Marc Márquez explique pourquoi il a laissé passer son frère

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

L’étrange manège auquel s’est livré Marc Márquez au GP de Thaïlande a vite trouvé une explication. L’Espagnol, qui semblait parti pour une course menée de bout en bout, a ouvert grand la porte à son frère Álex au bout de sept tours pour le laisser prendre les rênes, avant de le réattaquer à quelques encablures du drapeau à damier et de se réapproprier la victoire avec une aisance évidente.

Aucun problème technique ou usure pneumatique particulière à déplorer pour expliquer qu’il se soit laissé devancer pendant 16 tours : c’est dans la pression du pneu avant de la Ducati qu’il faut chercher une explication, comme l’a lui-même révélé l’octuple champion du monde quelques minutes après l’arrivée. Il s’inquiétait en effet de rouler trop longtemps avec une pression trop basse dans son pneu avant, ce qui aurait pu entraîner une pénalité.

“J’ai décidé de ralentir”, a confirmé Marc Márquez, préférant se laisser devancer pour forcer la pression de son pneu à remonter avec la hausse de température entraînée par le fait de rouler dans le sillage d’une autre moto. Il avait déjà adopté cette stratégie l’an dernier au GP des Pays-Bas, où il avait laissé Fabio Di Giannantonio passer devant lui afin de faire remonter la pression de son pneu avant.

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“Quand j’ai commencé, je me suis senti smooth et rapide dans les deux premiers tours. Je pilotais très bien, mais j’ai vu que la pression pneu n’était pas dans bonne fenêtre, elle était trop basse”, raconte le vainqueur du jour. “Alors j’ai commencé à freiner plus fort, tout seul, pour voir si j’arrivais à la faire remonter, mais je n’y arrivais pas seul et j’ai attendu Álex.”

Le règlement impose de passer au moins la moitié de la course au-dessus de la pression demandée par Michelin et le pilote Ducati a expliqué savoir qu’il avait trois tours de marge pour repasser son frère.

“Ma stratégie était claire : prendre un bon départ, attaquer dans les deux premiers tours parce que je prédisais que c’était là que Pecco allait m’attaquer. J’avais la vitesse alors j’ai attaqué dans les deux premiers tours et j’ai vu qu’Álex était deuxième, puis j’ai contrôlé mon avance autour d’une seconde et demie. Mais quand j’ai réalisé que je n’étais pas dans la fenêtre de la pression des pneus pendant un tour, puis deux, trois… je me suis dit que j’allais changer de stratégie.”

“Je comptais le nombre de tours qui restaient et ceux dont j’avais besoin pour rester dans la fenêtre, et j’ai vu que j’étais à la limite alors j’ai coupé l’accélération. Je me suis mis derrière lui. C’était très difficile de piloter parce que l’avant se dérobait, mais j’avais le rythme aujourd’hui pour compenser ce problème.”

Marc Marquez est repassé en tête à quatre tours de l'arrivée.

Marc Márquez est repassé en tête à quatre tours de l’arrivée.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

“Je comptais les tours qui restaient par rapport à ceux dont j’avais besoin. Je n’avais que trois tours de marge, c’est pour ça que je suis resté derrière lui jusqu’à trois tours de l’arrivée [quatre en réalité, ndlr] et, quand j’ai vu que j’étais à nouveau dans le nombre minimum de tours, j’ai décidé d’attaquer. Mais c’est parce que j’avais la vitesse aujourd’hui et j’ai pu gérer ça.”

En se positionnant dans la roue d’Álex Márquez, un autre problème s’est posé pour le #93, celui de résister à la chaleur extrême dégagée par les motos. “J’ai un peu souffert, je n’ai pas vraiment pris de plaisir parce que tout brûlait mais j’ai dû rester derrière lui à cause d’un problème de pression de pneu”, explique-t-il. “Quand j’étais derrière lui, vous ne pouvez pas imaginer… J’étais super proche tout le temps et j’avais beaucoup de mal à respirer, tout brûlait.”

S’il s’en sort finalement avec une victoire malgré tout, Márquez sait qu’il va falloir attentivement analyser les faits afin de comprendre s’il aurait fallu mieux paramétrer la pression de son pneu avant le départ.

“Il faut qu’on comprenne pourquoi, parce qu’ils ont fait les calculs hier, mais je suis nouveau dans l’équipe et il faut encore qu’ils apprennent à me connaître”, constate-t-il en évoquant son équipe technique. “Quand j’ai le rythme le dimanche, parfois je change de style de pilotage, je pilote différemment, je pousse moins sur l’avant parce que c’est comme ça qu’on peut tomber et c’est la seule chose que je veux éviter.”

“Alors j’ai pas mal changé de style de pilotage, car sur cette piste j’arrive à piloter avec deux ou trois manières différentes tout en maintenant les mêmes chronos. Or, changer ce style a peut-être fait que la pression n’était pas la bonne. Mais c’est de l’expérience pour le futur.”

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Dans cet article

Léna Buffa

MotoGP

Marc Márquez

Ducati Team

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