La course déchirante de Quartararo, de la domination aux larmes

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Après un sprint qui l’avait vu passer de la première place sur la grille de départ à la septième en seulement dix tours, Fabio Quartararo ne cachait pas un certain manque d’optimisme pour la course principale. Avec potentiellement un niveau de grip encore plus faible, il craignait d’être plus en difficulté mais il a finalement nettement dominé l’épreuve, à sa propre surprise, pour finir cependant par abandonner en raison d’un souci sur son variateur de hauteur, resté coincé à l’arrière.

“Techniquement, tout simplement le device à l’arrière s’est bloqué en bas”, a expliqué Quartararo sur Canal+. “On n’arrivait pas à le débloquer. Tout simplement, il s’est cassé. Des choses qui ne sont jamais arrivées et qui arrivent dans des situations comme aujourd’hui, c’est assez frustrant mais je pense qu’aujourd’hui, je me suis montré à moi-même et à toute l’équipe qu’on pouvait être là, dans des circonstances qui, selon moi, n’étaient pas les meilleures pour nous. Mais on a réussi à sortir notre épingle du jeu.”

 

Quartararo a en effet créé la surprise en montrant qu’il avait la capacité de convertir sa pole en victoire, ce qui n’avait pas été le cas au GP d’Espagne, où il a néanmoins pris une belle deuxième place, et au GP de France, conclu sur une chute en attaquant sous la pluie. Cette fois, son abandon a été déchirant et on a aperçu Quartararo en larmes une fois descendu de sa moto.

Lors de sa rencontre avec les journalistes, Quartararo a été interrogé sur l’espoir que suscitait cette course et il a une nouvelle fois craqué, pour finalement être applaudi par l’assemblée. “Évidemment, ça me donne de l’espoir mais… putain, c’est vraiment merdique ce qui s’est passé aujourd’hui !”, a préféré réagir Quartararo avec second degré après avoir repris ses esprits. “On a amélioré la moto et quand tout se passe bien, on sait qu’on est rapides.”

Plusieurs choix judicieux

Comment expliquer ce revirement de situation ? Les leaders de Ducati avaient opté pour le pneu medium à l’avant mais Quartararo a préféré le tendre. Il a ainsi eu plus de contrôle sur l’avant et a pu préserver sa gomme arrière, ce qu’il n’avait pas réussi à faire samedi.

“Je savais que le medium n’était clairement pas une option pour nous. Hier, à la fin c’était plutôt bon pour l’avant mais vraiment mauvais pour l’arrière. Je savais que pour être rapide aujourd’hui, je devais faire des freinages infernaux et c’est ce que j’ai fait. Dès le premier tour, je freinais super tard, je n’usais pas trop le pneu arrière. Je gérais vraiment, vraiment bien parce que je crois que dans un tour, Bezzecchi m’a repris trois ou quatre dixièmes, et j’ai juste répondu au tour suivant, j’arrivais à très bien rouler.”

Le pari a été très efficace et a même dépassé les espérances de Quartararo. Au premier départ, il n’avait pas pu rester en tête et Pecco Bagnaia l’a doublé lors du deuxième, mais il a réussi à reprendre l’avantage quelques virages plus tard et à très vite s’échapper.

“Je ne m’y attendais pas. Je pense qu’au deuxième tour, j’avais plus de deux secondes d’avance, et je gérais. D’un côté, j’attaquais et de l’autre, je gérais parce que je savais que si j’attaquais trop sur l’arrière, la fin de course serait pire. J’attaquais beaucoup sur l’avant mais j’étais assez doux sur l’arrière, parce qu’il y avait beaucoup, beaucoup de vent et que je comprenais très bien où je devais attaquer et où je devais freiner un peu plus tôt. Il faut qu’on soit satisfaits de ce qu’on a fait.”

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Je ne savais pas quels pneus ils utilisaient mais quand on a une chute comme Álex et Marc [au premier départ], il faut un peu reprendre confiance au restart”, a souligné Quartararo. “J’avais une confiance élevée et je savais que si je pouvais creuser l’écart, c’était en freinant très fort et en attaquant comme un fou. C’est ce qu’on a fait.”

Quartararo a également pu s’appuyer sur une “très belle stratégie sur la reprise”, en arrivant volontairement aussi tard que possible sur la grille de départ : “La stratégie de partir dernier sur la grille après le restart, d’arriver aussi le dernier sur la grille, d’essayer de gérer les pneus à une bonne température, c’est une chose qui a aidé pour le début de course.”

Quartararo aussi bien géré le vent très fort, en parvenant même à s’en servir pour être plus rapide dans certains virages : “Il était vraiment, vraiment fort, vraiment dangereux dans certains virages. Je pense que c’est une chose que j’ai pu comprendre très vite, pour savoir où attaquer, parce que le vent aide aussi à freiner et [dans d’autres virages] il faut freiner plus tôt parce que le vent pousse de l’arrière. C’était aussi une chose [qui fonctionnait]. Il y avait tout. On a vraiment pu bien chauffer le pneu, [j’ai bien géré] le vent et ma façon d’attaquer… C’était bien.”

Le scénario rêvé a finalement tourné au cauchemar, mais Fabio Quartararo a pu compter sur le soutien de Thomas Maubant, son meilleur ami toujours présent à côté sur les circuits, quand il est revenu dans la voie des stands.

“Il m’a juste dit qu’aujourd’hui, j’étais clairement le plus rapide et que ça faisait longtemps… On est un peu revenus en arrière. Quand j’ai fait ma première pole à Jerez [en 2019], cassé le sélecteur de vitesses, il s’est passé ça, maintenant… On est de retour. Je ne sais pas quand ça sera la prochaine fois mais il y a des pistes où on aura plus de mal, des pistes comme ici où on a été rapides. On est sur une bonne voie.”

VIDÉO – RÉSUMÉ : Les meilleurs moments du GP de Grande-Bretagne

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Dans cet article

Vincent Lalanne-Sicaud

MotoGP

Fabio Quartararo

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