Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Le Balaton Park était redouté avant que le GP de Hongrie. Jugé très lent, ce tracé inquiétait en raison des vitesses atteintes et des faibles opportunités de dépassement. Doubler a certes été difficile mais pas impossible, comme l’ont prouvé Marc Márquez, Pedro Acosta ou encore Jorge Martín, qui ont chacun gagné plusieurs positions en course. Le circuit a finalement séduit l’ensemble des pilotes.
“C’est différent, évidemment, c’est étroit, mais comme on l’a vu [dimanche], si on veut on peut doubler”, a souligné Márquez en conférence de presse après sa victoire, reconnaissant que les dépassements n’ont rien de simple au Balaton Park : “Il faut avoir trois ou quatre dixièmes d’avantage sur le pilote devant si on veut doubler proprement. Mais sur 22 courses, il faut différents types de tracés.”
Acosta est allé dans le sens de son compatriote. “Il y a des pistes, comme le Sachsenring, où les dépassements ne sont pas simples, donc ce n’est pas le premier [circuit] qui est assez dur”, a rappelé le pilote KTM. “Il faut être un peu plus rapide que le gars de devant mais les dépassements sont possibles.”
Les deux premiers à l’arrivée n’étaient pas les seuls emballés par le circuit. “Ça allait, c’est sympa”, a souligné Pol Espargaró, aligné à la place de Maverick Viñales. “OK, c’est assez particulier, c’est assez différent de ce à quoi on est habitués, mais c’est le cas en Autriche, c’est le cas au Sachsenring. Je pense que c’est peut-être plus fou de rouler au Sachsenring qu’ici.”
“On est habitués au Sachsenring donc quand on va sur de nouveaux circuits, on déteste ça, mais avec le recul, on se dit ‘Ce n’est pas mal !’. C’est sûr qu’il manque un demi-kilomètre de virages mais c’est comme ça et je pense qu’on a offert un bon spectacle, que c’était un bon week-end pour nous tous.”

Les pilotes ont apprécié le Balaton Park.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Au-delà du spectacle, Franco Morbidelli a décrit un circuit “assez sympa” pour le pilotage et “très technique”, qui a également plu à son coéquipier chez VR46. “Je me suis amusé ce week-end”, a déclaré Fabio Di Giannantonio. “Le tracé est fun. Je m’attendais à avoir plus de difficultés dans les petites chicanes avec la MotoGP, mais au final, ça se fait. Je pense qu’aucun pilote ne s’attendait à avoir un circuit plus lent parce qu’on n’a pas arrêté de demander à avoir plus de place et des virages plus longs, mais au final, j’ai bien aimé.”
Álex Márquez a quant à lui évoqué une piste “pas particulièrement physique” mais avec des caractéristiques intéressantes. “Simplement, elle impose d’être patient, très précis”, a décrit le pilote Gresini. “On ne peut pas piloter de manière très agressive car on peut très facilement faire une erreur dans une chicane. C’est aussi à cause des chicanes qu’il est difficile de dépasser, car si on essaye de dépasser et qu’on élargit, on doit ensuite tirer tout droit et on perd une seconde et demie. Tout cela rend l’ensemble plus compliqué.”
La science des dépassements au Balaton Park
Cet aspect technique s’est traduit dans les dépassements. Jorge Martín, l’un des pilotes qui en a réalisé le plus au cours des deux courses, a été invité à expliquer ce qu’il écrirait dans un “Comment doubler pour les nuls au Balaton Park”. “Pour les nuls, il n’y a rien à dire, ils y vont !”, s’est amusé le champion du monde en titre.
Les dépassements demandent justement une anticipation très minutieuse sur un tel tracé : “Je pense que ça n’a pas de sens d’y aller sans réfléchir, parce qu’on sort large et on ne double pas, on perd juste du temps. […] Ici, pour doubler il faut très, très bien anticiper. Ce n’est pas juste qu’on est derrière et qu’on y va. Il faut arriver de trois ou quatre virages avant pour préparer ce dépassement, parce que cette piste est comme ça. Elle est étroite, c’est difficile. Il faut peut-être être patient.”

Jorge Martín a réussi plusieurs dépassements au Balaton Park.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Acosta n’a pas eu cette patience lors du sprint et il a fini à terre en voulant doubler Martín. “Il faut être très intelligent et comprendre où y aller et où attendre”, a expliqué le pilote Aprilia, qui a précisé planifier des trajectoires alternatives plusieurs courbes en amont pour pouvoir doubler : “Je préparais très bien le virage 9. Je préparais peut-être une manœuvre à cet endroit à partir du virage 5.”
“Aux virages 7, 8, 9, on peut prendre une trajectoire un peu alternative, mais dans le reste c’est assez dur, donc soit on attend une erreur de l’autre, soit on prépare très bien le dépassement”, a-t-il détaillé. “Sinon, c’est très difficile. Même au premier virage, il a l’air facile pour doubler [mais] on peut facilement sortir large et l’autre repasse. On perd plus de temps que si on prépare, qu’on attend un tour et qu’on y va. Je ne veux pas donner plus de conseils à mes rivaux !”
Des chicanes dangereuses
Malgré la satisfaction générale, la sécurité du Balaton Park fait encore débat. On a vu Pedro Acosta subir plusieurs grosses chutes au cours du week-end, dont une qui a vu sa moto frôler un cadreur de Dorna Sports. Enea Bastianini a été impliqué dans les incidents les plus effrayants, au départ du sprint, quelques virages plus loin en percutant Johann Zarco, et dans le premier tour de la course principale, quand il est tombé dans une chicane et a traversé la piste.
L’Italien et Fabio Quartararo ont pointé la dangerosité du circuit après leur accrochage du sprint, et ils ont été rejoints par plusieurs pilotes le lendemain. “Quand on a une chicane super étroite, si on tombe au premier [virage], on finit au deuxième”, a confirmé Joan Mir, y voyant un problème sérieux : “C’est l’un des circuits dangereux qu’on a au calendrier, pas le plus sûr actuellement.”
Brad Binder alertait sur ces chicanes dès le vendredi. “On a juste des chicanes super ‘Mickey Mouse’, c’est la seule chose que je peux dire que je n’ai pas trop appréciée”, déclarait le Sud-Africain, appuyé par son coéquipier après la course. “La seule chose négative que j’ai vue, c’est quand Bastianini est tombé, aux virages 12-13, il a traversé la piste assez facilement”, a déploré Acosta. “C’est le seul point négatif que je dois relever.”
Avec Léna Buffa
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |