Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Franco Morbidelli admet avoir conduit “avec le cœur” plus qu’avec la raison lorsqu’il a pris les commandes du GP du Qatar peu après le départ. Bien parti depuis la deuxième ligne, il a su profiter d’un contact entre les frères Márquez pour s’installer en tête, une position qu’il a ensuite tenue pratiquement toute la première moitié de la course.
Marc Márquez, futur vainqueur, a rapidement déclaré ne pas s’être soucié le moins du monde de cette place occupée par Morbidelli durant dix tours, tant il était persuadé que celui-ci en faisait trop et ne tiendrait donc pas jusqu’à l’arrivée. Samedi, déjà, dans le format sprint, l’Italien avait connu une importante dégradation pneumatique et vu sa troisième place fortement menacée pour finalement la conserver de justesse.
“J’avais le sentiment d’avoir les choses sous contrôle mais ça n’était clairement pas le cas”, a-t-il concédé auprès du site officiel du MotoGP. “J’ai vu que le groupe me rattrapait puis quand j’ai vu Maverick [Viñales] et Marc me dépasser, ils avaient pas mal de vitesse en plus par rapport à moi et je me suis dit qu’ils avaient mieux contrôlé leurs pneus au début de la course. Ça m’a fait paniquer un peu et je me suis mis à contrôler mes pneus, encore plus que je ne le faisais déjà.”
“Puis, je suis arrivé aux sept derniers tours de la course et j’avais encore de la gomme, alors j’ai poussé à nouveau, il y avait de la performance. Avec le recul, j’aurais dû mieux utiliser mes pneus et mieux gérer la première baisse pour ne pas relâcher à ce point.”
VIDÉO – RÉSUMÉ : Les meilleurs moments du GP du Qatar
Questionné pour savoir s’il a conduit plus avec sa tête ou avec son cœur quand il était en tête, Morbidelli a fait son mea culpa : “Sûrement plus avec le cœur, parce que je n’ai pas bien géré la dégradation du pneu. Au début, même si j’avais l’impression d’être fluide, apparemment je n’ai pas bien usé les pneus. En réalité, quand j’ai compris que j’aurais dû me retenir un peu plus, je l’ai trop fait. Et au final, j’avais à nouveau un très bon potentiel justement parce que je m’étais trop retenu à un moment donné.”
Morbidelli s’est soudain fait avaler par trois pilotes dans le 11e tour, puis par Johann Zarco dans la foulée. Il a toutefois réussi à reprendre le Français à trois boucles de l’arrivée. “Johann était vraiment très rapide et je voyais qu’il avait un très bon potentiel. Mais à la fin j’avais plus de gomme et j’ai donc pu le dépasser au virage 1. Je pense que j’avais plus de potentiel à la fin parce que j’avais plus de gomme.”
Un podium sans la cérémonie
Déjà troisième du sprint samedi, Morbidelli a finalement doublé ce résultat dimanche, la pénalité reçue par Maverick Viñales l’ayant fait monter d’un cran. “Je suis désolé pour la pénalité de Maverick. Il a fait une super course, il était incroyablement rapide. Ça n’enlève rien à cette super vitesse qu’il a eue”, assure le pilote VR46.
“C’est vraiment dur pour les nerfs d’avoir ce temps d’attente”, ajoute Morbidelli, qui a dû patienter près d’une heure pour connaître le verdict des commissaires. “En plus, j’ai déjà eu cette expérience l’année dernière avec le podium d’Acosta en Indonésie, donc je savais que ça pouvait être stressant. Mais cette fois, l’issue a été heureuse. Quand ils ont communiqué que j’avais le podium, c’était super !”

Franco Morbidelli a reçu le trophée de la troisième place au stand.
Photo de: Media VR46
Ce podium, le deuxième de Morbidelli cette saison, est arrivé alors que Valentino Rossi était à Losail ce week-end et qu’il a apporté à son équipe un soutien très ressenti. “C’est génial ! Vale le mérite, sa présence valait une très bonne performance sur l’ensemble du week-end et on a réussi à le faire, j’en suis très content”, souligne le pilote.
“Dans les dix premiers tours de la course, quand j’étais en tête, je pensais au fait qu’il devait s’amuser en regardant la course, avec sa moto au sommet. Je suis vraiment satisfait de la performance de ce week-end, et ce podium qui arrive après-coup est une très bonne manière de le terminer.”
À titre personnel, Morbidelli, qui conforte sa quatrième place au championnat, gardera en lui les émotions que lui a procurées le fait d’être en tête du Grand Prix. Fort des enseignements qu’il en retire, il ne compte pas s’arrêter là. “Je n’avais plus mené une course depuis l’Argentine en 2023, et c’était une course sprint donc c’est un petit peu différent. Aujourd’hui, ça a duré dix ou 11 tours, donc beaucoup plus longtemps, et c’était génial. J’en veux plus !”
Avec Giacomo Rauli
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Franco Morbidelli
Team VR46
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