Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
C’est plus que jamais l’incompréhension qui prédomine chez Pecco Bagnaia, après un Grand Prix d’Autriche au déroulement catastrophique. Si, samedi, des problèmes évidents mais à l’origine encore inconnue l’ont contraint à l’abandon, entre une glissade au départ puis une moto aux vibrations anormales, le double champion du MotoGP n’a cette fois pu faire illusion que pendant une partie de la course.
Cette dernière avait pourtant bien débuté, puisque Bagnaia a immédiatement doublé Álex Márquez et Marco Bezzecchi pour la première place. Mais c’est derrière lui qu’il devait regarder : il a pu répliquer à la première attaque de Marc Márquez mais pas à la seconde, puis Pedro Acosta est ensuite devenu une menace avant de perdre le contact… pour finalement revenir à son contact à une dizaine de tours de l’arrivée.
Bagnaia n’a rien pu faire pour contrer l’attaque du pilote KTM et, après un petit contact, il est même passé hors piste, permettant aussi à Fermín Aldeguer de le doubler. Dans le peu de tours qu’il restait, Enea Bastianini l’a doublé, puis c’était au tour de Brad Binder de l’attaquer. L’Italien est encore passé hors piste pour reprendre l’avantage et, lorsque la direction de course lui a ordonné de rendre une positon, c’est à Joan Mir qu’il a dû le faire, avant d’être doublé par Binder pour de bon.
La dégringolade s’est arrêtée là, avec une huitième place incompréhensible pour un pilote qui restait sur trois victoires au Red Bull Ring, alors que Marc Márquez a franchi la ligne d’arrivée en vainqueur et 12″486 avant lui sur la même Ducati. Bagnaia n’a pu qu’exprimer son désarroi après l’arrivée, en se tournant vers Ducati pour trouver enfin une solution.
“Je ne sais pas pourquoi les choses ne tournent pas en ma faveur”, a -t-il reconnu au micro de DAZN, qui diffuse le championnat en Espagne. “Marco Bezzecchi et Marc Márquez ont tout mieux fait que moi. Finir à 12 secondes sur un circuit où j’ai toujours fait la différence, je ne le comprends pas, et je ne le comprendrai jamais.”

Pecco Bagnaia
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Je reste concentré, je ne perds jamais le cap. Mais aujourd’hui je ne pouvais pas accélérer, tout le monde me doublait en sortie de courbe. J’espère que Ducati peut m’expliquer, parce que je perds patience.”
Face à la presse écrite, Bagnaia a une nouvelle fois imploré le soutien de Ducati, pour le moment infructueux : “Je fais tout ce qu’ils me demandent de faire et rien ne change”.
Un désastre et un désarroi
Au moment de décrire son week-end, Bagnaia a rappelé la lueur d’espoir de vendredi, quand il avait retrouvé de bonnes sensations, mais sans pouvoir confirmer lors des courses : “Sincèrement, cette saison, je n’arrive pas à comprendre les choses. Pour la première fois, je me disais que j’étais capable de me battre.”
“En EL1, j’étais super rapide, super constant, en Essais j’étais super rapide, super constant, en EL2 j’étais super rapide, super constant, ce matin j’étais super rapide, super constant… Puis les deux moments où on peut prendre des points, c’était un désastre, vraiment bizarre.”
“Hier, pour moi il s’est passé quelque chose qui dépassait la limite, parce qu’on ne peut pas accepter quelque chose de la sorte, une équipe non plus [ne peut pas l’accepter]. Et aujourd’hui, pfff… Je suis bien parti, j’étais là, je gérais en sachant que je pourrai contrôler jusqu’à la fin de la course, et mon rythme a juste commencé à dégringoler. J’étais de plus en plus lent, je ne pouvais pas accélérer en sortie de courbe, je perdais juste du terrain.”
“J’ai toujours été super bon pour maintenir le rythme ici, rester constant en pneus usés dans les courses, et cette année, j’ai oublié comment le faire, donc c’est bizarre.”

Pecco Bagnaia
Photo de: Guenther Iby / SEPA.Media via Getty Images
Habitué au succès à Spielberg, Bagnaia a l’impression qu’une belle opportunité s’est transformée en plus grande désillusion de l’année : “Pour le moment, oui. Comme je l’ai dit, je ne comprends pas la situation, ce qu’il s’est passé, parce que c’était vraiment bizarre.”
“En course, j’étais en confiance sur l’avant, un peu moins par rapport aux essais mais c’était plutôt bon”, a relevé Bagnaia, sans pouvoir se réjouir de cet élément : “Mais j’ai fini huitième, à 12 secondes du leader, donc je ne comprends pas”.
L’incompréhension, encore et toujours, ad nauseam : “C’est très difficile à accepter parce qu’en regardant les courses de l’an dernier, je gagnais ou je me battais pour la victoire. Cette année, je n’arrive pas à reproduire ces choses et je suis beaucoup plus lent que l’an dernier. Je ne comprends pas et c’est difficile à accepter, ce n’est pas facile de rester patient dans cette situation.”
Cette situation a fait de Bagnaia une proie facile pour ses adversaires, au prix d’un léger contact dans le dépassement par Acosta, mais il ne lui en tient pas rigueur : “Quand il est arrivé, il était beaucoup plus rapide. Ça peut arriver. C’était une manœuvre totalement fair-play”.
Dans cet article
Soyez le premier informé et souscrivez aux alertes mails pour recevoir les infos en temps réel
Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |