Le moteur V4 de Yamaha “positif” mais à un stade encore précoce

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

De toute évidence, tous les pilotes Yamaha ont reçu la même consigne au sujet du moteur V4 testé il y a quelques jours en privé : en dire le moins possible. Une position tout à fait compréhensible de la part du constructeur japonais, qui se lance dans une véritable révolution en expérimentant cette voie de développement, mais un silence difficile à tenir pour les pilotes durant la journée dédiée à la presse à la veille des premiers essais du GP d’Espagne.

Augusto Fernández a tenté de s’y tenir vaillamment, alors que c’est lui qui était au guidon et qui a donc pu éprouver les sensations apportées par cette nouvelle architecture moteur. “C’est trop tôt. C’est un projet qui est jeune et il est encore tôt pour ne serait-ce que comparer les choses”, n’a cessé de répéter l’Espagnol, pilote essayeur de la marque depuis cette année.

“Je n’ai même pas poussé… Je ne voulais pas être le premier pilote à tomber avec le V4 de Yamaha ! Ça aurait été historique mais pas pour de bonnes raisons. Tout s’est bien passé, heureusement, mais il s’agissait juste de faire rouler la moto, de se faire une première impression, de recueillir des données. Ce n’est que le début du projet.”

“Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de me plonger dans les résultats du test”, ajoute un Jack Miller fuyant quelque peu le sujet lorsque le site officiel du MotoGP l’interroge, mais livrant un peu plus de contexte. “Ma compréhension est que ça a été un bon test. Ils ont passé en revue plein de pièces. La météo a été un petit peu mitigée le premier jour mais le reste a été correct, ce qui est toujours positif quand on cale un test comme celui-là en Europe.”

On est encore loin de ce que ce sera. Pour le moment, ce n’est que le moteur.

Pour cette première phase, Fernández nous apprend tout de même que la moto qui entoure le moteur est encore peu avancée. “On est encore loin de ce que ce sera. Pour le moment, ce n’est que le moteur. C’est un châssis prototype, simplement conçu pour le faire tourner. On est tôt, ça n’est pas une moto pour performer. C’est un projet récent, il est encore très tôt, elle ne sera pas là demain. Ça va prendre du temps mais on a un point de départ et Yamaha produit des efforts énormes, ils veulent changer les choses.”

Fernández concède que ce moteur est “très différent” et que ce roulage était “positif”, bien qu’il n’était pas encore question d’évaluer le niveau de compétitivité apporté par cette nouveauté. “On est dans un processus où la question ne porte pas sur la performance. Il s’agit de voir si tout fonctionne, de faire beaucoup de contrôles”, explique Fabio Quartararo.

“Ce que je peux dire, c’est qu’il s’agissait de quelques tours, ça n’était pas une journée de test complète, donc je pense qu’après quelques tours sur deux jours, c’est trop tôt pour donner un feedback au sujet de la moto”, ajoute le Français. “Pour le moment… la moto fait des tours !”

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Une wild-card pour le V4 cette saison ?

Après ce test, le premier sur le sol européen, Yamaha va poursuivre son développement sur deux fronts, celui du V4 avec comme prochaine échéance un autre test prévu le mois prochain, et celui de la moto actuellement utilisée en course. Les pilotes assurent ainsi que la journée d’essai de lundi n’inclura pas ce futur moteur mais d’autres pièces destinées à être utilisées à court terme.

Quoi qu’il en soit, Quartararo est persuadé que l’avenir de Yamaha passera par le V4. “Pour moi, la voie à suivre est clairement le V4, et ce dès l’année prochaine. On pilote de façon complètement différente des autres. Il y a cinq constructeurs et quatre ont un V4. Si c’étaient deux d’un côté et trois de l’autre, alors peut-être, mais il est clair qu’il faut qu’on aille vers le V4”, argumente-t-il, ajoutant même : “Pour mon avenir, il va être très important de voir comment est la moto pour l’année prochaine.”

Augusto Fernández était en piste pour ce test du moteur V4 de Yamaha.

Augusto Fernández était en piste pour ce test du moteur V4 de Yamaha.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Se focaliser sur le V4 pour l’avenir, “c’est le plan”, confirme Fernández, “mais étant donné qu’on est très tôt, Yamaha veut aussi apporter des choses pour la moto normale qu’on a actuellement, pour qu’ils essayent de progresser un peu en parallèle parce qu’on n’y est pas encore, on est loin.”

“On est très concentrés sur le fait de finir cette ère du MotoGP d’une bonne manière”, ajoute l’Espagnol en évoquant les deux saisons restant à disputer sous le règlement actuel. “Il reste encore cette année et la prochaine. Le plan est d’améliorer notre moto et le V4, mais pour ce règlement, toujours pour cette ère.”

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Dans l’optique de ce travail, Yamaha pourrait-elle envisager d’inscrire une wild-card cette saison en lui confiant cette toute nouvelle moto dotée d’un V4 et non du traditionnel quatre cylindres en ligne ? C’est une option que les deux pilotes s’accordent à trouver pertinente, bien qu’il soit encore trop tôt pour cela.

“J’espère qu’ils feront venir le V4 avec une wild-card”, appuie Quartararo. “Je pense qu’une wild-card est faite pour faire des tests, mais ce que je vois surtout c’est que ça sert pour l’avenir. Alors je ne sais pas quels sont les plans, s’ils veulent faire une wild-card avec le V4 ou pas, mais en tout cas c’est toujours beaucoup plus intéressant de tester quelque chose dans un week-end de course que pendant un test. Pendant un test, on est seul ou alors on roule à trois ou quatre, mais pendant une course on peut se comparer à toutes les autres motos, et je pense que c’est super important.”

“Oui”, répond Fernández lorsqu’il lui est demandé si cela aurait du sens, “mais pas maintenant, parce que ça ne serait pas bien, je serais plus lent qu’avec la moto normale. C’est juste un moteur, et même pas à son maximum. Il faut encore faire le châssis et tout le reste. En développant notre moto normale, on obtiendra aussi peut-être des données pour faire le nouveau châssis. C’est un processus, ça va peut-être prendre du temps, mais j’espère qu’à la fin de l’année on pourra voir quelque chose.”

Dans cet article

Léna Buffa

MotoGP

Jack Miller

Fabio Quartararo

Augusto Fernández

Yamaha Factory Racing

Pramac Racing

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