je n’ai pas été performant. Mais aujourd’hui, je me suis vu derrière Brad [Binder] et j’arrivais à rivaliser avec ses chronos. J’ai juste fait une petite erreur qui m’a coûté une seconde, celle que j’avais comme retard sur Brad à l’arrivée.”
“J’ai donc rivalisé avec ses chronos, à un peu plus de trois secondes du quatrième de la course, c’est génial, putain ! Je suis très, très content. Mais comme je l’ai dit, je ne suis pas prêt pour être pilote MotoGP à plein temps. Je ne le veux pas de toute façon, le MotoGP est une catégorie tellement stressante et tellement dangereuse, ces motos sont super rapides. Mais chaque fois que je monte sur la moto, je suis quand même prêt à me battre un peu !”
Le reverra-t-on à Barcelone ? “Je ne l’espère pas, et ça voudra dire que Maverick revient. Après sa blessure, je pense qu’il le mérite, il travaille dur. Et Barcelone est un circuit pour lequel ses réglages et son style de pilotage conviennent très bien. Ce serait une bonne reprise pour lui après sa blessure, alors on espère tous le revoir sur la moto. Ça voudrait dire, malheureusement, que je ne serais pas sur la moto mais revoir Maverick briller, c’est ce qu’on veut tous.”
Avec Germán Garcia Casanova
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Morbidelli n’est pas d’accord avec la pénalité reçue en course

Si Franco Morbidelli s’est classé sixième du GP de Hongrie, il le doit en partie à une sanction que lui ont infligé les commissaires, lesquels l’ont obligé à rendre une position dans les derniers tours. Cette pénalité est intervenue après un accrochage avec Luca Marini dans lequel le pilote VR46 a coupé une chicane.
Dans la décision rendue par le panel de commissaires dirigé par Simon Crafar, il est indiqué : “Un pilote coupant la piste pendant la course doit être au moins une seconde plus lent dans ce secteur par rapport à sa moyenne normale.” Cela n’a pas été le cas de Morbidelli, qui est même apparu légèrement plus rapide qu’il ne l’avait été lors des tours précédents dans cette partie de la piste, d’où cette consigne qui lui a été transmise de reculer d’une place au profit de Marini avant l’arrivée.
 
Sans chercher à polémiquer, Morbidelli a tout de même expliqué à l’issue de la course ne pas être d’accord avec cette lecture des faits. “J’étais dans mon virage et quand j’ai senti le contact avec Luca, si j’avais gardé ma trajectoire, il serait tombé, c’est certain. J’ai opté pour le fait de redresser la moto et de ne pas le faire tomber car ça aurait été stupide. J’aurais pu passer ce virage de manière plus facile, mais quand j’ai senti le contact, j’ai pensé à la sécurité de Luca. Voilà ce qui s’est passé, j’ai dû rendre la position”, a-t-il argumenté.
“C’est très difficile de juger ce genre de manœuvres, il faut regarder des données, avoir une idée claire des positions, d’où se trouve le pilote et de quel virage il s’agit. Mon idée, clairement, c’est que si le pilote est devant, c’est son virage. Mais chacun a sa propre opinion sur le sujet et celle de Simon et des commissaires est parfois différente de la mienne. Ça ne me pose cependant pas de problème.”
“C’est un choix que je n’ai pas compris, mais je le respecte et ça ne fait de toute façon pas de différence de terminer P5 ou P6”, a ajouté le pilote italien, qui reste parmi les fervents supporters du nouveau président du panel de commissaires, Simon Crafar, nommé cette année en remplacement de Freddie Spencer. “Oui”, a-t-il répondu lorsqu’il lui a été demandé si le panel lui plaisait, “même si parfois, les choix faits peuvent être plus ou moins corrects ou que l’on peut plus ou moins les partager. Je suis en tout cas très, très satisfait du rapport que l’on a avec la direction de course.”
Une dégradation pneumatique plus forte qu’attendu
Samedi, Franco Morbidelli avait égalé son meilleur résultat de la saison en sprint en décrochant la médaille de bronze derrière son coéquipier, Fabio Di Giannantonio. Le lendemain, indépendamment de la sanction reçue en fin de course, la course s’est révélée bien plus difficile pour lui et il s’est vu dans l’incapacité de conserver plus de quatre tours la deuxième place dont il s’est emparé au départ. C’est la gomme choisie à l’arrière de sa Ducati qui centralise ses principaux regrets.
“J’ai eu du mal pendant pratiquement toute la course. On s’attendait à un autre genre de performance de la part du pneu tendre, mais j’ai compris assez vite qu’il ne se comportait pas comme on s’y attendait. J’ai essayé de faire le maximum et à la fin, j’ai vu que Marco [Bezzecchi] avait lui aussi eu la même dégradation que moi.”
“Notre malchance a été qu’au moment précis où il s’est dégradé pour lui, alors que j’étais en train de décider si j’allais jouer le tout pour le tout pour essayer de le reprendre et d’attaquer pour le podium, Jorge [Martín] est arrivé. Il était très rapide avec le pneu medium et c’est lui qui s’est chargé de me mettre les idées au clair. Ensuite, en essayant de faire le maximum pour conserver la cinquième place, la direction de course nous en a fait perdre une autre.”
À l’issue de ce Grand Prix, Franco Morbidelli glisse au sixième rang du championnat, désormais dépassé par Pedro Acosta avec qui il était à égalité de points en entamant le week-end. Il compte à présent trois unités de retard sur le top 5 du classement général, et ce après avoir manqué deux Grands Prix pour blessure.
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Quelles sont les chances de titre de Marc Márquez à Misano ?

L’été n’est pas encore fini que, déjà, le microcosme du MotoGP se prépare à consacrer son champion de la saison. Il faut dire que Marc Márquez avance tel un bulldozer dans ce championnat, lui qui est invaincu depuis pratiquement trois mois. Passée la victoire de Marco Bezzecchi à Silverstone, l’Espagnol a littéralement tout gagné, la Hongrie ayant été son septième week-end consécutif récompensé par les 37 points de la double victoire sprint-course.
Sur l’ensemble de la saison, le palmarès de Marc Márquez compte déjà dix victoires dominicales et 13 le samedi, ainsi que 12 podiums en course principale et une autre médaille en sprint. Sans oublier un positionnement immuable sur les quatre premières places de la grille de départ, avec au passage huit pole positions sur les 14 possibles.
Tout cela se conjugue avec les difficultés de ses adversaires au potentiel le plus élevé. Des difficultés profondes et constantes dans le cas de Pecco Bagnaia, malgré la victoire de l’Italien à Austin et la moitié des Grands Prix terminés sur le podium. Et des difficultés plus sporadiques concernant Álex Márquez, qui s’est affirmé en début de championnat comme le plus gros caillou dans la chaussure de son aîné avant de connaître quelques creux.
Tout cela a des conséquences directes sur les comptes. Après les 14 Grands Prix disputés jusqu’ici, Marc Márquez affiche 175 points d’avance au championnat. C’est suffisant pour qu’il sache sa place de leader inatteignable pendant encore au moins quatre Grands Prix, soit jusqu’en Indonésie, début octobre. D’ici-là, il y a fort à parier qu’il aura déjà fêté son titre.
Il reste en effet huit épreuves au programme cette saison, soit un total de 296 points en jeu pour ceux qui parviendront à gagner sprints et courses longues. En prenant en compte les scénarios les plus improbables, cinq pilotes sont encore capables à ce jour, mathématiquement, de battre l’Espagnol au championnat : son frère (-175 points), Bagnaia (-227), mais aussi Marco Bezzecchi (-258), Pedro Acosta (-291) et Franco Morbidelli (-294).
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Outre le caractère inéluctable du sacre du #93, cette situation signifie également qu’une nouvelle domination à Barcelone, la semaine prochaine, offrirait à Marc Márquez une première balle de match pour la manche suivante, prévue à Misano du 12 au 14 septembre. La perspective de décrocher son neuvième titre de champion du monde sur les terres de Valentino Rossi le faisait sourire il y a encore quelques semaines, mais elle devient à présent réaliste.
Pour y parvenir, le pilote Ducati devrait dans un premier temps réussir son GP de Catalogne. S’il y reste invaincu, il portera son total à 492 points. Reste à savoir quelle serait son avance, car les résultats de ses poursuivants au championnat constituent bien évidemment l’autre élément à prendre en compte dans les calculs, et il est loin d’être anodin. Il faudrait en effet compter sur des contre-performances d’Álex Márquez et de Pecco Bagnaia pour que le #93 allonge suffisamment son avance à Barcelone afin d’être titrable dès Misano.
Une tendance très favorable à Marc Márquez
Pour fêter son titre au GP de Saint-Marin, Márquez devrait s’assurer de terminer le week-end italien avec au moins 222 points de marge, correspondant à ce qu’il sera possible de marquer sur les six Grands Prix restants. Cela signifie qu’en l’espace de deux week-ends de course, il doit encore augmenter son avance de 47 points. Cela paraissait peut-être improbable en début de saison lorsqu’Álex Márquez cumulait les deuxièmes places, mais la tendance qui s’est mise en place depuis Assen rend ce scénario désormais plausible.

Álex Márquez le seul à pouvoir faire durer le suspense ?
Photo : Dorna

Comment le pilote Gresini peut-il retarder l’échéance ? Si jamais son frère devait rester invincible à Barcelone et Misano (74 points), Álex Márquez garderait ses chances en décrochant, par exemple, la deuxième place de l’un des Grands Prix (20 points) et en y ajoutant huit points au cumul de l’autre course longue et des sprints. Une chose est certaine : il est le premier à devoir endiguer sa perte actuelle pour repousser le sacre attendu du leader, puisque son retard a augmenté en moyenne de 27 points par week-end lors des cinq derniers Grands Prix.
Le leader, lui, est quelque peu tiraillé par cette situation, et sachant la finalité pratiquement actée désormais, il espère que son sacre n’interviendra pas à Misano. “Les journalistes espagnols m’ont un peu donné les chiffres et, sincèrement, j’espère avoir la première balle de match au Japon ou en Indonésie. Si je l’ai à Misano, ça voudra dire que mon frère aura vécu un week-end désastreux en Catalogne et je lui souhaite le meilleur”, a-t-il en effet souligné en Hongrie.
Les dates des Grands Prix MotoGP
Quant aux autres pilotes, leur pouvoir est extrêmement limité. Il est fort probable qu’Acosta et Morbidelli sortent de l’équation la semaine prochaine, à Barcelone. Bagnaia a une chance de s’y maintenir un tout petit peu plus longtemps, par exemple en marquant six points si Marc Márquez fait encore une fois carton plein. Au-delà de la mathématique, cependant, le bon sens suggère que l’Italien ne prolongera pas bien longtemps ce qui est aujourd’hui un faux suspense.
Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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Quelles sont les chances de titre de Marc Márquez à Misano ? Lire l’article »

Moto GP

Qu’est-il arrivé à Di Giannantonio sur la grille du Balaton ?

Pour la deuxième fois cette année, Fabio Di Giannantonio s’est qualifié en première ligne au GP de Hongrie, témoignant de bonnes sensations et d’un circuit qui, bien que vivement critiqué par certains de ses collègues, lui a bien plu. Las, le pilote VR46 n’a pu transformer cette troisième place sur la grille qu’en médaille d’argent au sprint, sa course principale ayant été gâchée avant même le départ.
Un problème technique a en effet été détecté sur sa Ducati GP25 dès le tour d’installation en grille. Malgré les efforts de son équipe pour redémarrer la moto dans les minutes qui ont précédé le départ, aucune solution n’a pu être trouvée à temps et Di Giannantonio a dû se résoudre à rejoindre les stands à la fin du tour de chauffe puis à partir depuis la pitlane, après tout le monde.
“La moto ne fonctionnait pas correctement dans le tour d’installation, donc j’ai dû demander au team de voir s’ils arrivaient à comprendre ce qui se passait sur la grille. On pensait ensuite que tout fonctionnait et je suis parti [pour le tour de chauffe], mais il était impossible de continuer alors j’ai dû m’arrêter et prendre l’autre moto”, explique le pilote italien auprès du site officiel du MotoGP.
Sans entrer dans des détails confidentiels sur la faiblesse qu’a pu rencontrer la Ducati, Di Giannantonio décrit un manque de puissance et précise : “Disons qu’elle était plus lente… Beaucoup, beaucoup plus lente !”.

Fabio Di Giannantonio (VR46 Racing Team)
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Cet incident a non seulement privé Di Giannantonio de son précieux emplacement à l’avant de la grille, mais l’a aussi contraint à utiliser des pneus différents de ceux qu’il avait initialement sélectionnés. “Je suis parti de la pitlane avec le pneu soft à l’avant et le medium à l’arrière, c’étaient clairement les mauvais pneus”, explique-t-il, fier de s’être montré rapide malgré tout.
“C’est indéniablement difficile quand on est seul parce qu’il n’y pas grand-chose pour nous stimuler, on sait déjà que le résultat est fichu. Quand on est 22e, les points sont assez loin. Dans notre malchance, on a été, entre guillemets, chanceux parce que des pilotes ont fait des erreurs et j’ai réussi à prendre un petit point. Mais ça a été difficile aussi parce que j’ai fait la course avec des pneus qui n’étaient pas faits pour ça, surtout le soft à l’avant.”
“Une course pour la gloire”
Questionné pour savoir s’il s’estimait en mesure de se battre contre Pedro Acosta sans ce problème, l’Italien répond, pincé : “Avec des si et des mais, on ne va nulle part. Je pense quand même que si vous regardez le rythme que j’ai eu avec le pneu avant tendre, vous pouvez comprendre par vous-même [ce que j’aurais pu faire].”
“C’était juste une course pour la gloire, et peut-être pour attraper quelques points. Au final, j’en ai pris un, et c’est bien”, ajoute-t-il. “Ça m’énerve après-coup parce qu’avec les pneus qu’on avait choisis, on était très rapides. C’est encore une opportunité gâchée cette année, une énième.”
“J’ai tout donné, je l’ai fait pour le team parce qu’ils ont investi énormément d’efforts dans ce week-end. C’est dommage. Je suis dégoûté, c’est clair, mais je garde la tête haute parce que chaque membre de l’équipe se donne à 100%. Je suis fier d’eux et du travail qu’on a fait ce week-end, en particulier [samedi] avec la manière dont on a inversé les choses. Je veux juste me focaliser là-dessus.”
“On garde la tête haute parce qu’on a fait un super week-end, on a été bons, on essaye enfin de comprendre cette GP25, qui fait des caprices. Ça, c’était hyper positif. On a fait de super qualifications, un super sprint et je pense qu’on aurait pu faire une super course, donc je garde la tête haute, on travaille bien. Ça fait chier mais c’est la course.”
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“Pas de panique !” : Álex Márquez veut vite oublier la Hongrie

Lui qui avait tant brillé dans la première partie du championnat, Álex Márquez n’a plus visité le podium depuis trois Grands Prix. Ce que cela lui inspire ? “Pas de panique”, car les pistes qui arrivent devraient  désormais mieux lui convenir.
Il faut dire que le Balaton Park a pris un malin plaisir à appuyer là où ça fait mal pour le cadet des Márquez, alors même que son aîné a crânement dominé ce nouveau Grand Prix. Son très bon troisième temps vendredi masquait de mauvaises sensations et une erreur en qualification a gâché ses chances de bien figurer sur la grille. La pénalité reçue pour avoir gêné Pecco Bagnaia en essais n’arrangeait rien puisqu’il savait qu’il reculerait de trois places dimanche.
“Ça n’a pas été la meilleure journée pour nous. Hier non plus, mais aujourd’hui en particulier”, résumait le pilote Gresini samedi soir au micro du site officiel du MotoGP. “J’en prends la responsabilité, j’ai fait trop d’erreurs dans les qualifications, je n’ai pas bouclé le tour parfait et j’ai fait une erreur dans le virage 14 alors que j’étais assez rapide pour me placer sur les deux premières lignes. Or, quand on fait une erreur sur une nouvelle piste, ensuite c’est difficile.”
Un Grand Prix “jeté à la poubelle” samedi
Malgré le contexte, Álex Márquez a livré un sprint plutôt convaincant, terminé à la huitième place. “J’ai commencé ce sprint avec pour intention d’essayer simplement de bien piloter à nouveau. Je l’ai fait quand j’ai dépassé Pol [Espargaró], j’ai réussi à avoir un très bon moment mais, pour moi, ça a été trop court”, en retenait-il. “J’aurais vraiment eu besoin de plus de tours car ma confiance allait en s’améliorant. Mais on a un peu jeté ce week-end à la poubelle en qualifications. J’en prends la responsabilité parce que je n’ai pas bien piloté.”
Pour ce qui est de la course principale, déjà compliquée par son départ de la 14e position, elle a été marquée par une chute dès l’entrée dans le deuxième tour, synonyme de six autres places perdues. Dès lors, Álex Márquez n’avait plus d’autre espoir que d’aller chercher une poignée de points, ce qu’il a fait sans excitation et avec l’envie ouvertement affichée de vite passer à un autre terrain de jeu.
 
“J’étais sur la trajectoire, je n’ai pas élargi et je n’ai pas retardé mon freinage. J’ai juste perdu l’avant”, a-t-il simplement expliqué pour décrire cette chute, “vraiment stupide” à ses yeux et suffisamment lente pour lui permettre de se relancer. Il n’a toutefois pu sauver que deux points sous le drapeau à damier. Sur l’ensemble du week-end, son frère, leader du championnat, a donc augmenté son avance de 33 unités.

Je suis le premier à penser que ce week-end, je n’étais pas au niveau.

“C’est simplement un week-end à oublier, c’est tout. J’ai fait beaucoup d’erreurs et je suis le premier à penser que ce week-end, je n’étais pas au niveau. Il faut qu’on continue à avancer, à s’améliorer sur des pistes qui ne sont pas faites pour moi. Si je veux être complet et à l’avenir me battre pour de bonnes choses, il faut aussi que je sois rapide sur ces pistes-là. Ce week-end, on n’était pas bons et il faut juste qu’on en tire des enseignements.”
“Durant tout le week-end, on n’a pas eu la vitesse. Ça n’était pas trop mal mais on n’avait pas la vitesse à laquelle on est habitués”, a-t-il regretté jusqu’au bout. “On a quelques soucis au niveau des réglages mais il y a aussi le fait que mon pilotage n’était pas le meilleur par rapport à cette piste. Il faut qu’on garde ces informations, qu’on garde notre calme et qu’on ne panique pas.”

Álex Márquez assume sa responsabilité après un week-end “à oublier” en Hongrie.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Il ne faut pas tomber dans la panique”, a prévenu le pilote espagnol, cherchant à ne pas laisser ce mauvais Grand Prix occulter ce qu’il sait faire avec talent. “Le week-end dernier, en Autriche, qui ne fait pourtant pas partie de mes pistes préférées, j’étais en première ligne et je me suis battu pour le sprint. Alors il ne faut pas paniquer, simplement remettre un peu les compteurs à zéro puis revenir.”
Ce qui le pousse à rester relativement serein, c’est aussi l’approche de son Grand Prix national, sur un circuit bien mieux taillé pour son pilotage. “Ce qui nous attend maintenant, c’est le meilleur scénario pour regagner la confiance et faire un week-end solide, à savoir le Catalunya. Ce sera important pour notre championnat, alors c’est ce qu’on va essayer de faire. Et à partir de là, on essaiera d’être complets sur toutes les courses.”
“Je suis certain que Barcelone sera plus adapté à mon style de pilotage et il faudra retrouver la vitesse perdue ce week-end. Mais pour le reste, pas de panique. Au cours d’une longue année, cela peut arriver d’avoir des hauts et des bas, alors il faut retrouver notre niveau et décrocher un résultat solide à Barcelone nous aidera pour le championnat”, a conclu Álex Márquez.
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Yamaha annonce un premier Grand Prix pour son V4 dès Misano

Le développement du moteur V4 de Yamaha s’accélère et s’apprête à passer un cap important dans moins de trois semaines. Paolo Pavesio, directeur exécutif de Yamaha Motor Racing, révèle en effet que la marque a pour intention d’inscrire Augusto Fernández en tant que wild-card au Grand Prix de Saint-Marin et de l’engager avec une M1 équipée de ce tout nouveau moteur en phase active de développement.
“J’ai une nouvelle importante à partager”, déclare le responsable dans l’habituel débrief qu’il publie sur les réseaux sociaux au lendemain des courses. “Pour Misano, nous avons pour objectif de voir Augusto Fernández courir pour la toute première fois au guidon de notre nouveau prototype de M1 avec le moteur V4.”
 
“Il s’agit d’un signe concret de notre implication pour l’avenir. Nous continuons à pousser fort avec la détermination de tirer le meilleur de chaque week-end de course”, ajoute Paolo Pavesio après ce qui a tout l’air d’être une réaction directe aux critiques exprimées par Fabio Quartararo au terme de la course hongroise. Le Français a ouvertement déploré une situation qui s’enlise avec sa moto actuelle, et souligné son espoir que les efforts des ingénieurs soient axés sur la préparation de ce V4 qui centralise tous les fantasmes.
“J’espère que s’ils se concentrent sur quelque chose, il n’y en a qu’une”, a ainsi déclaré Quartararo en évoquant les nouveautés, trop rares à ses yeux. “C’est déjà difficile de bien faire une chose, alors s’ils commencent à en faire deux à la fois, je pense que c’est la meilleure manière de se tromper complètement. Donc j’espère qu’ils sont totalement concentrés sur le V4, parce qu’on n’a rien de nouveau qui arrive.”
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Depuis plusieurs mois maintenant, Quartararo est très clair quant à l’importance qu’il accorde à l’arrivée d’évolutions substantielles chez Yamaha, capables de lui donner les moyens de retrouver les sommets dès la saison prochaine. L’échéance de Misano a déjà été évoquée à plusieurs reprises, mais uniquement dans le but d’offrir aux pilotes titulaires une première opportunité de découvrir ce nouveau moteur lors du test qui fera suite au Grand Prix et qui marque traditionnellement une étape importante pour commencer à préparer les motos de l’année suivante.
Malgré une impatience de plus en plus palpable de sa part, ni le champion du monde 2021 ni les autres titulaires du groupe Yamaha n’ont pour le moment pu expérimenter cette toute nouvelle pièce, Yamaha ayant logiquement préféré affiner sa fiabilité avant de se pencher sur le gain de performance. Ce sont les pilotes essayeurs Augusto Fernández et Andrea Dovizioso qui se sont chargés du travail en piste, avec l’espoir exprimé par Yamaha de pouvoir engager ce moteur en course avant la fin de la saison afin de le soumettre à un test grandeur nature avant, si tout se passe bien, d’en faire la base de la moto de 2026.
Ces débuts en course du V4 de Yamaha interviendront donc dès Misano, du 12 au 14 septembre, Grand Prix qui sera immédiatement suivi par le dernier test post-course de l’année puis le départ vers l’Asie et l’épreuve à domicile de la marque japonaise. Avec cette première course venant à présent enrichir la mise en place de ce qui est un changement proprement révolutionnaire pour le seul constructeur resté fidèle jusqu’ici à l’architecture moteur des cylindres en ligne, Iwata peut espérer calmer l’agacement de son champion à l’heure où les grandes réflexions s’activent déjà pour les contrats 2027.
Cette annonce intervient en tout cas après un week-end très compliqué pour le camp japonais. “Nous sommes venus au Balaton Park en recherchant la rédemption, mais le week-end s’est révélé être encore très compliqué”, admet Paolo Pavesio, “même si nous ne devons pas ignorer certains signes positifs. La qualification de Fabio a été solide, il a obtenu une solide deuxième ligne. Malheureusement, le départ de samedi a compromis non seulement le sprint, mais aussi la course. Sa dixième place finale de dimanche a été affectée par la pénalité long-lap, néanmoins le rythme de Fabio après-coup a été constamment proche du potentiel d’un top 5.”
“Les résultats restent ce qui compte, et ce week-end a été en deçà de nos attentes. Dans le même temps, si nous regardons la saison dans son ensemble, les chiffres clés, par exemple les points et les écarts par rapport aux premiers, montrent des progrès clairs. Pour n’en mentionner qu’un, en tant qu’équipe nous avons déjà plus du double de points par rapport à 2024. Les prochaines pistes devraient mieux convenir à notre moto et nous avons hâte de bientôt courir à Barcelone et Misano avant de partir en outre-mer pour la dernière partie de la saison.”

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Une grosse frayeur et une issue miraculeuse pour Bastianini

Court, étroit et parsemé d’épingles serrées, le circuit du Balaton Park avait déjà livré une image glaçante samedi, lorsque la KTM de Pedro Acosta, après une chute, a filé tel un boulet de canon vers un caméraman trop facilement atteignable à l’extérieur d’un bac à gravier. Dimanche, c’est la chute d’Enea Bastianini qui a pétrifié les spectateurs, le pilote et sa moto à terre coupant la piste après une chute dans la partie médiane d’une chicane.
On était alors en tout début de course et la meute était encore compacte, si bien qu’il a fallu tout le talent de slalomeurs des autres pilotes et une grande dose de chance miraculeuse pour que Bastianini, quatrième au moment de sa chute, ne soit percuté par personne lorsqu’il a coupé la piste sur toute sa largeur à la sortie de cette chicane.
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Le pilote Tech3, qui pointait déjà la dangerosité du circuit la veille, n’a pas caché s’être fait très peur. “Quand on traverse la piste, on se pose toujours des questions, on espère qu’il ne va rien se passer”, explique-t-il. “Ça a été effrayant mais j’ai été réactif pour contrôler où étaient les autres parce qu’avec un petit mouvement, on peut influencer la vitesse qu’on a [en glissant] sur la piste. Quand j’ai vu que Luca [Marini] avait la possibilité de passer à l’extérieur, j’ai préféré glisser et j’ai fait en sorte que mon corps rejoigne les graviers le plus vite possible.”
“J’ai sauté comme un chat ! Mon corps n’y était pas vraiment prêt, j’étais déjà complètement détruit après la chute [de samedi], mais dans un moment comme ça, on oublie ce qu’on ressent. J’ai essayé de contrôler ce qui se passait mais tous les pilotes ont été super et ils ont très bien réagi, et moi aussi.”
Son avis est désormais très clair au sujet de ce circuit nouvellement ajouté au calendrier : “Je trouve cette piste fantastique, elle me procure beaucoup de plaisir et mes sensations avec ma moto étaient très bonnes, mais en course, ça fait peur. Ces chicanes sont très petites et il peut facilement arriver ce qui m’est arrivé [dimanche]. Tous les pilotes ont eu de la chance, et moi j’en ai eu beaucoup, mais pour la sécurité, il vaudrait sans doute mieux changer des choses à certains endroits du circuit à l’avenir.”
Pas de pénalité à Barcelone
Cette chute, survenue dès le premier tour alors qu’il était quatrième, est venue mettre un terme prématuré à un week-end bien lancé mais dont Enea Bastianini repart finalement bredouille. Rapide dès vendredi, il s’est qualifié quatrième et a par deux fois entamé les courses parmi les premiers. Or, le fait d’avoir été percuté par Fabio Quartararo au début du sprint et d’avoir chuté seul le lendemain a gâché les espoirs de l’Italien de bien figurer.
Samedi, il était apparu impuissant, tant lorsqu’il a été heurté par le pilote Yamaha que lorsque, plus tard, sa moto est restée bloquée et a causé un autre carambolage avec Zarco. Mais pour ce qui est de cet accident dominical, il en assume pleinement la responsabilité, tout en estimant que le fait de ne pas avoir disputé l’intégralité du sprint a pesé dans sa faute.
“Mon point de référence au freinage est toujours beaucoup plus tardif que celui des autres. De ce point de vue-là, on a vraiment un avantage”, explique le pilote Tech3. “J’ai essayé de me montrer très conservateur, de ne pas trop en faire dans le premier tour, c’était mon intention.”
“Mais quand je me suis retrouvé derrière Marc [Márquez], j’ai senti ce flux qui fait qu’on ne s’arrête pas, on ne s’arrête pas, on ne s’arrête pas… Je suis allé vers l’extérieur et je suis probablement passé sur une trajectoire qui était un peu sale. De toute façon, le pneu medium avait besoin d’un tour et demi pour être prêt et il ne l’était pas encore. C’est dommage, j’aurais dû freiner encore plus tôt.”
 
“C’est ma faute, j’ai fait une erreur. J’aurais dû freiner plus tôt, il m’a manqué le sprint, la piste est très petite. Sur une piste comme celle-ci, sur laquelle on était très compétitifs, c’est dommage d’avoir gâché tous ces points et la possibilité de monter sur le podium.”
“Ce qu’on peut sauver de ce week-end, c’est juste la vitesse. Pour le reste, ce qui était important c’était le résultat et il n’est pas venu. Quand on a l’opportunité d’obtenir un bon résultat, il est important de pousser fort et d’essayer de faire quelque chose de plus. Aujourd’hui, j’ai fait une erreur et hier c’est un autre pilote qui en a fait une, et le résultat c’est qu’on ne manque aucun point. Par contre, on retient beaucoup de motivation et de vitesse, et on va emporter ça avec nous pour Barcelone.”
S’il regrette grandement la pénalité de double long-lap qu’il a reçue samedi après le sprint, lors duquel il a été reconnu responsable d’avoir fait tomber Johann Zarco avec pour la récidive pour circonstance aggravante, l’Italien peut en revanche s’estimer soulagé car sa sanction appartient désormais au rang des mauvais souvenirs. En dépit de sa chute, elle est en effet désormais effacée, le protocole réglementaire voulant qu’une telle pénalité ne peut se reporter au Grand Prix suivant que lorsqu’une blessure ou un autre problème lié à l’incident qui l’a entraînée empêche le pilote de l’exécuter.
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Iker Lecuona passe de Honda à Ducati

Pilote Honda depuis quatre ans, Iker Lecuona quittera le groupe japonais à la fin de la saison pour intégrer le puissant environnement Ducati.
L’Espagnol évolue depuis 2022 en WorldSBK mais en ayant conservé un lien avec le MotoGP puisqu’on l’a vu à maintes reprises remplacer des pilotes de la marque en Grand Prix. En 2023, il a ainsi pris part à sept manches du championnat MotoGP en parallèle de sa saison régulière en Superbike, lui qui avait précédemment couru pour KTM au sein du team Tech3.
Ces dernières semaines, Iker Lecuona avait une nouvelle fois été réquisitionné pour palier l’absence de Somkiat Chantra dans le team LCR, avant qu’une blessure ne le mette lui-même sur la touche.
Avec Honda, Iker Lecuona a décroché une pole position et deux podiums en WorldSBK, et il figure actuellement au neuvième rang du championnat, son meilleur classement à ce jour. Il a aussi gagné les 8 Heures de Suzuka en 2022, épreuve qu’il aurait dû disputer une nouvelle fois cet été aux côtés de Johann Zarco et de Takumi Takahashi s’il ne s’était pas blessé au poignet.
Son départ va donc priver Honda d’un de ses atouts dans un groupe de pilotes régulièrement appelés en renfort pour l’un ou l’autre des programmes. Lecuona va désormais intégrer le clan Ducati pour faire équipe avec Nicolò Bulega, vice-champion du monde en titre et lui-même déjà lié à la marque italienne à la fois pour courir en WorldSBK et participer à des tests MotoGP. C’est un changement de taille pour Ducati, qui se sépare d’Álvaro Bautista, doublement titré en 2022 et 2023 et aujourd’hui dominé par son coéquipier.
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Moto GP

Le programme du GP de Hongrie MotoGP 2025

Après l’Autriche, le MotoGP met le cap sur l’un de ses voisins, la Hongrie, pour un tout nouveau Grand Prix. La présence de la Hongrie au calendrier se limite jusqu’à présent à deux épreuves, organisées en 1990 et 1992 au Hungaroring, avec au passage la première victoire du futur quintuple champion du monde Mick Doohan.
Pour son retour, marqueur d’une implantation plus forte du championnat en Europe centrale, le pays s’appuie sur un nouveau circuit, le Balaton Park, qui a jusqu’à présent accueilli quelques courses automobiles et une manche WorldSBK qui s’y est tenue le mois dernier. Cela a permis de découvrir une piste atypique et surtout lente, sur laquelle quelques pilotes MotoGP ont aussi eu l’opportunité de rouler afin d’assouvir leur curiosité.
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Les horaires du GP de Hongrie

Date

Séance

Heure française

Vendredi 22 août
Essais Libres 1
10h45 – 11h30

 
Essais
15h00 – 16h00

 
 
 

Samedi 23 août
Essais Libres 2
10h10 – 10h40

 
Qualifications
10h50 – 11h30

 
Course sprint
15h00

 
 
 

Dimanche 24 août
Warm-up
9h40 – 9h50

 
Course
14h00

Le départ de la course sprint sera donné samedi à 15h et celui de la course principale MotoGP dimanche à 14h.
Retrouvez le programme à votre heure ici.
Où regarder le GP de Hongrie ?
Les chaînes du groupe Canal+ sont le diffuseur officiel du MotoGP en France. Comme à l’accoutumée, elles retransmettront l’intégralité du programme du GP d’Autriche cette semaine. Il faudra s’installer sur Canal+ Sport 360 pour suivre les deux premières journées, pour les trois catégories, ce qui inclut les essais, les qualifications et la course sprint MotoGP.
Dimanche, le warm-up sera toujours diffusé sur Canal+ Sport 360, de même que les courses des catégories Moto3 et Moto2. En revanche, il faudra basculer sur Canal+ pour la course MotoGP.
Le circuit du Balaton Park
Pour le moment, on ne connaît du Balaton Park que des données très factuelles. Le tour du circuit couvre 4,08 km, ce qui en fait la troisième piste la plus courte du championnat actuel. La piste tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, avec dix virages à gauche contre sept à droite – ce qui n’est pas sans rappeler le Sachsenring.
La comparaison pourrait bien s’arrêter là, car les pilotes Ducati ont prévenu : le Balaton Park est atypique. Il faut s’attendre à un circuit lent, dû à des lignes droites courtes et à un grand nombre d’épingles et de chicanes, dont certaines ont précisément été ajoutées pour sécuriser les portions jugées trop dangereuses pour les MotoGP. De l’avis des pilotes WorldSBK qui y ont couru récemment, il reste quelques portions dans lesquelles les protections de bord de piste sont assez proches.
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Quant à l’asphalte, il a été jugé de très bonne qualité par ceux qui y ont roulé avec des machines plus modestes que celles de la catégorie reine. On découvrira dès vendredi ce que ce nouveau circuit aura à dire une fois confronté aux puissants MotoGP et aux pneus Michelin.
 
Caractéristiques de la piste :

Construction
2023

Longueur de la piste
4,08 km

Largeur de la piste
15 m

Virages
10 gauche – 7 droite

Plus longue ligne droite
668 m

Pole position
à droite

Distance de la course MotoGP
110,16 km (27 tours)

Distance de la course sprint
53,04 km (13 tours)

Course suivante : Grand Prix de Catalogne (5-7 septembre)
Calendrier MotoGP

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Le programme du GP de Hongrie MotoGP 2025 Lire l’article »

Moto GP

Le programme du GP d’Autriche MotoGP 2025

Le Grand Prix d’Autriche a fait son entrée au championnat du monde en 1971, à l’époque sur le Salzburgring. Il y eut sur place quelques moments d’anthologie durant deux décennies, notamment la toute première victoire de Kenny Roberts en 1978 et même une édition annulée à cause de la neige. L’épreuve a ensuite été transférée en 1996 sur le A1-Ring, nouveau nom d’un Österreichring remodelé par Hermann Tilke, et c’est là que Valentino Rossi décrocha son premier podium mondial.
Écarté au bout de deux ans, le Grand Prix allait finalement renaître en 2016 sur la même piste, mais désormais baptisée Red Bull Ring. Situé à Spielberg, près de Zeltweg et à 200 km de Vienne, le circuit a été modifié il y a trois ans avec l’ajout de la chicane Münzer au niveau du virage 2 (on parle désormais de 2a et 2b) après différents incidents dans le virage suivant, en particulier le terrifiant accrochage de 2020 entre Johann Zarco et Franco Morbidelli, dont les motos ont frôlé Maverick Viñales et Valentino Rossi.
Les horaires du GP d’Autriche

Date

Séance

Heure française

Vendredi 15 août
Essais Libres 1
10h45 – 11h30

 
Essais
15h00 – 16h00

 
 
 

Samedi 16 août
Essais Libres 2
10h10 – 10h40

 
Qualifications
10h50 – 11h30

 
Course sprint
15h00

 
 
 

Dimanche 17 août
Warm-up
9h40 – 9h50

 
Course
14h00

Le départ de la course sprint sera donné samedi à 15h et celui de la course principale MotoGP dimanche à 14h.
Retrouvez le programme à votre heure ici.
Où regarder le GP d’Autriche ?
Les chaînes du groupe Canal+ sont le diffuseur officiel du MotoGP en France. Comme à l’accoutumée, elles retransmettront l’intégralité du programme du GP d’Autriche cette semaine. Il faudra s’installer sur Canal+ Sport 360 pour suivre les deux premières journées, pour les trois catégories, ce qui inclut les essais, les qualifications et la course sprint MotoGP.
Dimanche, le warm-up sera toujours diffusé sur Canal+ Sport 360, de même que les courses des catégories Moto3 et Moto2. En revanche, il faudra basculer sur Canal+ pour la course MotoGP.
Le circuit du Red Bull Ring
Le Red Bull Ring est un circuit court et atypique, avec un dénivelé de 65 m et aucun virage lent, à l’exception désormais de la chicane ajoutée en 2022. Celle-ci a allongé le tour de 30 mètres et fait baisser la vitesse moyenne habituellement très élevée sur place.
Le circuit demeure exigeant, avec notamment trois lignes droites qui mettent aussi en valeur les capacités d’accélération et de motricité des motos, ce qui n’est pas pour déplaire à Ducati, mais aussi des virages tantôt en montée et en descente. L’asphalte est abrasif mais le faible nombre de virages à gauche signifie qu’il est difficile de maintenir le flanc gauche du pneu en température, ce qui requiert des pneus spécifiques à l’arrière, avec une carcasse plus résistante et une gomme asymétrique et plus dure sur le côté droit.

VIDÉO – Un tour virtuel du Red Bull Ring en caméra embarquée

Caractéristiques de la piste :

Construction
1969

Longueur de la piste
4,348 km

Largeur de la piste
13 m

Virages
3 gauche – 8 droite

Plus longue ligne droite
626 m

Pole position
à gauche

Distance de la course MotoGP
121,744 km (28 tours)

Distance de la course sprint
60,872 km (14 tours)

Records en vigueur :

Record de la pole
 J. Martín
1’27″748
2024

Meilleur temps en course
P. Bagnaia
1’29″519
2024

Record V-max

L. Savadori

317,1 km/h

2024

Record vitesse moyenne
 J. Martín
178,3 km/h
2024

Le palmarès du GP d’Autriche
Attention, voici le MotoGP en territoire Ducati ! Avec un moteur et une motricité qui font pâlir la concurrence d’année en année, la moto italienne a remporté huit des dix courses depuis le retour du MotoGP sur ce tracé en 2016, qu’il s’agisse du GP d’Autriche ou du GP de Styrie mis en place pendant les restrictions liées au Covid. Le constructeur italien n’a été battu que par KTM lors du GP de Styrie 2020, remporté sur le fil par Miguel Oliveira, puis au GP d’Autriche 2021, où Brad Binder a triomphé en slicks sous le déluge.
Pecco Bagnaia en particulier a dominé les trois dernières éditions, ne cédant en tout et pour tout que deux pole positions à ses collègues. En 2021, déjà, il semblait tenir son premier succès en MotoGP quand une très forte pluie avait fait son arrivée, l’obligeant à changer de moto comme tous les leaders. Jusque-là sixième, Binder avait préféré rester en piste et bien lui en avait pris puisqu’il s’était imposé avec plus de dix secondes d’avance sur l’Italien, finalement deuxième.
La grande question cette année ne sera sans doute pas de savoir si une autre moto sera capable de battre la Ducati, mais si Bagnaia arrivera à retrouver son élan sur place ou s’il subira la loi de Marc Márquez, invaincu depuis cinq Grands Prix.
Les derniers polemen et vainqueurs au Red Bull Ring :

Course suivante : Grand Prix de Hongrie (22-24 août)
Calendrier MotoGP

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Le programme du GP d’Autriche MotoGP 2025 Lire l’article »

Moto GP

Comment les pilotes dépassent-ils la peur et la souffrance après un accident ?

Au moment de se retourner sur les premiers mois de l’année, force est de constater que la saison 2025 nous a confrontés à un vocabulaire médical dont on se serait bien passés. Plusieurs gros accidents ont émaillé cette moitié d’année, dès les premiers essais d’avant-saison, avec au cœur de ces événements des pilotes durement malmenés.
Le champion du monde en titre Jorge Martín en a payé le prix fort, victime de plusieurs gros accidents, notamment au guidon de sa MotoGP. Dès son premier jour de piste de l’année, l’Espagnol a subi un impressionnant choc à la tête, ainsi que des fractures à la main et au pied. Trois semaines plus tard, une chute en supermotard lui valait une fracture complexe du radius, plusieurs fractures du scaphoïde et une autre au talon.
Le pire était à venir, car un mois et demi plus tard, c’est avec plus de dix côtes fracturées et un hémopneumothorax qu’il était hospitalisé, percuté après être tombé devant un autre pilote lors du Grand Prix qui marquait timidement son retour. Il allait lui falloir trois mois pour remonter à nouveau sur une moto et reprendre la compétition.
Si sa propre situation a, sur le moment, été moins médiatisée, Luca Marini a également subi un choc colossal cette année, dont on a pris la mesure progressivement lorsqu’il est revenu en Europe. Le pilote italien participait à des essais d’endurance pour Honda, sur un circuit de Suzuka qui ne figure plus au calendrier MotoGP, lorsqu’il a subi un violent accident. Bilan : luxation de la hanche, lésions ligamentaires au genou, pneumothorax, fracture de la clavicule et, ce qui allait le gêner le plus par la suite, fracture du sternum.
Ni vous ni moi n’aurions repris la moindre activité physique pendant des mois après un tel bilan. Marini, lui, il était de retour sur une MotoGP au bout de cinq semaines et il relançait son championnat une semaine plus tard. Il ne fait aucun doute que cela a été le plus gros accident de sa vie, pourtant, le pilote italien n’avait pas perdu son sourire lorsqu’il a retrouvé le paddock, et c’est très posément qu’il a livré le récit de ce qui lui est arrivé, laissant ses interlocuteurs bouche-bée.
“Ça a clairement été un accident très grave mais qui m’a aussi fait comprendre plusieurs choses. J’en retire des expériences positives malgré l’aspect négatif de l’accident. J’aime prendre le côté positif des choses”, expliquait-il à son retour, en Allemagne, n’ayant rien perdu de son pragmatisme.

Luca Marini
Photo de: Mirco Lazzari GP – Getty Images

“Dernièrement, beaucoup de gens, qui n’ont aucun rapport avec le milieu de la moto, m’ont demandé comment on fait, les pilotes, à remonter en selle. Et je me suis moi-même posé la question parce que c’est quelque chose qui me parait très naturel, donc c’est difficile à comprendre”, réfléchissait alors Marini.
“C’est aussi un travail mental à faire avec soi-même mais on est tellement habitués à le faire depuis toujours, depuis qu’on est enfant, que pour nous c’est normal. J’ai conscience que c’est un sport dans lequel on risque notre vie chaque fois qu’on prend la piste, mais on le fait toujours avec une grande passion, avec beaucoup d’envie, parce que ça transmet plus d’émotions que n’importe quelle autre chose qu’on peut faire au monde.”

J’ai eu un flash et je me suis dit : ‘Mais pourquoi je hurle ?’. Donc j’ai essayé de me retenir, mais j’avais tellement mal que j’ai dû me remettre à hurler.

Lorsque le commun des mortels l’interroge sur le naturel avec lequel un pilote remonte à moto après un tel choc, pour comprendre si c’est quelque chose qu’il a au fond de lui ou bien si cela s’apprend, Luca Marini peine à répondre : “Je ne sais pas. Il faudrait que tous les pilotes qui ont eu un accident aussi grave se réunissent et qu’on essaye de transmettre son expérience aux autres, et alors peut-être qu’on arriverait à comprendre s’il y a des points communs ou pas. En ce qui me concerne, ça a été quelque chose d’assez normal, d’assez naturel.”
C’est ce qui fait qu’il n’a “pas du tout” eu peur lorsqu’il s’est relancé pour la première fois à grande vitesse. “J’ai souvent pensé à cette peur, à cette émotion, mais en réalité je ne l’ai jamais eue. Si je repense à la chute, plus que la peur, c’est la douleur qui me revient à l’esprit”, réfléchit-il en effet.

