Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Au premier jour du GP de Valence, dernière manche de la saison, la lecture de la feuille des temps est cruelle pour Pecco Bagnaia. Vingt-et-unième des premiers essais, vendredi matin, il s’est classé 14e l’après-midi. À l’exception de Nicolò Bulega, qui découvre le MotoGP, le Turinois a été le seul pilote Ducati à ne pas se qualifier directement pour la Q2.
Ce qui apparaît comme une formalité pour les autres semble inaccessible pour celui qui a remporté 31 Grands Prix et deux titres avec Ducati. Cette saison a beau avoir été la plus longue qu’ait connu le MotoGP, aucune solution pérenne n’a été trouvée au gré des 22 week-ends de travail menés depuis fin février.
Vendredi soir, c’est un Pecco Bagnaia dépité qui décrivait “une journée classique de 2025”, c’est-à-dire dominée par son manque de confiance sur sa moto. Et c’est sans enthousiasme qu’il abordait la suite du week-end, indiquant sur un ton monocorde : “Cette année, malheureusement, j’ai du mal à dire comment sera le lendemain. Mais on travaille, comme toujours, on pousse et on obtiendra ce qu’on obtiendra.”
“Je ne crois pas que ce soit normal”, a réagi Davide Tardozzi, interrogé par Sky Sport MotoGP, diffuseur italien du MotoGP. “Voir Pecco dans la situation qui a été la sienne pendant la majeure partie de la saison n’est absolument pas normal, étant donné les années précédentes.”

La saison se termine et Davide Tardozzi n’a toujours pas de réponse.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Ceci étant dit, Gigi [Dall’Igna], les ingénieurs et Ducati ont tout fait pour essayer de donner à Pecco la confiance qu’il ne semble pas avoir encore trouvée, y compris ici, donc en toute sincérité, nous sommes un peu dos au mur”, a ajouté le team manager, de toute évidence aussi désemparé que son pilote.
“Clairement, nous faisons tout mais nous n’avons pas encore trouvé la solution pour lui donner cette confiance. Aujourd’hui encore, malheureusement, il s’est plaint d’un manque de sensations et c’est ce qui l’a porté à perdre un ou deux dixièmes dans le quatrième secteur, sans quoi je pense qu’il aurait sans problème pu y être. Mais il ne s’est pas bien senti dans ce secteur et n’a pas pu performer comme les trois autres.”
Aucune révolution possible pour 2026
“[Nous sommes] dos au mur, au sens où je crois, j’espère encore que demain, nous allons résoudre quelque chose pour que Pecco se batte pour le podium. Il y a toujours de l’espoir, car nous savons le champion qu’il est”, ajoutait alors Davide Tardozzi.
Mais en cette fin de championnat, ce qui transparait également, c’est la peur d’un lendemain qui ne serait qu’une continuité toujours aussi douloureuse de ce que Pecco Bagnaia a traversé cette année. D’une part, car le règlement n’autorisera pas le développement d’un nouveau moteur pour la saison prochaine. Mais aussi car les ingénieurs de Ducati n’ont de toute façon pas encore réussi à comprendre ce qui perturbe leur pilote.
“Il est certain qu’à partir de lundi, nous allons réussir à travailler pour la nouvelle saison, et j’espère que nous pourrons donner à Pecco quelque chose en plus. Après, ça n’est pas dit, je ne sais pas encore quels sont les programmes d’essais de Gigi et des ingénieurs, mais c’est une nouvelle saison alors nous voulons mettre un point et repartir à la ligne”, a souligné Davide Tardozzi.
Puis, questionné sur d’éventuelles nouveautés moteur prévues pour ce test de mardi qui marquera l’entrée dans 2026, le team manager s’est montré très clair : “Là-dessus en particulier, non. D’autant que nous croyons fortement que ça n’est pas le problème. Peut-être que nous nous trompons, mais nous croyons fortement que ça n’est pas le problème, ce qui donne à Pecco ce manque de confiance.”
Pecco Bagnaia lui-même a confirmé les propos de son responsable d’équipe, tout en affichant un certain défaitisme. “Les motos resteront celles-ci et ce sera un test pour essayer d’autres choses. S’il doit y avoir un changement, ce sera pour l’année prochaine”, a ainsi fait savoir le pilote italien.

Pecco Bagnaia devra encore disputer la Q1 ce week-end.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Davide Tardozzi a toutefois souligné qu’il y aurait bien des expérimentations faites mardi, avec le “fort espoir” qu’un miracle se produise enfin. “En ce qui concerne de nouvelles choses, il y aura quelque chose. Je ne crois pas que ce sera une révolution mais il y aura évidemment quelque chose”, a-t-il promis.
“Mais si nous avions compris [ce qui lui manque], nous ne lui aurions déjà donné depuis longtemps et avec un grand sourire !”, a ajouté Davide Tardozzi. “Nous essayons vraiment de comprendre les raisons, parce qu’en toute honnêteté, nous ne sommes pas très loin des solutions de l’année dernière. Mais Pecco dit qu’il sent quelque chose de différent, et nous le croyons.”
“Et il est honnête, car il dit qu’il sait que la moto est plus ou moins la même que celle qu’il a toujours pilotée, mais que pour une raison quelconque, il ne se sent pas à l’aise. Et ça, nous ne l’avons pas encore trouvé. C’est la réalité. Malheureusement, il ne se sent pas bien, et pour attaquer aujourd’hui en MotoGP… Le MotoGP est à un niveau tel que s’il vous manque ce petit feeling, vous n’arrivez pas à faire ce dont vous êtes capable.”
Votre avis nous intéresse !
Qu’aimeriez-vous voir sur Motorsport.com ?
– L’équipe Motorsport.com
| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |

