Yamaha aborde le test sans le “vrai package” ni la pleine puissance de son V4

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Yamaha a confirmé que le V4 remplacera son historique quatre cylindres en ligne la saison prochaine, mais que faut-il attendre de ce nouveau moteur à Valence ce mardi ? Une simple découverte, et surtout pas un bilan définitif. C’est le message envoyé par Augusto Fernández aux titulaires, après plusieurs tests et trois wild-cards, la dernière au GP de Valence, et ce alors que Fabio Quartararo a jusque-là affiché un certain scepticisme.

Pour cette épreuve, le pilote d’essais de Yamaha disposait d’un nouveau châssis, avec pour idée de corriger l’apparition de vibrations lorsque le pneu se dégrade, mais il a prévenu dès vendredi que ce correctif n’était “pas la réponse” à ses soucis. La suite du week-end a confirmé ce qui faisait défaut sur cette moto.

“Pour attaquer et trouver quelque chose en plus, la marge n’est pas si grosse”, constatait Fernández samedi à Valence. “Maintenant, on essaie de jouer avec ce qu’on a, mais sans réponse. On sait quelle est la réponse, mais on ne l’a pas ici. À chaque fois qu’on prend la piste, ce qui nous manque est encore plus clair.”

“On sait qu’elle est la prochaine étape et pendant le week-end, on n’a fait aucun progrès en termes de réglages, de sensations ou même de vitesse”, prévenait-il le lendemain. “Mais la direction à prendre est claire maintenant. Je suis curieux de voir les pilotes d’usine confirmer ce que l’on pense mardi et mercredi. Le week-end a été positif. On n’est pas super, super loin dans le rythme.”

Augusto Fernandez, Yamaha Factory Racing

Augusto Fernández sur la Yamaha équipée du V4.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

À ces soucis de jeunesse s’ajoute une certaine prudence de la part de Yamaha, déjà questionnée par Fernández. Visiblement en raison d’un manque de pièces de rechange, le constructeur ne veut pas pousser son V4 à la pleine puissance pour le moment et les pilotes titulaires auront “la même chose” que Fernández lors du test de cette semaine.

“Je sais qu’au Shakedown [de Sepang], on franchira un cap”, a précisé l’Espagnol, qui espère donc avoir une machine plus véloce à la fin du mois de janvier, pour la reprise des tests après la pause hivernale : “Je ne sais pas si ce sera toute [la puissance] mais on franchira un cap.”

La “vraie” Yamaha avec son V4 se fait attendre

Cette semaine, Yamaha sera en piste mardi, avec tous les constructeurs, et va rester à Valence mercredi grâce à ses concessions. Les trois titulaires qui vont rester la saison prochaine – Fabio Quartararo et Álex Rins dans l’équipe officielle, ainsi que Jack Miller chez Pramac – vont donc retrouver une moto très proche que celle qu’ils ont pu tester à Barcelone puis à Misano au mois de septembre. La recrue Toprak Razgatlioglu a aussi pu l’essayer sur le MotorLand Aragón il y a une semaine. Fernández sera présent pour les assister mais ne va pas rouler mardi. 

La Yamaha en piste cette semaine restera très hybride, entre son V4 privé de toute sa puissance et une aérodynamique qui n’a pas évolué. “C’est la même que sur la M1 de base”, a précisé Fernández. Le changement d’architecture moteur implique pourtant une dynamique différente, et donc une machine à revoir de fond en comble “Maintenant, ils doivent beaucoup travailler et créer le vrai package pour le V4, dans l’aérodynamique, l’électronique, tout doit être différent. On a suffisamment de données, les chronos ne sont pas mauvais. On va faire des ajustements et ça ira.”

Je suis confiant pour qu’on ait une bonne moto. Je prie pour le moteur, parce que tout le monde dit qu’il sera bon, mais il n’a jamais été bon chez Yamaha !

On peut donc espérer une Yamaha profondément modifiée au début de l’année 2026. “Avec toutes les données recueillies pendant ces trois wild-cards et les tests cette année, ils doivent créer le vrai package pour le V4 maintenant, en réfléchissant à ce qu’ils ont vu lors de toutes nos occasions en piste”, a insisté Fernández. “Le package que nous avons maintenant est hérité de la moto avec le quatre cylindres en ligne.”

“On verra la ‘vraie’ [moto avec le] V4, ce que Yamaha a à l’esprit, lors du Shakedown. J’ai de bonnes sensations sur la moto. Les chronos ne sont pas mauvais [alors que] le moteur n’est pas prêt. Je suis confiant pour qu’on ait une bonne moto. Je prie pour le moteur, parce que tout le monde dit qu’il sera bon, mais il n’a jamais été bon chez Yamaha ! Et on a besoin d’un moteur maintenant en MotoGP, donc j’espère qu’on aura tout le package prêt pour Sepang.”

Augusto Fernandez, Pramac Racing

Augusto Fernández sur la Yamaha équipée du V4.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Ces dernières semaines, Fernández a tenté d’adapter les réglages de sa moto aux besoins du V4, mais il faudra surtout ces nouvelles pièces pensées pour le moteur afin de l’exploiter correctement “Exactement. On essaie de couvrir ça avec les réglages, mais travailler sur les réglages sera la dernière chose, quand on aura tout le package prêt. Tous les changements que l’on a faits pendant le week-end ont confirmé ce qui nous manque. C’est pour ça que c’était très positif, tout est clair pour l’hiver. J’espère que les gars vont le confirmer pour l’usine. Il faut continuer à travailler.”

Et malgré ces limites affichées pendant le week-end de Valence, ce dernier a permis de clairement mettre en lumière tous les points à améliorer, y compris quand les choses se passaient mal, comme en qualifications. “Même la chute est positive, parce qu’elle confirme ce qui me manque”, a relevé Fernández. Tout au long du week-end, il a eu du mal à charger l’avant et à avoir de bonnes sensations, mais les problèmes ont le mérite d’être clairement identifiés.

“Je manque beaucoup de confiance sur l’avant avec cette moto. Ça tient jusqu’à ce que ça n’aille plus. Encore une chute, ce n’était pas idéal, même si le chrono n’était pas catastrophique avec la deuxième moto, qui n’avait pas les mêmes réglages. On essaie des choses importantes et je ne me sentais pas bien avec l’autre mais en tout cas, j’ai réussi à faire un chrono pas mauvais. Mais maintenant, il faut survivre avec ce qu’on a.”

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud
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