Luca Marini
Photo de: Honda Racing

Et on comprend aisément pourquoi la douleur a pris le pas sur la peur lorsque l’on entend le récit qu’il livre de ce qu’il a vécu à Suzuka. “Cette douleur a été impressionnante, incroyable. Sur le moment, quand j’étais là avec la hanche dehors et tout cabossé, j’essayais d’arrêter de hurler. Parce que j’ai eu un flash et je me suis dit : ‘Mais pourquoi je hurle ? Je vais essayer d’arrêter’. Donc j’ai essayé de me retenir, mais j’avais tellement mal que j’ai dû me remettre à hurler.”
“J’ai passé plus d’une heure et demie à me plaindre comme ça et à hurler sans cesse, parce que c’était vraiment impossible à supporter. Ensuite, une fois qu’on m’a donné des antidouleurs, et qu’on m’a endormi pour me remettre la jambe en place, ça allait.”
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“On n’est jamais préparé à passer près de la mort”
Si Luca Marini a relaté ses mésaventures en en souriant, montrant qu’il avait digéré les faits pour les observer avec suffisamment de détachement et ne pas, en apparence du moins, traîner le poids de ces douloureux souvenirs, Jorge Martín a de toute évidence eu un peu plus de mal à gérer ses émotions.
Lorsqu’il faisait parler de lui pour sa volonté à se libérer de son contrat avec Aprilia, son ami Aleix Espargaró nous avait avertis : “Il a beaucoup souffert à l’hôpital. Personne dans cette pièce, et pas même moi, ne peut comprendre à quel point il a souffert pendant les deux ou trois premiers mois de l’année, à cause des blessures, de la frustration. Quand on est dans cette position, on ne sait jamais ce qu’on va faire, ce que notre tête va décider. Il faut respecter ça.”
Et c’est précisément en levant un voile pudique sur cette souffrance, autant physique que morale, que Martín a tenté d’expliquer à son retour tout ce qu’il a pu vivre durant son absence. “Ça a été six ou sept mois très difficiles pour moi. J’ai beaucoup souffert, j’ai eu beaucoup de blessures”, décrivait-il. “Je pense que personne ne peut comprendre ce qui vous passe par la tête quand vous êtes à l’hôpital avec 12 côtes cassées et que vous n’arrivez pas à dormir pendant une semaine.”
“Je crois qu’on n’est jamais préparé à passer près de la mort. Il y a toujours différentes situations dans la vie mais il y a parfois des situations auxquelles on ne s’attend pas, et quand elles arrivent elles sont très dures à accepter. Le Qatar a été l’une de ces situations”, expliquait le Madrilène, refusant d’entrer dans les détails mais refoulant ses larmes. “Je me suis retrouvé dans une situation très mauvaise. Je pense que seuls mon père et ma petite amie savent ce qui m’a traversé l’esprit et ce que j’ai ressenti dans mon corps.”

Jorge Martín
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Comme Marini, plus que la peur, c’est la douleur ressentie après l’accident qu’a décrite Martín et les doutes qui l’ont assailli en conséquence, avec un lien direct vers ce qu’il a tenté de faire pour quitter Aprilia. “Quand j’étais à l’hôpital, je ne savais pas si j’allais pouvoir courir à nouveau. J’ai passé quatre jours en soins intensifs et ça a été un moment vraiment dur. Je parlais avec ma compagne, mon père, avec Aleix parfois, et je ne savais pas si j’allais un jour pouvoir remonter sur une MotoGP. Donc à partir de là, j’ai douté de tout : est-ce que j’allais être rapide à nouveau ? Est-ce que j’allais redevenir fort ? Beaucoup de choses.”
Jorge Martín a pourtant déjà souffert, et on ne peut oublier son accident de 2021 qui lui avait déjà fait craindre que sa carrière s’arrête à 23 ans. Pour lui, les deux situations n’ont “rien à voir”. “C’est peut-être dû au fait que j’étais plus jeune, je ne sais pas, mais à l’époque je voulais juste guérir et remonter sur la moto. Maintenant, j’ai tous ces nuages de pensées [qui m’entourent]”, a-t-il dépeint.
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Aujourd’hui parmi les pilotes les plus expérimentés du championnat, Marc Márquez est aussi celui qui a certainement le plus souffert physiquement au cours de sa carrière. Tandis qu’il retrouve aujourd’hui les sommets après cinq années chamboulées par sa fracture de l’humérus à Jerez et ses nombreux effets collatéraux, on ne peut oublier les blessures précédentes. Or, en se remémorant notamment celle qui l’a privé du titre 2011 en Moto2 et lui a valu un premier, et long, épisode de diplopie, il fait écho aux propos de Martín en estimant qu’il encaissait mieux les chutes mentalement à cet âge-là.
“Je vais être honnête : à cet âge-là, lorsque ça m’est arrivé, ça ne m’a pas tellement affecté. Bien sûr, c’était sensible ce jour-là, mais ça ne m’a pas affecté dans ma manière de penser, de piloter. Au final, c’est mon job. Évidemment, on n’a jamais envie de répéter cela malgré tout. Mais aujourd’hui, à 32 ans, je pense un peu différemment qu’à 17 ans, l’âge que j’avais à l’époque. À cet âge-là, on n’est pas encore conscient de ce qu’est la vie, honnêtement.”
Plus chamboulé peut-être parce que plus mûr, donc, Jorge Martín dit en tout cas avoir retiré de cette épreuve une force, une plus grande confiance en lui. “J’ai clairement eu du mal quand j’étais à l’hôpital, au Qatar, mais je crois que je me suis parfaitement bien entraîné, que je suis mieux préparé que jamais. Et je crois que je ne savais pas combien de courage je pouvais avoir et que maintenant je le sais. C’est en moi et je vais le garder pour toute ma carrière”, affirme-t-il.
“Je vais en tirer des enseignements. Si ça se reproduit – car ça peut se reproduire, je l’accepte, j’accepte le fait qu’on est en MotoGP et qu’on risque notre vie chaque fois qu’on prend la piste -, alors j’essaierai d’être meilleur.”

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Moto GP

Ducati sur ses gardes : 2027 marquera “un gros redémarrage”

Les chiffres de Ducati continuent à donner le tournis cette saison. Une campagne qui ne fait que confirmer que le constructeur italien est véritablement la référence absolue du MotoGP, tant techniquement depuis qu’il a développé les solutions avant-gardistes ensuite adoptées par tous, que sportivement avec des résultats toujours plus impressionnants d’année en année.
Le MotoGP est en plein cœur d’une ère Ducati, personne ne dira le contraire. Pourtant, à la direction de la marque, on érige la prudence en fondement d’une bonne gestion. Malgré un gros début de championnat, porté notamment par un Marc Márquez incontestablement lancé vers la quête d’un septième titre dans la catégorie, Claudio Domenicali se tient déjà sur ses gardes pour ce qui attend son groupe dans les mois et années à venir.
“Les résultats sont formidables. […] Le sport est ainsi fait, il y a des cycles et nous sommes dans un cycle très positif. Nous avons gagné les cinq derniers championnats constructeurs et les trois derniers parmi les pilotes. Cette année aussi, les résultats ne sont, disons, pas trop mauvais”, sourit le directeur général de Ducati, faussement modeste.
“Nous avons de très bons pilotes et nous continuons à développer la moto. Il y a un bon groupe de personnes entre ceux qui sont à Bologne et ceux qui travaillent [au circuit], et je crois que nous tirons le meilleur de notre équipe d’usine et des teams satellites qui travaillent avec nous.”
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Cette première partie de championnat a certes vu Ducati imposer sa loi, mais aussi deux autres marques l’emporter : Honda, avec Johann Zarco triomphant sous la pluie du Mans ; et Aprilia, qui a gagné à Silverstone avec Marco Bezzecchi. Par ailleurs, chacun des constructeurs a obtenu plusieurs podiums et Yamaha s’est particulièrement illustrée sur le tour lancé, avec quatre pole positions décrochées par Fabio Quartararo.Vue de Borgo Panigale, cette situation découle directement des concessions telles qu’elles ont été repensées l’an dernier pour réduire les écarts. “Je pense que la compétition se resserre de plus en plus. Le système permet aux équipes qui manquent un peu de performance de faire plus de tests et d’essayer plus de choses, et ce système fonctionne. On sent donc que l’écart se réduit à chaque course”, observe Claudio Domenicali.

Gigi Dall’Igna pense déjà à réaffirmer la suprématie de Ducati.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Quel constructeur adverse craint-il le plus désormais ? “Je n’en citerais pas un seul en particulier. Selon les courses, nous avons vu chacun de nos adversaires se rapprocher. Au début de l’année, Honda était très proche sur certaines courses, ensuite Yamaha a fait de formidables pole positions, et KTM et Aprilia sont très proches également en fonction des courses. Je pense en fait que, d’une manière générale, le championnat est très bon par rapport aux écarts serrés entre nous.”

Le moment est venu de trouver des solutions meilleures que celles que nous avons.

“Tous les autres ont plus de concessions que nous, à commencer par le nombre de pneus à disposition pour développer les motos”, insiste Gigi Dall’Igna, interrogé par Sky Sport MotoGP. Et le père de la Desmosedici actuelle voit également une autre explication à ces écarts quelque peu réduits : “Cette année, nous avons aussi été très conservateurs dans les développements que nous avons apportés au début de la saison, il était donc prévisible qu’il y ait un nivellement de performances vers la mi-saison.”
“Je crois donc que le moment est venu de trouver des solutions meilleures que celles que nous avons”, embraye l’ingénieur. Car si, à ce stade de la saison, Ducati a gagné les 12 courses sprints disputées et dix des courses principales, Dall’Igna sent que la concurrence progresse : “Les autres ont vraiment relevé la tête, alors il me semble judicieux de reprendre le travail plus que de penser aux vacances. Jusqu’ici, la saison a été très positive, mais l’avantage que nous avions au début de la saison s’est peu à peu réduit. Je crois donc qu’il faut que nous nous remettions à étudier.”

La concurrence peut-elle vraiment se rapprocher ?
Photo de: Red Bull Content Pool

Une nouvelle ère se profile pour 2027
Le rapprochement de la concurrence reste timide et personne ne s’imagine véritablement que la domination de Ducati pourra être mise à mal la saison prochaine. Même si Yamaha devait introduire son V4, il s’agirait probablement de l’unique changement majeur mis en place dans une année qui n’incitera pas aux investissements.
La situation que connaîtra le championnat à partir de 2027 est en revanche plus susceptible de rebattre les cartes, aussi puissante qu’ait pu être la domination de Ducati jusqu’ici. L’introduction d’un nouveau règlement verra en effet la production de toutes nouvelles motos, avec une cylindrée réduite, moins d’aéro, le retrait des variateurs de hauteur, et même un changement de manufacturier.
“Le changement apporté au règlement est très gros et ça va marquer une coupure nette parce que les motos seront différentes. Elles seront plus simples, moins sophistiquées, mais cela va être un gros redémarrage”, pressent Claudio Domenicali, qui sait aussi qu’il faut dès à présent se préparer pour avoir une chance d’afficher un niveau similaire dans ce nouveau cadre réglementaire.

Dans la configuration actuelle, nous avons développé une sorte de leadership. Une fois qu’on enlève cela, tout le monde repart de zéro.

“La planification est très importante mais chacun de nous fait son travail. Pour nous, ce sera un gros challenge car je pense que dans la configuration actuelle, avec le système aérodynamique actuel et en particulier le système d’ajustement de la machine, nous avons développé une sorte de leadership. Nous avons introduit ce système dans le championnat et il est certain qu’une fois qu’on enlève cela, tout le monde repart de zéro, donc ce sera un challenge.”
“Quand on gagne beaucoup, c’est un peu compliqué car on s’habitue en quelque sorte à gagner, mais il est très important de conserver le bon état d’esprit. Si on veut rester compétitif, il faut faire comme si on n’avait jamais gagné”, conseille Claudio Domenicali. “Ça n’est pas facile mais Gigi et l’équipe font beaucoup pour s’y préparer. Nous devons commencer cette nouvelle ère de 2027 avec des motos qui, sur le papier, vont contribuer à offrir un meilleur sport, un meilleur spectacle, et je crois que cela se fera au bénéfice de tous.”
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Moto GP

Qu’est-ce qui freine Brad Binder cette saison ?

Dans une première moitié de championnat mouvementée chez KTM, les pilotes ont connu des scénarios différents l’un de l’autre. Maverick Viñales s’est très vite imposé en leader moral du groupe, affichant une approche constructive et décrochant rapidement de très bons résultats. Pedro Acosta lui a embrayé le pas après un début poussif, en partie miné par la situation du constructeur et ses envies d’ailleurs. Enea Bastianini, quant à lui, est longtemps apparu comme n’étant plus que l’ombre de lui-même, avant de se révéler à Brno.
Mais dans le quatuor, c’est la situation du plus expérimenté des pilotes KTM qui étonne le plus. Brad Binder rencontre des difficultés très marquées, et il n’a pour le moment pas réussi à véritablement en sortir alors que 12 Grands Prix ont passé.
L’an dernier, Brad Binder était le meilleur des autres, à savoir le cinquième homme du championnat derrière un quatuor de pilotes Ducati. Il le devait à une saison constante plus qu’à de gros coups d’éclat, sachant que son unique podium de 2024 a été celui qu’il a décroché lors de la manche d’ouverture. Mais au bout de 12 Grands Prix, il avait marqué 145 points ; au même stade, il en compte aujourd’hui moins de la moitié, à savoir 68.
Le podium, Binder ne l’a plus visité depuis un an et demi, et c’est même le top 5 qui se refuse obstinément à lui. Son meilleur résultat depuis le début de la saison est une sixième place, obtenue dans la course longue de Jerez et au sprint du Sachsenring. En qualifications, on ne l’a vu que trois fois en Q2 et jamais plus haut non plus que la sixième place sur la grille, en Aragón.

Brad Binder a eu peu d’occasions de se battre avec son coéquipier cette saison.
Photo de: Rob Gray / Polarity Photo

Il semble évident que, depuis des mois, le Sud-Africain se bat avec une moto qui ne lui permet plus de s’exprimer comme il l’a toujours fait. Questionné à Brno sur ce qui serait la principale limite de KTM actuellement, il a décrit un problème qui le gêne particulièrement : “Pour moi, il est très clair qu’au début il y avait une quantité extrême de vibrations à l’arrière, et ensuite à l’avant. Au fur et à mesure que la saison a avancé, on a eu ça sous contrôle, mais on bénéficierait beaucoup d’avoir un peu plus de grip à l’avant, donc c’est ce qu’on recherche.”
“Il est difficile de dire quelle est la plus grosse limitation. Ça dépend beaucoup du circuit”, a-t-il néanmoins souligné. “Il y en a sur lesquels on est vraiment plutôt bien et d’autres où l’on a beaucoup de mal. Je dirais que les choses ont un petit peu changé dans les deux ou trois dernières courses et on semble être en train de trouver notre voie.”
Une nature de pilotage à changer
La RC16 déséquilibre son pilote, et les 13 chutes subies par Binder en Grand Prix en disent long. Il s’agit du second plus grand nombre d’accidents à ce stade de la saison, juste derrière les 15 chutes des pilotes Honda Joan Mir et Johann Zarco. S’il doit y avoir un point commun entre la KTM et la Honda, ce sont certainement les vibrations dont souffrent les pilotes, particulièrement depuis qu’ont été modifiées les gommes arrière de Michelin l’an dernier.
Si Brad Binder a du mal, Maverick Viñales a tout de suite prouvé que la RC16 pouvait être pilotée de manière performante et stable – il n’est tombé que quatre fois à ce jour – mais pour l’Espagnol, cela se fait au prix de réglages radicalement différents de ceux de ses acolytes et avec un pilotage qui tranche nettement.
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Aki Ajo, team manager de l’équipe d’usine KTM, reconnaît que Brad Binder doit changer sa nature de pilotage pour mieux maîtriser sa moto. La RC16 d’aujourd’hui nécessite d’être beaucoup plus doux et de ne pas forcer, ce que le Sud-Africain n’est pas habitué à faire pour le moment.
“Les pilotes qui parviennent à s’adapter sont toujours forts. Ils doivent travailler sur leur capacité d’adaptation afin d’être prêts pour les différentes situations”, soulignait le Finlandais en Allemagne, interrogé par le site officiel du MotoGP. “Quoi qu’il en soit, on ne peut pas rendre les choses trop théoriques, ni en faire quelque chose de systématique. Il faut être fluide et suivre son instinct. Je pense que ça a peut-être un peu manqué à un moment donné et je suis confiant quant au fait que Brad va retrouver [son naturel].”

Brad Binder s’est offert deux belles remontées à Brno, mais en s’étant qualifié très loin.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Pit Beirer assume aussi la part de responsabilité de KTM. “Nous ne sommes clairement pas satisfaits des performances que nous avons collectivement, Brad et nous. Il a plus de mal à faire fonctionner ce package et maintenant, c’est notre travail de lui redonner confiance”, jugeait le patron de KTM Motorsports avant la pause.
“Le championnat est tellement dynamique que les motos sont de plus en plus rapides tous les ans et qu’il faut adapter son pilotage. Et on fait des changements sur les motos qui ne correspondent peut-être pas à un pilote. C’est ce que nous vivons avec Brad. Il n’a pas les sensations dont il a besoin pour rouler à son niveau”, constatait Beirer. “C’est à nous de leur donner les outils pour être à l’aise parce que dans ce championnat, sans confiance on ne peut pas se battre. Nous savons que nous devons aider Brad et que cela nous fera progresser.”

Ça a probablement été la première moitié de saison la plus dure que j’ai eue dans ma vie. Mais j’ai le sentiment qu’on a touché le fond et qu’on a lentement commencé à remonter la pente.

Alors Brad Binder essaye d’être plus doux. “Il faut qu’on trouve un équilibre qui me donne confiance et qui m’apporte de bonnes sensations sur l’avant, un bon freinage, une bonne entrée de courbe, en sentant que l’avant est collé au sol. Je pense que si on peut trouver ça, les chronos viendront avec”, perçoit le Sud-Africain.
Après avoir eu le sentiment de toucher le fond, Binder pense qu’il a d’ores et déjà entamé sa remontée. “J’ai le sentiment d’avoir eu un creux et on commence tout doucement à remonter la pente”, décrivait-il avant d’entamer le week-end de Brno. Pourtant, une 19e place sur la grille lui a encore compliqué la vie sur le circuit de sa victoire de 2020, et alors même que KTM décrochait un double podium au sprint et un autre trophée le dimanche dans ce qui a été le meilleur Grand Prix du groupe cette saison.
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Durant ce week-end tchèque, Binder a réussi à livrer deux belles remontées, jusqu’à la dixième place dans le sprint et la huitième le lendemain. De quoi gommer en partie le désavantage de ces qualifications, mais avec encore trop de faiblesses pour qu’il ait pu viser aussi haut que ses compagnons.
“Dans la course principale, je pensais avoir obtenu une petite amélioration mais ça n’est absolument pas suffisant, ça n’est pas du tout là que je veux figurer”, a-t-il admis au site officiel. “J’essaye actuellement de percer les choses, de trouver ma vitesse. En partant 19e sur la grille, ça s’annonçait de toute façon un peu compliqué mais terminer huitième ça représente une amélioration. J’ai dépassé quelques pilotes. Il faut juste qu’on continue à travailler et qu’on essaye d’y arriver.”
Le bilan de la demi-saison est forcément très mitigé pour Binder, et peu de courses trouvent grâce à ses yeux, bien qu’il garde un sourire à toute épreuve. “Je n’en ai pas fini beaucoup ! [rires] J’en ai commencé beaucoup, mais pas terminé beaucoup ! C’est comme ça, ça a probablement été la première moitié de saison la plus dure que j’ai eue dans ma vie, c’est certain. Mais j’ai le sentiment qu’on a touché le fond il y a une paire de courses et qu’on a lentement commencé à remonter la pente.”
“J’aimerais donc continuer sur cette lancée, continuer à me battre et je pense que c’est juste une question de temps avant qu’on revienne là où l’on doit être”, espérait-il avant les vacances. “Ça n’a pas été un début facile, c’est certain, mais j’apprécie toujours beaucoup plus la deuxième partie de l’année. Maintenant, il faut remettre les choses à plat et on sera vite de retour en Autriche.”
Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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Moto GP

Aprilia voit le travail payer et attend un nouveau cap en septembre

Aprilia a connu une première moitié de championnat si mouvementée que les blessures et les questions contractuelles ont eu tendance à occulter ce qui a été réalisé sur la piste. De façon directe, car les projecteurs ont logiquement été attirés par la situation très incongrue que vivait l’équipe ayant recruté le champion du monde en titre. Mais aussi de façon indirecte au sens où toutes les ressources n’ont pas pu être mobilisées pour chercher à atteindre les résultats escomptés.
En l’absence de Jorge Martín, Marco Bezzecchi s’est retrouvé pratiquement seul pour venir à bout des points faibles qui avaient rapidement été identifiés sur la RS-GP pendant l’hiver, particulièrement la motricité et une tendance à l’instabilité. Lorenzo Savadori s’est momentanément éloigné de son programme de test pour mobiliser ses efforts sur les courses à disputer en remplacement de Martín. Dans l’équipe Trackhouse, Ai Ogura avait tout à apprendre de l’Aprilia autant que de la catégorie MotoGP. Quant à Raúl Fernández, le seul du quatuor à avoir de l’expérience avec cette moto, il a traversé un début de saison compliqué et n’a semblé sortir la tête de l’eau qu’à l’approche de la pause estivale.
À l’heure du bilan de mi-saison, Massimo Rivola n’est donc pas comblé et ne s’en cache pas. Force est de constater en effet que les changements mis en place cette année n’ont pour le moment pas apporté la concrétisation attendue. “Les changements ont été effectués pour jouer le titre, donc nous ne sommes clairement pas là où nous voulions être, même si je peux dire que nous avons quelques circonstances atténuantes”, observe l’administrateur délégué d’Aprilia Racing.
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“Je pense que nous verrons la valeur d’Aprilia Racing à partir de septembre, une fois que nous aurons deux pilotes [en pleine forme]”, poursuit le responsable, qui sait qu’un cap majeur a été passé avec le retour – à tous les niveaux – de Jorge Martín. Et il attend très vite des résultats de la part de l’Espagnol, que l’on a déjà revu en bonne forme à Brno pour son premier Grand Prix en trois mois.
“Je ne pense pas qu’il faudra à Jorge énormément de courses pour recommencer à se battre à nouveau pour le podium. Je ne veux pas ôter le mérite de Bezzecchi : il a fait un travail exceptionnel et si nous sommes ici, c’est grâce à lui. Mais si nous en sommes à lutter face à Márquez – et nous parlons de Márquez sur une Ducati, ce qui semblait imbattable – je suis convaincu que nous pouvons le battre.”

Quand Jorge Martín aura-t-il comblé le retard qu’il a pris ?
Photo de: Aprilia Racing

“Je n’ai pas l’impression que nous soyons très loin, en particulier sur certains circuits. L’Autriche va être un circuit clé, car ce n’est pas l’un de nos favoris. Mais quand on voit comment Marco pilote et comment il s’adapte à la moto sur des pistes très différentes, je ne peux qu’être optimiste.”
Marco Bezzecchi sert en effet de boussole à ce stade, et il n’a pas démérité au vu du contexte. Il a remporté une première victoire pour son septième Grand Prix avec Aprilia et s’est ensuite stabilisé aux avant-postes durant plusieurs week-ends. Il a dépassé ce qui était un frein pour lui en début de championnat, à savoir ses difficultés à performer sur le tour lancé et donc à bien se qualifier, et cela se ressent dans la hausse générale de ses résultats.
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Au sein de l’équipe on sait que ces progrès découlent aussi du travail mené sur la moto, pour laquelle les tests post-course de Jerez et d’Aragón ont permis de passer des caps, avec des résultats par la suite durables.
“Je crois que ce que nous avons fait va payer”, croit Massimo Rivola. “C’est trop facile à dire maintenant. Il va y avoir des moments difficiles, c’est certain, car obtenir les derniers dixièmes, même de la part d’un champion du monde comme Jorge, ça ne va pas être facile. Et quand il va arriver, Marco sera peut-être agacé, mais nous voulions avoir deux super pilotes afin d’avoir un meilleur développement. J’ai hâte de vivre la seconde moitié de la saison.”

Marco Bezzecchi a offert une première victoire à Aprilia cette saison : y en aura-t-il une autre ?
Photo de: MotoGP

“Techniquement, je crois que nous sommes à un assez bon niveau. Nous n’avons pas fait beaucoup de tests, pratiquement aucun, pendant la première moitié parce que notre pilote essayeur courait, mais nous allons maintenant avoir un peu plus de temps pour travailler sur des détails. Le test d’Aragón a assurément été une des clés parce que nous avons apporté beaucoup de nouvelles pièces, nous avons de mieux en mieux compris la moto.”
Une dynamique qui doit s’inscrire dans la durée
Aux changements de pilotes s’ajoutait pour Aprilia le défi de devoir aussi changer de responsable technique cette année, Romano Albesiano ayant quitté le département qu’il dirigeait de très longue date. Fabiano Sterlacchini a eu pour mission de vite cerner cette moto et de lui apporter les modifications capables de l’améliorer.
“Le travail que réalise Fabiano, avec toute l’équipe de Noale, est formidable, et ce qu’il y a de bien c’est que chaque fois que nous avons testé quelque chose de nouveau, ça a fonctionné – et je n’ai pas souvent vu cela par le passé. C’est quelque chose qui nous apporte une grande motivation pour la fin de la saison mais aussi pour 2026”, salue Massimo Rivola.
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Le patron du programme a traversé quelques mois tendus, cependant c’est avec le sourire qu’il est entré dans la pause estivale. Il ne cache pas être soulagé par l’apaisement trouvé dans l’équipe, mais aussi par la solidité et la continuité des performances, alors qu’Aprilia pâtissait d’une certaine instabilité ces dernières années.
“J’avais un ami qui disait ‘j’en ai marre d’avoir toujours raison !’ [rires] Nous avons fait une bonne course [à Brno], au Sachsenring, [Bezzecchi] est tombé alors qu’il était deuxième et on était dans le coup aussi à Assen. Je pense que nous sommes plutôt dans le coup, je suis très content du travail que nous faisons à Noale.”
“Tous ces signaux donnent une impulsion au travail que moi, je ne peux pas donner. Ce sont les pilotes qui sont les vrais protagonistes, mais derrière eux, il y a le travail de toutes ces familles qui sont prêtes à donner leur âme”, conclut Massimo Rivola, revenu au rôle qu’il préfère, celui de coordinateur de cette force vive.

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