Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Une nouveauté importante va faire son apparition sur les motos ce week-end au Red Bull Ring. Ne la cherchez pas à l’œil nu puisqu’elle se cache dans le système électronique commun à toutes les motos et développé par Marelli. Le boîtier va intégrer ce que le MotoGP décrit comme un “contrôle de stabilité”, par le biais d’une mise à jour logicielle que les équipes seront libres d’adopter ou pas.
Le but est d’améliorer la sécurité en rendant les motos plus stables dans la phase d’accélération. Lorsque le système identifie une glissade, le couple moteur est automatiquement réduit, ce qui atténue le problème. Le logiciel diffère également l’entrée en action de l’anti-patinage, qui réagit surtout à une glissade du pneu, et pas de l’ensemble de la moto.
“C’est un ensemble de cartographies qu’ils ont intégrées”, a expliqué Jack Miller, qui a évalué la solution plusieurs fois lors de différents tests, comme l’ensemble de ses rivaux. “Ils ont ajouté un paramètre supplémentaire à ce qui était dans le système électronique.”
On sait déjà que ce contrôle de stabilité ne pourra pas remédier à tous les highsides. Il n’aurait par exemple pas eu d’effet sur la chute de Maverick Viñales sous la pluie en qualifications au Sachsenring. “Ma chute n’était pas sur les gaz, donc la gestion de la stabilité n’aurait probablement rien fait parce que c’était sans les gaz”, a précisé le pilote Tech3.
Moins de pouvoir pour le pilote ?
Cette nouveauté divise dans le paddock. Le roi des sauvetages spectaculaire, Marc Márquez, s’oppose régulièrement aux évolutions qui enlèvent du pouvoir au pilote. Il est incertain quant aux progrès apportés par le contrôle de stabilité pour la sécurité et n’est vraiment pas en faveur d’un tel dispositif.
“Pour moi, c’est clair : plus on lance des choses sur les motos, en l’occurrence sur l’électronique, moins le pilote peut faire la différence”, a résumé le leader du championnat en conférence de presse à Spielberg. “J’ai testé ce contrôle de stabilité en Aragón et au test en Malaisie aussi, et c’est juste plus simple de piloter. On peut aller contre ce contrôle et la moto fait tout, donc en tant que pilote, je n’aime pas. Si c’est plus sûr ou pas, au final chaque constructeur a une opinion différente.”

Marc Márquez
Photo de: Ducati Corse
Pedro Acosta est exactement sur la même ligne que son compatriote. “À chaque fois qu’on lance une aide supplémentaire, je pense qu’il faudrait faire l’inverse, essayer d’en enlever”, a estimé le pilote KTM. “On l’a vu avec le nouveau règlement pour 2027, on enlève les variateurs de hauteur et toutes ces choses-là. Je pense qu’il faudra aussi enlever ces ‘aides’ que l’on a sur les motos.”
Marco Bezzecchi s’est montré plus mesuré, estimant que le pilote conserve un rôle essentiel. “Comme Marc l’a dit, le pilote peut faire un peu moins la différence, ce n’est pas idéal, mais au final, quand tout le monde sera à son meilleur niveau dans les réglages, le pilote fera de nouveau la différence”, a-t-il assuré. “C’est une question de temps.”
Aprilia et Yamaha comptent profiter de la mise à jour
En plus de gommer des différences entre les pilotes, cette solution électronique pourrait-elle aussi les gommer entre les motos ? Certains semblent l’espérer, et Marco Bezzecchi estime en tout cas qu’Aprilia pourrait en tirer profit : “Nous concernant, ça peut aider. Nous travaillons pour progresser et ça peut nous aider à essayer de rejoindre les autres constructeurs.”
Fabio Quartararo, qui décrit souvent la gestion électronique du moteur comme une faiblesse de la Yamaha, pense que la M1 tirera profit de cette évolution. “Je ne crois pas que ce soit plus facile, mais ça fait un peu mieux fonctionner la moto, et ça nous aidera vraiment”, a expliqué le champion du monde 2021, séduit lors de ses essais avec la mise à jour.
“J’ai fait des tests à Misano il y a quelques mois, et c’était vraiment positif pour nous. Sachant qu’au niveau électronique on est peu en retrait par rapport aux autres, ce sera un coup de pouce pour nous et ce sera très important de l’avoir.”
“Pour nous, je pense que ce sera mieux, mais peut-être que ce sera mieux aussi pour les autres et que l’écart restera le même, car comme je l’ai dit, sur la partie électronique, nous sommes moins bons que tous les autres et ça cache un peu des problèmes”, a-t-il ajouté. “Je pense que ça nous aidera.”
Avec Basile Davoine
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |