Márquez : “On ne peut pas être le plus rapide partout”
Une fois n’est pas coutume, Marc Márquez figure au quatrième rang après la première journée d’essais du GP de Catalogne, devancé par deux KTM et par son frère, Álex. C’est lui que le leader du championnat prend ce soir comme référence, et pas uniquement car il est à ce stade le second homme de cette saison, mais parce que ce circuit proche de leur ville natale a toujours beaucoup mieux convenu au plus jeune de la fratrie.
Certain désormais de remporter le titre, sauf cataclysme, le pilote au numéro 93 a eu plusieurs fois l’occasion de dire qu’il souhaitait que son frère connaisse un bon week-end barcelonais, quitte à repousser ce sacre sur lequel ne plane plus le moindre doute. Mais on ne changera pas l’esprit de compétition qui a été le moteur de Marc Márquez tout au long de sa carrière : il mène malgré tout une préparation minutieuse des courses qui se profilent ce week-end, afin d’être prêt à saisir toute opportunité qui pourrait se dessiner.
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Cette journée a-t-elle été meilleure que ce à quoi tu t’attendais, sachant que tu as clairement indiqué qu’il ne s’agit pas de ton circuit préféré ?
Oui, pour Montmeló, ça n’est pas mal ! Je savais que ça n’allait pas être comme au Balaton Park, et j’ai en effet eu plus de mal, mais j’ai commencé en attaquant à fond dès les EL1 pour essayer de comprendre où était ma limite. C’est l’un de mes points forts, si je veux atteindre la limite dès le premier run, je peux le faire. Et c’est ce que j’ai fait, j’ai tout de suite tourné en 1’31″9. Ensuite, j’ai travaillé mon rythme.
Certes, je ne suis pas le plus rapide, Álex l’est un peu plus, mais je ne suis pas très, très loin, donc on va voir si nous arrive à s’améliorer demain. Je dois améliorer mon pilotage, on va voir si l’équipe peut m’aider un peu, et ensemble, on va essayer de nous rapprocher encore plus d’Álex.
Tu as dit que tu voulais mieux comprendre où se situe ta limite. Où était-elle aujourd’hui ?
Aujourd’hui, ma limite, en tout cas là où je perdais le plus, c’était dans les virages rapides à droite. Surtout les deux derniers virages, en descente. J’avais du mal avec le pneu avant, et c’est là que je perdais le plus de temps comparé à Álex, qui a été le plus rapide des Ducati. Sur le reste du circuit, ça n’est pas mal. J’étais dans la limite.
Álex dit qu’il a plus de marge dans les virages rapides, ça veut dire qu’il peut être encore meilleur…
[rires] Oui, normalement, quand un pilote se sent bien, il pense qu’il a plus de marge et il essaie d’en faire plus. Mais il roule déjà très bien dans ces virages, il y est super rapide. S’il est plus rapide dans les virages à droite, je vais essayer de pousser un peu plus dans les virages à gauche pour essayer et compenser !
Si vous arrivez à la fin de la course en bagarre dans le double virage rapide à droite, Álex…
Il est plus rapide ! Je ne peux pas l’attaquer à cet endroit, lui peut-être qu’il pourrait m’attaquer. On verra en tout cas. Si j’arrive à la fin de la course avec Álex, ce sera déjà un très bon signe pour nous. Car au final, dans un championnat de 22 courses, on ne peut pas être le plus rapide partout. Alors mon objectif est, sur un circuit sur lequel je suis fort, d’essayer de marquer 37 points, et sur un circuit difficile, d’essayer de rester avec eux, de me battre pour le podium et pour la victoire, et si je perds, je perds. Mais on verra si on arrive à se rapprocher.
Marc Márquez (Ducati Team)
Photo de: Lluis Gene / AFP via Getty Images
Tu es désormais très proche du titre. Maintenant que ça approche, est-ce que tu prends plus de risques pour le sceller rapidement, ou bien moins de risques pour t’assurer de bien le remporter ?
Non, je vais essayer de garder la même mentalité. Une chose que j’ai apprise par le passé, c’est que lorsque le championnat se termine, ou en tout cas lorsque l’on a atteint son objectif final, l’année suivante commence. Je veux garder la même mentalité et la même approche pour le week-end de course.
Et l’un des points faibles, ou l’un des plus difficiles, va être d’accepter si demain, dimanche ou peut-être à Misano, je n’ai pas la possibilité de gagner. Parce que j’ai maintenant sept victoires consécutives, 14 au total [dix en réalité, ndlr]. Je sais néanmoins que ce n’est pas normal.
Ça doit aussi être difficile de garder la mentalité nécessaire jusqu’à Valence une fois cet objectif atteint, non ?
Oui, c’est difficile pour le corps de garder la même intensité, mais je vais essayer. J’ai besoin de ressentir la pression, et je veux la ressentir, même si j’ai un gros avantage. J’aime la pression parce que normalement, je travaille mieux quand je suis sous pression. Après, on verra. Une fois que le championnat sera scellé, ce que j’espère, je vais essayer de garder la même mentalité.
Dans le passé, des pilotes pouvaient décider de ne pas faire les dernières courses s’ils avaient déjà remporté le titre, ce qu’a fait Giacomo Agostini à plusieurs reprises. Ça te plairait de pouvoir faire la même chose, de gagner le titre puis de partir en vacances ?
Si c’est vous qui posez la question à Gigi [Dall’Igna], oui ! Mais je connais déjà la réponse ! Blagues à part, non, il faut continuer à travailler pour l’avenir.
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