Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Pecco Bagnaia s’est montré très franc à l’issue de la première journée du GP de France, lorsqu’il a admis avoir enfin compris que la version 2025 de la Ducati n’irait pas dans son sens et qu’il devait cesser d’en attendre les mêmes sensations que l’an dernier. Lui habituellement si fort dans les freinages, il doit adapter son pilotage pour réussir à mener la moto à la performance.
Une constatation que l’Italien lui-même trouve un peu tardive puisque cinq Grands Prix ont déjà été disputés, mais qui pourrait le mener à une approche plus constructive. Au lieu de s’entêter à chercher ce feeling qu’il aimait tant, il travaille à présent sur le fait de s’adapter à ce que la GP25 peut produire, avec l’espoir de réussir à rivaliser avec Marc Márquez, qu’il voit en toute franchise plus rapide que lui.
Questionné samedi matin sur le fait que son pilote devait à présent se remettre en question et modifier son pilotage, Davide Tardozzi a apporté un regard modéré sur la question, soulignant à quel point Bagnaia avait malgré tout pu se montrer compétitif jusqu’ici. Pas uniquement en remportant le GP des Amériques, ce qui faisait suite à la chute de Márquez, mais en engrangeant des points de façon régulière.
“D’une certaine manière, oui”, a ainsi répondu le team manager Ducati lorsque le site officiel du MotoGP l’a interrogé sur cette nécessité de changement, “mais au final, il a bien piloté car il est troisième du championnat, à 20 points du leader. Il obtient cette année ses meilleurs résultats pour un début de championnat. Ça n’est pas si mal.”
“Au final, nous avons du mal à lui apporter les bonnes sensations avec l’avant”, admet Tardozzi, tout en retenant le positif malgré tout : “Il est plus rapide que l’an dernier, alors il est évident que le niveau a augmenté. Il doit maintenant s’adapter à des conditions différentes mais je pense qu’il peut y arriver.”
Les moteurs 2024 et 2025 sont bien différents
Logiquement, lorsque Bagnaia en arrive à la conclusion qu’il ne pourra pas retrouver avec la GP25 les sensations qui lui plaisaient tant avec la GP24, on peut s’interroger sur ses possibilités de repasser au modèle précédent. Lors des essais d’avant-saison, il avait été indiqué que le moteur 2025 était écarté, alors pourquoi ne pas revenir à l’ensemble du package de 2024 ?
Sur ce point, Davide Tardozzi apporte une précision de taille, qui invalide toute spéculation : les moteurs qui équipent la GP25 et la GP24 sont bel et bien différents et ne sont pas interchangeables. Celui qu’utilisent actuellement Pecco Bagnaia, Marc Márquez et aussi Fabio Di Giannantonio dans le team VR46 ne sont ni totalement la spec de 2024, ni la spec 2025 complète telle qu’elle avait été prévue par les ingénieurs.
“Avant toute chose, je dois clarifier que le moteur 2025 est différent de celui de 2024”, précise ainsi Davide Tardozzi pour mettre court aux spéculations sur le fait que Bagnaia pourrait aisément revenir au modèle précédent. “C’est pour cela que nous avons deux homologations. Nous avons homologué un moteur pour les motos de 2024 et un moteur pour celles de 2025.”

Pecco Bagnaia doit continuer avec son moteur actuel.
Photo de: Marc Fleury
“Cela signifie que la moto de 2025 est différente de la précédente. Mis à part le moteur, nous pouvons tout changer. Il est possible de tester autant de pièces que le souhaitent les pilotes. La différence vient principalement du moteur, et pour le reste vous pouvez faire ce que vous voulez.”
Les moteurs homologués par les constructeurs qui ne bénéficient pas des concessions sont actuellement gelés jusqu’à la fin de la saison 2026, avant l’entrée dans un nouveau cycle réglementaires. À l’heure actuelle, seules Yamaha et Honda sont autorisés à contourner ce gel des moteurs grâce aux libertés que leur apporte la dernière catégorie de concessions à laquelle ces deux marques appartiennent.
La Ducati évolue toutefois, comme le prouve notamment celle que pilote Marc Márquez ce week-end. L’Espagnol a en effet adopté un nouveau châssis, d’abord sur une de ses motos vendredi, puis sur les deux depuis samedi matin, bien qu’il décrivent des sensations “similaires” avec l’autre version. Il l’a validé lors du test post-course de Jerez, où Bagnaia, de son côté, s’était concentré exclusivement sur ses sensations avec le train avant de sa moto. Il est prévu que l’Italien teste à son tour ce châssis au lendemain du GP d’Aragón, dans un mois, pour éventuellement l’utiliser en course par la suite.
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Pecco Bagnaia
Ducati Team
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