Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Johann Zarco n’a pas pu se battre pour les points lors du sprint au GP de Valence. En délicatesse depuis le début du week-end, le pilote LCR a néanmoins réussi à passer de la Q1 et à la Q2, à la faveur de tours derrière Pecco Bagnaia puis Aleix Espargaró, et il a pris la 11e place sur la grille de départ. Lors du sprint, il a oscillé entre la dixième et la 12e place et a fini à la porte des points, au dixième rang, après avoir profité de l’incident entre Jack Miller et Fermín Aldeguer.
“Samedi correct, c’était beau de sortir de la Q1”, a résumé Zarco. “Petite amélioration encore en Q2, mais ça ne suffit pas, ça ne fait que 11e. Et là en course, à la régulière, on n’est même pas dans le top 10, c’est compliqué. Je termine dixième parce que Miller a fait le long-lap. L’écart n’est pas énorme, à neuf secondes du premier, mais je n’avais pas moyen de me battre. Il faut juste accepter de se battre soi-même sur la moto pour faire le job, et prendre ce qu’on peut prendre.”
L’envol de Zarco figure parmi ses satisfactions, mais il a vite ressenti des limites sur la Honda, ce qui l’a empêché de remonter dans le classement : “[J’ai pris mon] meilleur départ de l’année. Vraiment, ça c’est cool. Mais voilà, [je n’étais] pas assez bien sur la moto pour dire ‘j’attaque et je dépasse’. Je sais que si j’attaque, je peux ne pas passer le virage et je n’ai pas envie de tout détruire juste par une envie mal contrôlée.”
Le pneu tendre est habituellement privilégié par les pilotes à l’arrière pour le sprint mais Zarco a préféré le medium. Coutumier de ces choix décalés, le Français n’a pas véritablement cherché à préparer la course, mais a tout simplement sélectionné un pneu qui lui convenait mieux et “ne pense pas” qu’il aurait fait mieux avec le tendre… tout en ayant conscience que son choix lui a permis de recueillir des données utiles.
“En EL2, je me sentais mieux avec le medium à l’arrière et on a aussi vu que les chronos des autres étaient assez bons avec [ce pneu]. On en attendait plus pour le sprint”, a-t-il admis. “On savait que le tendre pouvait être meilleur pendant deux ou trois tours, mais je sentais qu’en attaquant à chaque tour, ça aurait été dur pour [ce pneu] sur le côté gauche.”
“J’avais de bonnes sensations sur le medium mais il ne m’a donné aucun avantage. Je m’attendais à un avantage un peu plus gros après huit tours. Je ne l’ai pas vu, mais au moins je sais que ce pneu medium aura aussi du mal [dimanche]. J’espère que ça va me donner quelques connaissances pour le contrôle en course longue.”
Johann Zarco
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Alors que le tendre s’usait très vite, Zarco n’a pas eu l’avantage qu’il espérait mais a en tout cas pu comprendre que la course sera difficile avec le medium, qui s’est aussi dégradé sur la durée du sprint : “Ça m’a fait faire une course correcte, mais je n’ai pas eu d’avantage après sept, huit ou neuf tours. Mais au moins, je sais que même le pneu medium, après 13 tours, est déjà un peu dans le dur. Du coup, ça peut me permettre d’être un peu mis en garde pour [dimanche].”
“Après, la difficulté, c’est que quand le pneu se dégrade, je ne perds pas en traction particulièrement, mais la moto devient encore plus difficile à piloter. Et ça, ça m’inquiète pour [dimanche], parce que le contrôle du pneu avec la poignée de gaz, je sais faire, mais si ensuite je ne peux plus piloter ma moto, le top 10 semble dur à aller chercher.”
Une Honda limitée à Valence
Johann Zarco a enchaîné les week-ends difficiles depuis l’été, en raison d’évolutions efficaces mais qui ont changé le comportement de la Honda et l’ont privé de repères. À Valence, l’ensemble des pilotes de la marque est un peu plus à la peine, même si les représentants de l’équipe officielle n’ont pas véritablement pu montrer ce dont ils étaient capables en raison de la chute provoquée par Joan Mir.
“Il nous en manque sur l’angle”, a relevé Zarco. “Globalement, on a du mal avec l’adhérence à l’arrière. On n’arrive pas à rester sur la trajectoire comme les autres. Si on essaie de le faire, on glisse, donc on perd quelques mètres dans chaque virage. À la fin du tour, on dépense de l’énergie si on veut rester avec eux. C’est ce qui est dur.”
Johann Zarco
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Les limitations ne sont cependant pas plus fortes que sur les autres circuits pour Zarco : “Non, c’est pareil. Après, cette moto, je travaille dessus depuis trois courses, donc c’est normal qu’il faille essayer des choses, comprendre des choses. Mais là, on a une limite. Même les autres pilotes ont un peu du mal.”
Entre la dixième place de Zarco et l’abandon de Mir et Luca Marini, aucun pilote Honda n’a pris de point samedi. Le constructeur devra placer une moto parmi les sept premiers ce dimanche pour inscrire les points lui permettant de basculer dans la catégorie C des concessions. Il existe donc une possibilité que Honda reste en catégorie D, avec les plus gros avantages techniques.
“Une grosse possibilité !”, a remarqué le Français. “Il faudrait que je fasse une course fantastique [dimanche]. Il faut qu’un pilote Honda soit à la septième place, et [samedi] ça ne semblait pas faisable si tout le monde fait une bonne course.”
“Personne n’a pris de points”, a rappelé Zarco, mécontent du bilan comptable pour la journée de samedi : “En fait, on a fait une course bénévolat. C’est pour ça que j’étais en colère à la fin de la course, je leur ai dit ‘Tout ça pour rien’. [Mon équipe] me dit ‘Ce n’est pas pour rien’. Tout ce qu’on fait, c’est terminer à neuf secondes, ça fait du data. Pour moi, ça fait zéro. Mais c’est vrai que du coup, j’ai un avantage pour [dimanche], c’est sûr.”
À titre personnel, Johann Zarco était arrivé à Valence avec l’espoir de réintégrer le top 10 du championnat mais Raúl Fernández, actuellement dixième, a pris un avantage de huit points qui sera difficile à combler : “Pour le top 10 du championnat, c’est quasi foutu. Là, Raúl, il est trop bien.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |
