Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Jorge Martín avait le sourire à l’issue de la deuxième journée du GP de République tchèque, malgré des résultats bruts qui ne sont pas encore à la hauteur de son palmarès. Qualifié directement pour la Q2 grâce à sa performance de vendredi après-midi, il a signé le dernier temps de cette séance, n’ayant pas trouvé la roue à suivre qu’il espérait, et a donc hérité de la 12e place sur la grille de départ. Puis, dans le sprint, il a un temps figuré dans les points avant d’en sortir, dépassé par deux KTM dans les derniers tours.
Mais ce que retient l’Espagnol, c’est qu’il se sent bien et qu’il pose peu à peu les fondations de son retour au plus haut niveau. Voilà trois mois qu’il était absent des pistes et huit qu’il n’avait pas couru dans de bonnes conditions, sa participation au GP du Qatar, en avril, ayant été rendue difficile par les blessures de l’avant-saison qu’il n’avait pas encore totalement fini de consolider.
Aujourd’hui en bien meilleure forme, Martín reprend pratiquement du début son apprentissage de l’Aprilia et cherche à retrouver ses marques dans le peloton. “Je suis très heureux, c’est génial de reprendre la course”, a-t-il témoigné samedi soir. “J’étais un peu nerveux avant la course. J’avais un peu peur du départ, parce que je pensais que mes qualifications auraient été un peu meilleures et que j’aurais été positionné un peu plus haut, mais je n’ai pu faire que 12e.”
“J’étais très concentré pour essayer de prendre un bon départ. J’étais à l’intérieur, c’était plus ou moins une bonne position, et au premier virage j’étais sixième, donc c’était super ! Ensuite, j’ai simplement essayé de faire des tours, d’apprendre.”
“Je pense que j’avais un peu plus de marge dans les deux ou trois premiers tours, pour peut-être dépasser Marco [Bezzecchi] mais je me suis dit que la meilleure façon de faire était de rester derrière, d’essayer d’apprendre ses trajectoires parce qu’il pilote la moto à la perfection. C’est le moment que je traverse : j’essaie de faire des tours, de gagner en confiance et de croire dans ce processus, car la route est longue.”
Sixième après cet excellent départ, Martín a peu à peu reculé dans le peloton, sans chercher à trop en faire pour résister à des pilotes plus rodés que lui. “Je suis très bien parti, j’ai essayé de me porter devant mais j’ai senti que tout le monde cherchait à me dépasser très vite. Ils savent bien que je ne suis pas dans mon meilleur moment. Ce qui m’a donc un peu choqué c’est qu’ils ont été assez agressifs, mais parfois j’ai répliqué et c’est important.”
Physiquement, le champion du monde en titre n’a eu aucune alerte : “Mon corps est bien, il s’améliore. C’est clair que la partie droite de mon corps était fatiguée parce que ça tourne tout le temps à droite et que les côtes [fracturées] étaient du côté droit. C’est comme Tetris pour le moment, les choses se mettent en place ! Mais je me sens bien.”
Trouver la confiance et repousser ses limites
Le cœur de son week-end tient finalement en un mot, qu’il répète à l’infini : la confiance. Il la cherche dans les réactions d’une moto qu’il ne connaît pas encore et tâtonne pour en trouver les limites.
“Au test, mes sensations étaient très bonnes mais je n’avais pas poussé tellement fort. Je faisais un très bon rythme, mais à une seconde du rythme de la victoire, disons. Là, je pousse un peu plus fort, je gagne de plus en plus en confiance à chaque tour, mais maintenant je sens que l’arrière bouge et l’avant se bloque, alors c’est là qu’il faut qu’on s’améliore. Il faut que je gagne en confiance sur ces points-là.”

Jorge Martín cherchera à marquer ses premiers points de la saison dimanche.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Et puis, quand on est seul, tout va bien, mais quand on est dans le peloton, ça devient plus chaud et je dois comprendre comment l’Aprilia fonctionne dans ces conditions, parce que je suis habitué à une autre moto. J’ai juste besoin de temps et je pense qu’on arrivera à ce qu’on veut, c’est juste une question de temps.”
Jorge Martín souligne qu’il ne sait “pas encore” ce que sa RS-GP est capable de faire, aussi il observe attentivement les autres pilotes Aprilia et se montre à l’écoute de chaque réaction d’une moto qui ne lui avait pas plu dans ses expériences précédentes. “Je freine de plus en plus tard et l’avant tient toujours, alors il faut que j’arrive à sentir la limite. Je ne la sens pas encore à l’avant, c’est pour ça que j’ai besoin de faire des tours.”
Peu importe que je finisse 11e, quatrième ou cinquième… Je m’en fiche un peu. L’important, c’est de faire des tours.
Que cherche-t-il à apprendre ? “Pour le moment, c’est un peu de tout. La confiance vient, c’est certain. Dans les derniers tours, j’ai amélioré mes deux premiers secteurs avant de me faire dépasser. Je gagne en confiance à chaque tour, donc c’est super. Après, il y a l’équipe qui doit me comprendre. Et puis, il y a les réglages. Aujourd’hui, j’ai senti que j’avais une limite, et il faut donc maintenant repousser cette limite.”
“Mais de toute façon, pour le moment, peu importe que je finisse 11e, quatrième ou cinquième… Je m’en fiche un peu. L’important, c’est de faire des tours, de gagner en confiance et de progresser”, a ajouté le pilote espagnol.
Aujourd’hui, une course de 20 tours l’attend et, contrairement à Losail, il n’envisage pas de ne pas réussir à en voir l’arrivée. “Terminer la course est le meilleur entraînement que je puisse faire. Je suis bien mieux préparé qu’au Qatar il y a trois mois, et après ces deux jours, ne pas terminer [la course] ne me passe pas par la tête.”
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |