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Franco Morbidelli de retour sur sa Ducati au Red Bull Ring

Franco Morbidelli a dû faire l’impasse sur la course principale du Sachsenring et sur l’intégralité du Grand Prix de République tchèque, après une chute lors du sprint en Allemagne. L’Italien souffrait de l’épaule gauche, même si aucune fracture n’a été détectée.
Morbidelli est resté très actif ces dernières semaines, en faisant le déplacement à Brno même s’il ne roulait pas, comme il l’avait fait quand il était blessé chez Pramac l’an passé, et en travaillant sur sa convalescence. Il a pu mesurer sa condition en prenant part à deux tests sur la Ducati Panigale V4, au Balaton Park, où étaient réunis tous les pilotes de la marque, ainsi qu’à Misano.
La pause estivale a visiblement profité au pilote VR46, qui fera son retour à la compétition ce week-end à Spielberg. “Je veux vraiment remonter sur la MotoGP”, s’enthousiasme Morbidelli. “Après la blessure, je me suis entraîné sur la Ducati Panigale en Hongrie et à Misano.”
“Au Balaton, cela s’est bien passé, je n’avais pas trop de douleur, et nous nous sommes bien adaptés à la nouvelle piste. C’était une journée positive et ça nous a apporté un bon boost d’énergie pour poursuivre notre convalescence et la préparation pour la seconde moitié du championnat.”

La chute de Franco Morbidelli au Sachsenring
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“La Desmosedici GP est une autre chose, nous verrons comment je me sens en Autriche, nous essaierons de progresser petit à petit. Nous allons tout aborder sous le bon angle pour essayer de faire le meilleur travail possible. Je suis impatient de reprendre le travail avec l’équipe et de faire ce que nous aimons, donner notre maximum tous les week-ends.”
Maverick Viñales, touché par une fracture à l’épaule gauche après une chute au Sachsenring, prévoit également de faire son retour ce week-end. De son côté, Somkiat Chantra, blessé à un ligament du genou droit en raison d’une chute en motocross, a manqué les deux derniers week-ends de course et ne sera pas apte à faire son retour au GP d’Autriche.
Honda et LCR peinent à trouver un remplaçant puisque Takaaki Nakagami, qui a pris sa place à Brno, s’est blessé à son tour, tout comme Iker Lecuona, qui devait être aligné à Spielberg, et Aleix Espargaró. Stefan Bradl, habitué aux remplacements chez Honda ces dernières années, ne souhaite plus disputer des courses, et Honda pourrait donc faire appel à Xavi Vierge, pilote de la marque en WorldSBK mais sans expérience du MotoGP.
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MotoGP, Davide Brivio, Aprilia : « je ne peux pas imaginer que les ingénieurs japonais aient oublié comment construire de bonnes motos »

L’ancien patron d’équipe de Yamaha et Suzuki, Davide Brivio a partagé son point de vue sur les difficultés de Honda et Yamaha.
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Jorge Martín a identifié comment progresser sur l’Aprilia

Jorge Martín a encore une connaissance très limitée de l’Aprilia. Alors que ses rivaux ont plus d’une demi-saison d’expérience avec leur moto, le champion en titre n’a eu droit qu’à 12 tours pendant la pré-saison avant de se blesser, puis un week-end à Losail lors duquel il restait diminué physiquement et qui s’est conclu sur une nouvelle blessure, avant son retour à Brno avant la trêve estivale.
Martín a montré des signes prometteurs lors de ce week-end tchèque, en prenant ses premiers points de l’année avec une encourageante septième place le dimanche. Pendant ce temps, Marco Bezzecchi a montré le potentiel de l’Aprilia en remontant au quatrième rang.
“Je pensais que Marco avait gagné la course parce que quand j’étais encore derrière le groupe, j’ai vu qu’il était premier. Mais, au final, ça n’a pas été le cas”, a commenté Martín, enthousiaste quant au potentiel de sa moto après avoir pourtant voulu quitter la marque : “Oui, je suis heureux pour Aprilia.”
Fort de son top 7 à Brno, Martín a confié son désir d’atteindre le niveau de Bezzecchi avec la RS-GP et de jouer le podium avant la fin de la saison. Après avoir uniquement piloté des Ducati en MotoGP, il doit encore s’adapter aux caractéristiques de l’Aprilia, notamment en entrée de courbe.
“Ce que j’ai surtout vu, c’est qu’ils arrivent à beaucoup plus refermer les trajectoires. Normalement, avec la moto que je pilotais avant, je manquais un peu de confiance dans la dernière partie du freinage et j’élargissais un peu, alors qu’avec cette moto je vois que je peux être plus sur les freins pour entrer dans les virages.”

Jorge Martín
Photo de: Aprilia Racing

“Et c’est ce qui me manque, ils le font alors que moi, je continue à élargir un peu. Je prends le point de corde, mais ensuite il faut que je relâche. Donc j’ai besoin de plus de tours pour comprendre à quel point je peux pousser. Dans les derniers tours [au GP de République tchèque], je l’ai fait et ça s’améliorait.”
“C’est un point sur lequel j’ai besoin de progresser, tandis que je me sens déjà très compétitif au point de corde et en sortie. Je dois juste améliorer un peu mes sensations et le turning.”
Pendant la pause des dernières semaines, Martín a maintenu un entraînement intensif pour continuer à améliorer sa condition physique. Il voit également une piste de progrès dans son travail avec Aprilia, au sein d’une équipe qu’il connaît toujours assez peu.
“J’ai travaillé dur cet été, et c’était extrêmement intense, donc je pense que je suis encore plus prêt que je ne l’étais à Brno. Maintenant, l’objectif est de progresser avec l’équipe et de continuer à se découvrir, parce que nous avons encore une longue saison devant nous. Nous allons continuer à grandir ensemble pour décrocher des résultats au plus vite.”
Avec Léna Buffa
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MotoGP, Ai Ogura : « lors des deux ou trois premières courses, je ne comprenais pas encore complètement la moto, et c’est peut-être ce qui m’a aidé à être rapide »

Le débutant de TrackHouse MotoGP, Ai Ogura, a fait un bilan sévère mais réaliste de sa première moitié de saison.
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Le meilleur d’Instagram cette semaine : Stoner roule en Andorre, Zarco encore un peu aux 8 Heures de Suzuka, Viñales a repris l’entraînement… (4-10 août)

Retrouvez le meilleur d’Instagram de la semaine du 4 au 10 août afin de ne rien manquer de ce réseau social incontournable.
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MotoGP, Alex Rins en péril : Yamaha serait prêt à mettre fin à son contrat pour laisser Jack Miller s’installer en 2025

Des rumeurs persistantes dans le paddock du MotoGP suggèrent que Yamaha pourrait mettre fin prématurément au contrat d’Alex Rins.
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MotoGP, Alex Marquez : « nous devons être réalistes, remonter 120 points c’est impossible »

Avec le championnat qui semble hors de portée, Alex Marquez a maintenant un objectif plus réaliste : terminer à la deuxième place.
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Les MotoGP passeront-elles la 5e au Balaton Park ?

C’est l’heure de la reprise pour le championnat MotoGP, qui entre dans sa seconde partie avec un gros programme sur les agendas jusqu’au Grand Prix final prévu à Valence au mois de novembre. Cette semaine, les pilotes s’affronteront au Red Bull Ring, un circuit qu’ils connaissent parfaitement, après quoi ils investiront un nouveau complexe, celui du Balaton Park.
Pour le retour du GP de Hongrie au calendrier, le championnat a accordé sa confiance à ce circuit né sur les rives du lac Balaton, à une heure de la capitale, Budapest. Une piste qui suscite la curiosité, au point que Ducati y a dépêché la semaine dernière l’ensemble de ses pilotes titulaires pour une journée de repérage qui pourrait bien leur donner un avantage lorsque viendra le moment d’y manier leur MotoGP.
Pour les autres, il faudra se contenter des informations transmises par les pilotes essayeurs de chaque marque, qui ont effectué un test sur place à la fin du mois de juin, ou bien se fier aux impressions de leurs collègues du championnat WorldSBK.
Ceux-ci ont disputé une épreuve au Balaton Park le mois dernier, un week-end intégralement dominé par Toprak Razgatlioglu et également marqué par quelques accidents frappants. Un carambolage ayant impliqué sept pilotes dans le deuxième virage a d’ailleurs valu à Iker Lecuona de manquer les 8H de Suzuka dans la foulée.
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Un circuit dangereux ?
Le double champion du monde Superbike Álvaro Bautista, qui court pour Ducati et occupe aujourd’hui le cinquième rang du championnat, a lui-même participé à ces courses. Il a décroché la troisième place de deux d’entre elles mais a chuté dans la dernière épreuve du week-end. Il a alors perdu l’avant de sa Panigale à grande vitesse dans le virage 8 de la piste, sa moto faisant ensuite plusieurs tonneaux pour finir sa course contre les barrières de sécurité.
Malgré cette mésaventure, et contrairement à certains pilotes comme Lecuona qui jugent que la sécurité de la piste est précaire, Bautista estime que le circuit n’est pas dangereux. “Franchement, après tout ce qui a été dit, je m’attendais à bien pire”, a-t-il déclaré à l’édition espagnole de Motorsport.com. “Disons que j’ai été positivement surpris. L’asphalte offre beaucoup d’adhérence.”
Aux yeux du quadragénaire, c’est aux pilotes d’évaluer les risques, et notamment à l’approche de la première chicane. “Je ne pense pas que ce soit un problème en MotoGP, car les pilotes de cette catégorie savent qu’ils ne peuvent pas prendre de risques excessifs. Mais les pilotes Moto2 et surtout les pilotes Moto3 devront être très prudents, en particulier dans le premier tour”, a-t-il prévenu.

Álvaro Bautista au Balaton Park
Photo de : Ducati Corse

En ce qui concerne les protections de bord de piste, Álvaro Bautista a noté quelques endroits où les limites du circuit sont étroites et devraient idéalement être ajustées. “Au virage 1, le mur est assez proche, ainsi qu’à l’extérieur du virage 5. Dans ces deux portions, si quelque chose se passe mal, ça pourrait être dangereux”, a-t-il souligné.
Reste que le Balaton Park est un tracé court de seulement 4,08 km, soit à peine plus long que le circuit Ricardo Tormo de Valence (4,01 km) et que le Sachsenring (3,67 km), et surtout lent. Toprak Razgatlioglu a bouclé le tour de la pole position avec une moyenne de 149 km/h, soit 5 km/h de moins que le précédent circuit le plus lent du WorldSBK, celui de Crémone.
“C’est un circuit très lent qui favorise les motos agiles. Que ceux qui le peuvent se débarrassent de leurs ailerons !”, a plaisanté Bautista, avant d’ajouter : “Avec les Superbike, on n’atteint la cinquième vitesse que dans une ligne droite, et on rétrograde immédiatement. En fait, étant donné que les MotoGP peuvent ajuster leurs rapports de boîte et leurs pignons, il se peut qu’elles ne passent même pas la cinquième.”
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À la rencontre du Dr Ángel Charte, directeur médical du MotoGP

Les fidèles du MotoGP sont habitués à voir son nom apparaître dans les moments difficiles, ceux où l’on attend des nouvelles d’un pilote victime d’un accident suffisamment grave pour qu’il soit pris en charge par les médecins. Pourtant, on connaît peu le Dr Ángel Charte, celui qui est à la fois l’ange gardien des pilotes et le passeur des informations au public lorsque l’un d’eux va mal.
L’Espagnol, qui cumule plus de 30 ans d’expérience en médecine et est chef de service à l’hôpital universitaire Dexeus, a imprimé son style, très différent de celui du Dr Claudio Costa qui, à une tout autre époque, a posé les fondements de ce lien indéfectible entre ces hommes qui prennent tant de risques en piste et ceux qui les bichonnent, les sauvent parfois, lorsque leur corps est malmené.
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La restructuration et le renforcement du département médical du MotoGP se sont opérés sur plusieurs années, impulsés par la mort de Marco Simoncelli en 2011. Aujourd’hui, la Clinica Mobile n’est plus présente sur les circuits, remplacée par un système beaucoup plus vaste dont le Dr Charte est la cheville ouvrière. Il est devenu le directeur médical du championnat l’année qui a suivi le drame de Sepang.
“Carmelo Ezpeleta m’a contacté à l’hôpital par l’intermédiaire du Dr Xavier Mir, l’un des meilleurs spécialistes travaillant depuis de nombreuses années avec le MotoGP et ses pilotes, afin de mettre en place une unité spéciale pour les patients en état critique et semi-critique”, se souvient le Dr Charte dans une interview accordée à l’édition espagnole de Motorsport.com.
“J’ai proposé une structure entièrement nouvelle, en plaçant deux unités de soins intensifs capables de fonctionner sur le circuit. Nous avons environ 1200 à 1300 accidents par an, dont huit ou neuf qui sont graves ou très graves. Nous donnons aux pilotes gravement blessés une chance de survivre”, explique-t-il.
Donner une chance de survie, voilà donc la mission essentielle que se fixe le Dr Ángel Charte. Nous poursuivons la conversation afin de mieux connaître sa manière de travailler et de voir les choses dans ce rôle si singulier.
Qu’est-ce que cela signifie de troquer la blouse d’hôpital contre une combinaison de course ?
Je combine à la fois l’hôpital et le championnat du monde de MotoGP. Je suis chef de l’unité de soins intensifs et de médecine interne de mon hôpital, et j’ai la responsabilité qu’implique un sport que, d’une certaine manière, je ne qualifierais pas de dangereux car il ne l’est pas, mais qui comporte certains risques : le monde des sports mécaniques. Ce n’est pas un monde facile, ce n’est pas du football. Et au cours de ces 14 années, les résultats ont été fructueux.
Malheureusement, j’ai connu deux décès : Luis Salom (2016) et Jason Dupasquier (2021). Mais les pilotes quittent toujours le circuit en vie. Ils repartent toujours vivants. Lorsque nous arrivons à l’hôpital de référence dans chaque pays, si les blessures sont incompatibles avec la vie, malheureusement, il n’y a rien d’autre à faire. Mais du circuit à l’hôpital, ils repartent toujours vivants.

Le Dr Ángel Charte, ici avec Pol Espargaró.

Comment voyez-vous les pilotes MotoGP par rapport aux autres athlètes ?
Ce n’est pas facile d’être un pilote de MotoGP. Ils ne le deviennent pas du jour au lendemain, ils sont formés dès l’enfance. Ils comprennent parfaitement les risques. Ils courent depuis de nombreuses années et savent parfaitement maîtriser tous leurs mouvements. On me demande souvent si un pilote est dingue et je réponds toujours la même chose : je n’ai pas rencontré de pilote qui soit dingue au cours de ces années. J’ai rencontré des pilotes techniques, des pilotes plus agressifs, mais des fous ? Aucun. Ils gèrent parfaitement la peur, ils savent exactement ce qui est en jeu. La seule différence entre un hôpital et le MotoGP, c’est qu’ici on ne sait jamais ce qu’on va trouver quand on est appelé ou quand il y a un drapeau rouge.
Quelle est la guérison la plus incroyable dont vous ayez été témoin chez un pilote ?
J’en ai vu beaucoup, et pas mal récemment. Par exemple, Pol Espargaró, Tito Rabat, Michele Pirro… Des blessures très graves qui ont nécessité des actions médicales intensives et limitées. Ceci étant dit, d’autres pathologies peuvent apparaître plus tard, comme des traumatismes crâniens qui nécessitent un suivi. Récemment, le pauvre Luca Marini a eu une blessure très sérieuse à la tête, Jorge Martín a eu 11 côtes cassées.
Ce qui me frappe chez eux, c’est leur capacité de récupération. Leur vie, c’est le moteur, la moto, et c’est une chose pour laquelle j’ai énormément d’estime. Ils sont faits différemment. Ils sont humains, comme nous tous, et leur capacité de récupération est due au fait qu’ils ont été entraînés depuis leur plus jeune âge. C’est la réalité.
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Il y a parfois une controverse au sujet des processus de récupération accélérés pour certains pilotes, qui reviennent très vite à la compétition après s’être blessés. En tant que médecin, comment pensez-vous que ces comportements devraient être contrôlés ?
Quand j’ai commencé, il y avait des lacunes que j’ai jugé nécessaire de signaler à la commission médicale de la FIM afin qu’elle fixe certaines limites, non seulement pour le pilote [blessé] mais aussi pour la sécurité des autres pilotes. C’est ce qui s’est passé et cela continue d’évoluer chaque jour. Les pilotes veulent courir parce qu’ils adorent ça, et franchement, parfois il faut dire non. Et non, ça veut dire non. Ils n’aiment pas ça, mais ils comprennent que c’est pour leur bien. Les pilotes veulent toujours courir, c’est ce qu’ils veulent le plus, et dire à un pilote qu’il ne peut pas courir peut provoquer une certaine agressivité.
Quel est le moment le plus critique que vous ayez vécu sur un circuit ?
Fondamentalement, les décès de Luis Salom et de Jason Dupasquier. Cela m’a beaucoup marqué. Non pas que je ne sois pas habitué à ces pathologies – je les vois tous les jours à l’hôpital – mais parce que Luis et moi étions proches. C’était un homme tout à fait charmant. Et puis la malchance qu’il a eue… Luis était un type fantastique… Ça m’a profondément affecté et j’ai pleuré. La mort de Dupasquier a également été très dramatique. Beaucoup disent que je suis comme un père pour eux, mais sur le moment je ne demande pas le nom du pilote. Quand je dois agir, j’agis. Le nom n’est pas ce qui m’importe. Ce qui compte, c’est de faire en sorte qu’ils s’en sortent vivants.
La santé mentale est aussi devenue un sujet important dans le sport de haut niveau, et cela a été particulièrement le cas pour deux pilotes qui ont subi une forte pression en raison de blessures graves et de séquelles : Marc Márquez et Jorge Martín. Comment gère-t-on la santé mentale en MotoGP ?
La santé mentale est l’un des paramètres ayant reçu le plus d’attention ces derniers temps. Je crois que la santé mentale contribue grandement à l’évolution d’un pilote et de tout athlète de haut niveau. Il y a eu la santé mentale de Marc Márquez, qui a été absent pendant longtemps à cause d’une blessure qui n’a pas pu guérir correctement, pour diverses raisons que je n’évoquerai pas, ou encore la malchance du pauvre Jorge Martín. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase où l’on applique des protocoles de santé mentale.
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D’un point de vue médical, existe-t-il des situations miraculeuses ou tout simplement des souffrances qui sembleraient excessives pour pouvoir courir en MotoGP ?
C’est une question difficile. Je crois que les miracles existent. Dans le domaine de la santé, c’est le cas, et pas seulement en MotoGP, mais aussi dans les hôpitaux. Il y a un halo spécial. Par ailleurs, comme je l’ai dit précédemment, les pilotes gèrent parfaitement la peur. Ils savent ce qui est en jeu. Ils ne sont pas faits comme nous. Oui, ils sont spéciaux. Parfois, ils se rétablissent plus vite que prévu. Vous pensez qu’un pilote sera indisponible pendant quatre semaines, et à la deuxième semaine, il est déjà prêt à courir.
Ce sport s’apparente parfois à un saut dans le vide. Comment les pilotes font-ils face aux drames ?
Je vais vous dire quelque chose qui peut plaire ou ne pas plaire. En cas de malheur, un pilote MotoGP essaie de se plaindre le moins possible, mais il en souffre. Lorsque le drame frappe vraiment, le pilote se rend compte qu’il ne s’agit pas d’une plaisanterie, mais il essaie de tourner la page le plus vite possible, sans quoi il ferait erreur. Il sait ce qu’est ce sport. Il connaît les risques qu’il encoure, il l’accepte, il souffre en silence, mais il ne s’y attarde pas, car cela nuirait mentalement à son professionnalisme.
Je crois que nous avons tous peur de la mort d’une manière ou d’une autre. S’ils y pensent, ils ne vous l’avoueront jamais. Si vous y prêtez attention, beaucoup d’entre eux ont leurs rituels avant de prendre la piste : il y en a un qui fait un signe de croix, un autre qui touche le sol, etc. Ils ont des croyances sur ce que l’on appelle théoriquement la chance, mais ils savent exactement ce qui les attend.
Comment expliquer médicalement que le cœur d’un pilote puisse battre à 200 pulsations par minute pendant 45 minutes ?
Eh bien, il produit de l’adrénaline en roulant à 340 km/h. Pensez-vous qu’il a l’impression de rouler à 340 km/h et qu’il pourrait mourir ? Non, à ce moment-là, je ne pense pas. Il est immergé dans son métier, dans ce qu’il aime, à savoir la course. Plus il court, mieux il va.
Les pilotes retiennent-ils vraiment leur souffle dans les derniers tours d’une course ?
C’est une histoire surprenante, mais la circulation sanguine s’arrête. Je n’ai pas pu le vérifier, bien que l’on dise que certains pilotes retiennent leur souffle, mais c’est évident. Dans les derniers tours, leur rythme cardiaque monte à 200-220, proche d’une tachycardie paroxystique. Ce qui me surprend chaque jour, c’est leur capacité à surmonter, leur volonté, leur habileté à réussir. Parfois, quand je rentre à l’hôpital et que je pense à la course qui vient d’avoir lieu ou que j’en entends parler, je me dis que ce sport demande vraiment une force mentale incroyable.

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MotoGP : « le cauchemar de Pecco Bagnaia a commencé avant l’arrivée de Marc Marquez comme coéquipier », mais qui a dit ça ?

L’annonce de l’arrivée de Marc Marquez chez Ducati pour la saison 2025 pourrait aussi être à l’origine des difficultés de Pecco Bagnaia.
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MotoGP, Valentino Rossi : « avec Pecco Bagnaia, on s’entend mieux sur la piste qu’avec Franco Morbidelli »

Valentino Rossi est revenu sur les rivalités avec ses propres protégés, notamment Franco Morbidelli et Francesco Bagnaia.
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