Nom de l’auteur/autrice :Lena Buffa

Moto GP

Les aventures rocambolesques d’Álex Márquez pour se qualifier

Il s’en est fallu de peu pour qu’Álex Márquez voie se terminer sa série de qualifications directes pour la Q2. Lui et son frère Marc sont les deux seuls pilotes à ne jamais avoir manqué le top 10 qualificatif le vendredi depuis le début de la saison… Alors, lorsque la Ducati #73 s’est retrouvée dans les graviers à sept minutes de la fin de la séance, cet après-midi à Brno, tandis qu’elle n’occupait que la 11e position au classement, tout laissait penser que l’Espagnol allait devoir passer par la Q1 demain.
C’était sans compter sur ses qualités de sprinteur et son opportunisme ! Álex Márquez s’est retrouvé dans une situation plutôt rocambolesque, dont il s’est sorti avec brio. “Quand je suis tombé, le premier scooter que j’ai vu était celui de Pecco [Bagnaia], avec son père. Je m’entends bien avec lui, hein, mais je me suis dit que ça ne serait peut-être pas une situation très facile pour lui !,” commence-t-il à raconter, dans un récit qui tourne vite au sketch.
Car une fois qu’il a trouvé un autre scooter pour quitter le lieu de son accident, le pilote Gresini a dû faire face à une autre complication… “J’étais avec un commissaire, or ça fait cinq ans qu’on n’était pas venus ici et ils ont changé certaines routes de service. Et quand je suis arrivé à l’extérieur du virage 3, il n’a pas pu passer. La voie de dégagement a été agrandie et on ne peut plus passer en scooter.”
“Du coup, j’ai traversé en courant, puis j’ai vu un scooter et je me suis dit ‘allez’… Le gars l’a préparé pour moi, mais je crois qu’il se disait qu’il allait monter avec moi, alors quand il a fait ce geste [celui de monter sur le scooter], j’ai accéléré et ciao ! C’était marrant !”
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Álex Márquez était donc seul au guidon pour finir le trajet qui devait le ramener vers son stand et il n’a pas vraiment fait dans la dentelle. “Dans le paddock, je suis allé vite, il y avait des gamins et j’étais là, bip bip bip, à essayer de les éviter ! J’espère ne pas rééditer cette situation !”, avoue le pilote, pantois.
“J’ai pris beaucoup de risques avec la MotoGP aujourd’hui, mais je dirais que j’en ai pris encore plus avec le scooter ! C’est une situation qui est marrante quand tout se termine bien mais ça n’est pas une situation qu’un pilote veut vivre.”
Et ça s’est effectivement bien terminé car Álex Márquez a fini par faire irruption dans son stand et immédiatement sauter sur sa seconde moto, que son équipe avait parfaitement préparée. Il restait alors trois minutes et cela lui a suffi pour boucler un dernier tour et améliorer son temps, arrachant ainsi une place dans le top 10 salvateur.
 
“J’ai vu sur les images TV que quand je suis tombé, ils ont indiqué très vite que les frères Márquez étaient les seuls à être toujours allés en Q2. C’était trop tôt, allez vous faire voir !”, fait-il remarquer dans un éclat de rire au site officiel du MotoGP.
“Franchement, j’ai pris beaucoup de risques avec le scooter mais je dois remercier l’équipe parce que la moto était prête quand je suis arrivé, et surtout ils ont été très malins et ils ont laissé le pneu medium à l’arrière. C’est grâce à ça que j’ai réussi à gagner trois dixièmes sur mon chrono précédent et que j’ai pu aller en Q2. J’en suis content. Ça n’était pas la meilleure situation pour faire un time attack, mais on a été bons.”

Álex Márquez n’a donc encore jamais manqué la Q2 cette saison.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“C’est une chose à laquelle je fais toujours très attention”, précise le cadet des frères Márquez, qui a été à bonne école. “Quand j’étais en Moto2, je voyais que dans le box de Marc, il est arrivé souvent que son équipe soit prête avec ses deux motos. Alors, souvent, j’ai dit à mon équipe de préparer l’autre moto, car je sais que ça peut arriver et il est important d’être prêt. Quand on se bat pour quelque chose d’important, tous les détails comptent.”
Pour autant, le pilote Gresini doutait grandement de réussir à sauver sa place, mais il a fini par être soulagé grâce à l’excellent tour qu’il a bouclé. “Quand je suis tombé, il restait sept minutes, et quand je suis revenu en piste, les conditions avaient beaucoup changé. Je ne savais pas où c’était plus mouillé ou plus sec, donc je me suis dit que j’allais essayer de prendre des risques et si je tombais à nouveau, tant pis. C’était un tour, je me suis donné à 100%, j’ai essayé de ne pas faire d’erreur et de finir.”
Comment parvient-on à rester calme dans une telle situation ? “On ne l’est pas. On n’a pas le temps de se dire ‘OK, je dois me calmer’. On est lancé et on se dit qu’il faut y aller. Quand j’ai passé le drapeau à damier, je pensais que ça n’allait pas suffire, je croyais que les autres allaient améliorer beaucoup plus que ça, mais ensuite j’ai vu P9 sur l’écran géant et j’étais super content.”

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Moto GP

Jorge Martín est de retour : “Une grande émotion de terminer dans le top 5”

Après trois mois de souffrance et de controverse, Jorge Martín a fait un retour remarqué en piste, d’abord en obtenant le 17e temps de la séance matinale à Brno puis le cinquième dans la séance comptant comme préqualifications. Les conditions pluvieuses de ce début de week-end l’ont assurément aidé à reprendre ses marques, mais l’essentiel pour le champion du monde en titre est de s’être fait plaisir et d’avoir enfin relancé sa saison.
“Ce matin, j’étais juste content d’être de retour ! Je suis content de reprendre la compétition parce que c’est une sensation qui m’a beaucoup manqué”, explique-t-il. “Je ne suis pas soulagé, je n’avais aucun poids à ôter, mais je suis heureux. Mes sensations ont été super.”
“Quand j’étais sur la moto, j’ai essayé de prendre du plaisir. Je n’avais pas la pression de devoir être rapide, j’ai juste essayé de sentir la moto. C’était vraiment sympa et je vais essayer de retrouver cette sensation à l’avenir parce que quand on apprécie de piloter, ça n’est pas que tout est plus facile mais en tout cas c’est plus amusant.”
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Y avait-il un peu de nervosité pour lui ce matin, au moment de remonter en selle ? “Je n’étais pas nerveux, car je crois dans mon travail. Je crois dans le fait d’être bien préparé”, répond le pilote espagnol. “Ces quatre derniers mois, je ne suis pas resté dans mon canapé à regarder le MotoGP, j’ai travaillé dur sur ma condition physique et mon mental. Donc quand j’étais à la maison, j’étais déjà ici ! Pour moi, c’était normal.”
Aujourd’hui, plus que jamais, on sent que le test qu’il a pu effectuer il y a quelques jours sur la RS-GP a beaucoup pesé dans sa capacité à se sentir à l’aise durant cette journée. “Merci à Aprilia parce qu’ils ont poussé fort pour qu’on fasse ce test, c’était super important”, confirme-t-il. “Sans caméras ni personne pour me regarder, j’ai pu rouler très lentement, doucement, pour reprendre mes marques avec la moto, retrouver une bonne position, et maintenant que je l’ai, j’ai déjà le sentiment que c’est ma moto et c’est formidable.”
“Il est vrai qu’on a beaucoup de travail à faire, je ne veux pas me montrer trop optimiste, il nous faut encore travailler sur ma position mais mes sensations sont bonnes, les réglages de base aussi, alors je peux dire que c’est un bon moment.”

Jorge Martín a eu droit à la pluie pour son retour.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Une constance et une vitesse à reconstruire
Faire son retour dans des conditions piégeuses aurait eu de quoi l’inquiéter, mais Jorge Martín ne s’est pas défilé et il a cherché à affronter ce que Brno lui soumettait comme défi. “Ça a été une journée très exigeante, avec ces conditions de piste il faut tout le temps être très concentré”, explique-t-il. “Ce matin, la trajectoire sèche était très étroite dans certains virages alors c’était difficile d’être constant.”
“Cette constance me manque après plusieurs mois d’absence. Mais cet après-midi, je me suis senti super bien, très régulier, et c’était en fait une grande émotion de terminer dans le top 5. Pas tant pour le résultat mais parce que je suis de retour et que j’ai fait du très bon travail aujourd’hui. J’en étais très heureux.”
“Je manque de constance dans mes trajectoires. Ce matin, avec ces trajectoires étroites j’avais le sentiment de ne pas pouvoir faire la moindre erreur. Parfois, j’élargissais et il me fallait quatre ou cinq tours pour me relancer. Je pense cependant que j’aurais pu être sixième ou septième ce matin, donc je crois que je suis fort dans les deux conditions.”
“C’était ma première fois sur le mouillé avec cette moto”, rappelle l’Espagnol, qui souligne les bonnes sensations que la RS-GP lui a transmises. “Dès que j’ai pris la piste, j’ai immédiatement senti un gros retour de la part des pneus. […] Je ne peux évidemment pas être trop optimiste quand j’entre dans les virages parce que je ne sais pas ce qui va se passer. J’ai besoin de commencer à sentir les choses. Mais dès que j’ai mis des pneus neufs, j’ai tout le temps été parmi les quatre ou cinq premiers.”
“C’était l’objectif pour mon retour, d’essayer de passer en Q2, donc je suis content, pas seulement pour moi mais pour l’équipe. Il est temps qu’on construise ensemble”, poursuit le pilote, qui a tenté hier de mettre un point final au conflit qui l’a opposé à Aprilia sur les questions contractuelles.
 
À ce stade, il est toutefois trop tôt pour dire si ce top 5 est représentatif du niveau qui pourra être le sien ce week-end, ou bien s’il est dû aux conditions. “On le verra demain”, fait-il remarquer alors que la pluie devrait déserter Brno à présent. “Je ne veux m’attendre à rien de demain, juste essayer de me battre à 100%, de progresser. C’est mon principal objectif pour le moment.”
Martín ne préfère peut-être pas se fixer d’objectifs chiffrés, mais en étant certain de participer à la Q2, il sait qu’il aura une place sur l’une des quatre premières lignes de la grille de départ. Et sa stratégie est déjà prête pour tenter d’obtenir la meilleure possible : “En étant en Q2, je vais essayer de prendre une roue. On doit encore travailler sur les réglages demain matin parce qu’on doit faire des changements, mais je vais essayer de prendre une roue parce que je manque un peu de vitesse. Si on arrive à faire une bonne qualif, je vais ensuite essayer de faire de mon mieux dans le sprint.”
“Il est clair que j’évolue avec les meilleurs pilotes au monde et qu’ils ont fait beaucoup de tours, alors ça va être difficile de retrouver mon rythme de course et de me battre pour les victoires, mais c’est ce sur quoi je me concentre. J’essaye de travailler dur pour obtenir de bons résultats à l’avenir.”
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Moto GP

Essais – Marc Márquez domine, Martín et les Français en Q2

Après une séance en conditions mixtes ce matin, des trombes d’eau ont décidé de s’abattre sur le circuit de Brno en début d’après-midi. De quoi retarder légèrement le programme mais aussi offrir aux pilotes MotoGP des conditions détrempées pour leur seconde séance.
Le nouveau bitume posé pour le retour du championnat en République tchèque a semblé peu évacuer l’eau et, même lorsque le ciel s’est calmé, la piste est restée trop mouillée pour permettre d’envisager les pneus slicks. Des flaques ont persisté par endroits, notamment à la sortie du virage 1, et les chronos ont eu bien du mal à descendre sous les 2’04, à dix secondes des performances de ce matin.
Malgré des conditions piégeuses, Jorge Martín s’est fait plaisir en replaçant son nom tout en haut du classement, même si ce fut bref. Plus largement, Aprilia est apparue à la fête, car Marco Bezzecchi (malgré une nouvelle chute) n’a jamais quitté les premières places, avec également une bonne performance générale de la part de Raúl Fernández.
 
Le classement a profité des conditions pour offrir un peu de nouveauté et une certaine mixité dans les motos figurant aux meilleures places. Néanmoins, c’est Marc Márquez qui est sorti du lot, s’imposant durablement comme le leader, avant que son chrono soit amélioré de huit millièmes par Johann Zarco à l’approche du dernier tiers de la séance. Le passage du Français en tête n’aura duré qu’un instant, avant que le pilote Ducati ne réplique en descendant sous la barre des 2’04 pour la première fois cet après-midi.
L’apparition de quelques timides rayons de soleil a contribué à améliorer les conditions pour la fin de la séance. Cependant les chronos ont eu beaucoup de mal à s’améliorer, tout le monde étant resté en pneus pluie. Difficile dans ce contexte de se frayer un chemin vers le top 10 pour les pilotes qui n’y figuraient pas encore, à l’image de Pecco Bagnaia.
Q2 sauvée de justesse pour Álex Márquez
Álex Márquez s’est lui aussi trouvé en position très délicate, victime d’une chute dans le virage 7 en toute fin de séance alors qu’il occupait la 11e place. Il en a été quitte pour un sprint afin de revenir au stand et sauter sur sa seconde moto, sa seule chance de boucler un dernier tour pour tenter d’accrocher une place dans le top 10.
Et ce ne fut pas un effort vain pour le numéro 2 du championnat, qui a réussi à arracher la qualification directe en Q2. Il est le seul avec Marc Márquez à être systématiquement parvenu faire depuis le début de la saison !
 
Et c’est bien le #93 qui termine cette journée en tête, avec un chrono final de 2’03″935 dans cette séance qui lui permet de devancer les deux Français, Johann Zarco devant Fabio Quartararo. Suivent les deux Aprilia officielles de Marco Bezzecchi et Jorge Martín, parfaitement dans le rythme aujourd’hui.
La qualification directe pour la Q2 est également obtenue pour Jack Miller, Joan Mir, Enea Bastianini et Pedro Acosta. En revanche, Pecco Bagnaia devra en passer par la Q1 pour espérer décrocher une bonne place sur la grille de départ.
GP de République tchèque MotoGP – Essais

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Décision attendue début août pour les pilotes LCR

Maintenant que Jorge Martín a publiquement annoncé renoncer à quitter Aprilia pour la saison prochaine, le marché devrait pouvoir se débloquer, particulièrement du côté de Honda. Un seul des pilotes de la marque dispose pour le moment d’un contrat l’engageant pour 2026, en l’occurrence Joan Mir. Les autres évaluent depuis plusieurs semaines déjà leurs options, mais devaient composer jusqu’à présent avec une situation quelque peu figée par le transfert envisagé par le champion du monde en titre.
Celui qui se trouve dans la situation la plus favorable est logiquement Johann Zarco, solide leader du quatuor avec sa septième place au championnat et la victoire décrochée au GP de France. Le Français a exprimé la volonté de prolonger son contrat avec Honda de deux ans, et s’il a dans un premier temps émis le souhait d’être promu dans l’équipe d’usine, il juge aujourd’hui que son maintien chez LCR serait idéal, à condition qu’il y bénéficie du statut de pilote numéro 1.
On s’approche en tout cas d’une clarification sur le sujet, car les 8 Heures de Suzuka qui se tiendront dans deux semaines devraient permettre de valider le choix du constructeur. “Je pense qu’on en saura plus début août”, indique en effet Lucio Cecchinello auprès du site officiel du MotoGP.
“Pour un constructeur japonais comme Honda, il y a beaucoup de réunions pendant la période des 8 Heures de Suzuka. C’est toujours une très bonne occasion pour que les patrons se rencontrent et décident des approbations finales sur l’ensemble du projet, y compris notre line-up de pilotes. Nous attendons donc cela et nous croisons les doigts pour continuer à travailler avec Johann.”
Chantra incapable de montrer son potentiel

Somkiat Chantra
Photo de: Team LCR

De l’autre côté du stand LCR, la probabilité de voir du changement est beaucoup plus grande. La situation de Somkiat Chantra est en effet jugée gênante, le Thaïlandais n’ayant jamais réussi à se mettre au niveau jusqu’à présent, un seul point apparaissant à son compteur grâce à la place que lui a offerte Aleix Espargaró à Assen.
Sa courbe de performance reste trop faible pour contenter Honda, mais aussi Idemitsu, le pétrolier japonais qui investit pour la promotion des pilotes asiatiques et finance directement ce guidon. C’est donc un changement complet de stratégie qui est attendu, et l’on évoque déjà des noms de pilotes européens pour intégrer LCR à ce poste, notamment le pilote Moto2 Diogo Moreira ainsi que Luca Marini, s’il était remplacé dans l’équipe d’usine du HRC.
Interrogé sur ce qu’il fallait attendre sur ce point, Lucio Cecchinello se montre incertain de la suite mais surtout désolé pour Somkiat Chantra, de toute évidence sur la sellette. “C’est clairement un programme qui est aux mains de Honda. Avec Idemitsu, les membres du board de Honda vont prendre une décision finale”, indique le patron du team LCR.
“Ce programme est né avec la philosophie et l’objectif de donner une opportunité à un pilote asiatique. C’est vraiment dommage que cette saison Somkiat Chantra n’ait pas pu montrer son potentiel ni apprendre suffisamment car il a subi plusieurs blessures. Il a eu un problème d’arm-pump dans la première partie de la saison et maintenant il est blessé au genou. Pour moi, c’est vraiment dommage de voir qu’il n’est pas ici pour montrer son potentiel. Je ne sais pas exactement quel sera l’avenir. Je pense que c’est aussi une question qui sera bientôt discutée au Japon.”
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Miller et Oliveira toujours dans l’expectative quant à leur avenir

On le sait, l’arrivée prochaine de Toprak Razgatlioglu en MotoGP met l’un des actuels pilotes Pramac Racing sur la sellette. Jack Miller et Miguel Oliveira se savent tous deux en pleine évaluation, alors qu’ils n’ont chacun que peu d’expérience au guidon de la Yamaha, et le week-end de course qui se profile sera le dernier leur permettant de faire pencher la balance en leur faveur, Yamaha ayant indiqué qu’une décision serait prise d’ici au retour de la pause estivale.
“Ça n’est pas facile pour eux”, admettait le team manager Gino Borsoi le week-end dernier au micro du site officiel du MotoGP, “mais c’est un moment dans lequel ils doivent montrer leur vitesse, ils ont besoin de faire du bon travail.”
“Nous devons attendre après la pause estivale pour prendre une décision. Je n’ai pas l’impression qu’ils soient nerveux, ils sont très concentrés pour faire de leur mieux et obtenir les meilleurs résultats possibles. Nous les soutenons dans ce dont ils ont besoin parce qu’ils ont besoin d’obtenir des résultats à la fois pour eux et pour nous, et ensuite nous pourrons prendre une décision.”
Miller au-dessus du lot face à un Oliveira malchanceux
À en juger strictement par le classement du championnat, c’est Miller qui a l’avantage puisqu’il a marqué 40 points de plus que son coéquipier durant la première moitié de la saison. Il est aussi entré cinq fois en Q2, ce que n’a pas encore réussi Oliveira, et s’est même qualifié quatrième en Thaïlande.
En course, l’Australien a marqué deux fois des points au sprint et sept fois en course longue, atteignant dans les deux cas le cinquième rang comme meilleur résultat. Oliveira n’a pas encore fait mieux que 11e en sprint et 13e le dimanche. Néanmoins, un élément peut modifier la lecture de ces données brutes, et c’est la blessure qui a tenu le Portugais éloigné pendant trois Grands Prix.
“Le fait que Yamaha veuille retarder dans la saison sa décision finale sur le line-up me montre clairement qu’ils ne sont pas sûrs à 100%. Je pense que chaque opportunité qu’on a de montrer ce que notre pilotage peut faire sur la moto et où on en est, c’est un gros plus”, observe aujourd’hui Oliveira, alors que débute ce dernier week-end précédant la trêve.
“Je suis relax par rapport à ça”, expliquait le Portugais il y a quelques jours, en Allemagne. “Enfin, relax au sens où je donne le meilleur de moi-même, je fais le plus d’efforts possibles pour montrer mon potentiel et ce que peux apporter à Yamaha, et c’est tout.”

La blessure de Miguel Oliveira en Argentine a pesé lourd sur sa saison.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Depuis qu’on a eu la nouvelle de Toprak chez Pramac, l’approche a été d’essayer de transformer cette pression supplémentaire en vitesse et en potentiel”, a-t-il ajouté auprès du site officiel du MotoGP. “C’est vrai que j’ai dû me dépêcher un peu plus que ce à quoi je pensais à cause des délais et du fait que j’ai manqué des courses en ayant été blessé. Je me suis peut-être mis plus de poids que ce que j’aurais dû mais je pense que mon potentiel est là et que j’ai beaucoup à apporter à Yamaha, et c’est exactement ce que je veux faire.”
Aujourd’hui dans une bonne dynamique, Oliveira semble peu à peu prendre ses marques, mais force est de constater qu’il aura eu peu de temps pour faire ses preuves. “Je sais que la tendance est positive et je sais que je suis rapide”, a-t-il réagi à cette remarque. “Ça n’est pas que le temps manque à présent, mais j’aurais clairement aimé avoir les cinq courses que j’ai manquées pour blessure [trois GP complets et une course longue en réalité, ndlr]. Mais bon, je ne les ai pas eues, et je pense aussi que ça pèse dans la décision. Espérons que ça soit pour le mieux.”
“Je ne ressens pas de pression particulière parce que c’est Brno ou que c’est la dernière course avant la pause estivale. J’ai juste le sentiment de devoir montrer ce que je peux faire à chaque séance et je vais aussi essayer d’apprécier ce processus, ça n’est pas facile mais on va essayer.”

La question est juste de savoir si on en a assez montré ou pas.

Interrogé aujourd’hui, Jack Miller a pour sa part indiqué ne pas avoir d’indications supplémentaires quant à son avenir. “Pour le moment, non, pas de nouvelles, rien à partager avec vous”, a-t-il répondu. “C’est un jeu d’attente. Évidemment, comme je l’ai toujours dit, je maintiens ma détermination à être ici, c’est mon objectif. Mais on va attendre de voir s’ils veulent de moi ou non. C’est la plus grande question.”
“Je suis content ici, chez Yamaha. Ce sont des gens avec lesquels il est fantastique de travailler, j’apprécie vraiment cet environnement et je crois dans le projet. La question est juste de savoir si on en a assez montré ou pas”, a ajouté le pilote australien.
Comme celui de Miller, le nom d’Oliveira est parfois associé au WorldSBK par quelques spéculations, mais les deux pilotes continuent de marteler leur volonté de rester en Grand Prix. “Pour le moment, j’attends juste une réponse et ensuite on verra si je dois regarder ailleurs. Pour le moment, je n’ai pas regardé, je n’ai parlé à personne et je me concentre uniquement sur Yamaha en MotoGP”, indiquait notamment le Portugais le week-end dernier.
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Jorge Martín se sent parfaitement prêt physiquement et mentalement

Après une première blessure subie dès le début des tests d’avant-saison, puis une autre survenue à l’entraînement alors qu’il essayait de préparer son retour pour le premier Grand Prix de la saison, et enfin une troisième précisément lors du Grand Prix qui a marqué sa reprise, Jorge Martín fait à nouveau son retour, cette semaine.
Le championnat entre dans sa seconde moitié et nous avons à peine vu le champion du monde en titre en piste, mais il promet d’être en pleine forme à présent. Il se dit pleinement remis de cette accumulation de blessures, et notamment du grave accident de Losail qui lui a valu de passer quatre jours en soins intensifs pour soigner un hémopneumothorax, ainsi qu’une douzaine de côtes cassées.
“Ça a été très dur”, avoue-t-il au micro du site officiel du MotoGP. “Les deux premières semaines, au Qatar, ont été terribles, c’était un cauchemar, mais une fois que je suis rentré en Andorre, j’ai commencé à travailler un peu, cinq minutes le premier jour, puis dix, etc. Ça a été un long processus. C’est devenu plus difficile avec tout ce qui se passait derrière, mais maintenant tout est fini et j’ai hâte de revenir en piste.”
Ces éléments perturbateurs qui sont venus se greffer sur cette convalescence éprouvante provenaient de la décision de Jorge Martín de quitter Aprilia, en faisant jouer une clause de son contrat qui lui permettait, pensait-il, de se libérer. Il a fini par y renoncer et a donné cet après-midi à Brno une conférence de presse sous forme de jeu de la vérité, espérant désormais pouvoir passer à autre chose.

Le champion du monde est de retour sur la grille MotoGP.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Lorsqu’il lui est demandé s’il est soulagé par sa prise de parole, le champion en titre répond : “Exactement. Même si je ne voulais pas donner cette conférence de presse, je pense que c’est important d’affronter les problèmes en face, c’est ce que j’ai appris depuis tout petit. Je l’ai fait en conférence, je le fais ici maintenant [en répondant aux TV, ndlr], et ensuite j’ai hâte d’aller au lit car demain sera un autre jour.”
“J’ai le sentiment d’être un meilleur pilote”
Ce qui débutera demain, c’est son championnat. Avec quatre mois et demi de retard sur ses adversaires, il va entrer dans cette saison 2025, mentalement et physiquement prêt pour cela, promet-il. “Je me sens préparé. En termes de condition physique, je me sens mieux que je ne me suis jamais senti de toute ma vie. Évidemment, j’ai besoin de passer de nombreuses heures sur la moto et sur ma RS-GP, mais j’ai beaucoup travaillé physiquement et mentalement. J’ai profité de ce temps off pour travailler sur moi-même, sur ma performance et j’ai le sentiment d’être un meilleur pilote, mieux préparé, maintenant.”
Pour évaluer sa condition physique, Martín a réalisé un test il y a quelques jours, à Misano. Il y est apparu très impatient, et même impressionnant à en croire Aprilia. “Daniele [Romagnoli], mon chef mécanicien, m’a dit que j’allais faire quelque chose comme 40 tours, et j’ai dit que c’était hors de question, que j’aurais fait beaucoup plus de runs ! Je me sens fort physiquement, alors ça n’aurait pas été un problème de faire 70 ou 80 tours. Finalement, j’en ai fait 64. On a fait du très bon travail”, souligne-t-il.
“Le test a été fantastique. On a beaucoup travaillé sur ma position sur la moto parce qu’on n’avait pas pu le faire au Qatar. J’ai le sentiment qu’on a encore beaucoup de travail à faire sur ce point ici, à Brno, mais je me sens bien.”
Et Jorge Martín montre qu’il a bien compris quel chemin a été parcouru en son absence, avec notamment la victoire décrochée par son coéquipier : “J’ai senti qu’il y a une grande différence dans le potentiel de la moto, par rapport à quand j’ai couru au Qatar, alors je dois féliciter Marco [Bezzecchi] et Aprilia pour tout le travail abattu et pour les résultats obtenus.”

Je suis ici pour me battre et pas pour faire des tours.

Malgré tout, l’Espagnol refuse de se fixer des objectifs chiffrés pour ce week-end de reprise, lui qui manque tellement d’expérience de roulage depuis le mois de novembre et connaît à peine l’Aprilia. “Je ne sais pas, c’est impossible à savoir”, répond-il lorsqu’il lui est demandé dans combien de temps il pense pouvoir se battre pour le podium et la victoire. “Je ne veux pas spéculer sur des résultats. Je suis ici, complètement remis, et je vais juste essayer de me donner à 100%, comme toujours.”
“Ce que je peux dire, c’est que je suis ici pour me battre et pas pour faire des tours. Je suis ici pour faire de mon mieux. Je pense qu’il était très important que je revienne à Brno, avant la pause estivale, comme ça on a ces premières impressions et ensuite je vais pouvoir travailler pendant l’été pour être fort à la reprise. Il reste encore 11 courses, alors il reste encore de très bonnes opportunités de faire des podiums et de gagner des courses.”

Jorge Martín refuse de se fixer un objectif de résultat.
Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“L’objectif est de continuer à travailler sur ma position sur la moto”, reprend-il au sujet de ce week-end à Brno. “Il faut qu’on comprenne où on se situe, qu’on fasse des kilomètres. En tout cas, je suis ici pour me battre, pour donner le meilleur de moi-même et je vais faire de mon mieux en toute situation.”
Lui qui a beaucoup douté depuis son accident, il se montre certain de pouvoir redevenir le pilote explosif que l’on connaît. Il va néanmoins lui falloir se comparer avec Marco Bezzecchi, son coéquipier actuellement sixième du championnat, et des pilotes Trackhouse qui ont réussi de loin en loin à faire de bonnes choses avec la RS-GP.
“Je peux retrouver mon niveau [de l’année dernière], c’est certain, ce qu’il va falloir comprendre c’est à quel point le niveau a augmenté au cours de cette année. Je peux dire qu’en l’espace de neuf mois, j’ai disputé une seule course. C’est ça, le plus gros problème. Il me manque 6 000 km, je dois donc être patient. Il faut que je prenne mon temps. On verra bien si demain, quand je vais prendre la piste, je vais faire P3 ou bien P15. On ne sait pas. On verra, en tout cas je suis content d’être ici et d’être assez fort pour remonter sur la moto.”
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Jorge Martín s’explique : “On n’est jamais préparé à passer près de la mort”

Après deux mois d’une lutte plus juridique que sportive, Jorge Martín et Aprilia donnent une seconde chance à leur mariage. Bien conscient qu’il ne pourrait pas échapper à un exercice de vérité avant de pouvoir se concentrer sur la piste à l’heure de reprendre la compétition, le champion du monde en titre a donné une conférence de presse spéciale à Brno, à la veille des premiers essais qui marqueront un nouveau départ pour lui.
Il a commencé par clarifier l’issue de ce conflit qui était depuis quelques jours une évidence : oui, il va rester chez Aprilia et aller au bout de leur contrat de deux ans. Mais l’Espagnol a surtout longuement mis les mots sur ce qu’il a traversé depuis le début de l’année, et particulièrement depuis son grave accident au Qatar, il y a trois mois. Expliquant ses peurs et ses doutes, il a joué le jeu de l’honnêteté comme rarement un athlète de ce calibre le fait, sans se dérober face aux questions des journalistes.
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Comment vas-tu ? Es-tu prêt pour ce retour ?
Je suis très content d’être ici. Ça a été six ou sept mois très difficiles pour moi. J’ai beaucoup souffert, j’ai eu beaucoup de blessures. Mais je suis enfin heureux d’être ici et d’être de retour sur ma MotoGP. Et je peux dire aussi que je suis heureux de dire que je vais rester chez Aprilia pour 2026.
Qu’est-ce qui t’a convaincu de rester chez Aprilia ?
Je souhaite expliquer un peu ce qui s’est passé, car je pense que si je l’avais fait dès le début, tout aurait été plus facile. Après ma première blessure, puis la deuxième et la troisième, chacune étant de plus en plus importante ou plus grave, j’ai commencé à beaucoup douter, non seulement de mon avenir mais aussi de moi et de beaucoup de choses différentes. À ce moment-là, je devais prendre une décision quant à mon avenir et cette décision était soit d’essayer l’Aprilia pendant quelques courses de plus, soit d’activer cette clause dont vous avez tous entendu parler. Aprilia a refusé ces deux [options]. Je le respecte et le comprends, disons qu’ils défendent leurs droits.
À partir de là, il a fallu que je me batte pour ce que je pensais être le mieux pour moi, c’est-à-dire essayer de passer à un autre projet, et cette bataille a alors commencé. Je pense que j’aurais pu poursuivre cette bataille plus longtemps, mais dans la vie, il faut prendre des décisions et ma décision est maintenant de rester chez Aprilia pour une saison de plus. On voit que Marco [Bezzecchi] et Aprilia font un travail fantastique, je ne suis pas idiot et je vois qu’on a un gros potentiel ensemble, qu’on peut faire de très bonnes choses. J’espère être très bien préparé pour ce qui m’attend.

Je ne regrette rien. Tout ce que j’ai fait a été ce que j’ai pensé être le mieux pour mon avenir et pour moi.

As-tu lu ce qui a été écrit depuis Le Mans ?
Je ne regrette rien. Tout ce que j’ai fait pendant ces quelques mois a été ce que j’ai pensé être le mieux pour mon avenir et pour moi. Je pense que personne ne peut comprendre ce qui vous passe par la tête quand vous êtes à l’hôpital avec 12 côtes cassées et que vous n’arrivez pas à dormir pendant une semaine. Donc tout ce que j’ai fait, je l’ai fait parce que je pensais que c’était ce qu’il y avait de mieux pour mon avenir, et c’est également ce que je fais maintenant en décidant de rester ici.
Pourquoi avoir pensé à Honda, alors que l’Aprilia est meilleure actuellement ?
Honda était une option, mais ça n’était pas la seule.
Va-t-il être possible de retrouver l’amour avec Aprilia et ses équipes, après une rupture comme celle-ci il y a quelques mois ?
Je pense qu’une relation, c’est comme des montagnes russes. On peut tomber amoureux, se disputer, mais si vous aimez l’autre personne, vous allez travaillez dur pour rester ensemble et vous battre pour atteindre vos objectifs. C’est là qu’on en est. Je ne peux pas dire qu’il ne s’est rien passé. Il est clair qu’on a eu une grosse bataille avec Aprilia, mais le temps est venu de construire ensemble parce qu’on veut tous les deux être ensemble à présent et gagner. C’est ce qui compte et je pense qu’il est possible de retomber amoureux.
Ce sont tes blessures qui t’ont fait douter et envisager de quitter Aprilia ?
Il est clair que le fait que je sois hospitalisé n’a pas aidé, parce que si j’avais commencé la saison comme une saison normale, ça ne serait jamais arrivé. On ne le saura jamais. Mais ce qui compte, c’est qu’on soit ici à présent et que tout soit terminé.
Tu ne sembles pas très enthousiaste…
Je suis très enthousiaste ! C’est juste que je n’aime pas trop être ici [en conférence de presse] aujourd’hui ! J’aime être dans le paddock, mais c’est bizarre d’être ici tout seul. J’ai vraiment hâte.
Comment as-tu décidé de rester ? Ton changement d’état d’esprit est-il venu du fait que tu voulais résoudre ce conflit rapidement ou du fait d’avoir vu les résultats de Bezzecchi ?
C’est un mélange de plusieurs choses. La première, c’est que je voulais que tout soit terminé avant de reprendre la compétition. Je ne voulais pas revenir ici et être toujours en conflit avec Aprilia ou avec qui que ce soit. C’est donc pour cela que j’ai voulu aller vite et que ça s’arrête avant de revenir. Je ne pouvais pas reprendre la piste en ayant plein de choses qui me passait par la tête.
Et j’ai aussi vu les progrès. Mon premier ressenti d’après ce que j’ai vu lors du test de Barcelone, de celui de la Malaisie et au Qatar avait tout le temps été très mauvais parce que j’ai eu des chutes, des blessures. C’est pour ça que j’ai beaucoup douté. Mais en faisant un test et avec le Aprilia All Stars, j’ai pu voir à quel point Aprilia m’entourait et m’aidait à me sentir en sécurité, et j’ai alors changé d’avis.
Comprends-tu que l’équipe qui est au stand peut avoir été déçue de ce qui s’est passé ? T’es-tu excusé auprès d’eux ?
En revenant dans le paddock après tout ce qui s’est passé en dehors, on peut sentir une sorte de tension. Mais au final, le plus important entre un pilote et une équipe, c’est de communiquer, de se parler. S’ils sentent que quelque chose ne va pas, ils sont libres de pouvoir me parler et si je sens que quelque chose ne va pas, j’ai cette liberté aussi.
Je ne me suis pas excusé, parce que je n’ai pas le sentiment de devoir m’excuser de quoi que ce soit. J’ai fait ce que j’ai pensé être le mieux pour ma carrière et maintenant on est ensemble, donc on va rester ensemble, se parler, et s’ils ont le sentiment que je dois faire quelque chose pour améliorer notre relation, je vais le faire. Pour moi, il est très important qu’on forme vraiment une famille, donc je vais travailler dur pour cela.
Leur as-tu déjà parlé ?
Oui, j’ai parlé avec toute l’équipe, j’ai parlé aussi avec le test team avec lequel j’ai roulé la semaine dernière, j’ai parlé avec Massimo. On est dans le même bateau. Ça ne va pas être facile, c’est sûr, tout ne va pas être rose d’emblée, mais on va se battre pour ça et je vais faire de mon mieux pour obtenir de très bons résultats.
Tu avais dit avoir beaucoup travaillé sur ton mental l’année dernière : es-tu déçu de ta gestion mentale par rapport à ce qui s’est passé ?
Non. Je crois qu’on n’est jamais préparé à passer près de la mort. Il y a toujours différentes situations dans la vie mais il y a parfois des situations auxquelles on ne s’attend pas, et quand elles arrivent elles sont très dures à accepter. Le Qatar a été l’une de ces situations. Je me suis retrouvé dans une situation très mauvaise. [Il est pris par l’émotion] Je pense que seuls mon père et ma petite amie savent ce qui m’a traversé l’esprit et ce que j’ai ressenti dans mon corps. Pour moi, être ici aujourd’hui me démontre le courage que j’ai et ça me motive encore plus.
Quand tu as dit à Aprilia que tu voulais faire jouer la clause du contrat, t’attendais-tu à ce qu’ils disent “OK, on est d’accord” ?
Non… mais je ne veux pas continuer à parler sans cesse de cette clause. Je ne suis pas idiot, je n’aurais pas fait tout ça s’il n’y avait pas eu cette clause, ça n’aurait eu aucun sens. Je l’ai comprise d’une certaine manière et eux d’une autre, et c’est la raison pour laquelle on a autant parlé pendant ces quelques mois. Mais ce qui est important, c’est que je suis ici, avec Aprilia.

Si la bataille avait été plus agressive, ça aurait été difficile de recommencer à travailler et de faire comme si de rien n’était.

Malgré ce conflit entre vous, Aprilia et toi semblez avoir pris garde à maintenir le respect envers l’autre. C’était important pour aider à reconstruire cette relation à présent ?
Oui. Si la bataille avait été plus agressive, ça aurait été difficile de recommencer à travailler et de faire comme si de rien n’était. Je pense qu’Aprilia comme moi, on est très honnêtes les uns avec les autres depuis le premier jour et qu’on l’est encore. On sait qu’il s’est passé ça, on sait qu’il faut qu’on recommence à travailler ensemble, et c’est tout. Le moment est venu de mettre la tête dans le guidon et de faire de notre mieux pour revenir au sommet.
Y a-t-il du positif à tirer de ces derniers mois, même s’ils ont été très durs ?
La confiance en moi, oui. J’ai clairement eu du mal quand j’étais à l’hôpital, au Qatar, mais je crois que je me suis parfaitement bien entraîné, que je suis mieux préparé que jamais. Et je crois que je ne savais pas combien de courage je pouvais avoir et que maintenant je le sais. C’est en moi et je vais le garder pour toute ma carrière.
Tu as dit que tu n’avais pas besoin de t’excuser auprès d’Aprilia. Y a-t-il par contre quelque chose dont tu peux les remercier ?
Oui, je peux assurément les remercier pour tout le travail qu’ils réalisent. Peut-être qu’à l’avenir, si on gagne ensemble, je remercierai Massimo [Rivola] pour tout ce qu’il a fait pour me garder ! [rires] Et puis, l’opportunité qu’on s’est offerte l’un l’autre depuis l’année dernière est formidable et j’ai eu le sentiment qu’on devait maintenant se donner une autre opportunité pour continuer à travailler sur ce projet, et c’est ce qu’on a fait. Il est donc temps maintenant de travailler.
Tu dis avoir commencé à douter de tout, y compris de toi. Peux-tu expliquer cela ?
Quand j’étais à l’hôpital, je ne savais pas si j’allais pouvoir courir à nouveau. J’ai passé quatre jours en soins intensifs et ça a été un moment vraiment dur. Je parlais avec ma compagne, mon père, avec Aleix [Espargaró] parfois, et je ne savais pas si j’allais un jour pouvoir remonter sur une MotoGP. Donc à partir de là, j’ai douté de tout : est-ce que j’allais être rapide à nouveau ? Est-ce que j’allais redevenir fort ? Beaucoup de choses. Au niveau personnel, j’ai juste essayé de garder mon calme et de prendre mon temps.
En comparaison de l’accident dont tu as été victime à Portimão en 2021, en quoi cette période a-t-elle été plus difficile pour toi ?
Ça n’a rien à voir. C’est peut-être dû au fait que j’étais plus jeune, je ne sais pas, mais à l’époque je voulais juste guérir et remonter sur la moto. Maintenant, j’ai tous ces nuages de pensées [qui m’entourent], au sujet de l’équipe et tout le reste, et puis je suis un personnage plus important, donc on en parle plus. C’est peut-être pour ça que ça a pris plus d’ampleur, et les blessures étaient aussi beaucoup plus graves. Je vais en tirer des enseignements. Si ça se reproduit – car ça peut se reproduire, je l’accepte, j’accepte le fait qu’on est en MotoGP et qu’on risque notre vie chaque fois qu’on prend la piste -, alors j’essaierai d’être meilleur.
Tu as gagné beaucoup de fans l’année dernière, mais l’opinion publique a semblé plutôt opposée à ce que tu as fait : qu’en penses-tu ?
Les fans sont très importants, ils sont le moteur de notre sport et de notre vie, sans eux il nous serait impossible de piloter ces motos. Je peux comprendre leur opinion mais la seule chose que je peux dire, c’est que j’ai fait ce que je pensais être le mieux pour ma vie et pour mon avenir, c’est tout. J’espère que certains d’entre eux reviendront dans mon camp, mais en réalité, je ne regarde pas trop les critiques et je reste simplement concentré sur mon entourage et ma famille pour être plus fort.
À quel point l’intervention de Carmelo Ezpeleta à Assen a-t-elle été importante dans ta décision de rester chez Aprilia en 2026 ?
Je respecte la position de Carmelo, il est le big boss et c’est tout.
Ne penses-tu pas que la seule erreur dans tout cela a été de rendre la question médiatique au lieu d’en parler en privé avec Aprilia ?
On a parlé de tout en privé. Au final, prilia a appliqué sa stratégie et nous la nôtre, et au final on est de retour ensemble.

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Jorge Martín s’explique : “On n’est jamais préparé à passer près de la mort” Lire l’article »

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Les médecins valident le retour de Jorge Martín

Trois mois après son accident au Qatar, Jorge Martín est enfin autorisé à participer à un nouveau Grand Prix. Le pilote espagnol a passé avec succès le contrôle médical auquel il était soumis ce jeudi au circuit de Brno, où se tient cette semaine la 12e manche de la saison. Il s’agissait de la dernière étape qu’il lui fallait franchir après de longues semaines dédiées à sa guérison.
Après deux premières chutes au mois de février, qui avait déjà compromis son début de championnat, Martin avait conclu dans la douleur le seule Grand Prix auquel il ait pu prendre part jusqu’ici. Dans sa chute en course, il n’avait pu être évité par Fabio Di Giannantonio, positionné derrière lui, et avait été involontairement percuté. Une douzaine de côtes fracturées et un hémopneumothorax l’avaient alors plongé dans une toute autre réalité que celle de la compétition.
Après son hospitalisation au Qatar, puis une longue période de soins une fois rentré à son domicile, le pilote Aprilia a doucement repris l’entraînement. Il y eut d’abord un peu de marche en montagne, puis la délivrance de remonter à vélo, fin mai. Quelques jours plus tard, il participait à l’événement Aprilia All Stars et en profitait pour faire quelques tours de piste à moto, comme un avant-goût de ce qu’il allait réaliser fin juin.
 
La véritable reprise s’est faite lors d’un test privé à Barcelone, au guidon d’une RSV4, puis d’un autre organisé dans la foulée à Misano et qui lui a enfin permis de piloter sa MotoGP. Entre-temps, ses médecins personnels avaient donné leur accord, mais lui avaient formellement interdit de disputer le GP d’Allemagne, le circuit du Sachsenring étant jugé trop exigeant pour Martín, qui a surtout traîné une faiblesse au niveau du scaphoïde gauche.
Ce temps de piste a donné lieu à des conclusions positives et plus rien ne semblait faire obstacle au retour du champion du monde en titre. Les médecins officiels du championnat l’ont à présent confirmé et on reverra donc l’Aprilia frappée du numéro 1 en piste vendredi.
Entre-temps, Jorge Martín semble avoir également tiré au clair son opposition au constructeur dans une tentative vaine de se libérer de son contrat. Il s’en expliquera dans une conférence de presse spéciale qui se tiendra cet après-midi à Brno.
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Zarco veut “la position de pilote numéro 1” chez Honda, même chez LCR

Septième du championnat, avec plus de points que les autres pilotes Honda réunis, Johann Zarco exprime l’ambition d’être le premier pilote de la marque la saison prochaine. En discussion pour son avenir depuis plusieurs semaines déjà, le Français se montre ouvert quant à l’équipe dans laquelle il pourrait poursuivre son engagement, cependant il met en avant un statut privilégié qu’il souhaiterait avoir et qu’il juge mériter.
En début de saison, Johann Zarco estimait “logique” d’être promu dans l’équipe d’usine, une perspective qui donnait des sueurs froides à Lucio Cecchinello. Aujourd’hui la position du pilote a quelque peu évolué, en lien avec ce que le constructeur peut proposer au-delà de la distinction entre son équipe officielle et son team satellite.
Questionné ce jeudi pour savoir si la résolution de l’affaire opposant Jorge Martín et Aprilia, et donc le maintien du pilote dans son équipe actuelle pour la saison prochaine alors qu’on le disait lorgner sur une place chez Honda, changeait la donne pour lui, Johann Zarco a répondu : “Non. La situation est que les choses se passent bien avec Honda et je sais que je peux rester avec eux, mais il faut encore évaluer [ce choix entre] LCR et le HRC. Ils voulaient avoir un peu de temps. Il est vrai que le fait que Jorge Martín reste chez Aprilia fait naître encore plus de points d’interrogation quant à où je pourrais aller.”

Johann Zarco est celui qui a ramené Honda à la victoire, au GP de France.
Photo de: Marc Fleury

“Je pense que la position de pilote numéro 1 est importante”, a poursuivi le pilote français, “j’ai besoin de l’être et il serait logique que ça le soit au HRC. Mais les choses peuvent bouger chez Honda, et même en étant chez LCR je peux peut-être être le pilote numéro 1. Pour le moment, c’est un petit peu en stand-by mais ça ne change pas mon travail en piste.”
“Idéalement”, rester chez LCR
Lorsqu’il lui a été demandé ce qu’il préférait, Johann Zarco a montré qu’il avait fait mûrir son point de vue depuis le printemps. “Idéalement, ce serait de rester chez LCR”, a-t-il répondu, “parce que ce qu’on est en train de bâtir est très bon. Je veux aussi garder au moins mon chef mécanicien parce que vu ce que je suis en train de développer avec lui, ce sera un avantage de commencer une nouvelle saison avec la même personne parce que ça fait gagner du temps immédiatement pendant les essais hivernaux.”
“Et la relation qu’on bâtit avec Lucio est aussi très intéressante, il travaille beaucoup avec ses partenaires et sponsors et je peux voir qu’avec l’expérience que j’ai, je peux faire plaisir aux partenaires plus qu’un autre pilote. La belle histoire, ce serait ça. Mais il y a aussi Honda, qui peut prendre une décision. Donc il faut attendre un peu pour comprendre ce qui va se passer.”
Lui qui a fêté ses 35 ans hier, il veut aussi se projeter sur la durée et non sur une prolongation d’une seule année, et ce en dépit du bouleversement attendu en 2027. “J’adorerais être là en 2027 ! Quand il y a un changement de règlement, c’est une opportunité. La Honda peut peut-être devenir la meilleure moto, ou en tout cas il y aura moins de différence avec la Ducati, alors c’est une opportunité pour décrocher des podiums et de gagner des courses. Parce qu’on voit que quand une opportunité se présente, je la saisis.”
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Bastianini de retour, “pas à 100%” et avec 3 kg en moins

Enea Bastianini fait son retour ce week-end, après avoir dû manquer le GP d’Allemagne. Le pilote Tech3 a en effet passé une sale semaine, qui a commencé par une grosse intoxication alimentaire et s’est terminée par une hospitalisation causée par une inflammation de l’appendice.
“Je vais plus ou moins bien à présent. Ça a été très compliqué parce qu’au bout de nombreux examens, [on a compris que] j’avais pris une bactérie dans du poulet. Le poulet a détruit mon week-end !”, explique l’Italien au moment de retrouver le paddock, à Brno.
“C’était une bactérie dans du poulet. Pas besoin d’intervention. J’avais l’appendice très inflammé. Quand on faisait la palpation sur l’estomac, on sentait énormément de liquide. J’avais un ventre… On aurait dit que j’étais enceinte ! C’était étrange. J’étais certain que ça n’était pas un virus ou quoi que ce soit de ce genre. J’étais sûr que c’était autre chose.”
S’il promet être suffisamment remis pour remonter en selle, Bastianini explique avoir tout de même été affaibli par sa mésaventure : “Je pense ne pas être à 100%, j’ai perdu plus de 3 kg pendant le week-end. J’ai essayé de m’entraîner un peu avant de venir et, d’une manière générale, je vais bien. Hier, pour mon dernier entraînement, mes sensations n’étaient pas trop mauvaises, mais je ne suis pas à 100%.”
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“Je suis quand même confiant de faire un bon week-end, ça va être bien de dépenser mon énergie, surtout samedi et dimanche. Ceci dit, je ne sais pas comment mon physique va réagir pendant le week-end”, poursuit-il, certain malgré tout de ne rien manquer du Grand Prix. “Oui, là-dessus je suis confiant. C’est probablement dimanche qui va être le plus difficile pour faire la course longue sans m’être entraîné pendant une semaine, mais le problème a surtout été de perdre 3 kg. Je n’ai rien bu ni mangé pendant trois jours… C’était une remise à zéro !”
Contraint au repos forcé, Enea Bastianini n’a commencé à reprendre des forces que dimanche, tandis que ses adversaires s’affrontaient en course. “Jusqu’à vendredi, et même un peu samedi, je n’arrivais pas à penser à autre chose que me remettre sur pied et aller mieux, parce que j’étais vraiment mal. Après, j’ai commencé à aller bien et j’ai aussi repris mon téléphone parce que jusqu’alors, je n’arrivais à rien faire… Dimanche, j’ai quitté l’hôpital et j’ai regardé la course à la maison, et là, oui, j’ai souffert. C’était moche de ne pas y être.”
L’équipe Tech3 n’a pu aligner aucun pilote en course, le week-end dernier, Maverick Viñales s’étant, lui, blessé en qualifications. L’Espagnol reste absent en République tchèque, remplacé par Pol Espargaró.

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Le retour de Chantra n’est pas garanti pour l’Autriche

La blessure de Somkiat Chantra à l’entraînement, le 1er juillet, a eu pour conséquence de l’envoyer en vacances bien plus tôt que prévu, puisqu’il ne peut pas prendre part aux deux derniers Grands Prix qui précèdent la pause estivale.
Mais le Thaïlandais n’est pas non plus certain de pouvoir participer à la manche de reprise, en Autriche mi-août. Blessé au niveau du ligament collatéral fibulaire du genou droit, il a en effet été opéré le 8 juillet à Barcelone et doit pour le moment s’accorder le plus grand repos.
Interrogé ce week-end pour savoir si la course du Red Bull Ring était un objectif réaliste pour le retour de son pilote, Lucio Cecchinello s’est donc montré très prudent. “C’est notre objectif, mais pour être honnête, le médecin a dit que ça pourrait être un petit peu juste”, a-t-il admis auprès du site officiel du MotoGP.
Le patron du team LCR a précisé que Somkiat Chantra devrait de toute façon passer une IRM pour comprendre quel aura été le degré de guérison de sa blessure. “Donc, pour être honnête, nous ne sommes donc pas sûrs à 100% qu’il pourra courir en Autriche, mais c’est l’objectif”, a-t-il insisté.

Somkiat Chantra a marqué son premier point en MotoGP juste avant de se blesser.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Pour le moment, nous ne pouvons pas vraiment parler de rééducation, car il n’est pas autorisé à bouger le genou pendant deux semaines”, a précisé Cecchinello. “Néanmoins, il va commencer à entraîner le haut de son corps d’ici au début de la semaine prochaine. Il va donc retourner à la salle en fauteuil roulant et la jambe maintenue droite, et il va entraîner le haut de son corps. Nous avons déjà défini des exercices cardio et musculaires, ce qui est d’une grande aide pour récupérer car on active la circulation sanguine et c’est très important.”
“Ensuite, nous avons un autre plan, qui est qu’entre la troisième et la quatrième semaine [après l’opération], il va commencer à bouger la jambe à 90%, puis après la quatrième semaine il commencera à bouger le genou et pourra déplier sa jambe jusqu’à l’angle maximal.”
Les premiers essais du GP d’Autriche sont prévus un peu plus de cinq semaines après l’opération subie par Somkiat Chantra, il est donc trop tôt pour acter s’il pourra être présent ou non. En attendant, LCR n’a pas remplacé son pilote en Allemagne mais fera courir Takaaki Nakagami à sa place en République tchèque.
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La belle série de Bezzecchi s’arrête sur une opportunité manquée

Depuis sa victoire en Angleterre, Marco Bezzecchi apparaît comme le troisième homme du championnat : il a, certes, marqué moins de points que les frères Marquez, mais il affiche un score notablement supérieur à ceux de tous les autres pilotes, Pecco Bagnaia compris. Pourtant, et tout en confirmant la belle tendance qui est la sienne depuis son succès de Silverstone, le GP d’Allemagne s’est terminé sur une note amère pour lui.
Le pilote Aprilia, qui venait d’enchaîner trois podiums (en sprint et en GP), notamment en n’étant privé de la victoire du sprint allemand par Marc Márquez que dans le dernier tour, et qui s’était qualifié pour la première fois en première ligne avec cette moto, semblait en passe d’ajouter une deuxième place à son palmarès. Il est toutefois tombé au moment où les chutes se sont soudain accumulées, et n’a donc pas pu concrétiser le niveau de performance élevé qu’il avait encore une fois affiché.
“J’ai freiné plus ou moins comme dans le tour précédent, mais moins fort, moins en travers”, explique Bezzecchi, “et dès que l’arrière s’est retrouvé aligné avec l’avant, j’ai subi un petit sous-virage. Dans la petite descente au milieu du virage, j’ai perdu l’avant lentement sans pouvoir malheureusement me rattraper. J’ai essayé mais…”
 
Malgré les nombreux éléments qui ont compliqué la donne dimanche, et les explications diverses que d’autres ont pu donner à l’accumulation de chutes, Bezzecchi assume son erreur sans se chercher d’excuses.
“Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi ça n’a pas été une question de sensations, c’est une petite erreur que j’ai faite”, tranche-t-il. “C’est vrai qu’il y avait un peu de vent, mais ça a été comme ça pendant toute la course. C’étaient des conditions étranges, difficiles.”
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N’a-t-il pas été alerté par la chute de Fabio Di Giannantonio, qui lui avait permis de prendre la deuxième place quatre tours plus tôt ? “Je pense que j’ai commencé à freiner un peu moins fort du fait de sa chute”, répond-il. “Mais si je pouvais revenir en arrière, je freinerais fort à chaque tour.”
“Je suis déçu de moi-même mais au final, c’est quelque chose qui peut arriver, et particulièrement dans ce genre de courses où on ne peut pratiquement pas attaquer de toute la course. Il faut tout le temps gérer. Or, ces motos et ces pneus, tout est fait pour être tout le temps à la limite, donc quand on se retient un petit peu, on fait peut-être plus facilement des erreurs.”
Des progrès notables avant la deuxième partie de saison
Malgré les conditions difficiles qu’il décrit, Marco Bezzecchi a réussi à briller, alors même qu’il ne pensait pas disposer d’un des meilleurs rythmes sur le sec au vu de ce que les essais du vendredi avaient montré. S’il est toujours sixième du championnat, il tenait une réelle opportunité de grimper au quatrième rang, sur lequel il ne compte plus que 12 points de retard.
“Je suis évidemment content de mon week-end. Ma performance a franchement été bien plus élevée que ce à quoi je m’attendais. Certes, ça ne s’est pas très bien terminé mais j’avais rattrapé Fabio et je gérais aussi l’écart sur Álex [Márquez], donc je suis satisfait de ma performance”, souligne-t-il.
“Le team a fait un travail incroyable, comme toujours, et je me suis aussi beaucoup amélioré au cours du week-end. Donc je suis content, et on va essayer de repartir de là”, ajoute Bezzecchi, qui va désormais retrouver son coéquipier Jorge Martín, de retour de blessure. “Il est vrai qu’on progresse, on fait du très bon travail, et je suis content de nos progrès, les miens en tant que pilote, ceux de la moto et ceux de tous ceux qui travaillent sur elle.”
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Les pilotes alertent sur l’étroitesse des dégagements au Sachsenring

Le week-end passé au Sachsenring a été marqué par un nombre important de chutes, notamment une succession d’accidents observée en quelques minutes pendant la course MotoGP. Si tout le monde s’est relevé indemne dimanche dans la catégorie reine, d’autres accidents ont eu des conséquences plus importantes, avec des blessés à déplorer et en particulier Maverick Viñales et Franco Morbidelli qui ont été touchés à l’épaule samedi.
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Sur le petit circuit allemand, il n’est pas rare de voir les motos accidentées arrêter leur course contre les murs d’airfence placés au fond des dégagements. Parfois, à une vitesse assez modérée, comme dans le virage 4 où sont tombés Maverick Viñales et Jack Miller pendant la Q2. Mais, d’autres fois, l’impact est beaucoup plus fort, au point de crever ce mur gonflable.
C’est ainsi que le drapeau rouge a été déployé deux fois dans le week-end : à la suite d’une chute dans les qualifications Moto3, où la moto du pilote a continué à rouler seule et a filé tout droit vers l’airfence du virage 8 ; puis après un accident survenu dans le virage 1 lors de la course Moto2, à nouveau parce qu’une moto est restée sur ses roues et est allée taper violemment l’airfence placé devant le mur de pneus.
 
Ces protections, lorsqu’elles sont crevées, nécessitent d’être remplacées. Elles jouent leur rôle en absorbant l’impact de façon moins dangereuse pour le pilote que ne le sont les murs plus rigides formés par des pneus, cependant la voie de dégagement est censée éviter ces chocs en ralentissant puis stoppant motos et pilotes partis au sol. Or, avec l’élévation des performances au fil des années, certains circuits paraissent bien petits pour des MotoGP ultra puissantes, qui se sentent à l’étroit.
“Les murs sont trop proches, et même si les MotoGP ne passent pas la sixième ici”, accusait Pedro Acosta samedi, agacé par les accidents du jour. “On a vu des chutes violentes aujourd’hui, surtout celle de Morbidelli. Moi-même, je me suis retrouvé à 50 cm du mur, pensant le percuter. Ils sont trop proches.”
“Je pense qu’on pourrait trouver un autre circuit pour courir, tout est vraiment proche ici”, a ajouté le pilote KTM. Un vœu pieux car le Sachsenring a d’ores et déjà annoncé tenir son Grand Prix 2026 du 10 au 12 juillet, anticipant en cela la révélation du calendrier, et qu’il a même prolongé son contrat pour cinq ans.
 
“Quand on roule à une certaine vitesse, on sait déjà si on va pouvoir s’arrêter avant d’atteindre le mur ou pas”, a encore ajouté Acosta. “Mais quand on voit la chute de Morbidelli, on voit que si ça tourne mal, on peut aller très loin, et lui, il est arrivé très fort. Moi aussi, j’allais tout droit vers le mur, Maverick Viñales et Jack Miller l’ont atteint également. Sincèrement, je crois qu’il faut plus d’espace. C’est comme Laguna Seca, c’est devenu trop petit et on n’y est plus allé.”
Fabio Quartararo a rejoint la position de l’Espagnol. Questionné pour savoir si des choses pouvaient être faites pour améliorer la sécurité de ce Grand Prix, il a d’abord répondu par l’ironie : “Ce qui pourrait aider, c’est de changer de circuit ! Entre la ligne droite et le virage 5, je trouve que c’est vraiment très étroit. Il faudrait créer beaucoup d’espace. C’est vrai que quand on a vu Maverick et Jack chuter, c’était vraiment très étroit et je pense que c’est assez dangereux. À certains endroits, comme dans le dernier virage et dans le virage 12, ça va.”
 
Interrogés à leur tour à l’issue du week-end, les trois premiers du Grand Prix se sont montrés plus conciliants, s’accordant néanmoins pour exprimer le besoin de travaux devant accompagner la prolongation du contrat. “C’est une piste que j’adore mais certains murs sont vraiment limite”, a notamment admis Marc Márquez. “Surtout dans les conditions mouillées, parce que quand on tombe on semble gagner en vitesse une fois qu’on atterri sur le bitume.”
“On a de bonnes protections avec l’airfence, mais il est évident que ça n’est pas une piste comme le Qatar ou d’autres, où l’on n’atteint jamais les murs. Ils y travaillent en tout cas”, a ajouté le vainqueur, avant qu’Álex Márquez ne lui fasse écho : “Il faut qu’ils modifient certaines choses pour améliorer un peu [la sécurité], comme dans les virages 5 et 8 par exemple. Ils y travaillent en tout cas.”
“Nos vitesses ne cessent d’augmenter”, a ajouté Pecco Bagnaia. “Les motos sont plus rapides et les pistes restent les mêmes, donc il est difficile de toujours être à la limite en termes de sécurité. [Les organisateurs du MotoGP] travaillent dur et la piste qu’ils essayent de gérer le mieux est celle de Jerez, celle sur laquelle on arrive le plus facilement aux murs. Mais s’ils faisaient la même chose partout, on pourrait être beaucoup plus en sécurité.”
Avec Fabien Gaillard et Germán Garcia Casanova
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Jorge Martín : “Le moment est venu de commencer à construire”

Ça y est, Jorge Martín figure enfin sur une liste d’engagés ! Trois mois après le GP du Qatar, le seul qu’il ait disputé cette saison et qui s’était terminé par une grosse chute, le champion du monde en titre relance son championnat avec Aprilia en annonçant son retour pour Brno, 12e manche de l’année.
Après avoir longuement soigné les nombreuses blessures accumulées, tant à Losail que dans deux accidents précédents survenus en préparation de la saison, Martín a obtenu l’accord de ses médecins personnels pour faire le voyage. Il a aussi réalisé récemment deux roulages qui l’ont rassuré sur sa condition physique, dont un test au guidon de la MotoGP d’Aprilia qui aura servi de validation ultime.
Il lui reste à passer le contrôle médical du championnat, jeudi au circuit, mais Jorge Martín ne doute plus d’être enfin en passe de prendre ce nouveau départ qu’il attend depuis si longtemps. “Je suis impatient de remonter à moto. Je suis très heureux qu’arrive enfin ce moment”, avoue le pilote dans le communiqué de son équipé en vue du Grand Prix de République tchèque.
 
Ce retour intervient après de graves blessures, mais aussi après des semaines de polémique entourant l’avenir du pilote. En marge du GP de France, il y a deux mois, il a en effet annoncé à Aprilia vouloir se libérer de son contrat, pensant pouvoir faire jouer une clause pour cela.
Face à la résistance solide du constructeur, portée par un Massimo Rivola féroce défenseur des intérêts de la marque, les espoirs de changements de Martín paraissent aujourd’hui dans l’impasse et on devrait bien le voir au guidon de la RS-GP jusque fin 2026. Dans ce contexte, il faudra lire entre les lignes cette semaine pour comprendre l’état d’esprit dans lequel il va aborder cette reprise, de sa saison mais aussi de son union avec le constructeur de Noale.
Pour le moment, dans les lignes d’un communiqué forcément consensuel, l’Espagnol déclare : “Avec Aprilia, nous allons devoir beaucoup travailler, parce que nous avons un grand potentiel pour faire de bonnes choses. Le moment est venu de commencer à construire et de faire une bonne fin de saison.”
En son absence, c’est Marco Bezzecchi qui a porté le développement de la moto, épaulé par le pilote essayeur Lorenzo Savadori. Bezzecchi occupe la sixième place du championnat, après avoir remporté le GP de Grande-Bretagne et décroché un autre podium en course principale et deux en sprint. Aprilia est deuxième parmi les constructeurs, mais souffre néanmoins d’un écart de points avec Ducati qui pourrait l’envoyer dans la catégorie D des concessions après Brno.
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Moto GP

Le programme du GP de République tchèque MotoGP 2025

Avant de passer en mode vacances, le MotoGP a un dernier Grand Prix à vivre cette semaine. Et il le fera en mettant cap à l’est pour s’installer à Brno. Longtemps, ce rendez-vous en République tchèque a marqué le retour de la pause estivale et l’entrée dans la seconde moitié de la saison, mais pour ses retrouvailles avec le championnat, Brno change légèrement de position sur l’agenda.
Le circuit accueille un contingent MotoGP qui l’avait déserté juste après le Covid et qui sera curieux de découvrir le résultat des récents travaux. L’interruption aura été brève pour un pays qui a figuré au calendrier des Grands Prix mondiaux dès son indépendance en 1993, dans la continuité du Grand Prix de Tchécoslovaquie qui fut une manche stable du championnat du monde de 1965 à 1982. Fort d’une longue tradition motocycliste, Brno a accueilli chacun de ces Grands Prix, d’abord avec un circuit routier puis depuis 1987 avec l’Automotodrom qui réintègre l’agenda aujourd’hui.
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Les horaires du GP de République tchèque

Date

Séance

Heure française

Vendredi 18 juillet
Essais Libres 1
10h45 – 11h30

 
Essais
15h00 – 16h00

 
 
 

Samedi 19 juillet
Essais Libres 2
10h10 – 10h40

 
Qualifications
10h50 – 11h30

 
Course sprint
15h00

 
 
 

Dimanche 20 juillet
Warm-up
9h40 – 9h50

 
Course
14h00

Le programme classique des Grands Prix européens s’applique. Le départ de la course principale MotoGP sera donc donné dimanche à 14h, tandis que le sprint se courra samedi à 15h.
Retrouvez le programme à votre heure ici.
Comment suivre le Grand Prix de République tchèque ?
Les chaînes du groupe Canal+ sont le diffuseur officiel du MotoGP en France. Comme à l’accoutumée, elles retransmettront l’intégralité du programme du GP de République tchèque cette semaine. Il faudra s’installer sur Canal+ Sport 360 pour suivre les deux premières journées, pour les trois catégories, ce qui inclut les essais, les qualifications et la course sprint MotoGP. Dimanche, le warm-up sera toujours diffusé sur Canal+ Sport 360, de même que les courses des catégories Moto2 et Moto3. Il faudra ensuite basculer sur Canal+ pour la course MotoGP.
Le circuit de Brno
Piste rapide, affichant une moyenne au tour élevée, Brno se caractérise par de fortes accélérations, des freinages appuyés, mais aussi un dénivelé important puisque 70 mètres séparent le point le plus bas du point culminant de ce tracé niché au cœur des collines et des forêts. Les 14 virages, majoritairement à droite, offrent de nombreuses opportunités de dépassement, sans compter le gros freinage au bout de la ligne droite principale, qui n’est pas en reste en matière de spectacle ! Un circuit à l’ancienne, que les pilotes apprécient généralement beaucoup, et qui a été récemment resurfacé pour gommer ses bosses.

VIDÉO – Un tour du circuit de Brno dans MotoGP 18

Caractéristiques de la piste :

Construction
1987

Longueur de la piste
5,403 km

Largeur de la piste
15 m

Virages
6 gauche – 8 droite

Plus longue ligne droite
636 m

Pole position
à gauche

Distance de la course MotoGP
113,463 km (21 tours)

Distance de la course sprint
54,030 km (10 tours)

Records en vigueur :

Record absolu
 M. Márquez
1’54″596
2016

Meilleur temps en course
D. Pedrosa
1’56″027
2014

Record V-max
A. Dovizioso
316,7 km/h
2020

Record vitesse moyenne
 M. Márquez
169,7km/h
2016

Le palmarès du GP de République tchèque
Longtemps, le GP de République tchèque a vu les vainqueurs différents se succéder. Dani Pedrosa en 2014, Jorge Lorenzo en 2015, Cal Crutchlow en 2016, Marc Márquez en 2017, Andrea Dovizioso en 2018 : ils ont été six à s’alterner avant que Márquez ne parvienne à rééditer son succès en 2019, année de sa domination totale sur le championnat.
La dernière édition en date, en 2020, a tourné à l’avantage de Brad Binder, dans une victoire qui a fait date : il s’agissait de la première du Sud-Africain, à son troisième départ en MotoGP, et de la première aussi de KTM. C’est toutefois Honda qui compte le plus grand nombre de victoires sur place, neuf, face aux six succès de Yamaha qui n’a plus gagné sur place depuis dix ans. Ducati s’est déjà imposé trois fois, durant les ères Stoner, Capirossi et Dovizioso, et on imagine aisément que la marque va chercher à marquer de son empreinte le retour du circuit tchèque dans le championnat.
Les derniers polemen et vainqueurs au GP de République tchèque :

Course suivante : Grand Prix d’Autriche (15-17 août)
Calendrier MotoGP

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Marc Márquez est passé à la vitesse supérieure

Marc Márquez a fait coïncider quelques jolis chiffres, en Allemagne. Il a en effet décroché la 95e victoire de sa carrière, qui est aussi et surtout la 69e dans la catégorie reine : cela signifie qu’il en compte désormais une de plus que Giacomo Agostini.
Un champion doté d’un tel palmarès ne peut être totalement insensible aux statistiques, surtout lorsqu’elles placent son nom au-dessus d’une telle référence, cependant ce qui intéresse le plus l’Espagnol, c’est la dynamique dans laquelle il s’est installé.
“Ce qui est super important, c’est de continuer à prendre du plaisir sur la moto, or si on gagne, ça veut dire qu’on prend du plaisir et cette saison j’en prends beaucoup. Vivre mon 200e Grand Prix avec une victoire, ça veut dire que je suis encore à un très bon niveau alors je vais essayer de continuer comme ça, et surtout en gardant la même passion”, annonce Márquez, 32 ans et lancé à la conquête de son neuvième titre, le septième en MotoGP.

200 Grands Prix en MotoGP, dont 69 victoires !
Photo de: Alexander Trienitz

Gagner au Sachsenring, c’est quelque chose qu’il connaît : c’était la 12e fois qu’il le réalisait. Il a notamment longtemps formé sur place un duo redoutable avec la Honda, invincible durant sept années de suite, jusqu’à sa blessure au bras.
Ce week-end, il lui a été fait remarquer qu’il semblait devoir moins pousser la Ducati pour afficher le niveau de supériorité qui a été le sien. Au risque de dégoûter ses adversaires, cela semblait presque trop facile…
“J’ai du respect pour tous les pilotes. J’attaque et j’essaye d’être super concentré, ça n’est pas comme si je pilotais d’une main. J’attaque bel et bien, on est en MotoGP”, a-t-il répondu à cela. “La manière dont la Ducati se pilote est très différente par rapport à la Honda, mais il y a aussi le fait que j’ai été blessé au bras qui fait que j’ai un peu changé mon style de pilotage pour qu’il soit plus fluide et moins physique.”
Quant à sa supériorité sur la saison, il la modère aisément car, de son point de vue, il n’a pas pu puiser dans les mêmes forces sur tous les circuits en dépit du taux de victoires qu’il affiche. “C’était le cas ici, mais pas forcément sur d’autres pistes, comme à Assen par exemple : là-bas, j’ai gagné mais je n’étais pas le plus rapide. Ici, je me suis senti super bien dès les premiers essais.”
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Mais Márquez est bien le seul à trouver des raisons d’atténuer ce qu’il est en train de réaliser. Ce Grand Prix marquait la mi-saison : en 11 manches, il aura remporté dix sprints et sept courses longues, cumulant une avance de 83 points au championnat. Il ne lui manque déjà plus que 48 points pour égaler le total qu’il a obtenu sur l’ensemble de la saison dernière.
Surtout, il semble avoir pris de la vitesse puisqu’il vient d’enchaîner quatre cartons pleins consécutifs, sur des pistes qu’il aimait et d’autres moins. Alors que l’on passe directement à Brno, se sent-il imbattable en sortant d’un tel week-end ? “Je me sens super bien mais on est à la moitié du championnat, exactement à la moitié”, prévient-il. “Il reste 11 courses, beaucoup qui vont s’enchaîner et il faut rester concentré parce que j’ai été meilleur porté par la pression et l’ambition.”

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Moto GP

Luca Marini épate un mois et demi après son accident

Il y a un mois et demi, Luca Marini se blessait gravement dans une chute à Suzuka, où il réalisait des essais d’endurance. Le bilan listait un pneumothorax, une luxation de la hanche gauche, des lésions ligamentaires au genou gauche, ainsi que des fractures au sternum et à la clavicule gauche. On aurait pu le croire écarté pour plusieurs mois, et pourtant le pilote Honda a fait son retour à la compétition ce week-end, et il l’a fait avec brio.
Pour le premier Grand Prix qu’il disputait depuis cet accident, et alors qu’il expliquait être à environ 80% de ses capacités, Marini a doucement intensifié son effort au fil des séances, avec des runs de sept tours consécutifs vendredi, huit tours samedi matin, puis le sprint de 15 tours et enfin la course qui en comptait 30. Ne pouvant pas enchaîner beaucoup de boucles, il a dû prendre ses décisions en peu de temps pour régler la moto et évaluer les pneus, mais physiquement, il a tenu et n’a manqué aucun des essais.
Avec l’aide des kinés et d’antidouleurs, dont il également augmenté le dosage au fil des jours, le pilote montre qu’il a su s’écouter pour livrer l’effort nécessaire jusqu’à disputer l’intégralité de la course. Et c’est une belle prouesse qu’il a réalisée durant 41 minutes, livrant sa plus belle bataille de la saison pour aller accrocher son meilleur résultat avec Honda, une sixième place. Un classement qu’il devait, certes, aux chutes survenues devant lui mais aussi à la résistance admirable dont il a fait preuve.
“Ça a été une très bonne course”, se félicite Luca Marini. “Compte tenu de mon état, ça a été très difficile, mais j’ai réussi à prendre un bon départ et à me mettre tout de suite dans une très bonne position. Au début, j’ai essayé de prendre mon rythme, mais on n’est pas encore assez efficaces en pneus neufs et j’ai subi quelques dépassements. Puis, à partir du septième tour, j’ai commencé à être fatigué.”
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Des crampes et un bras gauche manquant de force
La douleur s’est alors réveillée et Marini a souffert de crampes. C’est la raison pour laquelle on l’a parfois vu prendre des positions incongrues. “J’avais beaucoup de crampes dans le dos et dans la jambe [droite], donc j’essayais de trouver la meilleure position pour me détendre un peu. J’avais assez mal dans ces moments-là.”
Dans quelle partie du circuit était-il le plus en difficulté physiquement ? “Dans les virages 5-6 et 9-10, où on passe un long moment dans la même position. Je n’arrivais pas à me tenir avec le bras gauche, du coup je poussais du pied gauche sur le repose-pied, mais si je poussais trop, je perdais l’arrière parce qu’il n’y avait pas assez d’adhérence au sol.”

Luca Marini, Honda HRC
Photo de: Alexander Trienitz

“Donc je perdais beaucoup l’arrière et j’ai commencé à avoir beaucoup de crampes, j’ai dû ralentir un peu par moments. J’ai essayé de tout le temps changer de position, de m’asseoir plus ou de me relaxer un peu sur le réservoir. Mais ça n’est pas facile quand il n’y a pas de grip au sol parce que la moto est tout le temps flottante, elle glisse énormément et il faut en permanence la tenir. C’était le cas pour tout le monde, mais dans mon état c’était encore plus compliqué.”
Finalement, ces difficultés l’ont en quelque sorte servi sur la durée, puisqu’il a pu compter sur des gommes plus performantes en fin de course. Alors qu’il était une proie facile dans les dépassements du début de course par manque de solidité dans les freinages, il a eu le dessus quand les pneus se sont usés. C’est là qu’on l’a vu livrer une superbe bagarre dans le peloton et prendre l’avantage sur Brad Binder et Jack Miller, après voir déjà réussi à dépasser son coéquipier Joan Mir précédemment.
“D’un point de vue musculaire, j’ai commencé à avoir du mal, donc je me suis dit que j’allais gérer les pneus et mon physique pour arriver au bout. Quand les pneus se sont dégradés, il m’en restait un peu plus que les autres [à l’arrière], alors j’ai réussi à faire quelques dépassements et à remonter, puis avec les nombreuses chutes qu’il y a eu, j’ai obtenu un très bon résultat. J’ai eu pas mal de chance, comme les autres qui sont restés sur leurs roues, mais on a aussi réussi à ne pas faire d’erreur alors qu’il était très facile d’en faire. Vers la mi-course, le pneu avant s’est beaucoup dégradé et on ne pouvait plus freiner très fort.”

VIDÉO – RÉSUMÉ : Les meilleurs moments du GP d’Allemagne

“Je suis très content, c’est clair. Sixième, ça fait beaucoup de points pour le championnat. Dans notre position, ça fait une différence”, se réjouit Marini, qui passe au 15e rang du classement général. “Et je suis content de l’ensemble du week-end, y compris sur le mouillé. […] La moto s’est améliorée avec moi au fil du week-end. J’ai très bien économisé mes forces pendant le week-end. Vendredi, j’ai fait peu de tours, je l’ai fait exprès pour essayer d’arriver à dimanche en étant préparé. Et on a aussi fait du très bon travail avec [Quirónsalud] : je dois les remercier parce qu’ils ont fait en sorte que je reste tout le temps en forme physiquement.”
“J’ai réussi à bien gérer les antidouleurs, pour prendre les bonnes doses dimanche afin de ne pas trop sentir la douleur. Mais j’ai quand même eu pas mal de crampes au niveau musculaire, surtout parce que je devais compenser le peu de forces que j’ai dans le bras gauche alors que c’est un circuit qui tourne à gauche. Maintenant je vais avoir 36 ou 48 heures de travail purement orienté sur le fait de récupérer pour revenir à Brno en étant un peu plus en forme.”
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Moto GP

Pourquoi y a-t-il eu tant de chutes au GP d’Allemagne ?

Seuls dix pilotes ont rallié l’arrivée du GP d’Allemagne, dimanche. On est loin des records absolus remontant à une tout autre époque, comme le fameux GP d’Allemagne de l’ouest 1974, où quatre motos figuraient au classement final en 500cc, avec sept participants seulement au départ.
Le chiffre enregistré dimanche au Sachsenring égale néanmoins le record du plus petit nombre de pilotes classés dans la catégorie, depuis le passage des 500cc aux MotoGP en 2002. Depuis cette date, seul le GP d’Australie 2011 s’était terminé avec aussi peu de motos sous le drapeau à damier.
Ce week-end au Sachsenring, le pourcentage d’abandons a été plus important qu’il ne l’avait été à l’époque à Phillip Island, puisque 18 pilotes étaient au départ, contre 14 sur la course australienne. À l’époque, trois forfaits avaient été enregistrés dans le courant du week-end, ce qui avait contribué à réduire la grille.
Cette fois-ci, aussi, en Allemagne, on a dû se passer de plusieurs pilotes. Outre Jorge Martín, qui était remplacé, il manquait Somkiat Chantra, blessé à l’entraînement, Enea Bastianini, soigné pour une crise d’appendicite, ainsi que Maverick Viñales et Franco Morbidelli qui se sont blessés dans le week-end. Il n’y avait donc que 18 motos sur la grille, le plus faible nombre que l’on ait vu cette saison.
Un virage 1 particulièrement piégeux
La course a ensuite compté huit abandons, tous sur chute (Lorenzo Savadori est même tombé deux fois). Deux d’entre elles ont eu lieu au virage 3 et l’une au virage 13, après quoi ce fut une succession de fautes dans le virage 1 de la piste allemande : en l’espace de six minutes, soit à peine quatre tours, se sont enchaînés les accidents de Fabio Di Giannantonio, Johann Zarco, Marco Bezzecchi, Ai Ogura et Joan Mir, avec le Japonais percutant l’Espagnol, puis Lorenzo Savadori.
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Les pilotes qui ont réussi à aller au bout de l’épreuve se sont montrés très compréhensifs à l’égard de leur collègues malchanceux.  Tous ont été unanimes pour souligner à quel point les conditions étaient compliquées, en grande partie à cause du passage de la pluie samedi et du vent qui pouvait se montrer traître. “C’est sûr que le niveau d’adhérence était le pire de ces trois jours”, a résumé Álex Rins. Et c’est surtout dans la première courbe que cela se faisait ressentir.
“C’est vrai que seuls dix pilotes ont terminé la course. Le virage 1 était assez critique”, a admis Marc Márquez, grand vainqueur du week-end. “La première raison, c’est qu’il a plu hier ainsi qu’au warm-up, et ensuite quand on repasse aux pneus slicks, les sensations sont très étranges au début, on a l’impression que la moto fait 200 kg.”
“Ça, c’est une chose. Ensuite, il y a le fait que le grip offert par la piste n’était pas parfait à cause de la pluie. Et la troisième raison, c’est que tout le monde a choisi le pneu avant dur, par rapport à [ce qu’il apporte sur] l’angle gauche, mais au centre [du pneu] c’était un peu limite.”

Lorenzo Savadori est tombé deux fois pendant la course.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

“Après la pluie d’hier, il n’y avait plus de gomme Michelin sur la piste et, dès le début, j’ai vu que ça glissait plus que d’habitude”, a ajouté le pilote Ducati, avant de citer une quatrième raison à ces accidents : “Dans le virage 1, il y avait aussi un petit peu de vent de dos, qui poussait un peu la moto en dehors et faisait que c’était plus difficile de s’arrêter.”
Le vent comme élément perturbateur
“Je l’ai senti aussi”, a confirmé Pecco Bagnaia au sujet du vent qui soufflait dans le virage ayant causé tant de dégâts, “et au virage 10 aussi je sentais que je me faisais pousser un peu par le vent. Et puis, le fait que la piste ait été complètement nettoyée par la pluie d’hier, ça n’a pas aidé non plus.”
Pour Álex Márquez, ça ne fait aucun doute, c’est ce vent qui poussait dans le dos des pilotes au virage 1 qui a été à l’origine des situations les plus délicates à cet endroit. “Quand j’étais sur la grille, je regardais les drapeaux des hospitalités qui étaient sur la droite et j’ai vu que le vent soufflait, de l’arrière, donc je me suis dit qu’il faudrait faire attention à cet endroit”, a-t-il expliqué au micro du site officiel.
“Dans le tour où Diggia est tombé, j’ai freiné très tard et j’étais à la limite, donc quand je l’ai vu tomber j’ai relâché le frein avant en me disant ‘wow !’. Peut-être qu’il m’a évité la chute. Quand on voit qu’on n’est que dix à avoir fini la course, on voit bien que c’était dur.”
Précisons que personne n’a été blessé dans ces chutes, contrairement à samedi puisque Viñales et Morbidelli sont tous les deux touchés à l’épaule. Quant à Savadori, il a écopé d’un double long-lap à réaliser lors de son prochain Grand Prix, puisqu’il est tombé sous drapeaux jaunes alors qu’Ogura et Mir étaient déjà dans le bac à gravier.
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