Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Joan Mir a chuté après un contact avec Jack Miller pendant la course sprint au MotorLand Aragón, ce qui a provoqué son abandon. La colère du Majorquin était immédiatement visible, puisqu’il a eu l’impression de n’avoir aucun contrôle et d’avoir frôlé une chute plus sérieuse. Interrogé sur l’incident, Mir a renvoyé la balle dans le camp de Miller.
“C’est plutôt à lui qu’il faudrait demander ce qu’il s’est passé”, a commenté le pilote Honda. “La conséquence de ces actions a été mon abandon. Je n’ai pas pu finir la course à cause de sa manœuvre. Il n’avait aucun contrôle, on s’est touchés et j’allais directement dans le mur. J’ai dû freiner dans les graviers et je suis tombé. Je connais les conséquences mais je ne connais pas les raisons.”
“Je ne vais pas plus en dire parce que je vais vous laisser juges de l’action et de la pénalité, si elle est suffisante. C’est tout.”
Mir a finalement développé son opinion, en jugeant le long-lap infligé à Miller était une pénalité bien trop légère pour une manœuvre de la sorte. Il s’est même rendu auprès des commissaires afin d’obtenir une explication : “Sur les images, ils n’ont pas montré la manœuvre, mais la direction de course a tous les angles pour voir ce qu’il s’est passé. Après la course, j’y suis allé avec Alberto [Puig, team manager de Honda] pour voir un peu comment ils abordent ce genre d’action et sincèrement, j’ai été surpris et déçu. Le mur était très proche.”

Joan Mir
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Dans cette manœuvre, il a perdu sa course parce qu’il a essayé de doubler alors qu’on était dans le top 8 ou le top 9, il n’y avait aucune raison de faire cette manœuvre. Il l’a faite, il a détruit ma course et il n’a reçu qu’un long-lap. Pour moi, ce n’est pas suffisant pour ce genre de manœuvre. Mais je ne sais pas. On verra quelle punition plus lourde il pourrait y avoir parce qu’un dépassement plus dur que celui que j’ai subi de la part de Jack, c’est difficile.”
Miller piégé par le très faible niveau d’adhérence
Jack Miller ne s’est pas défilé et a reconnu sa responsabilité. L’Australien a expliqué la manœuvre, lors de laquelle il est sorti de la trajectoire pour tenter le dépassement, ce qui l’a contraint à passer sur une partie sale et lui a fait perdre le contrôle de sa Yamaha.
“Je sentais que j’avais un meilleur rythme que les gars autour du moi et j’avais du mal à doubler”, a expliqué Miller. “Au virage 12, j’ai tenté le dépassement. J’étais très bon sur les freins à cet endroit.”
“J’ai dû prendre une trajectoire plus serrée que ce que j’avais anticipé et dès qu’on sort de la putain de trajectoire, il n’y a pas d’adhérence. La moto est partie à 90°, je glissais, j’ai fait tout ce que je pouvais pour éviter le contact avec Joan mais malheureusement, on s’est touchés. Quand on s’est touchés, ma moto a repris le grip et ça m’a envoyé dehors.”
“J’ai merdé, j’ai eu un contact”, a-t-il néanmoins reconnu, avant de présenter également ses excuses à Mir sur les réseaux sociaux. “Vous savez, on dit que si on ne profite pas d’une opportunité, on n’est plus un compétiteur. La porte était ouverte, j’ai essayé de faire en sorte que ça fonctionne.”
C’est ma première infraction cette saison et c’était une tentative de dépassement légitime. Sur la caméra embarquée, on peut voir que j’étais proche et que j’essayais de doubler.
Miller s’en est tiré avec un long-lap parce qu’il n’a pas de passif cette saison. C’est l’explication que lui ont donnée les commissaires lorsqu’il s’est rendu dans leur bureau : “Je crois que Puig et Joan y sont allés, mécontents, pour dire que la pénalité aurait dû être plus grosse, mais d’après ma compréhension, il y a une échelle, ça s’accumule. C’est ma première infraction cette saison et c’était une tentative de dépassement légitime.”
“Sur la caméra embarquée, on peut voir que j’étais proche et que j’essayais de doubler. Je ne m’attendais pas à avoir cette énorme glissade sur la putain de partie sale. Mais comme je l’ai dit, c’est putain de difficile de rouler ici.”

Jack Miller
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Miller sent qu’il a été piégé par une accumulation d’éléments très défavorables, entre sa position de départ lointaine, une piste où peu de virages permettent de prendre des trajectoires alternatives et un circuit très sale en dehors des zones gommées, ce qui ne fait que renforcer les problèmes.
“Putain, c’est difficile de partir 14e, surtout ici, parce qu’il n’y a vraiment qu’une trajectoire. Le problème est que non seulement, il n’y a qu’une trajectoire, mais quand on tente un dépassement, le pneu est sale pour les deux virages suivants sur ce côté, et putain, on ne peut rien faire.”
“J’ai été plus doublé après le long-lap qu’avant parce que je suis passé dehors et et que j’avais des merdes sur mes pneus. Au virage 12, je n’avais pas de grip, puis au virage 14 je n’avais pas de grip, et les gars me doublaient. Les mecs n’avaient pas mon niveau, ils pouvaient me doubler. J’ai juste essayé de nettoyer les pneus.”
Miller avait rencontré le même problème lors de sa tentative sur Mir, mais il a pu en tirer les leçons pour réaliser un dépassement sur Johann Zarco plus tard dans la course : “Dès que j’ai roulé sur les merdes, j’ai essayé de m’arrêter. J’ai fait fonctionner ce dépassement plus tard dans la course, parce que j’ai eu cette expérience avec Mir : j’anticipais l’énorme glissade qui arrivait en passant dans la partie sale. Je m’y attendais, j’ai eu une grosse glissade, c’est revenu.”
“J’ai perdu l’avant, Zarco était là mais j’étais assez proche pour le doubler, à l’intérieur au dernier virage. On ne veut jamais faire tomber un autre. OK, il est passé dans les graviers… Mais c’était de ma faute.”
Dans cet article
Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
Jack Miller
Joan Mir
Honda HRC
Pramac Racing
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