Les pilotes alertent sur l’étroitesse des dégagements au Sachsenring

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Le week-end passé au Sachsenring a été marqué par un nombre important de chutes, notamment une succession d’accidents observée en quelques minutes pendant la course MotoGP. Si tout le monde s’est relevé indemne dimanche dans la catégorie reine, d’autres accidents ont eu des conséquences plus importantes, avec des blessés à déplorer et en particulier Maverick Viñales et Franco Morbidelli qui ont été touchés à l’épaule samedi.

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Sur le petit circuit allemand, il n’est pas rare de voir les motos accidentées arrêter leur course contre les murs d’airfence placés au fond des dégagements. Parfois, à une vitesse assez modérée, comme dans le virage 4 où sont tombés Maverick Viñales et Jack Miller pendant la Q2. Mais, d’autres fois, l’impact est beaucoup plus fort, au point de crever ce mur gonflable.

C’est ainsi que le drapeau rouge a été déployé deux fois dans le week-end : à la suite d’une chute dans les qualifications Moto3, où la moto du pilote a continué à rouler seule et a filé tout droit vers l’airfence du virage 8 ; puis après un accident survenu dans le virage 1 lors de la course Moto2, à nouveau parce qu’une moto est restée sur ses roues et est allée taper violemment l’airfence placé devant le mur de pneus.

 

Ces protections, lorsqu’elles sont crevées, nécessitent d’être remplacées. Elles jouent leur rôle en absorbant l’impact de façon moins dangereuse pour le pilote que ne le sont les murs plus rigides formés par des pneus, cependant la voie de dégagement est censée éviter ces chocs en ralentissant puis stoppant motos et pilotes partis au sol. Or, avec l’élévation des performances au fil des années, certains circuits paraissent bien petits pour des MotoGP ultra puissantes, qui se sentent à l’étroit.

“Les murs sont trop proches, et même si les MotoGP ne passent pas la sixième ici”, accusait Pedro Acosta samedi, agacé par les accidents du jour. “On a vu des chutes violentes aujourd’hui, surtout celle de Morbidelli. Moi-même, je me suis retrouvé à 50 cm du mur, pensant le percuter. Ils sont trop proches.”

“Je pense qu’on pourrait trouver un autre circuit pour courir, tout est vraiment proche ici”, a ajouté le pilote KTM. Un vœu pieux car le Sachsenring a d’ores et déjà annoncé tenir son Grand Prix 2026 du 10 au 12 juillet, anticipant en cela la révélation du calendrier, et qu’il a même prolongé son contrat pour cinq ans.

 

“Quand on roule à une certaine vitesse, on sait déjà si on va pouvoir s’arrêter avant d’atteindre le mur ou pas”, a encore ajouté Acosta. “Mais quand on voit la chute de Morbidelli, on voit que si ça tourne mal, on peut aller très loin, et lui, il est arrivé très fort. Moi aussi, j’allais tout droit vers le mur, Maverick Viñales et Jack Miller l’ont atteint également. Sincèrement, je crois qu’il faut plus d’espace. C’est comme Laguna Seca, c’est devenu trop petit et on n’y est plus allé.”

Fabio Quartararo a rejoint la position de l’Espagnol. Questionné pour savoir si des choses pouvaient être faites pour améliorer la sécurité de ce Grand Prix, il a d’abord répondu par l’ironie : “Ce qui pourrait aider, c’est de changer de circuit ! Entre la ligne droite et le virage 5, je trouve que c’est vraiment très étroit. Il faudrait créer beaucoup d’espace. C’est vrai que quand on a vu Maverick et Jack chuter, c’était vraiment très étroit et je pense que c’est assez dangereux. À certains endroits, comme dans le dernier virage et dans le virage 12, ça va.”

 

Interrogés à leur tour à l’issue du week-end, les trois premiers du Grand Prix se sont montrés plus conciliants, s’accordant néanmoins pour exprimer le besoin de travaux devant accompagner la prolongation du contrat. “C’est une piste que j’adore mais certains murs sont vraiment limite”, a notamment admis Marc Márquez. “Surtout dans les conditions mouillées, parce que quand on tombe on semble gagner en vitesse une fois qu’on atterri sur le bitume.”

“On a de bonnes protections avec l’airfence, mais il est évident que ça n’est pas une piste comme le Qatar ou d’autres, où l’on n’atteint jamais les murs. Ils y travaillent en tout cas”, a ajouté le vainqueur, avant qu’Álex Márquez ne lui fasse écho : “Il faut qu’ils modifient certaines choses pour améliorer un peu [la sécurité], comme dans les virages 5 et 8 par exemple. Ils y travaillent en tout cas.”

“Nos vitesses ne cessent d’augmenter”, a ajouté Pecco Bagnaia. “Les motos sont plus rapides et les pistes restent les mêmes, donc il est difficile de toujours être à la limite en termes de sécurité. [Les organisateurs du MotoGP] travaillent dur et la piste qu’ils essayent de gérer le mieux est celle de Jerez, celle sur laquelle on arrive le plus facilement aux murs. Mais s’ils faisaient la même chose partout, on pourrait être beaucoup plus en sécurité.”

Avec Fabien Gaillard et Germán Garcia Casanova

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa
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