Bagnaia face à sa responsabilité pour bien exploiter la Ducati GP25

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Plus que quelques jours et Pecco Bagnaia pourra placer un point final à cette saison 2025 si éprouvante pour lui. Il y a un an, alors double champion du monde en titre et lancé dans une bagarre acharnée contre Jorge Martín pour n’échouer qu’à dix points d’un nouveau sacre, personne n’aurait imaginé que le Turinois pourrait ne plus qu’être l’ombre de lui-même cette saison. Pourtant, jamais ou presque il n’a retrouvé ses sensations cette année, à la lutte avec une Ducati GP25 qu’il a déstabilisé ses acquis.

Son nouveau voisin de stand, Marc Márquez, a vite enfoncé le clou en survolant le championnat avec la même machine. Et il aura fallu attendre la mise à l’écart de l’Espagnol sur une blessure, sitôt sa victoire au championnat actée, à cinq Grands Prix de la fin, pour assister à une prise de conscience collective que Pecco Bagnaia n’est pas seul à se dépêtrer avec cette GP25.

Fabio Di Giannantonio, le troisième homme à en disposer, au sein du team VR46, a lui aussi connu bien des difficultés tout au long du championnat, incapable de reproduire le niveau de performance qu’il affichait l’an dernier ou de s’élever d’un cran comme cela aurait été attendu avec sa promotion. Et alors que l’on arrive à un stade où chacun est censé pouvoir exprimer son meilleur niveau de l’année grâce à l’expérience emmagasinée, ni lui ni Bagnaia ne sont parvenus à compenser l’absence de Márquez autrement que par un podium en Australie dans le cas du Romain.

Pour autant, lorsqu’il lui est demandé si l’absence de son coéquipier met en lumière la réalité de ce qu’est la GP25, une moto dont Gigi Dall’Igna lui-même se dit déçu, Pecco Bagnaia fait face à sa responsabilité. “Franchement, je pense plus à ce que je vis personnellement, et c’est un moment difficile”, répond-il à cette remarque.

Et d’ajouter : “Je crois que la Ducati est la meilleure [moto], de tous les points de vue. Pour sa fiabilité, sa maniabilité, son aérodynamique : de tous les points de vue, la Ducati est la meilleure qui soit. La seule chose, c’est que cette année, on a du mal à exploiter ce potentiel. Enfin, pas tout le monde : moi, j’ai beaucoup de mal à exploiter le potentiel de cette moto. Avec l’équipe, on essaye de comprendre pourquoi et comment faire pour s’améliorer.”

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Plus qu’un Grand Prix sur la GP25 pour Pecco Bagnaia.

Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Moins abattu par son abandon au Portugal que par d’autres échecs qu’il a pu connaître cette année, Pecco Bagnaia arrive à se tourner vers le positif avant la dernière manche à venir. “On a mieux travaillé lors des deux derniers Grands Prix alors il faut qu’on se base là-dessus”, veut-il retenir.

Pourtant, il vient de connaître quatre abandons successifs, dont trois sur chute, et a perdu de gros points qui mettent en péril sa place sur le podium du championnat, aujourd’hui largement acquise à Marco Bezzecchi, dont il salue aisément le mérite.

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“Je sens que je suis proche de la chute, tout le temps, en toute circonstance cette année. Mais comme je l’ai déjà dit, je ne veux plus finir dernier, alors je pousse le plus possible et je tombe. Malheureusement, je tombe, et c’est dommage parce qu’à Phillip Island, par exemple, j’aurais pu marquer quatre points de plus. En Malaisie, on n’a pas eu de chance parce que j’ai crevé, mais ici, à nouveau, j’aurais pu marquer 13 points de plus. Ce sont autant de points jetés à la poubelle, c’est comme ça.”

Le Japon, “une libération” dans une saison éprouvante

“J’aimerais recommencer à zéro, et peut-être d’une manière un peu différente, comme je l’ai fait lors des deux dernières courses”, ajoute Pecco Bagnaia, qui arrive néanmoins à s’accrocher à la lumière apportée par son excellent week-end de Motegi, bien que sa performance sur place ait été inexplicable, non reproduite par la suite.

“Aussi difficiles aient pu être les courses qui ont suivi, je dois dire que la course du Japon m’a beaucoup aidé. Dès que je suis arrivé sur place, j’ai eu de très bonnes sensations, la moto me donnait ce que j’avais toujours eu, et ça a été une libération. Mais d’une manière générale, au niveau mental, j’ai toujours assez bien vécu la saison”, assure-t-il, “même si ça n’est pas facile.”

En refusant d'être dernier, Pecco Bagnaia a cumulé les chutes ces dernières semaines.

En refusant d’être dernier, Pecco Bagnaia a cumulé les chutes ces dernières semaines.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

L’intensité du calendrier le plus chargé de l’histoire n’a pas arrangé les choses. “C’est comme ça pour tout le monde, et le championnat avancera vers ça”, fait-il remarquer. “Plus on fait de courses, mieux c’est pour nous, mais il est évident que quand on vit des moments difficiles, comme moi et mon équipe cette saison, ça peut devenir très, très long.”

Au sein de son équipe, malgré les difficultés traversées et des moments de tension parfois palpables, Pecco Bagnaia assure s’être senti “toujours entouré, en toute circonstance”. Ensemble, ils ont dû apprendre à composer avec cette situation inattendue.

“C’est très difficile parce qu’il faut qu’on s’habitue à des situations que l’on n’a jamais connues. Malheureusement, cette année, dès que je prends la piste, ce qui avait fonctionné à la course précédente ne fonctionne plus, alors que dans le passé, la moto était ce qu’elle était, elle fonctionnait très bien et on avançait comme ça. Cette année, malheureusement, mes sensations ne sont jamais constantes, et il est difficile aussi pour l’équipe de toujours me donner une très bonne moto, comme elle l’a toujours fait.”

Tout ce qu’espère à présent Pecco Bagnaia, c’est pouvoir tourner la page lorsque le prochain modèle de la Desmosedici pénétrera dans son garage, et vivre une saison 2026 plus apaisée. “C’est une année qui m’a vraiment mis en difficulté, sous différents points de vue. J’espère vraiment que l’année prochaine, je n’aurai pas le tiers des problèmes que j’ai eus cette année. J’espère que tout fonctionnera bien.”

Avec Téha Courbon

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa
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