Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Rares ont été les pilotes capables de fendre l’hégémonie de Ducati cette saison. En qualifications, on dénombre six pole positions qui ont échappé à la moto de Borgo Panigale, quatre ayant été décrochées par la Yamaha de Fabio Quartararo et deux par l’Aprilia de Marco Bezzecchi.
En course, les comptes sont encore plus vite faits : une victoire de course longue est revenue à Honda grâce à Johann Zarco au Mans et une autre à Aprilia via Marco Bezzecchi à Silverstone. Ce dernier est aussi devenu, le week-end dernier à Misano, le premier à faire tomber Ducati de son piédestal en course sprint.
Aussi rares aient été les défaites de Ducati, le duo Bezzecchi-Aprilia revient donc dans chacune de leurs manifestations. Une réussite qui fait le bonheur des troupes de Noale, tout en décuplant l’envie d’en faire toujours plus.
“Ça a été un week-end fantastique pour nous, durant lequel nos performances ont été vraiment bonnes. Si j’ai réussi à me battre contre eux, et même à les battre, ça veut dire qu’on a fait du très bon boulot”, constatait Marco Bezzecchi en bouclant ce week-end festif à Misano, où il a été le seul dimanche à priver Ducati d’un quintuplé.
“Il est vrai cependant que sur la distance de la vraie course, ça ne suffit pas encore, malheureusement, malgré tout le travail abattu”, a ajouté le pilote. “Ça veut dire qu’on ne doit pas baisser les bras, qu’on ne doit pas trop faire de comparaisons, ni regarder autour de nous. Il faut qu’on s’en foute et qu’on essaye de toujours s’améliorer.”
Nous sommes derrière le numéro 93, c’est clair, mais la mission est d’essayer de le battre avant la fin de la saison. Peut-être au moins une fois.
Massimo Rivola concorde avec son pilote, conscient lui aussi que les performances d’Aprilia ne suffisent pas, pour le moment, à battre le binôme que forme Marc Márquez avec la Ducati dans les courses longues.
“Pour l’instant, nous sommes derrière le numéro 93, c’est clair, mais grâce à l’attitude de Marco, la mission – appelons-la comme ça – est d’essayer de le battre avant la fin de la saison. Peut-être au moins une fois. En tout cas, à Noale, nous devons réaliser que nous pouvons le faire”, a tenu à souligner le PDG d’Aprilia Racing.
La 3e place du championnat ? “Pas un stress”
Après les gros points empochés à Misano ainsi qu’une série de podiums décrochés cet été, Marco Bezzecchi se rapproche fortement de la troisième place du championnat pilotes, résultat qu’Aprilia n’a encore jamais obtenu. Est-ce désormais l’objectif à atteindre ? “Non, franchement je n’y avais pas pensé, et je n’y pense même pas maintenant. À la base, ça ne m’intéresse pas tellement”, a affirmé Bezzecchi.
“Il reste six courses, 12 du coup, et il peut se passer [plein de choses], on peut facilement terminer huitième ou neuvième. Donc c’est inutile, il faut qu’on se concentre sur nous-mêmes et qu’on continue à y croire”, a poursuivi le pilote.
“On vit un bon moment, c’est indéniable, mais il suffit d’un rien pour redescendre. Regardez ce qui m’est arrivé à Barcelone : je sortais de trois podiums de suite et j’ai été envoyé au tapis dans les deux courses, j’ai fait zéro point. Donc il ne faut pas trop s’arrêter sur ces choses-là et surtout continuer à travailler. On verra peut-être sur les deux ou trois dernières courses.”
Marco Bezzecchi est le seul à avoir battu les Ducati en sprint cette saison.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Disons que cela peut être un objectif, mais ce n’est pas un stress”, a quant à lui estimé Massimo Rivola. “Personnellement, je pense que c’est important au niveau de l’entreprise, mais je reviens beaucoup sur l’approche que nous devons avoir, et celle qu’a Marco dans les courses et que tout le monde a vue, je pense. Ce n’est pas seulement à Misano, nous l’avons vu à Assen. Partout, on voit qu’il ne baisse jamais les bras tant que le drapeau à damier n’est pas baissé. Si l’entreprise travaille de cette manière, elle se développera et les résultats suivront.”
“S’il termine troisième au championnat, il le mérite, c’est certain. Et on en vient même à se demander [ce qu’il en serait] si nous n’avions pas perdu plusieurs points en début d’année. Je pense à l’Argentine, où il était très fort mais n’a même pas passé un virage ; je pense à la deuxième place [perdue] en Allemagne, où il est tombé ; je pense à Barcelone, où on l’a fait tomber… Je pense que Bezz peut vraiment rivaliser avec tout le monde à chaque course. Le mérite en revient certainement au travail qu’Aprilia a fait avec lui, mais l’objectif doit être de réussir à battre le numéro 93.”
Plus que Ducati, c’est bien son leader qui est dans le viseur de Massimo Rivola. Marc Márquez est le seul des trois pilotes disposant de la GP25 à parvenir à se montrer ultra compétitif, au point de détonner dans un clan Ducati qui continue pourtant à réaliser de solides performances groupées au plus haut des classements.
“Il me semble que la Ducati est en général une moto plus facile que la nôtre à amener à la limite”, a observé le PDG d’Aprilia Racing. “En moyenne, ils atteignent plus facilement les performances. Ils disposent certainement d’une quantité de données bien plus importante que la nôtre, d’une part parce qu’ils sont compétitifs depuis plus longtemps, et aussi parce qu’ils ont tout simplement plus de motos en piste.”
“Je pense toutefois que Marc a fait la différence, quelle que soit la manière dont il s’y est pris, et qu’il continue aujourd’hui à le faire par rapport à nous. Bravo à lui, bravo à eux, mais nous verrons bien. J’ai hâte de le battre, pour pouvoir dire que nous y sommes parvenus, pas tant à vous mais à Noale parce que c’est la chose la plus importante.”
| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |
