Des glissades qui ont tourné au “cauchemar” pour Yamaha à Sepang

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Pendant que Fabio Quartararo était une nouvelle fois le seul capable de placer sa Yamaha dans le top 5, que ce soit en qualifications, en sprint ou en course, les autres pilotes de la marque ont été en grande difficulté à Sepang. Álex Rins et Jack Miller ont certes réussi à atteindre la Q2, mais ils n’ont pu y devancer que Pol Espargaró, et ils ont vécu des courses difficiles, en payant les difficultés de la Yamaha à trouver l’adhérence sur un circuit qui en offre déjà peu.

Samedi, Miller était le deuxième meilleur représentant de la marque, à la 14e place et à plus de neuf secondes de Quartararo. “C’était une course difficile”, a résumé l’Australien après le sprint. “Le pneu avant a souffert dès le début. Dans le groupe, c’est chaud. On n’utilise pas le pneu arrière pour freiner, donc on souffre de l’avant. Le virage 4 était un cauchemar, le virage 1 était un cauchemar, le virage 9 n’était pas bon non plus.”

“J’ai vu Álex avec la même moto devant moi, il souffrait au virage 4 en attaquant”, a-t-il ajouté. “Il est sorti large trois tours d’affilée puis je l’ai doublé. Au premier tour, j’ai [freiné] au point habituel, comme tout le week-end quand on avait le champ libre, et ça bloquait, bloquait, bloquait. Je suis sorti large, je me suis dit que je devais réajuster mon point de freinage parce que ça ne s’arrêtait pas. Et quand je freinais : stop, stop, stop, un gros blocage.”

Miller a pu constater les limites de la Yamaha face à une Aprilia pourtant peu fringante à Sepang : “L’Aprilia en avait un peu plus que nous en fin de course. Ils arrivent à sortir des virages 1, 2, 3, à mettre beaucoup plus de puissance, alors qu’on ne peut plus accélérer.”

Alex Rins, Yamaha Factory Racing

Álex Rins

Photo de: Shameem Fahath / Motorsport Network

Après avoir terminé le sprint dans le sillage de Miller, Rins décrivait également une Yamaha très difficile à contrôler. “Ça a été vraiment dur, et pas uniquement la course”, a déclaré le pilote de l’équipe officielle. “Je suis un peu déçu parce que ça n’est pas agréable de faire une course sprint comme ça. On le savait dès les EL2. On a vraiment du mal, et c’était déjà le cas [samedi] matin, à trouver le grip, à avoir un bon équilibre sur la moto. On peut être compétitifs sur un tour, mais pas sur la distance d’une course. Dès qu’on fait trois ou quatre tours, le pneu perd vraiment énormément pour nous.”

“Et je ne sais pas comment je vais pouvoir gérer ça demain parce qu’aujourd’hui, c’était vraiment très dur de gérer ces glissades, comme dans le virage 1, le virage 2… Un peu partout en fait. Mais il faut qu’on analyse ça et qu’on voie ce qu’on peut faire. C’était assez dur”, ajoutait l’Espagnol, visiblement abattu.

Les mêmes limites en course

Les analyses n’ont pas véritablement porté leurs fruits. Rins et Miller ont encore réalisé un tir groupé dimanche, au 13e et au 14e rang, cette fois avec l’Espagnol devant, et toujours avec un retard conséquent sur Quartararo, d’une douzaine de secondes. “Les attentes étaient un peu faibles ce week-end”, a concédé Rins. “On a vraiment eu du mal dès les Essais Libres 1. On dirait que quand le niveau de grip est faible en piste, on a plus de mal que les autres, donc on attendait une course très dure et ça a été le cas.”

“En début de course, j’ai pu rouler plus vite mais le problème est que je pensais à la fin de la course. Peut-être que ce pilotage doux dans les premiers tours, en perdant des places, m’a permis d’être 13e dans les derniers tours. C’était vraiment dur, un week-end très dur, mais il faut continuer.”

Jack Miller, Pramac Racing

Jack Miller

Photo de: Shameem Fahath / Motorsport Network

Avec un pneu medium jugé inutilisable par l’ensemble du plateau, Miller a passé sa course à préserver le tendre, et a fini par renoncer à toute agressivité en piste. “C’était assez moyen, j’ai essayé de gérer le pneu aussi bien que possible”, a décrit le pilote Pramac. “J’étais vraiment doux en début de course, pour m’assurer de voir la fin. Je pensais en avoir un peu plus en fin de course mais j’ai eu le même souci que ceux qui m’entouraient.”

“Rins était dans le même bateau que moi, à gérer pendant la plus grande partie de la course. Il avait l’air d’en avoir un tout petit peu plus en fin de course, il en avait toujours un peu plus que moi en sortie de courbe. J’attendais que ça tourne en ma faveur, je suis un peu revenu sur le groupe devant moi. J’ai essayé d’attaquer dans les trois derniers tours, je patinais beaucoup en ligne droite, je devais anticiper les passages de rapports sur presque chaque vitesse, pour me battre avec lui en fin de course, mais je n’étais pas assez proche.”

“À chaque fois que j’attaquais fort pour réduire l’avant, je me faisais une frayeur avec l’avant, donc j’ai juste voulu voir l’arrivée plutôt que finir encore par terre. On a vu l’arrivée, j’espère qu’on donnera des informations importantes et je croise les doigts pour qu’on soit plus performants à Portimão.”

Deux chutes pour Oliveira

Le quatrième titulaire de Yamaha, Miguel Oliveira, a lui aussi vécu un week-end très difficile, avec une chute en sprint et une nouvelle en course principale. “C’est dur de rester sur les motos, les pneus sont chauds, la moto est chaude… Il n’y a pas grand-chose de positif à tirer du sprint”, confiait le Portugais samedi, se sentant démuni face à sa chute.

Miguel Oliveira, Pramac Racing

Miguel Oliveira après la chute du sprint.

Photo de: Shameem Fahath / Motorsport Network

“J’avais la sensation que les pneus surchauffaient dès le début. J’ai fait exactement la même manœuvre qu’au tour précédent et c’est le genre de chute où on voit que le pneu ne tient pas, quoi que l’on fasse. C’était une glissade très lente au premier virage, c’est très décevant de ne pas voir l’arrivée.”

Rebelote le lendemain, même si Oliveira a pu repartir pour prendre la 19e place. “Il s’est plus ou moins passé la même chose”, a-t-il décrit. “Une petite perte de l’avant, sans aucune alerte. Je pensais qu’avec le pneu medium à l’avant, ça pourrait être un peu mieux, mais c’était dur de gérer le grip, pas tant les mouvements parce que le medium ne bougeait pas trop. J’étais à l’aise malgré nos difficultés à trouver le grip mais il n’y avait pas grand-chose à faire en course.”

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud
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