Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Deuxième du test qui s’est déroulé mardi, à Valence, derrière une autre Aprilia pilotée par Raúl Fernández, Marco Bezzecchi a dit vouloir absolument rester “réaliste” quant à la portée des résultats de cette journée qui lançait 2026. Au-delà de son chrono, en effet, le pilote italien a révélé qu’il est loin d’avoir été au bout du programme prévu, sans compter que la typologie de la piste et les conditions rencontrées le mènent à fortement relativiser les performances réalisées.
Cette journée n’était pourtant pas dénuée d’intérêt, à en juger par les évolutions aérodynamiques apparues sur la RS-GP. On a pu voir différentes solutions, notamment plusieurs options diverses au niveau du dosseret de selle et une évolution complète du carénage latéral et de la face avant de la moto, signe de la masse de travail réalisée à l’usine.
“Ça a été une journée positive”, a jugé Marco Bezzecchi. “Clairement, on a eu peu de temps parce qu’on a perdu beaucoup de temps avec le fait que la piste était mouillée au début, et ensuite il faisait froid en soirée donc on s’est arrêtés plus tôt. Au final, on n’a eu pratiquement que trois bonnes heures.”
“On a testé beaucoup de choses mais la journée a été un peu particulière”, a-t-il poursuivi. “Donc j’ai des sensations mitigées, comme c’est toujours le cas en test. Il y a des choses positives, c’est certain, mais aussi beaucoup de doutes, beaucoup de points négatifs, comme toujours avec les tests. Il va falloir qu’on analyse tout bien avant de prendre une décision. Ça n’était qu’un avant-goût.”
“Malheureusement, on n’avait pas beaucoup de temps, donc si on veut tester plus de choses, il faut se concentrer sur ce qu’on teste sans avoir le temps de faire des essais comparatifs, or ils sont super importants pour comprendre. Donc ça a été un test positif, mais on n’a pas assez d’informations à cause de ce genre de problèmes.”

Marco Bezzecchi (Aprilia Racing)
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Outre les évolutions aérodynamiques et le cadre confié à Jorge Martín, Aprilia prévoyait à son programme des tests d’électronique et l’évaluation de solutions visant à améliorer les performances moteur tout en restant dans le cadre du gel imposé pour la saison prochaine. L’équipe a aussi pris le temps de reprendre des solutions passées, afin de les réessayées et de les affiner. Le directeur technique, Fabiano Sterlacchini, a évoqué “des changements plus radicaux que ceux qui se font habituellement” dans le cadre des Grands Prix.
“Nous avons apporté des développements aérodynamiques et plusieurs aspects intéressants ont émergé, mais nous devons bien sûr encore analyser et collecter les données. Nous avons également testé des set-ups et des évolutions que nous n’avons généralement pas le temps d’essayer pendant un week-end de course”, a résumé le responsable.
“Il est clair qu’Aprilia a fait un travail énorme parce qu’ils ont apporté beaucoup de choses qui sont déjà intéressantes, il y a aussi des choses qui ne se voyaient pas et qu’on a essayées. Il y a un beau mélange mais le simple fait d’essayer beaucoup de choses, c’est important”, a estimé Bezzecchi. “À mon avis, on n’est pas arrivés à la moitié [de ce qu’on devait essayer]. Ça ne me préoccupe pas, mais il me reste un peu cette curiosité de savoir ce que j’aurais pu ressentir [avec le reste des nouveautés]. C’est aussi une bonne chose parce qu’on garde des cartouches.”
Des performances encore très similaires entre les motos
Malgré les bons chronos réalisés avec les nouveautés, Bezzecchi a insisté pour tempérer les conclusions hâtives compte tenu du fait que le circuit Ricardo Tormo, plutôt lent, n’est pas le plus adapté pour chercher la performance par l’aérodynamique. “Ça n’est pas une piste sur laquelle l’aérodynamique apporte plus que ça, et c’est aussi pour cette raison que les sensations sont un peu mitigées parce que c’est difficile à comprendre”, a ainsi souligné le pilote italien.
Et lorsqu’il lui a été demandé avec quelle version de la moto il avait réalisé son meilleur temps, Bezzecchi a répondu : “Je dois être honnête, je ne m’en souviens pas. Les deux étaient très similaires. J’ai peut-être fait mon meilleur temps avec la nouvelle, mais de toute façon j’étais à peine un demi-dixième plus lent avec l’autre. C’est normal, au début c’est comme ça. Quand on connaît très bien une moto après une saison… Je crois que j’ai fait 10 000 km avec la moto de la saison, alors en 40 ou 50 tours, c’est impossible de vraiment comprendre quelque chose de nouveau sur la moto. On verra à Sepang.”
“C’est bien qu’il y ait de l’enthousiasme, mais il faut rester réalistes et donc ne pas trop se précipiter. En tout cas, c’est mieux de terminer comme ça, plutôt qu’être lent”, a fait remarquer Marco Bezzecchi au micro de Sky Sport MotoGP avant de quitter Valence. Les analyses reviennent maintenant aux techniciens de Noale, et c’est en février, lorsque les pilotes reprendront la piste, qu’Aprilia dévoilera véritablement ses cartes.
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |

