Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
La règle imposant une pression minimale pour le pneu avant, apparue en cours de saison en 2023, est parfois à l’origine de pénalités qui suscitent les critiques, puisqu’elles changent les résultats des courses et tombent tardivement, des vérifications étant nécessaires ; ce qui a permis à Pedro Acosta d’échapper à une sanction à Mandalika la saison passée.
Cet encadrement des pressions a été demandé par Michelin, inquiet des dégâts sur des pneus en voyant que des pilotes roulaient parfois avec des pneus à la pression inférieure à ses recommandations. Pour garantir l’intégrité des gommes et éviter des incidents, les pilotes doivent donc disputer au moins 60% de la course au-dessus du seuil demandé.
Le problème est que cette pression évolue avec les variations de température du pneu. Quand un pilote a le champ libre, le pneu refroidit et sa pression baisse, ce qui peut faire passer le pilote sous la limite.
On a ainsi vu Marc Márquez laisser la tête à son frère pendant plusieurs tours au GP de Thaïlande, pour faire remonter la pression de son pneu et échapper à une sanction. Au GP du Qatar, Maverick Viñales s’est retrouvé leader surprise, ce qui a fait dégringoler la pression, et a mené à une pénalité qui lui a fait perdre le podium.
Les pilotes peuvent éviter tout problème en partant avec une pression de départ plus élevée, mais s’ils se retrouvent dans un groupe, elle risque de s’envoler et de réduire la surface en contact avec le sol, ce qui rendra la moto difficile à contrôler, au point de créer une situation potentiellement dangereuse.

Maverick Viñales et Marc Márquez
Photo de: Tech3 Racing
Confrontés à cette infraction presque insoluble, entre le risque de pénalité et la possibilité d’avoir une pression nuisible au comportement de la moto, les pilotes sont dans une situation délicate, mais qu’ils comprennent. Viñales lui-même a justifié le règlement après sa pénalité et Márquez, qui s’était joué de la situation à Buriram, ne préconise que quelques ajustements… en sachant qu’ils seront difficiles à mettre en place.
“Pour moi, c’est une question de sécurité, comme Michelin l’a dit”, a confié le leader du championnat en conférence de presse à Jerez. “La seule chose sur laquelle on peut travailler, c’est peut-être d’essayer de comprendre si on peut réduire le pourcentage des tours, si c’est sûr, pour faire moins de tours avec cette pression.”
“Peut-être que Viñales a pris la tête, [que la pression] a chuté et qu’elle n’est jamais remontée. La seule chose que je vois, c’est réduire le pourcentage, mais Michelin doit l’accepter parce que c’est une question de sécurité.”
Michelin a déjà fait un geste
Michelin a déjà consenti à faire évoluer le règlement. Face à de nombreux pilotes qui jugeaient le seuil trop élevé, les analyses du manufacturier ont montré qu’il était possible de l’abaisser avant l’entame de la saison 2024… mais en contrepartie, il a été demandé qu’il soit respecté 60% de la course, et contre 50% auparavant. Pour le sprint, il est resté à 30% des tours puisqu’avec une épreuve deux fois plus courte, les pneus ont moins le temps de s’endommager.

Des pneus Michelin
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Franco Morbidelli comprend cette nécessité de respecter une pression minimale face aux contraintes de plus en plus importantes subies par les pneus à l’accélération, au freinage et en courbe. “Les machines du MotoGP sollicitent les pneus d’une façon très agressive et forte, donc avoir un seuil de sécurité de la part de Michelin, je pense que c’est la bonne chose à faire”, a expliqué le pilote VR46. “Il faut suivre leurs règles.”
Et selon Pecco Bagnaia, la situation est gérable avec les seuils demandés actuellement. “Comme les autres l’ont dit, les règles sont les règles”, a souligné l’Italien. “Il faut rester au-dessus de cette limite mise en place par Michelin pour des questions de sécurité. Il y a deux ans [avant l’encadrement des pressions], on roulait avec les mêmes pneus à une pression plus faible mais je pense que la limite que l’on avait au Qatar était très basse. Je pense que dans cette situation, la limite peut rester la même sans nuire à nos performances et que ça peut continuer comme ça.”
Dans cet article
Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
Marc Márquez
Pecco Bagnaia
Franco Morbidelli
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