Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
C’est peu dire que Brad Binder traverse une saison compliquée. Pourtant, le GP de Malaisie lui réservait une expérience encore plus rude que celles auxquelles il a été confronté jusqu’à présent. C’est bien simple, après le sprint, le Sud-Africain peinait à trouver ses mots tant il venait de vivre dix tours cauchemardesques, patinant de bout en bout. “La course a été dingue !”, a-t-il commenté, éberlué, pour le site officiel du MotoGP.
“Je me suis vraiment bien élancé et ensuite je me suis pratiquement arrêté là. Pour une raison quelconque, je n’avançais pas du tout à l’accélération, en particulier sur la gauche – le côté gauche n’avançait pas. J’ai énormément perdu dans la phase de traction et j’ai essayé de compenser un peu sur les freins. J’ai essayé de mettre un peu d’appui, mais l’avant n’y était pas non plus.”
“Ça a été une course très, très dure pour nous. Il faut vraiment qu’on regarde et qu’on essaye de comprendre ce qui est allé de travers aujourd’hui pour s’assurer que ça ne se produise pas demain”, ajoutait Binder avant de clore cette deuxième journée d’un week-end encore une fois marqué par des performances très en deçà de celles auxquelles il aspire.
Hors du top 10 lors des premiers essais, il a glissé en dehors des 15 premiers puis s’est qualifié 18e, à huit dixièmes de son coéquipier, un Pedro Acosta qui confirme une supériorité désormais bien installée sur l’ensemble du groupe KTM. Bon dernier de ce quatuor dans le sprint, Brad Binder a finalement relevé la tête avec la course longue.

Le premier tour a beaucoup joué dans le résultat de Brad Binder, dimanche.
Photo de: Asif Zubairi / Motorsport Network
Sa RC16 était toujours la moins bien classée à l’arrivée, mais cette fois à un neuvième rang bien plus honorable, et en l’absence de Pol Espargaró, qui a chuté en début d’épreuve en se trouvant derrière lui. Surtout, Binder a dit tout son soulagement en retrouvant des sensations beaucoup plus familières.
“Étant donné mon sprint et mes qualifications, je pense que c’était bien de réussir à me frayer un chemin vers le top 10 en course. Il est évident que j’en voulais beaucoup plus mais, clairement, j’étais un peu confus après le sprint parce que je n’avais jamais eu des sensations aussi horribles de toute ma vie et, dès le premier tour de la course, il était clair que ce qui se passait était différent. Tout fonctionnait normalement et j’ai été en mesure d’attaquer un peu.”
Un bond au départ dimanche, une belle résistance ensuite
Brad Binder a profité de l’excellence des envols de la KTM et, dès le premier tour, il a gagné sept places qui allaient beaucoup compter dans son classement final. Le défi était ensuite de résister, aux attaques autant qu’à l’usure pneumatique prononcée qu’une course en paquet ne faisait qu’accentuer. Enea Bastianini, en grande forme en fin d’épreuve, a été le seul à le faire reculer, après quoi le Sud-Africain a profité des chutes de Fermín Aldeguer et de Pecco Bagnaia, puis il a fini par dépasser un Johann Zarco en grande difficulté avec son pneu usé.
Binder n’a pas été épargné par cette dégradation, lui qui avait fait le choix d’une monte 100% soft, néanmoins il estime avoir réussi à conserver juste assez de gomme pour avoir encore du répondant dans les derniers tours.
“Je me suis très bien senti au début, j’ai pris un très bon départ et j’ai vraiment eu du mal dès que le grip arrière a commencé à baisser. Ça poussait vraiment sur l’avant et c’était difficile d’avancer comme ça, mais ensuite, j’ai juste essayé de gérer jusqu’à la fin”, a-t-il expliqué.
“Mon dernier tour n’était pas trop mal, mais dans les deux tours précédents, quand j’étais avec d’autres pilotes, j’ai perdu énormément de temps. C’était vraiment dur aujourd’hui avec le pneu avant qui chauffait énormément. Je n’ai jamais fait un tour dans l’air propre.”
Jugeant sa course “un peu meilleure”, il a dressé un bilan dont perçait surtout le soulagement : “C’était clairement un défi de partir en 18e position, mais j’ai réussi une remontée correcte. Ce n’est pas du tout ce que je voulais. J’aurais aimé faire beaucoup mieux, mais je savais qu’aujourd’hui, c’était une course où il allait falloir vraiment, vraiment gérer les pneus. J’ai donc réussi à garder le pneu arrière en bon état jusqu’à la fin.”
“Après hier – et je n’ai aucune idée ce qui s’est passé pendant le sprint -, j’avais à nouveau une moto normale pour la course et tout s’est bien passé. J’étais un peu nerveux, je ne savais pas si j’allais me retrouver dans la même situation, mais heureusement, ça n’a pas été le cas, donc c’est bien. Mais en général, il faut juste qu’on trouve un peu plus de vitesse, qu’on essaye de mieux se qualifier pour que nos courses soient bien meilleures.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |

