Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Dans une semaine se tiendront les 8 Heures de Suzuka, épreuve phare de la saison du championnat du monde d’endurance. Pour Johann Zarco, de nouveau engagé sur la Honda officielle, ce sera l’occasion de viser un deuxième succès consécutif dans une course prestigieuse. Le Français est parti au Japon dès mercredi, pour quelques jours de repos à Osaka avant de passer une semaine entière à Suzuka. Mais pour Luca Marini, cette épreuve marquera plutôt un souvenir très douloureux.
Au mois de mai, l’Italien a participé à un test à Suzuka en vue d’une potentielle participation. S’il a vite été acquis qu’il ne pourrait y participer en raison de sa grande taille, alors que la moto est à la base préparée pour Takumi Takahashi, il a continué les essais et il est lourdement tombé. Touché par un pneumothorax, une luxation de la hanche gauche, des lésions ligamentaires au genou gauche, une fracture au sternum et une autre à la clavicule gauche, il a dû manquer trois Grands Prix en MotoGP.
Retentera-t-il l’expérience à Suzuka ? “Non, non, ça va aller comme ça !”, a préféré ironiser Marini, pour qui le circuit est tout simplement trop dangereux pour la moto : “Je pense qu’en MotoGP, on est habitués à une très bonne situation par rapport aux circuits et aux travaux qu’on demande. Tout le travail qu’il y a eu au cours des années avec la Commission de sécurité, entre tous les pilotes et la Dorna, a mené à des standards de sécurité vraiment excellents.”
“Si je dois dire la vérité, en Superbike il y a encore quelques pistes un peu plus dangereuses – il est vrai que les motos vont un peu moins vite, mais à mon avis, on pourrait mieux faire. [Suzuka] est une très belle piste sur laquelle aller rouler, mais il faut savoir qu’à chaque virage, si on tombe, on se prend le mur. Après, ça peut bien tourner ou mal tourner. Pour moi, ça aurait pu être bien pire, alors je m’estime assez chanceux.”

Luca Marini
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Assurément, quand j’étais là-bas, je n’ai jamais pensé que ça pouvait être aussi dangereux”, a-t-il ajouté. “Mais ensuite, quand vous avez un accident, vous comprenez ‘peut-être que chaque virage où je vais chuter, je vais percuter le mur’. Ce n’est pas si agréable. Vous pouvez peut-être avoir de la chance et vous en tirer sans problème, mais peut-être qu’avec de la malchance, vous pouvez subir des blessures bien pires que les miennes ; elles étaient importantes, mais auraient pu être bien pire. J’en suis heureux…”
“Mais, je ne sais pas. Je pense que la situation pour les Japonais est très claire concernant la piste. Donc s’ils ne changent pas, peut-être qu’ils veulent que la piste reste comme ça, mais pour l’instant c’est quelque chose qui a trait à la culture. Peut-être qu’ils veulent être des samouraïs.”
Des murs trop proches
Le MotoGP avait délaissé Suzuka après l’accident mortel de Daijiro Kato, tandis qu’il y a trois ans, Gino Rea s’était lourdement blessé lors des essais libres des 8 Heures. Plusieurs zones du circuit sont dangereuses, avec des murs à proximité, et c’est ce qui a entraîné la lourde blessure de Marini au virage 2.
“En rétrogradant, je suis passé au neutre entre la quatrième et la troisième vitesse, et ensuite je n’ai pas été assez rapide pour prendre l’embrayage. Parce que j’ai vu le mur assez proche et je m’attendais, uniquement avec le frein, sans le frein moteur… Je pensais que ça ne suffirait pas, donc j’ai essayé de me diriger vers le deuxième virage. Parce qu’il y a un virage 1 rapide et ensuite un virage 2 plus lent.”
“Dans cette direction, il a une grande zone de dégagement, mais pas [si on tire] tout droit. Au moment où j’ai fait ce mouvement – pour attraper l’embrayage et aller dans cette direction –, la troisième vitesse s’est enclenchée, j’ai perdu l’arrière et j’ai simplement glissé. C’était un crash ‘standard’, normal […], pas de gros problème. Ensuite, il y avait trois ou quatre mètres de graviers et ensuite j’ai commencé à faire des roulés boulés, et j’ai heurté le mur encore trop vite.”

Les zones de dégagement sont courtes à Suzuka.
Photo de: Kusudo Aki
Malgré ces murs trop proches qui suscitent un réel danger, Luca Marini a apprécié le tracé et notamment le dénivelé important et les virages relevés : “Je pense que c’est un super circuit parce qu’il est old school. Des bankings dans les virages, des montées, des descentes, de l’herbe sur les côtés… C’est bien, parce que quand c’est entièrement asphalté, c’est très facile. Je sais qu’il est dangereux avec l’herbe, OK, mais dans les bons endroits, ça va.”
“Mais, en particulier, la façon dont ont été dessinés les virages et le banking dans les virages fait une grande différence. Parce qu’à la TV ou sur toutes les vidéos que j’ai regardées avant d’aller à Suzuka, il n’y avait pas l’air d’y avoir autant de banking. Mais quand vous pilotez sur le circuit, il y en a beaucoup et cela donne aux pilotes un très bon feeling. La moto est toujours agréable dans les virages avec un banking positif.”
“Les nouveaux tracés ne sont plus comme ça, n’est-ce pas ? Parfois, il y a peut-être du banking négatif ou c’est plat, [mais] ce n’est pas la même chose, ce n’est pas le même sentiment agréable quand vous y roulez. C’est un très long circuit et j’aime les longs circuits parce qu’il y a plus de virages. Et puis l’endroit est sympa : tous les parcs autour, le Lunapark, c’est un bel endroit.”
Avec Léna Buffa et Fabien Gaillard
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |