Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Alors que Honda pensait avoir une solide chance de quitter la dernière catégorie de la grille d’évaluation des concessions en poursuivant sur sa lancée d’une belle série de résultats cet automne, la course sprint disputée ce samedi à Valence a porté un coup d’arrêt à ces espoirs. Il s’agit de la seule marque à avoir manqué les points dans cette première confrontation du week-end, avec pour meilleur positionnement la dixième place de Johann Zarco.
Les deux pilotes de l’équipe d’usine, eux, se sont fait hara-kiri dès le deuxième tour. C’est Joan Mir qui est en cause, ayant emmené au tapis Luca Marini en tentant de le dépasser. Une faute qu’il assume pleinement et pour laquelle les commissaires sont même allés jusqu’à le sanctionner cet après-midi : il devra effectuer un long-lap en course.
“En dépassant Luca, j’ai perdu l’avant et je l’ai fait tomber”, raconte Joan Mir, qui rencontrait la presse avant d’être convoqué par les commissaires et estimait alors que “s’ils [le] pénalisent pour ça, personne ne dépassera plus”.
“Je suis vraiment désolé, on ne voudrait jamais que ces choses-là arrivent. Je suis désolé pour lui et pour l’équipe. Je n’ai pas l’habitude de faire des choses comme ça. C’était ma faute, mais je n’ai pas fait de manœuvre dingue, rien de fou. J’étais juste en train de le dépasser et je pense que j’en avais plus.”
Les deux hommes étaient alors en lutte pour la 11e place, à un stade où les écarts étaient encore suffisamment réduits pour laisser l’espoir de remonter dans les points. Pour Mir, ce n’était qu’une question de temps, alors qu’il avait connu un premier tour mouvementé.
“Au deuxième virage, Binder m’a fait sortir de la trajectoire et j’ai perdu trois ou quatre places, y compris face à Luca”, raconte-t-il. “Et à ce moment-là, je dépassais, j’essayais de récupérer une position dans laquelle je serais à l’aise pour ensuite véritablement lancer ma course.”
“Au virage 1, j’étais vraiment derrière lui, ensuite j’ai redressé la moto et j’étais bien parallèle pour le freinage. C’était probablement un mélange entre un pneu un peu froid, le fait qu’on était dans le deuxième tour… Mais le point de freinage n’était pas dingue. Bref, je suis désolé pour lui et j’espère que demain on aura une autre chance et qu’on pourra saluer cette année avec un bon résultat, pas comme ça !”
La perte de concessions désormais peu probable
Luca Marini n’a pas souhaité accabler son coéquipier lorsqu’il a été interrogé par les médias. En revanche, il accorde plus d’intérêt aux circonstances qui les ont menés à cette situation. “Je ne veux pas parler de la chute parce que j’ai déjà discuté avec Joan et c’est juste qu’on a beaucoup de mal”, explique-t-il. “Ça n’est pas facile pour nous ici, on manque de performance et je pense qu’il faut qu’on se concentre plus là-dessus. Tous les autres constructeurs sont devant nous et, pour le moment, on n’arrive pas à se battre avec eux.”
Le fait est que ce double abandon n’est pas sans conséquences. Ajouté au score vierge des pilotes LCR, il limite à présent les espoirs de tout le clan Honda. Pour quitter le dernier groupe de concessions, il lui manque encore neuf points au championnat constructeurs, lequel ne prend en compte que le résultat du pilote le mieux classé. Cela veut donc dire qu’il faut que l’un des pilotes termine au moins septième dimanche.
“Je crois que personne dans l’équipe ne veut des concessions. On veut pouvoir dire qu’on a pu inverser la situation. Mais il est vrai que ce week-end, on rencontre plus de problèmes que ce à quoi on s’attendait”, admet Joan Mir, qui explique cela par un asphalte en mauvais état, le froid ambiant et l’utilisation de pneus qui conviennent moins bien aux RC213V ce week-end.
“Le seul qui arrive à avoir quelque chose ce week-end, mais sans que ça soit dingue non plus, c’est moi. On a plus de mal que les week-ends précédents, que ce soit moi ou mes coéquipiers. On a plus de mal que ce à quoi on s’attendait sur cette piste, c’est la réalité. Si vous m’aviez demandé jeudi si on allait avoir du mal à marquer neuf points, je vous aurais dit probablement pas, mais maintenant… Il va falloir que je fasse une bonne course demain pour essayer de les perdre !”
Luca Marini, lui, veut encore y croire : “Demain, il faudra voir comment sera la météo, puis prendre un bon départ et terminer parmi les sept premiers. Tout peut arriver dans la course longue alors je crois que ça reste un objectif réalisable.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |
