Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Après deux premiers week-ends marqués par ses tâtonnements et quelques erreurs, Fermín Aldeguer a montré ses premiers signes d’aisance dans la catégorie MotoGP lors du Grand Prix des Amériques, à Austin. Le rythme qu’il a alors affiché en fin de course lui aurait permis de prétendre au podium s’il n’était pas finalement tombé.
Deux semaines plus tard, au Qatar, le rookie espagnol de 20 ans affichait à nouveau sa force en marquant cette fois 17 points, soit autant que ce qu’Ai Ogura avait empoché lors du Grand Prix d’ouverture du championnat. Le Japonais avait alors marqué les esprits par sa rapidité d’adaptation à la catégorie, alimentant un peu plus encore les critiques à l’égard d’Aldeguer, jugé trop discret au guidon de la Ducati.
Puis, au GP d’Espagne, le pilote Gresini s’est à nouveau montré rapide, avec à la clé une nouvelle chute alors qu’il occupait la quatrième place et semblait pouvoir décrocher un podium. Son niveau de performance sur une piste européenne, très différente de celles du début de saison, a été la confirmation qu’il attendait lui-même et sans doute la dernière étape pour effacer les doutes qui avaient pu être exprimés à son sujet.
“Pour ma première année en MotoGP, je m’attendais [à de telles performances], mais peut-être pas tellement dès la cinquième course de la saison”, a admis Fermín Aldeguer, quelque peu surpris par ses propres prestations.
“Le fait est qu’on s’est beaucoup améliorés depuis Austin. Je me sens de mieux en mieux avec l’équipe. Le feedback que j’apporte vient plus vite et ça nous aide à aller dans la bonne direction”, poursuit-il. “On a besoin de plus de temps pour vraiment se battre pour la victoire, mais je pense qu’on s’installe dans le top 5 et j’en suis très fier.”

Fermín Aldeguer fait équipe avec Álex Márquez chez Gresini.
Photo de : Gold and Goose / Motorsport Images
Selon les techniciens de Gresini, les commentaires techniques d’Aldeguer coïncident généralement avec ceux de Marc Márquez, qui courait pour l’équipe l’an dernier. “Oui”, confirme le pilote, “On travaille dans notre propre direction et à notre manière, mais quand la fin de la journée arrive et que l’on compare les données avec celles des autres pilotes Ducati, la moto qui ressemble le plus à celle de Marc, c’est la mienne.”
“Ça signifie qu’on est sur la bonne voie. Mais chaque pilote a son propre style. Álex [Márquez] est un peu différent et il gagne des courses”, fait remarquer le rookie au sujet de son coéquipier, doté comme lui d’une GP24.
Ses chutes ont jusqu’ici coûté de gros points au pilote espagnol, et Gigi Dall’Igna lui-même l’avait publiquement interpelé sur le sujet après Austin. Néanmoins, en termes de performances pures, les choses semblent aller très bien pour lui et il peut penser à la suite de son processus d’apprentissage : trouver les derniers dixièmes qui le séparent des pilotes de tête.
“Il est certain que la barrière des trois dixièmes pour se battre pour la victoire sera un mur difficile à franchir. Álex et Marc m’ont déjà prévenu : au début, on fait tomber des murs, on descend d’abord de deux secondes, puis d’une seconde, d’une demi-seconde… mais ça devient de plus en plus difficile. Je pense qu’on a fait tomber beaucoup de murs, mais il en reste encore beaucoup d’autres, et ce sont les plus difficiles.”

Fermín Aldeguer est aujourd’hui 14e du championnat.
Photo de : Gold and Goose / Motorsport Images
Le test post-course de Jerez arrivait à point nommé pour offrir du temps de piste au rookie. Il a pu s’y consacrer à la mise au point de ses réglages pour le GP de France, qui aura lieu la semaine prochaine.
“On est sur la bonne voie et chaque fois que je monte sur la moto, ça va mieux. On a beaucoup travaillé, mais il me reste encore beaucoup à faire et à apprendre. Le test était basé sur la préparation de l’avenir et de la course du Mans, qui est un circuit très différent. Malgré cela, on a réussi à être rapides lors de ce test à Jerez. Même en modifiant la moto, on reste compétitifs et rapides, c’est très bien.”
Aldeguer n’a jamais douté de lui
Fin 2023, en marge du GP de Malaisie, VR46 avait essayé de chiper Fermín Aldeguer pour remplacer en 2024 Luca Marini, qui partait pour Honda. Ducati avait finalement parlé au pilote espagnol, lui offrant une moto d’usine et un contrat avec le team Pramac pour 2025, un accord ensuite finalisé en janvier à Borgo Panigale.
Aldeguer avait encore toute la saison 2024 de Moto2 devant lui, mais en étant d’ores et déjà annoncé dans la catégorie reine avec le constructeur dominant, ses performances ont été particulièrement scrutées. Et les résultats n’ont pas toujours suivi, faisant naître des doutes à son égards.

Gigi Dall’Igna avec les six pilotes Ducati de 2025 : Pecco Bagnaia, Marc Márquez, Álex Márquez, Fermín Aldeguer, Franco Morbidelli et Fabio Di Giannantonio.
Photo de : Ducati Corse
Vint ensuite la séparation entre Ducati et Pramac et la décision du constructeur de passer de huit à six motos sur la grille. Cela a eu pour effet de faire passer Aldeguer chez Gresini avec, pour le moment, une spec de 2024, mais aussi d’alimenter un peu plus encore les critiques à l’égard de ce jeune homme dont la place semblait protégée sans performances probantes pour le justifier.
Aujourd’hui, il a complétement étouffé les doutes qui ont pu circuler à son sujet. Et lorsque Motorsport.com demande à Fermín Aldeguer s’il est soulagé après ce bon début de saison, il répond : “Oui, totalement. [Les résultats] sont un soulagement et me permettent d’être plus détendu.”
Et l’Espagnol ajoute : “Je n’ai jamais douté de moi ni de mon environnement. Cependant, j’ai perçu [les doutes] de l’extérieur, beaucoup de doutes. Même si j’ai fini par gagner autant de courses que le champion [Moto2]… Ces bruits n’étaient pas justifiés.”
Dans cet article
Germán Garcia Casanova
MotoGP
Fermín Aldeguer
Gresini Racing
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