Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Sur le papier, les récompenses obtenues par Yamaha en ce début de championnat ne représentent pas une inversion radicale de la tendance par rapport à l’an dernier. Fabio Quartararo, meilleur pilote classé pour la marque, a obtenu 30 points en quatre Grands Prix, contre 25 il y a un an. Le constructeur est quant à lui dernier des cinq marques, mais avec 42 points contre 27 l’an dernier et des écarts très faibles entre tous les concurrents de Ducati.
Si la donne a changé pour Yamaha, c’est d’une part car une équipe satellite est venue gonfler les effectifs et apporter un soutien notable au travail de développement. Mais il y a aussi des avancées indéniables en termes de performances, qui se font sentir quand on entre dans le détail de ces points engrangés.
“Je suis confiant quant au fait que nous avons progressé par rapport à l’année dernière en termes de vitesse”, explique ainsi le directeur technique Max Bartolini, dans une interview pour le site officiel du MotoGP. “Les qualifications le montrent car nous sommes tout le temps en Q2 et notre retard sur la pole est franchement faible par rapport à l’année dernière. Une partie de cette amélioration vient clairement aussi du fait d’avoir Pramac qui nous aide.”
Si les résultats décrochés en course sont finalement un peu plus faibles qu’espéré, c’est que les attentes ont possiblement dépassé ce qu’était la réalité du développement hivernal. Le responsable technique concède en effet que le test de Sepang, qui a ouvert l’année, a été “peut-être trop bon” au point qu’il a “généré beaucoup d’attentes”, qui ont par la suite été quelque peu déçues. Fabio Quartararo a même parlé d’un “test fake” alors qu’il s’était beaucoup plus emballé que son coéquipier, Álex Rins.
“Nous avons parlé avec Fabio pour qu’il nourrisse des attentes faibles”, explique Max Bartolini, en soulignant le haut niveau d’adhérence dont pouvaient profiter les motos lors de ce long roulage en Malaisie. “Si nous avions pu disputer la course à ce moment-là, alors nous aurions pu le gérer, mais la réalité c’est que, lorsque nous allions revenir à des conditions normales, avec un faible niveau d’adhérence, nous allions avoir plus de mal qu’à Sepang, et c’est plus ou moins ce qui s’est passé.”

Le test de Sepang avait sans doute été “trop bon” et peu représentatif pour Yamaha.
Photo de: Yamaha MotoGP
Face à ce constat, les difficultés de la M1 restent donc sensiblement les mêmes que ces dernières saisons. “Nous avons toujours du mal avec le grip et sa gestion”, reconnaît Max Bartolini. “Nous travaillons donc sur de nombreux aspects, à la fois le châssis, le bras oscillant, la partie cycle et aussi l’électronique, pour essayer de résoudre cela. Dans le même temps, nous essayons aussi d’améliorer un peu l’aérodynamique – pas de grandes différences, mais c’est assez positif malgré tout – et nous devons également rendre le moteur en lui-même plus rapide, comme nous le savons.”
“Notre objectif reste d’obtenir une moto plus prévisible et mieux gérable quand le grip n’est pas élevé. Nous avons prévu différentes étapes avec la moto actuelle au cours de la saison. J’espère que sur le moteur – compte tenu du fait que nous avons les concessions – nous trouverons de grosses choses, mais si je suis réaliste, je m’attends plutôt à beaucoup de petites avancées.”
Beaucoup de tests nécessaires pour valider les évolutions
Yamaha mène-t-elle des tests toutes les semaines, comme l’avait laissé entendre Fabio Quartararo en début de championnat ? “Nous ne roulons pas toutes les semaines”, s’amuse le directeur technique, “mais je dirais que nous roulons très souvent, au moins deux fois par mois.” Un travail intense qui permet au constructeur de couvrir “tous les scénarios possibles” et de cumuler des données pour bien évaluer les évolutions produites. “Pour apporter quelque chose de bon, il faut d’abord le tester pour comprendre s’il est bon. On ne peut pas apporter quelque chose de bon sans avoir fait de test, c’est très difficile.”
Récemment, Yamaha a franchi le pas d’essais privés menés en Europe avec un nouveau concept de moteur V4, révolutionnaire pour cette moto. Ayant déjà indiqué qu’il faudrait bien s’assurer de sa performance et de sa fiabilité avant de l’introduire en course, Max Bartolini explique comment le constructeur va désormais procéder dans son développement, entre V4 et quatre cylindres en ligne : “Nous allons poursuivre sur les deux fronts. Avec la moto de cette année parce que nous n’avons fait que quatre courses, il en reste 18, ce qui est assez long, et nous commençons aussi à nous concentrer sur la moto de l’année prochaine.”
Quid de la moto de 2027, conçue pour le futur règlement technique ? “Nous avons commencé à y réfléchir et à faire des évaluations, comme tout le monde, par rapport à comment devra être le moteur, quel devra être le scénario pour 2027. Mais c’est juste sur le papier, rien n’est vraiment défini”, indique le directeur technique.
Le mot d’ordre à présent est de poursuivre dans la dynamique initiée afin de continuer à rapprocher les M1 du sommet, et ce plus en plus fréquemment. Max Bartolini s’attend à voir les progrès se concrétiser autour de la mi-saison, comme l’a lui-même indiqué Fabio Quartararo.
“Ce que j’ai à l’esprit, c’est d’essayer de réduire notre retard. Nous devrions être un peu plus proches à partir du milieu de saison, mais nous avons besoin de temps pour combler notre retard car il est grand. Ce qui est important, c’est de continuer à réduire notre retard, c’est là-dessus que nous nous concentrons principalement à l’heure actuelle.”
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Yamaha Factory Racing
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