Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Pecco Bagnaia et Ducati, c’est l’histoire d’un lien qui remonte à l’enfance. Lorsqu’il a apposé sa signature sur le contrat que lui proposait le constructeur, avant même d’être titré en Moto2, le pilote turinois réalisait véritablement son rêve de toujours, sans avoir besoin qu’une équipe de communicants invente un conte de fées quelque peu factice dans lequel envelopper son histoire.
Près de huit ans plus tard, Bagnaia a remporté 31 Grands Prix, plus que n’importe quel autre pilote Ducati au cours de l’histoire, et il vient d’enchaîner quatre saisons aux deux premières places du championnat. Sauf que la machine s’est grippée, et pas qu’un peu. Tout au long de cette année, le double champion du monde MotoGP s’est évertué à chercher des sensations disparues, celles qui lui avaient donné tant de force au guidon de la Desmosedici une fois dépassée la nécessaire phase d’apprentissage de la catégorie.
Tombé toujours un peu plus bas au fil des week-ends, Bagnaia a, de façon tout aussi surprenante, réémergé au GP du Japon, il y a deux semaines. Un déclic inespéré semblait provenir du travail mené lors du test réalisé quelques jours plus tôt à Misano, et voilà qu’enfin, la Ducati #63 retrouvait sa vitesse et une solidité synonymes d’immense soulagement dans le stand rouge.
Encore fallait-il que cela dure, cependant. Or, le transfert vers l’Indonésie, dans la foulée, a viré au cauchemar. Les premiers essais ont vite montré à Bagnaia que les bonnes sensations de Motegi s’étaient déjà envolées. Incapable d’en expliquer les raisons, il est passé brutalement d’une domination totale au Japon aux dernières places du classement en Indonésie. La suite du week-end n’a fait qu’aggraver la situation, plongeant le pilote dans l’incompréhension la plus totale.
Toujours aussi perplexe, l’Italien continue donc de s’interroger sur ce qui a pu le mettre dans une telle difficulté cette année. Pourquoi, alors qu’il se battait encore pour le titre en novembre dernier et a gagné 11 Grands Prix en 2024, a-t-il soudainement perdu ses points forts avec la version 2025 de sa moto ?

Pecco Bagnaia est retombé au plus bas en Indonésie.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“J’ai eu beaucoup de mal à trouver des sensations sur la moto. Je n’arrivais pas à pousser là où je le voulais, je n’arrivais pas à forcer en entrée de virage, comme je l’ai toujours fait”, décrit-il dans une interview accordée au site officiel du MotoGP.
“C’était assez dur de m’améliorer, car à chaque fois que je faisais quelque chose de bien, je perdais d’un autre côté. Tout au long de la saison, j’ai essayé de m’adapter à cette moto.” Un effort qui paraît vain aujourd’hui, à en juger par le recul à nouveau subi lors du dernier week-end et qui lui a fait penser qu’il avait “peut-être été trop optimiste”, comme il a pu le glisser au micro de Canal+ à Mandalika.
Je ne me reconnaissais pas et je crois que personne ne me reconnaissait.
Malgré les spéculations que cette situation a pu faire naître, alimentées par la tension de plus en plus palpable chaque week-end dans le clan de l’Italien, Pecco Bagnaia affiche sa confiance à l’égard de Ducati et souligne les efforts fournis par le staff technique pour lui venir en aide.
“Mon côté du stand a beaucoup travaillé, les ingénieurs ont beaucoup travaillé pour faire en sorte que je puisse m’adapter à la moto. Mais c’est quelque chose qui n’était pas clair, qui ne s’adaptait pas à cette moto mais la changeait. Ça n’est pas facile. Parfois, quand votre coéquipier gagne et que vous obtenez de mauvais résultats, ça n’est pas facile d’y croire. Mais ils n’ont jamais cessé de travailler”, affirme-t-il.
“Je ne me reconnaissais pas et je crois que personne ne me reconnaissait”, poursuit Pecco Bagnaia en toute franchise. “Et certaines personnes ont commencé à douter de mon potentiel. Je n’ai jamais perdu ma confiance, j’ai toujours été certain que j’avais le potentiel pour me battre pour les victoires.”
Et Bagnaia d’ajouter : “Je n’ai jamais douté de Ducati. Je pense que ma carrière a commencé et se finira chez Ducati.” Se sent-il en mesure de dépasser ces difficultés pour à nouveau jouer le titre en 2026 ? “Il est trop tôt pour parler de l’année prochaine”, tempère-t-il. “Si je suis au point avec ma moto, je pourrai me battre pour cela, mais sinon j’essaierai de faire ce que j’ai toujours fait, pousser et essayer de tout régler comme il faut.”
En attendant, il reste quatre Grands Prix à disputer cette saison, et le doute perdure quant à ce que Pecco Bagnaia parviendra à réaliser en Australie, où il reprendra la piste vendredi. Il est certainement le premier à se demander si les sensations de Motegi seront de retour ou pas…
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa |