Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Au Grand Prix de Hongrie, Johann Zarco a plusieurs fois insisté sur sa volonté d’obtenir un statut de pilote numéro un auprès de Honda, chose qui semble impossible en portant les couleurs de LCR, puisqu’il ne dispose pas des dernières évolutions apportées à la RC213V. En vain, il restera dans son équipe en 2026 et 2027.
Zarco lui-même n’était pas en mesure de dire si ces nouveautés ont permis aux pilotes de l’équipe officielle de faire la différence au Balaton Park. Mais de quelles nouveautés parle-t-on ? La principale est un châssis qui transfigure le comportement de la moto, pour le moment sans certitude qu’il améliore les performances.
“Il m’est impossible de vous dire s’il est meilleur ou pas, parce que c’est une question de sensations”, expliquait Luca Marini en début de week-end au Grand Prix de Hongrie. “Le retour de l’avant, en particulier, est un peu différent et c’est un peu mieux dans certains domaines – en entrée de virage, quand on relâche le frein avant – mais je ne l’ai essayé que sur deux pistes très étranges, qui sont l’Autriche et [la Hongrie]. Je pense qu’il va falloir qu’on fasse un bon test comparatif à Barcelone, qui est une vraie piste, et où on pourra recueillir plus d’informations.”
“Sincèrement, je ne pense pas encore l’avoir très bien compris parce que pour le moment, on a fait trop peu d’essais comparatifs et, surtout, on l’a essayé sur deux pistes vraiment uniques”, précisait Marini plus tard pendant le week-end, confirmant les difficultés à mesurer des progrès : “Je ne suis pas encore certain qu’il ne représente que du mieux. Avoir un peu plus de retour de la part du pneu avant quand on relâche les freins et qu’on s’incline, OK, c’est bien, mais au freinage et notamment dans le trail braking, c’est-à-dire qu’on entre et qu’on commence à prendre de l’angle avec le frein avant, je ne suis pas certain que ce soit mieux.”
Au Balaton Park, Joan Mir se montrait un peu plus sûr de lui quant au potentiel du nouveau châssis… et ne se montrait pas très optimiste puisqu’il a évoqué une perte de confiance avec l’avant. “[Samedi] matin, on a testé un nouveau châssis et fait quelques comparaisons entre [le châssis standard] et le nouveau qu’ils ont apporté”, a détaillé le Majorquin. “Franchement, en ce qui concerne les performances à court terme, pour moi c’était moins bon. Ça n’est pas un châssis avec lequel on est d’emblée plus rapide lorsqu’on le met en piste. Il faut travailler un peu sur la géométrie, les réglages, et tout ça.”

Luca Marini et Joan Mir
Photo de: HRC
“Je perds beaucoup l’avant, je n’arrive pas à stopper la moto comme je le fais normalement, or il s’agit de mon plus gros point fort alors je perds un peu de potentiel”, ajoutait-il, jugeant néanmoins utile de tester cette évolution : “Ça a quelque peu tué notre progression pour ce week-end, mais je ne dirais pas que ça n’est pas positif. Je pense qu’il faut qu’on y travaille un petit peu plus.”
Les différentes Honda engagées en Hongrie avaient chacune des forces et des faiblesses, et Marini estime qu’il reste nécessaire de faire le tri entre les pièces les plus efficaces : “Le meilleur package n’est pas encore clair. C’est quelque chose qu’il faut qu’on règle à Barcelone ou en test.”
Des progrès nets mais encore insuffisants
Si le potentiel de ce châssis doit encore être confirmé, Luca Marini reste satisfait de l’évolution de Honda cette année. La moto n’a plus beaucoup de points communs avec ce celle qu’il pilotait lors de sa première saison avec la marque, en 2024.
“On a déjà passé de très bons steps, on a fait des pas en avant qui sont vraiment notables si on regarde de là où on est partis. En tout cas par rapport à quand je suis arrivé, on a changé vraiment énormément de choses.”
L’Italien assure néanmoins que ces progrès ne sont pas encore suffisants : “À certaines occasions, cette saison, on a été compétitifs, en particulier sur des pistes offrant beaucoup de grip, mais on a encore besoin de rester concentrés sur notre objectif, qui est d’améliorer la moto. Il reste encore une grande marge de progression. Barcelone va être un défi à relever parce que c’est un circuit sur lequel la vitesse de pointe est super importante, tout comme le turning et le grip de la moto.”

Luca Marini
Photo de: HRC
“On verra là-bas quel est notre potentiel, si on arrive à avoir un bon retour de la part des mises à jour dont on dispose, parce que pour le moment, tout semble très similaire. La moto n’a pas suffisamment progressé, mais sur cette piste, qui est nouvelle pour tout le monde, sans données, on a pu réaliser une performance fantastique.”
Le Grand Prix de Catalogne sera ainsi un baromètre intéressant du niveau actuel de la Honda : “Barcelone va être un grand point d’interrogation car c’est une piste sur laquelle le moteur compte beaucoup et il y a très peu d’adhérence, or ce sont nos deux points faibles actuellement. On va bien voir comment on s’adapte.”
Malgré le chemin restant à parcourir, Marini se réjouit d’une trajectoire positive, qui lui a permis de prendre la cinquième place au Grand Prix de Hongrie, son meilleur résultat avec la Honda. De telles performances sont encourageantes au sein du constructeur.
“C’est très motivant, et pas seulement pour moi mais pour tous les ingénieurs, en particulier les Japonais, parce qu’ils nous fournissent beaucoup de pièces, de nouvelles choses, dans ces dernières courses”, a expliqué Marini au site officiel du MotoGP.
“On doit encore y travailler et établir la meilleure combinaison avec l’ensemble, je pense qu’il reste encore de la marge, et on aura encore plus de choses dans les prochains tests. C’est bien, en tant que pilote c’est super de sentir qu’un constructeur pousse comme ça et qu’il essaye de revenir à la victoire, car l’objectif est clair et on veut tous la même chose.”
Avec Léna Buffa
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |