Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Dès son arrivée sur le Sachsenring, Fabio Di Giannantonio affichait sa volonté de ne pas partir battu face à un Marc Márquez annoncé intouchable sur l’un de ses circuits fétiches. “On ne peut pas commencer en week-end en se disant ‘Marc va gagner donc il faut jouer la deuxième place'”, prévenait-il. “Je veux me battre pour la première place.” Une ambition restée vaine pour l’Italien mais tout au long du week-end, il a été l’un des rares à venir titiller le pilote Ducati.
Vendredi, Di Giannantonio s’est même permis de le battre et de signer le meilleur temps des Essais, pendant que Márquez préférait se concentrer sur son rythme de course. Il se disait alors “rapide dans toutes les conditions” mais en qualifications, exercice souvent difficile pour lui, Di Giannantonio n’a pas été aidé par la pluie et a dû se contenter de la huitième place.
“Les qualifications n’ont pas été fantastiques, malheureusement”, commentait-il samedi. “Je m’attendais à de meilleures sensations sur piste humide dans la matinée. On a réussi à faire de petits progrès en qualifications mais pas suffisamment pour partir sur les deux premières lignes. On savait que pour le sprint et la course principale, il fallait une belle remontée. Je pense qu’on l’a réussie dans le sprint.”
Di Giannantonio a en effet profité d’un bon envol pour récupérer la quatrième place, avant de bénéficier de la chute de Franco Morbidelli. Il a ensuite connu sa seule véritable confrontation du week-end avec Márquez, qui l’a doublé après son départ timide, et il a aussi été dépassé par Pedro Acosta, ensuite parti à la faute. De nouveau quatrième, Di Giannantonio est revenu sur Fabio Quartararo et a conclu le sprint 0″322 derrière lui.
“Je suis plutôt content de mes sensations sur la moto, des changements que l’on a faits pour les qualifications, mais aussi des bagarres que l’on a eues. Pour le podium, il m’a manqué quelques dixièmes pour battre Quartararo. C’était vraiment un sprint positif vu notre position de départ.”

Fabio Quartararo et Fabio Di Giannantonio.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Un excellent départ… puis une chute
Di Giannantonio était parti pour faire encore mieux en course principale. Il a gagné une place sur la grille après le forfait de Morbidelli et profité d’une bonne trajectoire extérieure, au premier virage, pour remonter immédiatement en troisième position : “J’ai pris un super bon départ. Je pense que mon temps de réaction a été assez rapide.”
“Au premier virage, j’ai vu que tout le monde passait à l’intérieur. Et quand tout le monde est à l’intérieur, on ne peut pas freiner très tard, donc j’ai pris tout mon temps et toute la place à l’extérieur, j’ai essayé de prendre une trajectoire normale pour entrer [dans le virage], et ça a fonctionné parce qu’en sortant du premier virage, j’étais troisième.”
Di Giannantonio s’est immédiatement lancé dans un duel avec Marco Bezzecchi et a pris l’avantage pour de bon à la fin du deuxième tour : “J’ai attaqué Bezz parce que je voulais aussi tenter d’attaquer Marc. Ça n’a pas été possible mais je pense que mon premier tour a peut-être été l’un des meilleurs de ma carrière.”
C’était un bon virage pour moi mais il a rompu notre confiance mutuelle !
Pendant plus de la moitié de l’épreuve, Di Giannantonio a ainsi été le premier rival de Márquez… ou plutôt le premier des battus puisqu’il n’a pas pu rester à son contact. Après la mi-course, l’écart dépassait les trois secondes mais le pilote VR46 n’était pas directement menacé par Bezzecchi. C’est alors qu’il a tout perdu en étant l’un des six pilotes à abandonner au premier virage.
“Je n’ai pas fait de grosse erreur”, a justifié Di Giannantonio. “J’ai freiné cinq mètres plus tard par rapport au tour précédent, j’avais deux degrés d’inclinaison en plus et j’ai perdu [la moto].”

Fabio Di Giannantonio après sa chute.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“C’est un virage difficile”, a-t-il ajouté. “Je ne sais pas s’il est le plus dur du calendrier mais c’est vraiment un virage où il faut payer attention à beaucoup, beaucoup de choses. Mais ça se passait bien pour moi, j’ai été rapide tout le week-end dans ce virage. C’était un bon virage pour moi mais il a rompu notre confiance mutuelle ! [rires]”
Álex Márquez, deuxième de la course, a reconnu que la chute de Di Giannantonio, mais aussi celle de Bezzecchi peu après, l’a poussé à la prudence et l’a aidé à finir sur le podium. “C’est sûr que ceux qui ont fini deuxième et troisième, ils étaient un peu derrière et ils ont vu Bezz et moi tomber. Avec un gros écart derrière, on a sauvé leur course !”, s’est amusé Di Giannantonio, interrogé par le site officiel du MotoGP. “Cela permet d’être plus calme, on a le temps d’être détendu et de gérer l’écart.”
“Me concernant, j’attaquais. Je ne voulais pas trop perdre de terrain sur Marc et je ne voulais pas laisser trop de marge à Marco, qui attaquait aussi. Il fallait que je roule à mon rythme, avec mes trajectoires. J’ai juste manqué ce freinage.”
De bonnes performances avant tout
Le week-end de Di Giannantonio ne s’est donc pas terminé comme il l’espérait, mais le déplacement en Allemagne reste satisfaisant pour lui, puisqu’il a été celui qui a affiché le meilleur rythme derrière l’indéboulonnable Márquez : “Je pense qu’on avait un assez bon rythme parce que je ne perdais pas trop de temps sur Marc. Oui, je perdais du temps, mais pas tant que ça. Je contenais Bezz derrière.”
“Le rythme était élevé pour tout le monde. J’ai juste attaqué là où je me suis senti fort tout le week-end et j’ai fait une petite erreur. Ça fait partie du jeu. Je préfère tomber en étant à cette position qu’en étant 15e. Ça fait partie du jeu, on grandit, on progresse, on est de plus en plus rapides, de plus en plus proches. J’étais le plus proche de Marc donc je suis content.”

Marc Márquez et Fabio Di Giannantonio.
Photo de: Alexander Trienitz
“Il était juste un peu plus précis ici et là dans ses trajectoires”, a détaillé Di Giannantonio, expliquant la domination de l’Espagnol par cette précision extrême : “J’avais la même vitesse dans beaucoup de virages mais dans les dix tours derrière, je suis peut-être passé un demi-mètre ou un mètre plus large dans trois ou quatre tours, lui jamais. C’est un dixième par ci, un dixième par là, un dixième…”
“Derrière lui, j’essayais d’être vraiment, vraiment doux sur les gaz et vraiment précis pour le patinage du pneu arrière. Parfois, l’arrière pompait un peu et jamais chez lui. Il avait toujours la meilleure accélération. Au final, ces quelques dixièmes nous ont fait souffrir. Il était bon sur les petits détails.”
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |