Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Alors qu’il arrive au bout de quatre premières saisons très difficiles dans la catégorie reine, Raúl Fernández est désormais un vainqueur de course en MotoGP. Jamais monté sur le podium en course principale jusqu’à ce dimanche, l’Espagnol a néanmoins tardé à croire à son succès à Phillip Island, et refusait même d’envisager l’idée avant la course.
Déjà en forme au GP d’Indonésie, avec une qualification en première ligne et la troisième place du sprint, Fernández a confirmé ce week-end en Australie, en prenant la deuxième place du sprint derrière Marco Bezzecchi. Et même si le seul pilote qui l’avait devancé samedi devait respecter un double long-lap ce dimanche, Fernández ne s’imaginait pas capable de lutter pour la première place.
“Je n’arrive toujours pas à y croire”, a reconnu Fernández en conférence de presse. “Hier, j’ai vu que Marco avait un rythme incroyable dans le sprint, Diggia avait aussi un très bon rythme dans la dernière partie du sprint. Ce matin, dans la réunion avec l’équipe, on s’est dit que le podium était réaliste mais je ne pensais jamais que l’on pourrait gagner.”
Si Fernández affichait une telle prudence, c’est en raison du rythme impressionnant de Bezzecchi depuis le début du week-end. Malgré une machine identique, il restait très méfiant du pilote Aprilia officiel : “Je savais qu’il avait deux long-laps mais je pensais quand même qu’il avait le rythme pour revenir. Sincèrement, je n’ai pas trop pensé à la victoire, j’ai juste pensé à décrocher mon premier podium.”

Raúl Fernández
Photo de: William West – AFP – Getty Images
Fernández est parti quatrième et a immédiatement doublé Fabio Quartararo et Jack Miller, mais Pedro Acosta a pris l’avantage dans le troisième tour. Il est repassé devant son compatriote une boucle plus tard et n’avait plus que Bezzecchi devait lui. Son retard dépassait la seconde mais avec les long-lap à venir, Fernández a commencé à comprendre que le champ allait se dégager.
“Quand j’ai vu qu’on avait la possibilité de jouer la victoire, c’est quand j’ai doublé Pedro et que j’avais un rythme très similaire à celui de Marco. À ce moment-là, je me suis dit ‘OK, il aura deux long-laps, peut-être qu’on aura une avance et que grâce à ça, il ne pourra pas revenir’. Mais j’ai juste essayé de me concentrer sur moi, de ne pas faire d’erreur, et ça m’a beaucoup aidé à être concentré.”
“Je me suis dit ‘C’est peut-être le jour mais tu ne dois pas faire d’erreur'”, a précisé Fernández. “J’ai juste essayé de me concentrer sur moi, de ne pas trop réfléchir, et d’apprécier le moment. C’est ce que j’ai fait.”
Une fois la menace Bezzecchi écartée, Fernández n’a eu aucun rival. Acosta, Álex Márquez et Fabio Di Giannantonio se sont succédé à la deuxième place, mais l’écart a dépassé les trois secondes. Fernández s’est montré plus prudent dans les derniers tours, quand il a commencé à être gagné par l’émotion.
“Dans les quatre derniers tours, j’ai essayé de ne pas faire d’erreur mais j’ai enlevé le tear-off et je n’arrivais pas à reprendre le guidon. Ça m’a aidé à me dire ‘Tu dois être calme si tu veux gagner’. J’ai essayé de me détendre encore plus mais dans le dernier tour, dans le dernier secteur, j’ai commencé à pleurer sous mon casque.”

Raúl Fernández
Photo de: Martin Keep / AFP via Getty Images
“C’était difficile mais j’ai essayé d’être concentré”, a ajouté Fernández. “On a les secteurs sur le tableau de bord et j’essayais de ne pas faire de grosse erreur, d’être constant. Dans les trois ou quatre derniers tours, j’ai eu une grosse dégradation du pneu et j’ai juste essayé de survivre. Pour moi, le plus difficile était au virage 10, quand j’ai commencé à pleurer et j’ai passé tout le dernier tour à pleurer parce que ce matin, je ne pensais jamais que ça serait une victoire.”
Annoncé comme une pépite après sa magnifique saison 2021 en Moto2, qui l’a vue devenir vice-champion en ne passant qu’une seule saison à cet échelon, Fernández a connu un parcours plus difficile en MotoGP, chez Tech3 puis Trackhouse. La victoire de ce dimanche apparaît comme une délivrance.
“Je suis très content pour moi, pour mon équipe et surtout pour ma famille et mon frère parce qu’il me soutient toujours. Aujourd’hui, on a eu des conditions très difficiles, surtout avec le vent dans la dernière partie de la course, mais j’ai essayé de gérer, de bien faire chauffer le pneu arrière. […] Je suis très heureux pour Trackhouse et aussi pour Aprilia parce que c’est leur 300e victoire. Bravo à eux !”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |

