Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Après des débuts au GP de Saint-Marin, Yamaha voulait attendre le GP de Malaisie pour la deuxième wild-card de son V4, dans une machine confiée à Augusto Fernández, afin de la confronter à des situations extrêmes au niveau de la chaleur. Le pilote d’essais a été très distancé ce vendredi, en prenant la 22e place des EL1 et la 23e des Essais, à chaque fois à plus de deux secondes des pilotes Yamaha les plus rapides avec la machine “historique” dotée du quatre cylindres en ligne.
Les chronos sont difficiles à lire, en particulier parce que Yamaha limite volontairement la puissance de son V4 pour le moment, afin d’éviter toute prise de risque au niveau de la fiabilité. La marque veut surtout prendre des repères et établir une base de réglages, cependant Fernández remet en cause cette stratégie, estimant qu’elle ne permet pas de pousser le moteur dans ses retranchements alors que le temps presse, à un peu plus de trois semaines du test de Valence où une version plus évoluée est attendue.
“Hier, je disais que ça serait difficile concernant le niveau de puissance que l’on a sur la moto, or sur cette piste, il faut de la puissance”, a souligné Fernández devant la presse internationale, dont Motorsport.com, à la fin de sa journée d’essais. “En tout cas, je m’attendais à ce que ce soit difficile, mais pas à ce point. On est toujours plus optimiste en abordant un week-end et je ressens beaucoup [le manque de] puissance.”
“C’est difficile parce que je ne me sens pas trop mal mais c’est très significatif après chaque accélération. Ce n’est pas que la vitesse de pointe. On sait que le moteur n’a pas de puissance mais ils font très attention donc pour moi, c’était un peu dur de voir [les autres pilotes] partir. Mais je dois me concentrer sur les sensations, donc oublier un peu les chronos, ce qui est difficile.”

Augusto Fernández
Photo de: Shameem Fahath / Motorsport Network
“On préserve le moteur, ils disent que ce n’est pas le moment [d’attaquer]”, a précisé Fernández. “Moi, je pense que l’on devrait avoir plus de puissance, parce que même si le moteur paraît doux actuellement, il faut voir ce que ça donne quand on met toute la puissance. On doit encore travailler et comprendre qu’on n’a pas beaucoup de temps. On verra.”
Une fois qu’on a une base, les changements se font en millimètres – actuellement, ils sont en centimètres. C’est assez dur de trouver le rythme pour moi.
Cette moto utilisée par Augusto Fernández ne change pas qu’au niveau du moteur. Puisque celui-ci a des dimensions et un comportement différents, l’ensemble de la machine a évolué et selon l’Espagnol, Yamaha n’a pas encore défini de base claire, ce qui implique de gros changements à chaque circuit visités, trop gros même à ces yeux.
“Cela demande une géométrie totalement différente, alors c’était comme repartir à zéro. En modifiant la géométrie, l’électronique fonctionne différemment et c’est donc un nouveau départ. On essaie de trouver la base de la moto dans les données, on ne l’a pas encore.”
“[Misano] est une piste totalement différente, avec beaucoup de grip”, a rappelé Fernández, confronté à des sensations elles aussi “totalement différentes” avec un comportement “plus proche des sensations de Barcelone et Brno” : “À Misano, il n’y a pas de grosse dégradation du pneu et on peut attaquer à chaque tour comme en qualifications. Ici, il y a une grosse dégradation. Pour moi, le niveau de grip était merdique aujourd’hui mais j’ai parlé à quelques pilotes qui disaient aussi qu’il était faible. C’est un tracé différent, complètement différent, donc la moto fonctionne différemment.”

Augusto Fernández
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“Je ne sais pas pourquoi la moto est aussi sensible à ce genre de changements parce que normalement, on change un peu les réglages mais une fois qu’on a une base, les changements se font en millimètres – actuellement, ils sont en centimètres. C’est assez dur de trouver le rythme pour moi. Si une moto est deux centimètres plus courte ou plus longue, elle est totalement différente. Donc il faut de la patience et continuer à travailler.”
Trop peu d’essais selon Fernández
Si Yamaha n’a pas pu beaucoup avancer depuis Misano et le test qui a suivi sur le même circuit, c’est parce que le roulage est resté très limité. Les titulaires n’ont plus testé la moto équipée du V4. Fernández, pour sa part, aurait aimé faire plus d’essais pour avancer dans le développement mais aussi sur le plan personnel puisque ce vendredi, il a éprouvé des difficultés à retrouver le rythme de la compétition.
“Moi, j’aimerais rouler plus parce que c’est dur de faire une course sans avoir de rythme. Concernant le pilotage, je ne suis pas au plein potentiel de la moto – le premier jour, c’est une évidence. Je serai peut-être dans le rythme dimanche. Il faut aussi que l’on améliore le programme pour l’an prochain.”
Fernández semble aussi avoir payé ce manque de préparation sur le plan technique ce vendredi : “On a eu des EL1 difficiles, les deux motos ne fonctionnaient pas bien, puis une mauvaise stratégie dans l’après-midi, on n’a pas pris deux pneus tendres, juste un pour le time attack. Une journée un peu délicate.”
“Et me concernant, je dois un peu retrouver le rythme, c’est sûr que je peux améliorer ça dans le week-end. Pour le reste du week-end, je vais me concentrer sur moi, sur les sensations générales sur la moto, et on verra ce qui sera possible. Mais c’était une journée difficile.”
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| Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |

