Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
La dernière journée de la saison 2025 restera comme celle de la transition pour Yamaha, qui a officialisé le passage attendu à une nouvelle architecture moteur. Si longtemps attachée au quatre cylindres en ligne, la marque va enfin rejoindre ses adversaires dans le clan des V4, un changement radical et qui ouvre à présent quantité d’interrogations.
Car si les performances du clan d’Iwata appellent de toute évidence à une réaction forte de la part des ingénieurs, le moteur V4 reste encore bien mystérieux à ce stade. Augusto Fernández et Andrea Dovizioso l’ont testé tout au long de l’année, l’Espagnol l’a aussi fait courir à trois reprises grâce à un engagement en tant que wild-card, cependant les performances extrêmement modestes qui ont pu être réalisées jusqu’ici questionnent : est-ce entièrement dû aux limitations prudentes que le constructeur s’impose, ou bien y a-t-il un manque de compétitivité déjà inquiétant pour la suite ?
On comprend aisément que ces questions envahissent l’esprit de Fabio Quartararo aujourd’hui, alors que Fernández a bouclé la course de Valence à 36 secondes du vainqueur. Aussi, lorsque Canal+ l’interroge à chaud sur ce choix, le Français se montre très clair : “C’est surtout Yamaha qui fait le pari du V4. Moi, je suis un petit peu les conseils de Yamaha. On voit que sur un tour, on est performants, on voit Augusto qui a terminé très, très loin. C’est Yamaha qui fait ce pari.”
La performance sur un tour est effectivement ce que Quartararo peut retenir de plus satisfaisant de sa saison, et pour cause : il a réussi à passer outre l’infériorité de Yamaha pour décrocher cinq pole positions, ainsi que cinq autres qualifications en première ligne, ce dont il a ensuite su profiter à plusieurs reprises en course, avec à la clé une place dans le top 10 du championnat.
Mais ce qui est aussi en grande partie dû à son talent personnel ne se retrouve pas dans ce qu’ont réalisé ses coéquipiers et c’est donc le bilan d’une saison trop loin des attentes qui se dessine.
“On retient qu’on a la vitesse, on est assez performants sur plein d’aspects. Ensuite, on voit que, malheureusement, notre moto n’est performante que sur un tour. On y travaille sur les longs runs, mais sincèrement, c’est très compliqué”, admet le pilote français, interrogé par Canal+. Et de poursuivre auprès de la presse internationale, alors que s’ouvre ce chapitre du V4 : “Ce qui nous manque, c’est clairement le rythme, donc bien sûr que je suis prêt à sacrifier le tour pour avoir du rythme, mais je pense qu’on aura des difficultés à faire matcher ça.”
Une chute pour terminer
Ce dimanche était aussi celui d’une 22e et dernière course dans cette saison d’une durée record. Et elle n’aidera pas à apporter du baume au cœur, car pour Fabio Quartararo, elle s’est terminée dans les graviers, avec une chute venue solder une journée mal embarquée.
“Ce matin, déjà, je ne me sentais pas bien avec l’embrayage. J’ai fait un départ pourri, ensuite le device est resté bloqué, donc c’était un premier tour catastrophique”, résume-t-il pour Canal+. “Ensuite, je n’ai pas réussi à trouver le rythme dans les deux premiers tours. C’était un tout petit peu mieux avant de tomber mais [j’ai eu] clairement les mêmes difficultés depuis quelques années, donc rien à rajouter.”
Au sujet de sa chute en elle-même, Quartararo n’a “rien” à dire, ou presque. “J’essayais juste d’attaquer un peu plus. Je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit de très étrange mais j’ai perdu la moto dans le dernier virage”, décrit-il. “Je voulais pousser, je voulais aussi voir mon rythme en pneus usés. Je rattrapais un peu Bastianini mais on avait du mal à dépasser. Je voulais juste être aussi proche que possible… mais j’ai terminé plus près du sol que de Bastianini !”
Fabio Quartararo (Yamaha Factory Racing)
Photo de: Steve Wobser / Getty Images
Place donc à la suite, aussi incertaine soit-elle. Un test important attend le champion du monde 2022 et son équipe mardi et mercredi, d’abord collectivement puis dans une seconde journée en privé, avec désormais le V4 installé sur toutes les motos. Quartararo va le retrouver après l’avoir précédemment testé au début de l’automne et ses attentes restent très mesurées compte tenu de ce que ce moteur a montré pour le moment.
“Je ne sais pas pour Yamaha, mais mes attentes c’est d’avoir une moto qui me permette au moins d’avoir plus ou moins le même rythme que celle-ci. Sinon, ça va être difficile pour Yamaha, pour moi. Au final, il n’y a pas tellement de temps d’ici au test de la Malaisie. C’est plus ou moins la même chose qu’entre Misano et ici.”
Il est probable que, pour ce début d’essais hivernaux, Yamaha mette en place une comparaison des deux versions de la moto. “Je pense que c’est bien pour voir où sont les différences”, juge le pilote, “parce que je pense que [la moto dotée du] quatre en ligne est bonne sur l’avant. Ici, on a eu du mal, mais d’une manière générale j’ai toujours eu de bonnes sensations.”
“Je pense en tout cas que c’est assez normal d’avoir la moto de l’année précédente dans le stand, pour voir. Par contre, à Misano, on a vu que dès que je suis revenu au quatre en ligne, j’étais une demi-seconde plus rapide. Donc c’est bien pour les ingénieurs, pour qu’ils voient où il faut s’améliorer.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |
