Johann Zarco “très fier” d’inscrire son nom dans l’histoire

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

13 mai, 2025 18:00

La moto française a vécu dimanche un jour historique. Jamais, depuis 1954, on n’avait revu un pilote tricolore remporter le GP de France dans la catégorie reine. Johann Zarco restera à jamais comme celui qui a inscrit son nom à la suite de celui de Pierre Monneret et fait tomber une référence qui, au bout de 71 ans, commençait à paraître inatteignable.

Ce 30 mai 1954 restera dans les annales pour avoir vu un Français gagner pour la première fois dans le championnat du monde créé cinq ans plus tôt. Depuis Reims, on fêtait alors la première manche de la saison et Pierre Monneret avait dominé la course de la catégorie 350cc sur son AJS officielle. Puis, dans la foulée, c’est lui qui a réussi à profiter de l’abandon du champion en titre Geoff Duke et à mener sa Gilera à la victoire dans la course 500cc !

Les Français allaient par la suite gagner bien d’autres épreuves mondiales, évidemment, mais pour une raison quelconque, le sort s’est acharné contre eux dans leur épreuve nationale, du moins dans la catégorie reine des 500cc, devenue ensuite MotoGP. Les autres classes ont eu un peu plus de réussite, même si Johann Zarco a tout de même mis fin à une longue attente pour le public du Mans : le dernier à avoir fait retentir la Marseillaise était Louis Rossi en 2012 (en Moto3).

Pour Zarco, 34 ans, la place déjà légendaire que prend ce succès à domicile est une fierté à part entière. Sensible à l’histoire de son sport et aux hommes qui l’ont façonné au fil du temps, il n’a pas caché son émotion en franchissant un tel cap.

“C’est très spécial et je suis très fier”, a-t-il déclaré dimanche à sa descente du podium, “parce que j’adore l’histoire de la moto. Je connais les grands noms et j’ai vu beaucoup de courses parce que ça m’a toujours beaucoup intéressé. Et aujourd’hui, écrire cette ligne qui fait que je suis un pilote français qui gagne le GP de France, c’est magique !”

“J’adore l’histoire de la moto mais pour moi, les années 1950 c’est trop loin !”, souriait tout de même le successeur de Monneret. “Ces époques, c’était vraiment très particulier. Là, c’est cool d’écrire cette ligne parce qu’elle permet d’actualiser un peu le bouquin et c’est plutôt bon. Pour moi, les victoires françaises en France, c’est [Mike] Di Meglio, c’est Louis Rossi… J’étais déjà heureux d’avoir fait des podiums [au Mans] et là je suis content, ça fait une bonne mise à jour.”

“C’est unique. C’est un peu à la Louis Rossi en 2012, parce que je savais ce qu’il faisait, il se démenait avec les partenaires, il faisait des semaines qui n’étaient pas vraiment dédiées à la performance sur un GP de France mais il a eu sa victoire. Pour moi, c’est presque ça”, a ajouté Johann Zarco, qui s’était battu avec des sensations imparfaites au guidon de sa Honda sur le reste du week-end.

“Ce qui me rend très heureux, c’est cette ligne historique dans les tablettes du MotoGP après avoir gagné en tant que pilote français au GP de France. En plus, il y a Honda : [Álex] Rins est venu me voir et m’a dit ‘tu m’as volé la dernière victoire Honda !’. C’est vrai, et j’en étais fier quand il me l’a dit parce que je n’avais pas réalisé tout de suite.”

Johann Zarco, vainqueur du GP de France MotoGP 2025

Photo de: Loic Venance / AFP via Getty Images

En tant que double champion du monde, Johann Zarco n’ira pas jusqu’à dire qu’il vient de vivre le plus beau jour de sa vie, mais les émotions étaient indéniablement très puissantes. “Je n’aime pas dire que c’est le plus beau jour de ma vie. C’est exceptionnel, je suis vraiment trop content de la victoire ! Une victoire en Grand Prix, c’est ce que je cherche tout le temps, quel que soit le pays, mais là en France… Écrire l’histoire, c’est top. Les titres, c’est encore autre chose. Je suis déjà heureux tout le temps mais là, je suis presque pourri gâté !”

Président de la Fédération française de motocyclisme, Sébastien Poirier était ravi de féliciter le vainqueur. “C’est avec une joie incommensurable que j’adresse toutes mes félicitations à Johann”, a-t-il déclaré. “À domicile, cette deuxième victoire est d’autant plus belle. Depuis son arrivée en championnat du monde en 2009, notre tricolore ne cesse de nous offrir des émotions d’une rare intensité.”

“Cette première place vient récompenser un public exceptionnel qui a vécu un week-end grandiose avec la pole de Fabio [Quartararo] et cette victoire de Johann. Merci à eux pour ce moment magique dans l’histoire de notre fédération”, a ajouté le président de la FFM.