Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Seul pilote en dehors de l’équipe d’usine Ducati à disposer de la dernière version de la Desmosedici, Fabio Di Giannantonio occupe aujourd’hui la septième position du championnat. En dehors du rookie Fermín Aldeguer, tous les pilotes Ducati le devancent, y compris son coéquipier Franco Morbidelli, qui a été un temps blessé, et Álex Márquez, tous deux sur la GP24.
Le fait est que le Romain connaît une saison plus compliquée qu’espéré, avec pour le moment un seul podium à son actif. Il vient en revanche d’enchaîner deux sprints dans le trio de tête, à chaque fois dans la foulée d’une qualification sur les deux premières lignes.
Ce que regrette surtout Di Giannantonio à ce stade, c’est l’accumulation de difficultés qui le frappent lors des premiers essais d’un Grand Prix, puis le dimanche. À Barcelone, il est tombé dès le deuxième tour de la course principale, perturbé par une touchette devant lui, mais venait déjà de manquer son départ pour une raison qu’il ne s’expliquait pas.
“J’ai fait exactement les mêmes manœuvres qu’hier”, s’étonnait-il dimanche soir, après un faux-pas qui n’est pas une première pour lui sur la Ducati. “Il s’est passé quelque chose qui m’a rendu plus lent et j’ai donc perdu des places au départ. Ensuite, j’ai été dépassé par Franky et j’ai perdu deux places face à mon coéquipier, et après vous avez vu ce qui s’est passé.”
Depuis l’Allemagne, Di Giannantonio n’a marqué que 25 points, et il ne cache pas en être frustré. “Je prie juste pour vivre un week-end linéaire”, martelait-il avant de quitter Barcelone pour prendre la direction de Misano. “Il ne s’agit plus de résultats, je veux juste faire ma course et la finir, avoir un week-end linéaire. Ça fait cinq week-ends de suite qu’on fait des vendredis qui ne sont pas très bons, des samedis qui sont super bons et qu’on fait zéro le dimanche. Je voudrais juste pouvoir refaire ce que j’ai à faire.”
Travailler moins pour obtenir plus
Son week-end catalan l’a mené à la conclusion que l’approche qu’il a avec son équipe n’est peut-être pas la bonne. “J’aimerais bien ne pas prendre l’habitude de travailler autant le vendredi, j’aimerais bien faire un week-end plus linéaire, parce qu’on a énormément de mal sur ce point cette année”, expliquait-il ainsi dès samedi, alors rassuré par un bon sprint mais lassé d’avoir encore dû fournir “un travail énorme” jusque tard à l’issue de la première journée pour “identifier ce qu’il y a de bon sur la moto”.
“Je pense qu’on en arrive à un stade où travailler trop le vendredi n’est pas la bonne façon d’arriver à la moto parfaite pour le dimanche”, suggérait alors Di Giannantonio. “Je pense qu’avec la moto de cette année, on recherche les sensations parfaites pour que je puisse attaquer, mais on semble ne jamais y arriver. Parfois, il faut juste faire preuve de plus de patience, rouler avec la moto qu’on a et simplement maximiser les bons points et laisser les mauvais. Car chaque fois qu’on laisse en place ce qu’il y a de bien, on fait d’énormes progrès. Il faudrait parfois qu’on travaille moins pour obtenir plus.”

Fabio Di Giannantonio a encore connu un week-end à deux visages à Barcelone, avec une chute en course.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Ça coûte toujours beaucoup de temps. On travaille beaucoup, on essaye beaucoup de choses, peut-être trop parfois pour trouver quelque chose qui n’existe pas sur cette moto. Il faut parfois se contenter de ce qu’on a, et quand on le fait, souvent, la moto n’est pas si mal même si mes sensations ne sont pas [les meilleures].”
S’il est toujours en quête des sensations optimales avec la GP25, c’est que Di Giannantonio la trouve “un peu capricieuse”. Les moments d’amélioration sont fugaces et ont tendance à le perdre. “Avec cette moto, on a du mal à capturer le feeling maximum que je voudrais. On essaye de le trouver, parce que parfois je l’entrevois brièvement. Donc ça donne envie, on court après et souvent, on essaye beaucoup de choses, quitte même à se perdre, avant de revenir aux petites choses qu’on connaît et qui fonctionnent, tout en maintenant les aspects négatifs. En maintenant ce feeling, qui est, disons, médiocre, ça nous permet de faire de bonnes courses. Donc il faut peut-être qu’on revoie notre méthode de travail en interne.”
Bagnaia n’a certainement pas perdu son talent
La situation de Fabio Di Giannantonio n’est pas sans faire écho à celle de Pecco Bagnaia, pour qui il exprime de la compassion. Lorsqu’il lui a été demandé si l’officiel Ducati devrait lui aussi travailler différemment, le Romain a souligné que ça n’était pas si simple à juger : “Je ne suis pas dans la tête de Pecco. Le fait est que chaque pilote travaille et pilote différemment et recherche des choses différentes.”
“Croyez-moi. J’étudie des pilotes pour essayer de m’améliorer là où ils sont meilleurs que moi, mais je n’arriverai jamais à travailler ou à piloter exactement comme eux. Alors c’est vraiment difficile de copier la méthode d’un autre pilote. On peut copier le set-up, mais c’est une tout autre histoire ensuite de piloter avec ce set-up. Par exemple, si je devais copier le set-up de Marc [Márquez], je serais bon dernier, c’est certain.”
“La question, c’est ce qu’on demande à la moto et à l’équipe, ce dont on a besoin pour se sentir bien, attaquer et faire confiance à la moto pour être rapide. C’est un long processus, ça n’est pas si simple. Il ne suffit pas de dire que Pecco devrait mieux piloter ou ne toucher à rien. Ça n’est pas toujours comme ça. À l’heure actuelle, si je devais dire quelque chose ce serait pour défendre un peu le pilote, Pecco, car ce n’est pas nécessairement qu’il est perdu, peut-être qu’ils recherchent juste la mauvaise chose. Pecco n’a évidemment pas perdu son talent de pilote, c’est certain.”
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |