Álex Márquez, le vice-champion qui revient de loin : “J’ai failli rentrer chez moi en 2023”

Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com

Tout au long de la saison, Álex Márquez aura occupé la deuxième place du championnat. Du Grand Prix d’ouverture, où il s’est affirmé en second de son frère Marc, jusqu’à la validation du titre de vice-champion du monde en Malaisie, une récompense qui avait tout d’une évidence au vu de ses résultats et de sa solidité. 

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Avant cette année, il n’avait encore remporté aucune victoire dans la catégorie MotoGP, ni terminé plus haut que huitième au championnat. Ses débuts chez Honda et notamment son passage très compliqué chez LCR avaient bien failli le dégoûter, avant toutefois qu’il rejoigne l’équipe Gresini, où il s’est reconstruit.

À Sepang, lorsqu’il lui a été demandé comment il jugeait cet accomplissement par rapport à ses titres en Moto2 et Moto3, Álex Márquez a tout de suite établi un parallèle : “C’est similaire parce que c’est une deuxième place, mais pas une deuxième place normale. Mon parcours n’a pas été simple en MotoGP. J’ai eu de très bons débuts en 2020, avec deux podiums chez Honda, mais après, je suis passé chez LCR et j’ai eu du mal pendant deux ans là-bas. J’ai failli rentrer chez moi en 2023.”

“J’ai eu de la chance, ou quelque chose comme ça, d’avoir cette opportunité chez Gresini. C’est pour ça que c’est très particulier. Je suis deuxième, je suis le premier des perdants ! [rires] Mais le vainqueur, c’est mon frère, donc c’est une sensation différente, c’est parfait. C’est particulier par rapport à d’où l’on vient. C’est pour ça que c’est une très bonne deuxième place.”

Alex Márquez, Gresini Racing

Álex Márquez (Gresini Racing) a validé le titre de vice-champion du monde à Sepang.

Photo : Shameem Fahath / Motorsport Network

Y avait-il une pointe de frustration dans cette petite phrase au sujet de son statut de “premier des perdants” “Je suis content, évidemment. J’ai fait cette blague sur le fait d’être le premier des perdants, mais ça n’était que ça, une blague. En réalité, je suis très heureux”, s’est-il efforcé de rectifier cette semaine lors d’une conférence donnée à Madrid aux côtés d’un de ses sponsors personnels.

“Ce que je ressens est très similaire à ce que j’ai éprouvé quand j’ai remporté mes deux titres en Moto3 et Moto2. Et le partager avec ma famille fait que c’est toujours plus spécial.”

Une blessure qui lui a fait perdre la voie cet été

Entre sa deuxième place lors du premier Grand Prix et la validation de son titre de vice-champion du monde, Álex Márquez a ponctuellement mené le championnat, après les faux-pas de Marc Márquez à Austin et Jerez. Cela fait partie des moments forts qu’il retient de cette saison : “C’est difficile d’en choisir un seul. D’un point de vue familial, la Thaïlande, notre premier podium à deux. Sur le plan personnel, ma première victoire à Jerez.”

La saison du pilote Gresini a aussi été marquée par un coup dur, sa blessure à la main à Assen, qui a entraîné une intervention chirurgicale et une baisse dans ses résultats dans les courses suivantes. “C’était facile au début, mais ça s’est compliqué par la suite”, admet-il. “Je pensais que la convalescence ne serait pas aussi longue. Chaque année, il y a un tribut à payer, et cette année, pour moi, c’était celui-là.”

Alex Marquez, Gresini Racing

Malgré un passage difficile cet été, Álex Márquez est incontestablement le deuxième homme de la saison.

Photo : Qian Jun / MB Media via Getty Images

“C’est vrai qu’au cœur de la saison, on a un peu perdu la voie, surtout après ma chute à Assen”, analysait-il le week-end dernier. “Je me suis blessé et après, je ne pilotais pas comme il le fallait à cause de la douleur au niveau de la main et dans certaines parties du corps. Je ne forçais pas comme il le fallait sur la moto, pour la faire tourner, la redresser, etc. J’ai un peu perdu la voie à ce moment-là. On a fait un pas en arrière, on a dit ‘OK, on va dans une direction qui n’est pas la bonne’. “

“À partir de là, on a un peu souffert sur des pistes comme le Japon, mais quand on souffre et qu’on est sixième, c’est déjà un progrès. C’est ce qu’il fallait. La pression par rapport au fait d’être deuxième n’a pas toujours été facile à gérer. Mais désormais, on est libérés, on va pouvoir mieux gérer et profiter des deux dernières courses.”

La GP26 n’est pas un test pour intégrer le team d’usine

Et la suite ? Quiconque serait devenu vice-champion du monde aurait pour objectif suivant de prétendre au titre. Mais aborde-t-on vraiment les choses de la même manière lorsque l’on s’appelle Álex Márquez et que l’homme à battre n’est autre que son légendaire frère aîné ?

“Je ne dirai jamais que Marc est imbattable, mais c’est très difficile. La pression qu’il vous impose, le fait d’aller toujours à la limite dès le premier tour du vendredi… C’est dur à accepter, et le plus dur est d’avoir la précision qu’il a. Personne n’est imbattable, mais le battre sur 22 courses, c’est très difficile.”

Álex Márquez a toutefois suffisamment de recul pour réaliser que son frère et lui gagneraient à unir leurs qualités : “Il me manque l’explosivité de Marc, et il lui manque le calme que j’ai. On s’est tous les deux améliorés, mais j’envie davantage l’explosivité que le calme, c’est ce qui a permis à Marc de remporter plus de titres.”

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Ce qu’il a réalisé cette année lui vaudra en tout cas de piloter l’an prochain la même moto que son aîné, promu par Ducati pour disposer de l’une des quatre GP26 attendues sur la grille bien qu’il reste dans l’équipe Gresini Racing. On pourrait imaginer qu’il s’agit d’un examen de passage afin d’évaluer Álex Márquez en tant que possible pilote de l’équipe d’usine pour 2027, mais lui ne voit pas les choses de cette manière.

“Non, je ne le vois pas comme ça. Je le vois plutôt comme un test pour moi-même. En ayant le maximum possible dans le box, il n’y aura aucun doute sur ce qui se qui aurait pu se passer [avec du meilleur matériel]. Et honnêtement, ça ne me rend pas plus nerveux, ça me tranquillise”, explique-t-il.

Une chose est certaine, Álex Márquez promet de ne pas changer, même après être entré dans une nouvelle dimension cette saison : “Je vais continuer à être moi-même. Et si je change, j’espère qu’on me donnera une petite tape derrière l’oreille !”

Avec Vincent Lalanne-Sicaud et Rubén Carballo Rosa

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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Léna Buffa
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