Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
La course principale du GP de Thaïlande n’a pas effacé la déception de Pecco Bagnaia, une nouvelle fois troisième et dans l’ombre des frères Márquez comme il l’a été samedi au sprint. Il n’a pu se positionner devant Álex Márquez que quelques instants et n’a jamais véritablement été en mesure de menacer sa deuxième place, pas même lorsque le pilote Gresini a ralenti en fin d’épreuve à cause de l’usure de son pneu.
Et que dire de Marc Márquez, vainqueur facile d’une course qu’il a même pu se payer de luxe de laisser son frère mener pendant 16 tours pour gérer la pression de son pneu avant. “J’ai essayé mais j’étais comme au cinéma. J’étais là, derrière, j’essayais de les rattraper”, expliquera Bagnaia après-coup, résigné mais néanmoins piqué au vif d’avoir vu son nouveau coéquipier “jouer” avec ses adversaires.
Le mot est sensible car il n’est pas sans rappeler au #93 celui qui, dans la bouche de Valentino Rossi, avait déclenché le cataclysme de 2015, néanmoins le contexte est totalement différent et l’intention de Bagnaia très éloignée de celle de son mentor à l’époque. Cette fois, Márquez est bel et bien en lice pour le titre, redevenu favori pour la première fois depuis six ans. En faisant entrer un adversaire si féroce dans son équipe, Bagnaia savait pertinemment qu’il serait attendu au tournant et le premier round a de toute évidence tourné en faveur de son rival, tant sportivement que psychologiquement. Il en reste 21.
Pecco, tu as obtenu une place en première ligne sur la grille puis la troisième position lors des deux courses ce week-end. Tu es là pour gagner, bien sûr, mais quel bien tires-tu de ce premier Grand Prix ?
Effectivement, je suis ici pour gagner, pas pour terminer troisième, alors je ne suis pas content. Je suis malgré tout satisfait, pas complètement mais ça pourrait être pire. On a fait du très bon travail pendant le week-end pour résoudre certains soucis qu’on avait eus pendant le test. On a peut-être fini le boulot trop tard parce que je n’ai commencé à me concentrer sur la course que samedi matin. C’est trop tard.
Je n’ai pas bien essayé les pneus avant ; hier j’ai pris le hard, mais ça n’était pas le bon choix, et aujourd’hui j’ai utilisé le soft et il fonctionnait beaucoup mieux. Je pense malgré tout que je n’avais pas les bons réglages pour essayer d’avoir un avantage. Je pense que Marc a un peu joué avec nous aujourd’hui, y compris avec son problème de pression. Dès qu’il a décidé de s’échapper, il m’a mis 2″3 en trois tours ! Il était donc beaucoup plus rapide et je dois m’améliorer, apprendre ce qu’il fait de mieux et combler ce retard.

Longtemps, Pecco Bagnaia n’a pas été au contact des frères Márquez.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Qu’est-ce qu’il t’a manqué ce week-end ?
Franchement, du grip arrière. Aujourd’hui, pendant la course, je gagnais beaucoup sur les freinages et j’étais assez compétitif en vitesse de passage, mais ensuite dans toutes les accélérations je perdais trop de temps, dans les virages 1, 3, 7 et 11… J’ai aussi eu un petit problème pendant la course. Il faut qu’on se concentre là-dessus et qu’on comprenne ce que je peux mieux faire.
Tu t’es battu avec Álex pendant la course…
De loin !
En fin de course, tu es revenu à une demi-seconde : as-tu pensé pouvoir viser la deuxième place ?
Chaque fois que je me rapprochais, je reperdais parce que j’avais besoin de laisser un peu de place par rapport à la pression du pneu. J’ai juste essayé de me maintenir aussi proche que possible pour voir si jamais il faisait une erreur. Mais la seule possibilité de le dépasser était d’avoir le même rythme que Marc, car il jouait avec nous ! J’étais un peu plus rapide que lui mais pas suffisamment pour pouvoir recoller et le dépasser.
Aurais-tu signé au début du week-end pour ces deux troisièmes places ?
Non ! Je ne suis pas ici pour finir troisième. J’ai appris l’année dernière qu’il est important de toujours prendre le maximum et de prendre les bons risques. Aujourd’hui, j’ai juste essayé de gérer la situation. Je prenais un peu de risques pour terminer troisième parce que j’étais derrière et chaque fois que j’essayais de me rapprocher, j’avais des problèmes avec l’avant.
Je ne signerais jamais pour une troisième place, mais c’était le maximum que je pouvais faire. La prochaine fois, je vais essayer de faire deuxième et la fois d’après premier ! Mais il faut que je commence à travailler sur les réglages de ma moto comme on l’a fait samedi, et me rapprocher d’eux.
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Pecco Bagnaia
Ducati Team
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