Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Deuxième marque du Grand Prix d’ouverture de la saison, derrière l’indétrônable Ducati, Aprilia a montré des signaux encourageants malgré un contexte peu favorable avec la blessure de son leader, Jorge Martín. Derrière la performance inattendue du rookie Ai Ogura, on perçoit une moto en progrès, que s’accordent à complimenter les différents pilotes du groupe.
Celui qui la connaît le mieux, le pilote essayeur et remplaçant en chef Lorenzo Savadori, est certain que la version actuelle matérialise une avancée : “De mon point de vue, la moto de 2025 représente une amélioration par rapport à l’ancienne. C’est une moto avec laquelle on a travaillé dans une certaine direction, sur certains détails, elle a donc fait un pas en avant.”
De même, Raúl Fernández, qui a connu différentes versions de la RS-GP depuis deux ans, partage cet enthousiasme à l’égard du nouveau modèle : “La moto est assez différente, elle me plaît plus, je sens un meilleur potentiel et je me sens plus à l’aise quand je pilote. Dans l’ensemble, je vois vraiment de bonnes choses.”
S’agit-il de la meilleure Aprilia qu’ait eue l’Espagnol ? “Je ne sais pas”, hésite-t-il. “Mais ce que je peux dire, c’est que l’an dernier je sentais qu’on était à près d’une seconde des premiers et [en course sprint à Buriram] on était très proches d’eux, des Ducati d’usine. On a fait de gros progrès. On verra ce qui se passe sur une piste où notre moto est légèrement meilleure, comme l’Argentine ou Barcelone, mais les progrès sont bel et bien là sur la moto.”
Pour Marco Bezzecchi, pilier de l’équipe d’usine en attendant le retour de Jorge Martín, ce premier week-end de compétition a confirmé les promesses des tests d’avant-saison, lors desquels il avait réussi à faire oublier son manque d’expérience au guidon de la moto de Noale. Il a retrouvé les caractéristiques qui lui ont plu dès ses premiers tours de roue et, malgré quelques péripéties durant le week-end, il n’a pas manqué de compétitivité.
“Les gars de Noale ont fait un travail merveilleux avec le moteur. Dans l’ensemble, le moteur de 2025 est bon sous tous les aspects. C’est quelque chose qui a été assez clair immédiatement”, témoigne notamment l’Italien, qui note également des progrès avec le train arrière, seul véritable point négatif identifié pendant l’hiver.

Marco Bezzecchi (Aprilia) ici devant une Ducati et une Honda.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
“La moto me plaît et il faut encore y travailler un peu. Sa caractéristique principale est d’avoir un très bon train avant, c’est ce qui m’a frappé d’emblée, dès la première fois à Barcelone. La partie arrière de la moto a tendance à danser un peu plus par rapport à ce à quoi j’étais habitué. On a réussi à énormément l’améliorer dans la phase de traction, on travaille encore un peu pour la phase de freinage.”
“Sur cette piste, où il y a des freinages, on a eu l’opportunité d’y travailler un peu et je pense qu’on a fait des progrès”, note-t-il en évoquant Buriram, lui qui voulait trouver “une façon de rendre la moto douce dans tous les types de freinages”.
Plus de dégagement de chaleur alarmant ?
Ce week-end en Thaïlande servait aussi de très bon test pour l’une des faiblesses souvent évoquée par les pilotes précédents : la chaleur dégagée par l’Aprilia. Or, malgré la fournaise dans laquelle s’est déroulé ce Grand Prix, Bezzecchi n’a rien vu d’étrange sur ce point.
“Franchement, très, très bien”, a-t-il répondu lorsqu’il a été interrogé sur le sujet après les deux courses. “C’était chaud, évidemment, ce serait des conneries si je disais le contraire, mais je pense que ça n’était rien de dingue par rapport aux autres motos. En entendant les commentaires de Maverick [Viñales] et Aleix [Espargaró] ces dernières années, je m’attendais vraiment à bien pire. Soit je suis super en forme, soit la moto est vraiment fraîche… et je pense que c’est plutôt la deuxième option ! [rires]”
D’une manière générale, l’effort physique à fournir pour piloter l’Aprilia n’a pas interpelé l’ancien pilote VR46, qui n’a connu jusqu’ici que la Ducati dans la catégorie reine : “C’est différent. Je ne veux pas dire qu’elle est plus physique, car ça n’est pas le cas, c’est juste qu’il faut piloter différemment donc on utilise des muscles différents, ou à des moments différents. De toute façon, toutes les MotoGP sont assez physiques.”
Et Bezzecchi note un autre point positif : une procédure de départ plus simple qu’avec la Ducati − et ce bien qu’il ait manqué son premier envol, au sprint, à cause d’un emplacement sale. “Moi, je me sens mieux. J’ai toujours eu du mal avec les départs depuis que je suis arrivé en MotoGP, et je me suis amélioré dans tous les essais de départ, j’ai été plutôt bon.”
Les tests ont aussi mis au jour “une direction dans laquelle travailler”, souligne Raúl Fernández, le seul du quatuor de titulaires à avoir déjà couru avec l’Aprilia auparavant. Voilà qui ajoute au sentiment général qu’Aprilia a les cartes en main pour poursuivre sa progression malgré le renouvellement de son line-up et le départ de son directeur technique.
Aucun des pilotes ne s’aventure à parier que la RS-GP sera capable de rattraper les Desmosedici, mais un premier pas a été franchi. Le GP d’Argentine est d’autant plus attendu qu’il servira de nouveau baromètre pour la hiérarchie et qu’il a su sourire par le passé aussi bien à Aprilia, qui y a décroché sa première victoire MotoGP en 2022, qu’à Bezzecchi, qui a lui-même intégré le cercle des vainqueurs l’année suivante. Personne n’a plus couru sur place depuis…
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Lorenzo Savadori
Marco Bezzecchi
Raúl Fernández
Aprilia Racing Team
Trackhouse Racing Team
Soyez le premier informé et souscrivez aux alertes mails pour recevoir les infos en temps réel
S’abonner aux alertes de news
Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |