Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Franco Morbidelli ne s’est pas fait des amis à Mandalika. En sprint comme en course principale, son agressivité a été jugée excessive par certains de ses rivaux, même celui avec qui il partage de garage de l’équipe VR46, Fabio Di Giannantonio. Ce dernier a pris la huitième place du sprint, 0″026 derrière Morbidelli, après un long duel dans la deuxième partie de l’épreuve.
Di Giannantonio estime qu’en répliquant de manière agressive à chacun de ses dépassements, Morbidelli l’a privé d’un meilleur résultat samedi. “Les sensations sur la moto étaient excellentes, je pense que j’avais le rythme pour être plus haut dans la hiérarchie”, a-t-il déclaré selon GPOne. “Malheureusement, mon coéquipier a encore ruiné ma course avec des dépassements stupides.”
La petite phrase n’a pas perturbé Franco Morbidelli, qui s’est défendu en estimant que si son coéquipier avait véritablement été plus performant, il n’aurait pas eu de difficulté à creuser l’écart. “J’étais probablement un peu plus lent et il a essayé de me doubler mais je suis repassé devant à chaque fois”, a-t-il justifié.
“J’étais plus lent mais il a eu du mal à me doubler donc il n’a pas pu le faire. Il n’était probablement pas beaucoup plus rapide que moi, juste un peu plus rapide pour avoir l’impression de pouvoir me doubler. Mais quand il était devant moi, je pouvais repasser devant, donc on était à un niveau similaire.”
Morbidelli n’a clairement pas changé d’approche pour la course principale puisqu’il a fait un nouveau mécontent en la personne de Jack Miller. Ce dernier l’a même tenu indirectement responsable de sa chute après une manœuvre encore une fois jugée agressive.
“Frankie m’a doublé entre les virages 11 et 12”, a expliqué l’Australien. “La seule raison pour laquelle nous n’avons pas eu de contact, c’est parce que j’ai entendu une moto. En coupant les gaz, j’ai entendu une moto, ‘BRAAAA’, qui arrivait sur moi… Je suis sorti de la trajectoire, Diggia est aussi passé et la fois suivante où j’ai incliné la moto sur le côté gauche, je suis tombé. Les pneus étaient un peu sales après que j’étais passé hors de la trajectoire.”

Jack Miller après sa chute.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Di Giannantonio, cette fois bénéficiaire de la manœuvre à en croire Miller, a assuré ne pas en avoir un souvenir clair, avant de manier les mots entre nouvelle pique pour Morbidelli et défense de son pilotage : “C’est possible. Ce ne serait pas inhabituel. Je ne me m’en souviens pas mais ça ne me surprendrait pas.”
“Aujourd’hui c’était de la course, donc ça allait”, a-t-il ajouté.
Morbidelli met en avant ses échanges avec Crafar
Interrogé sur les critiques de Jack Miller, Franco Morbidelli s’est livré à une longue réponse dimanche. Il a évoqué les difficultés d’un pilote à accepter un dépassement mais surtout ses multiples discussions avec Simon Crafar, président du collège des commissaires cette année, puisqu’il a été régulièrement convoqué pour différents incidents, et a eu du mal à s’adapter à certaines injonctions.
L’Italien assure avoir appris de ces échanges et estime que les manœuvres dont il a été l’auteur à Mandalika rentraient parfaitement dans le cadre de ce qui est autorisé : “C’est un sujet vraiment intéressant. J’ai entendu quelques plaintes au sujet de mes dépassements [samedi et dimanche].”
“Je dois dire que Simon est vraiment sur le coup. Il étudie mes dépassements d’une façon très clinique. On a beaucoup parlé de mes dépassements et je me reconnais vraiment dans le jugement de Simon. Je respecte le jugement de Simon, et tout le monde devrait le faire. Tout le monde devrait s’identifier au jugement de Simon, qui est vraiment, vraiment juste, constant et clair dans ses explications.”
“Même si on sait tous que je suis un pilote agressif, que j’attaque dès que je le peux, que je me place devant dès que je le peux. Parfois je fais des erreurs, oui, mais je n’ai jamais de mauvaise intention. Cette année, j’ai passé du temps dans le bureau de Simon.”

Franco Morbidelli se dit inspiré par ses échanges avec le directeur du panel de commissaires.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“On a beaucoup parlé, il m’a beaucoup parlé, il m’a expliqué comment un dépassement devait être amené par un pilote dans le MotoGP actuel, dans lequel il est très dur de doubler parce que quand on est derrière quelqu’un, le potentiel réduit dans une proportion importante. En tout cas, la vitesse de la moto est très difficile à compenser.”
“Si on veut doubler dans une catégorie aussi difficile, si on sent qu’on peut le faire, il faut le faire – évidemment, sans mettre l’autre pilote en danger, sans toucher l’autre pilote, sans forcer l’autre pilote à passer hors de la piste… Sans être dangereux, c’est la limite. J’essaie toujours de respecter cette limite et Simon veut que le pilote respecte cette limite. Il a très bien fait cela cette année. On devrait tous s’appuyer sur le jugement de Simon.”
“Je sais que c’est dur d’accepter un dépassement, je sais qu’avec un dépassement comme celui de Marc [Márquez] sur Joan [Mir] au Japon, quand on sort large, on perd peut-être plus de temps que ce qu’il faudrait – c’est un peu frustrant mais ça reste pour la course. Pour moi, c’est totalement acceptable. C’est ce que le public veut voir, c’est ça la course, ou ça l’est principalement.”
“Ce que je pense, c’est qu’on a un bon arbitre, disons. J’ai souvent parlé avec lui et j’ai payé le prix de ses décisions cette année. Je dois dire que chaque décision était la bonne. On discute beaucoup, il m’explique beaucoup de choses. J’ai changé ma façon d’être tout en restant le même, agressif mais dans les limites du jugement de Simon. Je comprends, je comprends totalement [l’agacement des autres]. Je ne vois pas l’intérêt de trop se plaindre.”
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |