Extrait de cet article : post publié sur Motorsport.com
Fermín Aldeguer a fait forte impression en prenant la deuxième place au Grand Prix d’Autriche. Cette performance a été permise par un rythme très impressionnant en fin de course.
Le pilote Gresini n’a pas véritablement haussé le ton mais il a perdu moins de temps que ses rivaux, qui commençaient à payer la dégradation de leur pneu arrière. Si l’on exclut le premier tour de l’épreuve, naturellement plus lent puisque les pilotes doivent s’élancer, il n’a pas bouclé un tour au-dessus de la barre des 1’31, contrairement à l’intégralité de ses rivaux.
En seulement 12 Grands Prix en MotoGP, Aldeguer s’est forgé une réputation de pilote redoutable en fin d’épreuve. Il avait déjà réalisé de spectaculaires remontées à Austin, où il a finalement chuté, au Mans, théâtre de son premier podium sous la pluie, au Mugello, au Sachsenring et à Brno.
“Je me surprends toujours avec mon rythme dans les derniers tours”, a reconnu Aldeguer sur le site officiel du MotoGP. L’Espagnol a constaté qu’il était très fort dans ce domaine : “Je suis le meilleur chez Ducati pour gérer le pneu arrière, [je le sais] parce qu’on a toutes les données de Michelin. C’est comme ça, je ne sais pas pourquoi, c’est mon style ! Je suis peut-être très propre sur l’accélérateur, j’utilise très bien les gaz.”

Fermín Aldeguer
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
“C’est mon style”, a-t-il résumé en conférence de presse au Red Bull Ring. “Je ne fais rien de différent de quand je travaille chez moi ou en essais. Je pense que c’est lié à ma vitesse en milieu de courbe, ma façon de gérer l’accélérateur, parce que je suis très propre pour l’utiliser. “
Si un pilote peut se battre avec Marc dans les derniers tours, c’est peut-être moi.
Le rythme affiché par Fermín Aldeguer a quelque peu inquiété Marc Márquez à Spielberg. “Je savais que parmi les pilotes Ducati, c’est celui qui avait la meilleure gestion du pneu”, a confié le leader du championnat. Aldeguer a conscience que, quand les derniers tours arrivent, il peut rivaliser avec tout le monde.
“En moi, je sais que si un pilote peut se battre avec Marc dans les derniers tours, c’est peut-être moi. Mais je suis un débutant, il faut continuer à travailler, ne pas penser à la victoire maintenant, continuer à tout donner, rester sur la bonne voie, dans cette progression.”
Les frères Márquez admiratifs
La capacité d’Aldeguer à gérer son pneu arrière suscite en tout cas les louanges des autres pilotes Ducati. Álex Márquez avait déjà remarqué le potentiel de son coéquipier et n’a pas été surpris de le voir sur le podium.
“Si vous regardez le rythme du sprint, je pense qu’à trois tours de la fin, il était le seul en 1’29, et il a roulé en 1’29″4”, soulignait le deuxième du championnat après la course. “Je m’attendais à le voir sur le podium [dimanche], sincèrement, en partant de la deuxième ligne. Il a fait un travail incroyable. On l’avait déjà vu à Austin.”
“Ça dépend des pistes, sur certaines il sollicite beaucoup le pneu, et sur certaines il est le meilleur. Il est très constant sur ça. […] Il était le meilleur pour gérer le pneu [samedi] et encore [dimanche]. Il avait la vitesse et il en a profité.”

Fermín Aldeguer
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Marc Márquez commence à surveiller de près les performances de Fermín Aldeguer. Le pilote Ducati a l’habitude d’être le plus performant dans les virages à gauche mais après les essais, il a remarqué que le débutant était meilleur que lui dans deux courbes au Red Bull Ring, ce qui l’aidait pour économiser son pneu, et il a voulu s’inspirer de son pilotage.
“J’ai vérifié ses données dans le secteur 3, ce double virage sur la gauche et un seul à droite, et il était plus rapide que moi”, a confié Márquez. “Je me suis dit qu’il faisait quelque chose dans les virages à gauche. J’ai vu qu’il gardait beaucoup de vitesse en courbe. Avec la carcasse [renforcée du pneu arrière] que l’on avait ce week-end, c’est une chose qu’il fallait faire.”
“Dans un virage stop-and-go, si l’arrière flotte, à l’accélération on n’a pas ce grip en plus. Ici, on avait une carcasse différente et cette vitesse en courbe l’aidait à préserver le pneu, à garder la vitesse et à ne pas beaucoup solliciter le pneu. J’ai essayé de le copier un peu dans ces deux virages. Pour le reste, j’ai piloté à ma façon parce que dans les virages à droite, il est super bon et il pilote différemment.”
Des progrès à faire
Fermín Aldeguer ne veut pas uniquement s’appuyer sur ses forces actuelles. Il estime avoir encore beaucoup d’expérience à prendre et des domaines à améliorer pour pouvoir réellement devenir un prétendant à la victoire.
“L’une des choses sur lesquelles je veux travailler, c’est ce début de course. Je veux faire plus d’essais de départ, je veux être dans les premières places dans les premiers tours, pour faciliter les courses. C’est une saison d’apprentissage, on a cet ‘avantage’ dans la dernière partie de la course et il faut en profiter.”
“Je dois travailler pour redresser la moto, pour adapter mon style à cette moto, pour être plus performant sur d’autres pistes, mais on progresse très vite et je pense que toute mon équipe et tout Ducati sont très heureux de mon adaptation”, a-t-il résumé.
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Lire l'article complet - Auteur de l'article : Vincent Lalanne-Sicaud |