Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Les commentaires de Johann Zarco tout au long du week-end passé au Mugello en ont dit beaucoup sur les difficultés rencontrées avec la Honda sur ce circuit. En tant que seule autre référence fiable du groupe alors que Luca Marini est convalescent, Takaaki Nakagami désormais moins habitué aux courses et Somkiat Chantra encore extrêmement distancé, Joan Mir a vécu un Grand Prix tout aussi éprouvant et a parfaitement fait écho aux propos du Français.
Pour expliquer les difficultés majeures rencontrées sur ce circuit, Zarco a parfois pointé la chaleur, mais aussi les freinages en descente, là où Mir a plutôt décrit la typologie d’un tracé faisant la part belle à la fluidité de pilotage et à la vitesse de pointe, deux éléments qui semblent être l’antithèse de la RC213V aujourd’hui. Il y avait en tout cas un consensus sur une sensation très désagréable due à une roue arrière en glissade permanente et en manque d’accroche.
“Cette piste ne nous permet probablement pas de montrer la moindre force de notre moto”, estimait Joan Mir dès le premier jour. “Ici, il y a de longs virages à prendre sur l’angle maximal, or on n’a pas de grip. Ce sont beaucoup de longs virages, de la motricité pure, et on perd beaucoup dans ce domaine. Et on perd aussi beaucoup en vitesse de pointe. Je ne sais pas ce qu’il est possible de faire quand on est 15 km/h plus lents que les autres à chaque tour !”
Ici, il faut vraiment être super smooth et précis, or notre moto est comme un taureau ! Elle bouge beaucoup.
“Sur d’autres pistes, où il faut freiner et prendre des risques avec l’avant de la moto, peut-être qu’on peut tirer un avantage de notre moto, sachant qu’elle est plutôt bonne dans ce domaine. Mais ici, on n’est pas vraiment capable de faire cela, il faut vraiment être aligné, être super smooth et précis, or notre moto est comme un taureau ! Elle bouge beaucoup, elle glisse énormément de l’arrière, et ensuite on est très lents en ligne droite. C’est une piste qui montre le pire de notre moto.”
“Dans les secteurs où l’on ne freine pas, on perd beaucoup par rapport aux autres. Beaucoup. Par exemple, dans le secteur 3, qui est celui des virages Arrabbiata, on perd autour d’une demi-seconde. Deux dixièmes dans un virage, deux dixièmes dans l’autre, et la zone de traction… C’est comme ça”, décrivait l’Espagnol.
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Les vibrations ? “Énormes ! On a plus de vibrations que sur d’autres pistes. Ça non plus, ça ne nous permet pas d’être compétitifs.” Et la vitesse de pointe ? Mir a décrit le déficit comme étant plus grand encore que celui qu’il subissait avec la Suzuki, l’estimant “autour de trois dixièmes” dans la ligne droite principale. Et d’illustrer son propos pour dire toute son impuissance : “En EL1, Acosta m’a dépassé et je n’ai même pas pu le suivre à l’aspiration. C’est énorme. Que voulez-vous faire avec ça ? C’est très difficile de composer avec ça.”
Des points miraculeusement sauvés dimanche
Après une entame très compliquée – “le pire vendredi de l’année” – les qualifications se sont révélées extrêmement compliquées : aucune Honda n’a atteint la Q2 et la mieux placée sur la grille était 14e. C’était celle de Zarco, qui allait chuter lors des deux courses. Quant à Mir, en partant 18e, il a terminé le sprint 14e et s’est hissé jusqu’au 11e rang dans la course principale. Un moindre mal.
“Je m’attendais à un week-end difficile ici, probablement, mais pas à ce point”, avouait l’Espagnol après la deuxième journée, avant de partager un certain soulagement dimanche : “Un week-end difficile. Je suis content qu’on ait pu voir l’arrivée parce que je pense que ça aurait été dur de faire plus que ce que j’ai fait aujourd’hui.”
“J’ai dit vendredi que le week-end allait être dur et j’avais raison. Ça a été une course super difficile. J’ai eu beaucoup de mal, dans des domaines dont je me plains depuis le premier jour. Ce week-end a ressemblé à un test parce que je changeais complètement la moto… Pendant le sprint, j’ai utilisé un bras oscillant différent, avec des réglages complètement différents, puis [dimanche] je suis revenu à quelque chose que je savais depuis vendredi !”, a décrit Joan Mir, dans un rire nerveux.
“Des changements super gros pour essayer de trouver quelque chose. Et surtout pour essayer de faire en sorte que les ingénieurs comprennent quelle est la voie à suivre. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il fallait finir la course et c’est ce que j’ai fait. Le team a fait du très bon boulot, parce qu’on a fait une course solide avec ce qu’on avait.”

Joan Mir (Honda HRC)
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Après deux gros week-ends au Mans et à Silverstone, portés en particulier par les performances de Johann Zarco, Honda est indéniablement dans une mauvaise passe. Les points marqués par Joan Mir lors des deux derniers Grands Prix ont été les seuls revenant à la marque. Elle se maintient malgré tout au deuxième rang du classement constructeurs, mais voit KTM et Aprilia revenir.
Questionné pour savoir s’il y avait des chances que cela aille mieux à Assen, le week-end prochain, l’Espagnol s’est montré dubitatif : “S’ils apportent quelque chose, oui. Sinon, ce sera dur. Après, il est certain qu’à Assen les soucis de vitesse de pointe ne seront pas aussi importants qu’ici. Par contre, par rapport aux longs virages [qu’il y a là-bas], on a un peu de mal.”
“Il faut qu’on se concentre sur le fait d’essayer de progresser dans ce domaine. Quand on ouvre les gaz, il nous faut du turning, plus de grip à l’arrière de la moto. On a aussi besoin de progresser dans les tours rapides, et on va essayer de faire un week-end solide à Assen. Mais je suis content parce que dans le pire scénario possible, on a terminé 11e, ça n’est pas si mal”, a-t-il conclu en quittant le Mugello.
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Johann Zarco
Joan Mir
Honda HRC
Team LCR
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